Urban Comics
  X-Files #6 : Conspiracy (2) : Rêves
 
Couverture : Roe
Auteur : Roe
Date de parution : Décembre 2006


A peine sortie de son taxi, elle traversa la 5ème avenue en direction de l’appartement de celui qu’elle cherchait. Il faisait déjà chaud malgré l’heure précoce. Tenant d’une main sa serviette qui contenait tous les éléments qu’elle avait pu recueillir sur les vols de banque, elle faisait signe de l’autre main aux voitures qui déboulaient devant elle. Après ce périple, elle se rendit à l’immeuble qu’elle désirait d’un pas pressant. Habillée d’une robe noire qui la serrait au niveau de ses hanches de danseuse et d’une chemise bleue en soie qui ne dévoilait pas plus qu’il n’en fallait, elle était très belle. Ses cheveux blonds qui descendaient jusque dans le milieu de son dos, se balançaient sous l’effet de la mince brise du matin. Elle relevait nerveusement de la main la mèche d’or qui recouvrait son front et une partie de son œil gauche. Ce détective était sa dernière chance de pouvoir boucler son article qui lui vaudrait le prix Pulitzer ! Elle y avait travaillé depuis le début des vols et avait rassemblé un nombre d’indices plus importants que ce que pouvait avoir la police. Bien entendu elle aurait du leur montrer ce qu’elle avait car ils peuvent l’arrêter pour non divulgation de preuves, mais elle avait un plan. Elle leur offrirait un marché. L’exclu pour elle et les indices pour eux. Sauf qu’elle ne put prévoir ce qui allait se passer ensuite. Un plan dangereux donc… mais cet article était le sien, c’était une tête de mule, une femme forte et passionnée. Elle avait déjà raté de peu les prix de récompense après ses articles engagés sur les méfaits du gouvernement d’un pays africain, de leurs deals avec les mafias… Non elle n’avait jamais cédé sous la pression. A 29 ans, elle avait déjà un parcours de journaliste de premier ordre.
Enfin elle arriva au bâtiment typique de ce qu’offre Manhattan. Un quartier sympathique se dit elle, avec un parc en face, des enfants y jouaient avec leurs mères… Le détective privé se trouvait dans l’embrasure de la porte lorsqu’elle se retourna. Il était grand, sûrement 1m85-90, plutôt beau, sûrement un ancien quarterback universitaire. Une sorte d’aura émanait de lui qui le rendait très attirant à ses yeux. Il avait l’air aussi hébété qu’un chien devant son reflet. Il la fixait avec des yeux vides, en pleine réflexion.
« David North ? demanda-t-elle après quelques secondes d’atermoiement. »


Extrait du journal privé de Jonothon Starmore :

C’est étrange. Cet endroit je veux dire. On s’y plait très rapidement. Le directeur est accueillant et très sympa. Ses règles sont strictes mais on s’y fait. Certains des élèves me parlent peu. Certains autres m’ont intégré dans leur groupe. Ca aussi c’est étrange. Je suis plutôt un solitaire d’ordinaire. Mais ils sont tous si gentils. Et ils me ressemblent. Ils ont ce don que j’ai moi aussi. Ce don qui m’a fait un trou béant dans la poitrine. Les médecins de l’école ont réussi à me fabriquer une sorte d’armure qui canalise l’énergie qui sort de cette cavité.
Alex, c’est le beau gosse intelligent. Lorna, c’est la merveilleuse timide. Clarice, la mignonne comique. Je m’entends très bien avec eux. Ensuite viennent Mark et Paul qui traînent toujours ensemble. Le premier est fougueux et sur de lui, le second très réservé. Il parait qu’il a un pouvoir immense. C’est Alex qui me l’a dit. Il m’a aussi raconté que les médocs qu’on nous fait prendre aident à mieux maîtriser nos pouvoirs. Moi tout ce que je sais, c’est qu’ils sont somnifères.
Ma guitare me manque. Mr Gardjson va demander à mes parents s’ils peuvent me l’envoyer. C’est étrange aussi. Je n’ai qu’une vision floue de mes parents. Mr Gardjson m’a assuré qu’une fois ma formation terminée et mes pouvoirs contrôlés, on arrêterait les médicaments et les effets secondaires qui vont avec. (…)


Lorsque les mutants commencèrent à apparaître, David eut de plus en plus de mal à respecter les ordres que la CIA lui donnait. Un jour il dut alors se confier à ses supérieurs qui devaient enfin savoir la vérité. Lui aussi était un mutant. Ayant le pouvoir d’absorber de l’énergie cinétique, il était capable de la renvoyer sous forme de puissantes rafales de plasma. Durant tout ce temps où il avait caché ce lourd secret, il s’était entraîné, améliorant chaque jour la maîtrise de son don. Les dirigeants le mirent en examen pour leur avoir caché la vérité. Malgré tout le bien qu’ils pensaient de lui, ses exactions au cours de ses différentes missions (voir épisode précédent ndla) ne plaidaient pas en sa faveur. Ce matin là, il s’était réveillé des idées plein la tête. Son cerveau était en pleine effervescence depuis qu’il avait mis la main sur ces dépêches : plusieurs mutants adolescents avaient été enlevés à quelques semaines voire quelques mois d’intervalles. Il devait se concentrer non pas sur l’entourage proche des enlevés mais sur une personne qu’ils auraient en commun. Quelqu’un qu’ils auraient pu connaître tous ou bien une personne qui connaissait une des victimes et qui apprit alors l’existence des autres victimes. Tel un chien de chasse reniflant un canard sauvage, il tournait en rond tandis que son café chauffait. Il lui fallait un fil conducteur... Quelqu’un sonna. Il se rendit jusqu’à la porte et l’ouvrit. Une femme de 28 ou 29 ans se trouvait sur son palier. Elle regardait vers le parc d’en face, des enfants y jouaient avec leurs mères… La jeune blonde se retourna lentement et fut surpris de le voir mais pas autant que lui. La douce beauté et le charme nymphaire de la jeune femme le laissèrent pantois. Une mèche ambrée cachait son front et un de ses deux magnifiques yeux bleus, d’un bleu si profond qu’à trop les regarder, on y perdrait la raison. C’est d’ailleurs ce que David faisait lorsqu’elle prononça son nom.
« Oui ? répondit-il un peu hagard.
- Je suis Beverly Switzler. Nous nous sommes parlés au téléphone il y a quelques jours.
- Mais entrez je vous en prie, dit David sans se rappeler le moins du monde de ce rendez-vous. »


Extrait du journal privé de Jonothon Starmore :

(…)La nuit dernière j’ai fait un rêve bizarre. J’étais dans une salle immense. Elle était fermée de l’extérieur. Je ne sais pas ce que je faisais là. Il y avait des morceaux de papier vert tout autour de moi. Ils tournoyaient et virevoltaient. Mais il n’y avait pas de vent. Tournant tout autour de moi, je vis que la salle était remplie de coffres métalliques incrustés dans les murs tels des tiroirs. Je me rendis compte aussi que j’étais seul. Et puis vint le moment où je rattrapai un papier au vol. Ce fut alors que le rêve changea. Me retrouvant torse nu dans une chambre magnifique baignée d’une lueur dorée onirique. Un lit à baldaquin sur ma droite. A travers les voiles je pus distinguer une personne allongée sur le lit. Je m’approchais et vit que c’était une jeune fille quasiment nue, dévoilant ses formes charnelles. Seul un slip en dentelle recouvrait sa virginité. Des yeux intensément noirs, tout comme ses cheveux ébènes qui recouvraient son oreiller, son visage rond rayonnait d’une beauté sauvage. Ses seins rondement opulents, hâlés, tout comme le reste de sa peau qui était douce comme de la soie, elle passa sa main menue dans sa culotte et s’introduisit un doigt. Elle me regardait avec insistance et se mordilla la lèvre inférieure en même temps qu’elle plissait les yeux. Je la reconnus enfin : c’était Clarice. Je me rapprochai d’elle, l’embrassa doucereusement et chercha à remplacer sa main par la mienne. Là, la chambre se déroba sous mes pieds et je tombai. Je me retrouvai dans une eau profonde et sombre ne pouvant presque plus retenir mon souffle. Je cherchai en vain à regagner la surface, sentant mes forces s’évanouir. Alors une main sortie des abîmes de l’océan m’attrapa la cheville pour m’emporter plus profond.
Je me réveillai à ce moment, en sueur, le cœur battant à tout rompre. Je ne sais toujours pas ce qu’était ce rêve.



Après lui avoir expliquer de quoi il retournait, David fut sceptique. Beverly avait l’air d’une femme sure d’elle et prête à tout pour réussir son article. Mais son projet était dangereux. Lorsqu’il tenta de le lui dire, elle plongea ses superbes yeux bleus dans les siens et lui fit comprendre qu’elle connaissait bien tous les risques. Elle lui raconta même une histoire sur des gouvernements africains véreux. David voyait que cela ne pouvait le conduire qu’à des problèmes. Une simple fonction de conseiller lui eut elle expliquer. Il savait bien qu’il serait amené à faire plus. Une alarme rouge scintillait dans son cerveau qui lui disait qu’il ne fallait pas s’approcher de cette affaire, de près ou de loin. Mais le charme de la jeune femme le subjuguait et elle avait l’air d’avoir vraiment besoin de lui. Il accepta. Au diable les alarmes rouges et les sirènes qui sonnaient l’alerte dans sa tête…


Extrait du journal privé de Clarice Ferguson :

Je n’ai pas beaucoup de temps mais je me devais d’écrire un peu dans ce carnet. Cela fait longtemps que je ne l’ai pas fait. Aujourd’hui, l’entraînement a été très difficile. Les cours se sont déroulés sans trop de problèmes. J’essaie de garder ma bonne humeur mais je suis légèrement déprimée ces temps-ci. Mes rêves m’empêchent de bien dormir ce qui fait que je suis toujours plus ou moins sur les nerfs. Mr Gardjson m’a dit que tout allait rentrer dans l’ordre puisqu’il allait changer mes médicaments. J’ai ressenti des choses étranges ces derniers jours. Mes parents me manquent et je n’arrive pas à me souvenir de la manière dont nous nous sommes quittés. J’arrive simplement à me souvenir la façon qu’a ma mère de me réconforter quand j’ai le cafard. En fait non je me souviens seulement qu’elle le fait très bien mais pas de la manière dont elle le fait. Cela fait si longtemps que je suis partie de chez moi ?
Pour terminer sur une note plus heureuse, je crois que le nouveau, John s’intéresse à moi. Je dois avouer que je l’aime beaucoup. Son coté mystérieux m’intrigue. De plus il a une figure très jolie, différente de celle d’Alex. Il est brun, le visage long et fin, des yeux noisettes très clairs qui lui donnent un regard envoûtant. Aujourd’hui, il m’a regardé différemment. Ce sont des choses que l’on ressent.



Lorsqu’il accepta de travailler pour elle, Beverly sentit le poids lourd qui obstruait son cœur depuis plusieurs semaines s’alléger. Elle avait enfin quelqu’un à qui parler. Quelqu’un en qui elle pouvait avoir confiance. Même si elle n’avait pas fait de recherches sur lui, même si elle ne savait pas qu’il était un ancien agent de la CIA (et un bon), elle aurait pu avoir confiance en lui. Elle le percevait. L’aura de David, son charme naturel faisait de lui un homme sûr et rassurant.

« Maintenant que vous avez accepté de travailler pour moi… ou plutôt avec moi, je crois que je peux vous en dire un peu plus. »

Elle se leva et croisa ses doigts de manière nerveuse.

« Comme je vous l’ai déjà dit, je travaille sur les différents vols de banque qui ont eu lieu dans la ville depuis le mois de juin. Chaque fois le modus operandi est différent mais tout me fait croire que la bande qui est derrière tous ces délits est la même. Que ces individus travaillent en connivence. En effet après une longue série d’investigation, grâce à mes contacts au FBI, qui a repris l’affaire à la police New Yorkaise, je suis parvenu à trouver un point commun entre les différents patrons de ces banques. »

Arrêtant de faire les cent pas dans le salon, elle se retourna vers David et sourit malicieusement :

« A part le fait qu’ils aient tous une ou plusieurs maîtresses et que ce soient des personnes qui m’écœurent, j’ai découvert qu’ils faisaient tous parti d’une société secrète du nom du Club des Damnés. Après plus rien !
- Plus rien ? demanda David le sourcil soulevé.
- Non, ma piste s’arrête ici. Mon contact au FBI m’a dit et déconseillé de m’approcher de ce club. Toutes les informations sur ce club sont confidentielles.
- Alors la question est réglée !
- Comment ça ?
- Et bien oui, si c’est confidentiel, c’est qu’il ne faut pas s’y intéresser au prix de fortes représailles !
- Je n’en ai rien à faire ! Ce reportage est le plus important que je n’aie jamais fait ! Il me rapportera sûrement le Pulitzer ou autre !
- Mais aussi de nombreux problèmes avec la police pour non divulgation de preuves !
- Vous n’allez pas recommencer à faire le rabat-joie ! Vous m’avez dit que vous acceptiez, peu importe les conséquences ! »

Plongeant son regard céruléen magnifique dans celui de David, elle prit un air de fille gâtée qu’elle maniait à la perfection. Elle savait qu’elle était merveilleusement belle et que son charme rendait les hommes fous ! Et elle savait aussi s’en servir. Elle vit que David capitulait.

« J’ai vraiment besoin de vous David, reprit-elle, j’ai fait quelques… recherches sur vous. (Elle était gênée, David pas.) J’ai appris que vous aviez fait parti de la CIA pendant un certain temps. Et…

- Et c’est pour cela que vous avez besoin de moi, pour mes contacts et pour une éventuelle protection, coupa-t-il.
- Oui, c’est ça… (Cette fois, David avait l’avantage psychologique sur elle). Je ne pourrais pas clore l’article sans vous.
- De toutes manières, j’ai déjà accepté et je n’ai qu’une parole. Vous aurez toute mon aide, vous pouvez me faire confiance.
- Merci. »



DEPÊCHE du NEW YORK TIMES

Un nouveau cambriolage de banque a eu lieu ce soir. Encore un pourrait-on se dire si ce dernier ne s’était pas terminé en carnage. En effet plusieurs agents de sécurité ont été assassinés, tout comme le directeur de la banque. La police n’a pas tenu à nous en dire plus sur la manière dont celui-ci a été tué. Il semblerait que le crime soit horrible. Ce changement radical de comportement des voleurs inquiète fortement les enquêteurs.
 
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