Urban Comics
  Daredevil #23 : La chute
 
Auteur : Bakusan
Date de parution : Mars 2007


Une personne était assise dans la pénombre et semblait gratter quelques mots dans un livre de bords. Des habits de chirurgiens pleins de sang avaient été mis en boule dans un coin de la pièce.

«Cette nuit encore j’ai eu une nouvelle victime… Ce n’est pas par plaisir, mais par nécessité. Quand j'ai commencé, je pensais que ces jeunes défavorisés n’avaient pas de futur, alors que les enfants riches auraient sûrement un destin prodigieux. Mais maintenant, je fais ça pour d'autres raisons. Il m'y pousse et je ne peux rien y faire. Cette nuit, ma victime n’aura plus besoin de son foie ni de son poumon droit. Ils serviront à cet enfant dans le Massachusetts ou à ce riche trentenaire de Californie. Dommage que personne ne m’ait demandé de reins, ceux de ma victime étaient en parfait état… Enfin, elle aura le mérite de lui servir en parti de repas.»

Il releva la tête à cause d’un bruit provenant de la salle de bains. Il regarda l’heure. Il était trop tôt, les calmants faisaient encore effet…

Dans la pièce au bout du couloir, se trouvait la salle de bain. La baignoire était remplie de glace et de sang. On pouvait aussi y apercevoir un corps féminin. La jeune fille ouvrit d’un coup les yeux. Elle avait froid et avait beaucoup de mal à respirer. Sa tête tournait à cause des calmants. Elle voulut reprendre ses esprits et observer la pièce où elle se trouvait. Elle vit alors ses vêtements roulés en boule dans un coin de la pièce et se rendit compte qu’elle n’était vêtues que de son string et d’un T-shirt trop grand pour elle. Elle aperçut une fenêtre à l’autre bout de la pièce, mais elle devait passer devant la porte qui était grande ouverte.

Elle n’avait pas le temps de traîner avec ce malade. Sa respiration semblait sifflotant et elle avait l’impression de devoir faire plus d’efforts que d’habitude. Chaque respiration lui faisait mal à la poitrine. Elle enleva son t-shirt et vit une énorme cicatrice près de son sein gauche. Elle se retint d’hurler, car elle ne voulait pas se faire attraper par ce monstre. Elle essaya de marcher, mais elle n’avait pas assez de force pour se tenir d’elle même et une douleur était présente dans le bas de son dos. Elle fit quelques pas en direction de la fenêtre avec pour seule idée en tête de s’enfuir. Dehors, elle pourrait trouver de l’aide… Pas avant.

Arrivée sur le pas de la porte, elle tituba lentement à découvert en voulant faire le moins de bruit possible, mais shoota sans le vouloir dans un bocal remplit de glace qui se vida de son contenu.

« AAH ! ! ! »

Son foie ! Un bruit la fit se retourner. Son agresseur la regardait avec un sourire de dément. Il semblait tellement différent. Mais elle n’avait pas le temps de se lamenter car déjà il courait vers elle. Malgré sa douleur qui commençait à se réveiller, elle se précipita pour fermer la porte et la bloqua avec les premiers objets à sa portée, puis elle marcha le plus vite possible vers son seul salut… la fenêtre.

A peine l’eut elle ouverte, que la porte vola en éclat, laissant place à ce malade.

« Voyons… Rosie ! Après tout ce que l’on a vécu, les moments qu’on a partagé ! Tu ne vas pas me quitter maintenant !
-Laisses-moi partir ! Pitié Walter !
-La soirée ne fait que commencer, mon ange, et tu veux déjà me quitter ! On n’a même pas encore dîné ! »

Son air fut de plus en plus menaçant. Mais Rosie ne voulait pas savoir se qu’il voulait dire par « dîner » et se précipita par la fenêtre guillotine. Walter se jeta sur elle en un instant et lui attrapa une jambe pour la tirer vers lui. Mais elle se dégagea en le frappant avec son pied. Elle était à moitié sortie quand un chat trouva le moment opportun pour sauter sous son nez en miaulant. Rosie sursauta et se cogna la tête contre la fenêtre dont elle cassa le montant. Puis une douleur sans nom la prit : Walter l’avait saisit en enfonçant ses doigts dans la cicatrice qu’elle avait dans le bas du dos et la tirait vers lui. Il sentit la rage monter en lui. Elle était la première de ses nombreuses victimes à avoir presque réussit à s’enfuir. Il n’était pas un débutant pourtant. Elle tenta encore de lui résister. Mais il avait depuis longtemps dépassé le point de non retour. L'autre avait prit sa place depuis longtemps. Sans réfléchir, il la tira vers lui et la décapita à l’aide de la fenêtre cassée. Il se pencha pour reprendre la tête, et lui dit : « Salope, tu as vu ce que tu m’as obligé à faire ? Bah ! Tu me dégoûtes, j’ai plus faim ! »

Et il jeta la tête par la fenêtre tandis que le chat venait lécher le sang qui coulait de la nuque.



Le lendemain après-midi, Elektra attendait de nouveau Rosie à la sortie des cours, mais elle ne la vit pas.
D’ailleurs, elle remarqua que la plupart de ceux qui était dans sa classe étaient absents.

« Au lieu de perdre notre temps, on devrait aller te chercher de nouvelles armes !
- Arrêtes, tu me gonfles ! »

Puis elle vit une de ses profs sortir.

« Excusez Madame, je…
-Ah tiens, une revenante ! Mademoiselle Natchios, vous revenez en cours ?
-Euh… Je cherche Rosie. On…

Le visage de la prof sembla se durcir et pâlir.

-Je… Vous n’êtes pas au courant ? Elle a été retrouvé assassinée cette nuit !
-Quoi ?

Oni s’attendait à la voir fondre en larmes, mais au lieu de ça il sentit sa colère le submerger. Cette fille était différente. Il tenta de la calmer et de la réconforter mais elle ne l’écoutait pas.

-Elektra, ça va ? Voulez-vous vous assoire ?
-Que s’est-il passé ?
-Je… La police n’a pas voulut parler des circonstances de sa mort.
-Putain ! J’ai l’impression que ça vous fait ni chaud ni froid qu’elle soit morte ! Vous …
-Mais arrêtes, enfin ! Ne dit pas ça…

La prof se mit à pleurer tandis qu’Elektra s’énervait de plus en plus.

-C’était mon amie, elle était comme ma sœur ! Elle méritait pas de crever ! Elle aurait dut avoir un grand avenir et pas moisir dans ce trou comme la plupart d’entre nous !
-L’en… L’enterrement aura lieu ce soir. Toute la classe est invitée… »

Elektra ne répondit pas et partit en courant en direction de New-york. Elle passa quatre heures assise au bord du toit d’un gratte-ciel à tenter de se calmer.

« Tu sais, Elektra, quand un enfant grandit, il devient un adulte. Et les adultes sont des bêtes. Tu es la plus redoutable que je connaisse…
-Tu ne m'aides pas, là ! Il vaudrait mieux que tu te taises !
-Je te promet que si ce n'est pas un accident, on retrouvera le salop qui…
-Tais-toi ! »

Elektra pensa à Rosie. Elles avaient fait connaissance avant que Matth ne vienne dans le quartier. Ils ne s'étaient rencontrés qu'une fois et n'avaient pas vraiment sympathisé. Alors elle les voyait toujours séparément. Rosie était une grande gymnaste qui avait réussit à avoir des bourses pour les écoles les plus prestigieuses des USA et devait se rendre à Harvard l'année prochaine… Elle aurait dû… Et maintenant elle se retrouvait six pieds sous terre.

C'était décidé, elle irait lui rendre un dernier hommage. Les dealers et autres malfrats attendraient…

Ce soir là, l’ambiance était des plus triste et Elektra fut heureuse pour son amie de voir autant de personnes à son enterrement… Même si elle avait préféré observer de loin la scène. Elle était dans ses pensées quand elle se mit à entendre Oni se mettre à chanter en japonais… Bizarrement, elle sut qu’il s’agissait d’une comptine de la vallée de Yalu, en Chine, et elle en comprit toutes les paroles.

«Vite mon Enfant
Le ciel couleur d’or, la fleur couleur d’or,
La terre couleur d’or s’étendent sous tes pieds.
Grandis vite, mon enfant
Ne perd pas de temps
Dans tes grands yeux noirs sous le firmament
Brille à jamais l’avenir du monde
Jusqu’à la fin des temps.»


Elle se mit à pleurer en entendant la voix mélancolique du démon, et en comprenant qu’elle n’aurait plus jamais son regard d’enfant quant une silhouette lui fit lever la tête.

«Lui ! Il a osé venir… »
 
 
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