Auteur : Bakusan
Date de parution : Avril 2007
Elle n'en revenait pas, il avait osé venir en cette heure de recueillement. Ses cheveux blonds et cette grande taille étaient reconnaissable entre tous. Rosie connaissait à peine cet homme. Mais après ce qu'il s'était passé, l'homme qui était sortit avec Rosie était venu. Oni voulu lui rappeler qu'ils étaient en couple, mais il se retint. Il s'était d'ailleurs tut depuis qu'elle avait appris pour son amie. Mais Elektra ne se calma pas. Pour elle, cet homme était responsable de la mort de son amie. Il était la dernière personne à lui avoir parlé… Et elle ? Où était-elle quand c'est arrivé ? C'était son amie, elle aurait dû la protéger.
Tout en étant dans ses pensées, elle continua d'observer la scène de loin. Un endroit stratégique ou elle pouvait observer sans être vu. Les bains de foule n'étaient pas son truc. De plus, elle n'aurait pas supporté le regard du père et de la mère de Rosie. Ça aurait été vraiment trop dur à supporter. Oh non ! Jamais elle n’aurait pu. Oni la rappela à l'ordre en lui râlant dessus et en lui disant qu'elle n'avait rien à voir là-dedans. Mais elle ne l'écoutait toujours pas. Pour elle, quelque chose clochait !
Malgré sa tristesse apparente et les longues discussions avec le père de son amie pour essayer de le réconforter, Elektra doutait de cet homme. En même temps, qui serait assez fou pour venir à l'enterrement de sa victime et assez fou pour réconforter son père en le regardant droit dans les yeux ? Sûrement pas quelqu’un d’équilibré.
Cependant, elle détourna un peu son regard et fut surprise par une nouvelle présence. Son père ! Qu'est-ce qu'il foutait là ? Elle l'observa un instant. Il s'excusa pour elle en prétextant qu'elle était trop triste pour assister à l'enterrement. Elektra fut fière de son père! Peut-être qu'il la comprenait mieux que quiconque en fin de compte. Elle devrait tenter de renouer des liens avec lui. Après tout, quand nos amis nous quittent, il ne reste que la famille. Et il était la seule famille encore valable qu'elle avait à New York.
Puis vint enfin le moment de recueillement. Tout le monde déposa une rose et un peu de terre sur le cercueil dans un silence macabre. Le temps semblait s’arrêter tandis que de gros nuages venaient couvrir le ciel de leur présence. L’ambiance était lourde comme l’orage qui se préparait. Dans tout les cœurs présents durant l’enterrement de la jeune femme semblait flotter un brouillard épais. Tous se demandaient comment ça avait pu arriver. Mais personne ne semblait avoir remarqué à quel point la mise en terre était rapide. Elektra aurait voulu être là, mais la culpabilité et la tristesse la tenait éloignée… Elle irait, mais après. Rien qu’en y pensant, les larmes se mirent à couler… Non! Elle devait être forte pour Rosie.
Au fur et à mesure que le temps passait, les gens partaient les uns après les autres. Tel des feuilles mortes, qui recouvraient les allées du cimetière, poussées une à une par le vent d’hiver. Chacun promettant qu’il reviendrait pour ne pas oublier, pour ne pas que cette tombe devienne une tombe anonyme. Les amis les plus proches aidèrent la famille à partir tout en tentant de les réconforter pour une énième fois. Le dernier à rester fut le petit copain de Rosie qui semblait se recueillir en silence. Les larmes mouillaient son jeune visage. Il resta là un moment sans bouger ni rien dire, attendant probablement quelque chose qui ne se produirait pas. Mais en un instant, le masque tomba.
Peu à peu, les traits de l'homme se détendirent. Les larmes cessèrent de couler. Ses épaules se redressèrent et ses lèvres formèrent peu à peu un sourire sadique. Pendant un moment, Elektra crut voir le fantôme de son amie agenouillée sur sa tombe. Tout en criant à l'aide, elle semblait se prosterner devant l'homme qui continuait de sourire. Peu à peu, Elektra comprit qui était ce monstre. Elle ne savait pas exactement qui il était, mais elle irait secourir l'âme de son amie. Elle se mit plus à observer ce monstre. La haine et la folie devaient l’animer. Dans ses yeux anciennement triste paressaient luire une lueur froide et sauvage.
Pour la première fois, le démon de la peur comprit ce qu'il représentait quand les yeux de ce fou rencontrèrent, d'un regard en coin, celui de sa protégée. Leurs regards restèrent plongés l’un dans l’autre durant de longues minutes. Et durant ce semblant d’éternité, chacun se scrutait en essayant de mieux comprendre et d’intimider l’autre. Et visiblement, il avait plus d’expérience qu’elle, et elle se sentit peu à peu attirée par lui. Comme une proie est attirée par son bourreau.
La panique envahit Elektra. Elle qui s’était parfaitement cachée avait été repérée par ce type. Mais depuis quand l'avait-il repéré ? Comment faisait-il ça ? Qui était-ce ? L'homme redressa la tête et remua les lèvres pour dire quelque chose. Mais elle ne comprit pas. Il partit et durant le trajet, elle remarqua une sorte de noblesse animale qui émanait de lui. Il marchait avec force et grâce, mais pas une seule fois il se retourna. Il semblait vouloir l’emmener à un endroit précis. Parfois, il ralentissait l’allure quand elle avait du mal à le suivre. Il monta dans un bus et fit en sorte qu'elle soit en face de lui. Mais pas une fois il ne lui adressa la parole ou la regarda. Quand ils descendirent du bus, il partit en courant afin d’éviter la pluie qui venait de tomber et elle le suivit jusqu'à son travail.
Elektra voulut intervenir maintenant, mais Oni l’en dissuada sous prétexte qu'elle n'était pas en état et que demain tout irait mieux. Elle céda. Elle regarda longuement le vieux bâtiment dans lequel il était entré, laissant les gouttes d’eau couler une à une le long de son visage et mouillant au passage sa peau si douce. Oni lui parla d’une arme qu’elle devait allé chercher. Mais elle ne l’écoutait plus. Quand elle en eut assez, elle rentra chez elle. Quand il la vit rentrer, son père s'énerva et lui demanda ou elle avait encore traîné. Il allait commencer à lui parler de Rosie et s'attendait à ce qu'elle parte en courant dans sa chambre, mais au lieu de ça elle se jeta dans ses bras et pleura à chaudes larmes. Marius s'aperçut alors que c'était la première fois qu'il la voyait dans cet état et il essaya au mieux de jouer son rôle de père pour cette fois. Ils passèrent la nuit à se rapprocher et à s’aimer comme un père aime sa fille, parlant de tout et de rien. Juste pour passer le temps et oublier l’enfer dans lequel ils vivaient.
A l'autre bout d'Hell's Kitchen au même moment.
Cela faisait des semaine qu'elles le traquaient, sans succès! Pendant un moment, leur chef la Panthère Noire avait crut à un trafic d'organe. Mais à présent, elles savaient que c'était plus grave. Il avait enfin fait une erreur. Sa dernière victime ne s'était pas laissé faire et l'avait obligé à quitter la scène du crime dans la précipitation, laissant ainsi des dizaines d'empruntes partout dans l'appartement. Un ami les avait aidé pour les identifier et enfin elles connaissaient son identité. Le pire, c'est qu'il avait été là durant toute l'enquête et y avait même participé. Black Panther l'avait même contacté pour en savoir plus sur les manières du tueur et ils s'étaient souvent rappelé quant une nouvelle victime lui était livrée. Les deux femmes allaient enfin pouvoir lui faire payer tout ses crimes et elle y prendraient beaucoup de plaisir. Oh oui, le médecin légiste Walter Langröwsky allait payer pour ses crimes.