Auteur : Diablo
Date de parution : Septembre2007
« Mike ! Dépêche toi de décharger ! »
La voix vient de Fixer un truand notoire qui aime surveiller les arrivages colombiens de sa société d’import export. Mike lui c’est un des gamins qu’il paye pour le faire. Le gars c’est un nouveau mais il bosse bien. Fixer cherche dans ses poches et en extrait son paquet de clopes. Il en sort une et la fait rouler dans ses doigts avant de l’allumer. La fumée sort de sa gorge avant de s’élevé doucement…
« Le bon général a gagné la bataille avant de l'engager. »
Sun Tzu L’art de la guerre
Les caisses sont lourdes pour Mike, mais il ne bronche pas. Il ne voudrait surtout pas attiré l’attention sur lui, Fixer peut être très désagréable quand il veut. Alors il fait comme les autres il charge le camion, sachant que ce trafic va inonder les rues et empoisonner la jeunesse New Yorkaise.
Alors qu’il dépose son paquet il entend une conversation entre deux de ses collègues. Il parle de combats clandestins. Intéressé il s’approche et entend alors une information de choix.
« …Comme je te dit ! Luthor recrute le meilleur… en ce moment il cherche un garde du corps…
- Comment on fait pour participer ?
Les deux hommes de mains regarde le nouveau avec un froncement de sourcils. Il compte battre quoi le gringalet, les œufs en neige ?
- C’est pas pour les gamins, tu va abîmer ta petite gueule d’ange…
- Allez Larry ! Je peux essayer au moins non ?
Larry c’est 120 kilos de muscle et le QI d’un taureau moyen. Et le gamin c’était un drapeau rouge devant ses yeux. Son sang commençait à bouillir et malheureusement Larry n’était pas connu pour sa finesse. Il se mit donc à un centimètre de Mike. Son haleine puante envahi l’atmosphère.
- Ben on va dire que je suis ton adversaire Moustique. Dans cinq minutes derrière le Hangar…
Mors ultima ratio
« La mort est la raison finale de tout »
Quelques semaines plus tôt
Il se passe quelque chose. Il peut le sentir. Il y a eu des affrontements singuliers et beaucoup de morts parmi les héros. Il y’en a eu un de trop. Ben est mort et ça Matt ne s’en remet pas. Il a assisté à la cérémonie mortuaire, Nelson étant l’avocat du jeune il a pu connaître le lieu et l’heure. Il n’y avait pas grand monde, voir personne. Mais il avait sentit une présence au loin près des arbres. Lorsque le corps fut mis en terre il écouta l’oraison funéraire d’une oreille distraite. Il se rappelait de leurs premières rencontre au musée. Puis de leur affrontement et de leur collaboration. Ben était un home bon, mais il était comme une mouche sur une toile d’araignée. Beaucoup de choses le dépassait, mais il affronté chaque jour comme il venait avec ses convictions.
Lorsque l’enterrement fut fini l’homme au loin s’éloigna. Mais il dit une chose qui alerta tous les sens de Daredevil. Il l’avait juste murmuré, mais Matt l’avait entendu.
« Aurevoir Spiderman… »
Cet homme connaissait le secret de Ben ! Voyant une lumière pour l’éclairer sur le carnage autour de lui, Matt courut à sa poursuite. Vu la cadence de sa proie la poursuite fut courte. En effet l’homme avançait lentement.
« Attendais !… »
Au cri de Matt, Eddie Brock se retourna. Car c’était lui le visiteur inconnu et discret. Il avait voulu rendre un dernier hommage à Ben Reilly. Etonné il se retourna et vit un jeune homme avec une touffe de cheveux roux lui courir après. Il s’arrêta et attendit la suite. Matt se planta devant lui et d’un ton sec posa la seule question qui avait vraiment de l’importance.
« Qu’est ce qui lui est arrivé ? »
Homo homini lupus
« l’homme est un loup pour l’homme »
De retour au présent
Les paris allaient bon train. Et on pariait uniquement sur la seconde à laquelle Mike irait à terre. Les gros bras avaient fait un cercle autour des deux combattants. Larry était torse nu, exhibant des cicatrices sur son torse et des tatouages sur ses deux bras. Le jeune homme en face de lui se tenait bien droit. Les poings serré et le regard fixe, il attendait que ça commence. Aucune insulte ne l’atteignait, aucune provocation n’entamait sa concentration.
« Finissons en Moustique ! »
Larry « le boucher » Jones s’élança vers sont adversaire. C’était une farce, une piñata les yeux ouvert, le combat n’allait pas durer. Il donna un crochet du droit, comme un camion lancé à pleine vitesse. Mais il ne toucha que le vide. Mike c’était baissé et avait esquivé. Il recula et souria crânement. Plus qu’énervé de son échec Larry courut et essaya d’attraper le gamin. Mike bougea rapidement et fit un geste avec ses bras. Une second plus tard le Boucher mangeait la poussière. L’assistance hurlait, excitant leurs champion. Certains paris changeaient aussi, les moins timide pariaient pour le gringalet. Larry se releva en jurant. S’essuyant le visage il regarda le challenger. Pas question de perdre, ça lui était interdit. Il avança plus prudemment et commença à enchaîner les coups. Crochet du droit, gauche… Il n’arrêta pas, voulant épuisé son adversaire. Le temps où il le sous estimé était fini. Larry n’avait pas gagné tous ses match sans technique. Mais le gamin se rebiffa et attaqua. Là où le boucher était lent, Mike était vif. Il tapait moins fort, mais il était plus précis. Il toucha le fois, la mâchoire et plusieurs fois le visage de son rival. Malgré le sang qui coulait sur son visage celui-ci n’arrêta pas. Il semblait si instoppable que lorsqu’il décrocha un coup direct au visage, Mike réagit. Son pied frappa directement le genou du gros, le faisant plié dans l’autre sens. Ça faisait mal, mais au moins c’était original comme angle…
Hurlant de douleur entouré de gens surpris, Larry criait à s’époumoner. La rage, la haine et la honte se mêlaient dans un cri primal.
L’homme responsable de tout ceci c’était déjà retiré, il reviendrait demain… Il savait que maintenant il serait pris au sérieux …
Si vis pacema, para bellum
« Si tu veux la paix, prépare la guerre »
Deux jours avant
Sur le chemin du retour les pas de Matt le dirigeait vers le petit appartement qu’il partageait désormais avec Karen Page.
La jeune femme comptait beaucoup pour lui et il s’en rendait compte. L’épisode avec Bullseyes avait été très dur et il s’en voulait beaucoup. Il tripota ses clefs tout en saluant les Herbert. Complètement exténué par son combat quotidien il sortit une boite d’anti-douleurs de sa poche. Il en avala une poignée, ce qui permettrait de ne pas sentir son dos et ses blessures pour la soirée. Malheureusement il avait de plus ne plus mal et les effets du médicament étaient de plus en plus atténués. Mais il se refusait à penser à l’avenir ou quoique ce soit de plus lointain que le baiser de Karen lorsqu’il rentrera.
La clef joua dans la serrure et la porte s’ouvrit et quelques secondes plus tard il trouva Karen sur le canapé à regarder les nouvelles fraîches. Il déposa un baiser sur son front et vint s’asseoir à coté d’elle. Elle l’embrassa avant de se blottir dans ses bras.
« Tu a entendu ? Il y a eu une attaque en ville… Et des héros ont empêché je sais pas trop quoi… »
L’oreille aux aguets Matt écouta la fin du flash. Ce qu’il entendit figea le sang dans ses veines. Puis un rictus déforma son visage. Enfin l’occasion qu’il attendait…
« Mr Osborn a été arrêté et à présent dans la prison fédéral de Otisville… »
Il ne bougea pas plus qu’il ne trahit son impatience à sa compagne. Au contraire il fut au petit soin toutes la soirée avec elle. Il blagua à table et alors qu’elle regardait Heroes à la télé il s’asseya à coté en lisant un livre en braille… Un couple normal… Un couple banal… malgré les mensonges qu’il se disait à lui-même Matt savait qu’ils n’étaient pas normaux. Qu’un démon vivait entre eux.
Lorsque Morphée vint chercher Karen dans le lit douillet, Matt de son côté prit son sac de sport et sortit par la fenêtre. Ce soir le démon avait à faire…
Il avait glissé un somnifère dans le verre de Karen pour pas qu’elle se réveille sans lui à ses cotés. Il avait horreur de ça, mais il devait lui mentir, il devait la protéger de ce qu’il était lorsque le soleil se couchait…
« Que pour être efficace il faut cacher ses intentions. »
Machiavel
Le présent.
Lorsque Mike le lendemain c’était rendu sur le lieu de rendez vous pour le travail c’est Frank qui alla le voir directement. Fixer était un homme simple, il aimait les choses qui ne posait pas de questions. Il aimait d’ailleurs pour ça plus son chien que sa femme… Mais ce Mike lui posait un dilemme. Il avait estropié un de ses hommes de mains. Il avait donc moins de mains d’œuvres, mais peut être que le gamin lui rapporterait plus dans les combats que Luthor organisait… En plus du paquets de blé le prestige de son champion pourrait rejaillir sur lui et le faire monter en grade. Finalement c’est l’appât du gain qui l’emporta. Et c’est donc avec son sourire de vendeur de voiture que Fixer s’approcha de son nouveau protégé.
« Mike ! Mon ami ! Viens là ! »
Mike avec un sourire de dur approcha. Oui il savait pourquoi le boss voulait le voir et c’était une bonne chose. Fixer le prit par les épaule et l’emmena dans l’algeco qui lui servait de bureau.
« Tu veux te battre ? Ok pas de souci ! Il paraît que t’es pas mauvais alors je te propose un combat ce soir dans… »
Deux nuits auparavant
“Fais peur au lion avant qu'il ne te fasse peur.”
Abu Hafsa Ibn al-Khattab Omar Ier
3m². 3m² c’est tout ce qu’il a. Un lit, une cuvette de toilette et une fenêtre qu’il a réussi à avoir grâce à ses relations, enfin celles qui voulaient encore l’aider. Ce soir l’homme qui avait été tant de choses n’été plus qu’un numéro, un matricule dans une prison fédérale… Il ruminait sa colère, il avait été manipulé et traîné dans la boue…
« Osborn »
La voix été plus froide que l’Everest et le ton n’était pas celui d’une question juste une constatation, comme le nom d’une proie dans la bouche d’un chasseur…
Lorsqu’il leva les yeux vers l’unique trou dans le mur il vit une chose que malgré sa vie agité il n’avait jamais vu. C’était un démon qui se détachait des rayons lunaires.
« Je sais ce que tu a fait à Ben Reilly. Lorsque tu sortira d’ici tu subiras la même souffrance. Toi aussi tu connaîtra l’enfer… »
La peur et la surprise passé Norman Osborn s’avança vers la fenêtre, mais il ne vit qu’une ombre disparaître dans les ombres. Il savait qui c’était. Daredevil avait appris la mort de son ami. Le jeune Matt Murdock était une menace et c’est pourquoi son groupe ne s’en était pas occupé. Il aurait aimé faire de même avec Spiderman mais il avait été forcé de le faire.
Maintenant même le lion au fond de sa tanière avait peur de la quitté…
Le présent
« Ave Caesar morituri te salutant! »
Avé César, ceux qui vont mourir te saluent
La salle était comble, l’éclairage faiblard n’éclairé que peu le public qui se massait aux abords du ring. Ça sentait la sueur et l’alcool, les gens hurlaient au bookmakers, certains criaient des injures et d’autres des encouragements à leurs champions. Beaucoup venaient des quartiers chic et cherchaient l’excitation du combat sans jamais y participer. Regarder suffisait amplement…
Ce soir c’était Alexander Bont qui accueillait ces jeux du cirque modernes. Vieux caïd, il n’était plus que l’ombre de lui-même, tous ses lieutenants attendant le bon moment pour prendre sa place. Mais entre eux et le pouvoir il y avait le Gladiateur, l’homme de main de Bont. Cette brute était d’ailleurs le champion des lieux. Et Fixer aligné aujourd’hui un minus, dont certains disaient que même le vent en viendrait à bouts. D’autres soutenait qu’il avait démoli Larry le Boucher.
D’ailleurs tous les yeux était rivé sur celui qui occupait le coin droit du ring. Le fameux Mike attendait calmement le début du combat. Vêtu d’un short rouge de boxer et d’un débardeur blanc, les connaisseurs pouvaient admiré une musculature toute en nerfs. Pas épais disaient le plus vieux, mais sec et sûrement très rapide. Les amateurs raillaient le nouveau qui semblait taillé dans la moitié d’une biscotte. Malgré tout le brouhaha rien ne semblait atteindre le challenger. Puis ce fut le silence. Relevant la tête Mike put entendre un pas lourd faire trembler le parquet. Puis Melvin « Gladiateur » Potter monta sur l’aire de combat. Immense, tout en muscle et plus poilu que King Kong, le maître de cette basse cour imposait le respect. Sentant l’homme des cavernes à 100m et avec un regard plus dur que l’acier il ne jeta pas un regard pour son public. Il était tout à sa future victime…
C’est dans une explosion de cris et d’acclamation qu’il s’asseya face à son adversaire, celui qu’il avait déjà surnom Bouillie. Car c’était comme ça qu’il allait repartir…
Les deux hommes se relevèrent en même temps. La testostérone envahissait l’atmosphère.
Et le gong retentit…