Urban Comics
  Hulk #12 : Amour & Haine (1) : Tragédies & Triomphes
 
Auteur : Ben Wawe
Date de parution : Mars 2006


« Alors, monsieur…monsieur ?
- Samson. Bruce Samson.
- Ah, oui…Donc, monsieur Samson, vous postulez chez nous pour un poste de professeur de Chimie, c’est cela ?
- En effet, monsieur le Principal.
- Qu’est-ce qui vous fait penser que vous êtes la personne dont nous avons besoin, monsieur Samson ? »

Le fait d’avoir été un des meilleurs chercheurs d’une des meilleures boîtes de chimie et de biologie du monde, voulut dire arrogamment Bruce, qui se sentait mal à l’aise dans ce fauteuil. Mais il se retint. Il était dans le bureau de Samuel Sterns, le Directeur de la San Francisco High School, le lycée principal de la ville. Celui qui était le plus huppé, en fait.
Bruce tentait d’avoir le poste de professeur qu’il avait vu dans les petites annonces la veille, lors de son arrivée dans la ville. Et il avait décidé de tenter sa chance, même si il avait peu de chance de vraiment avoir ce boulot…surtout avec ses faux papiers.
Mais à voir cet homme rachitique et au visage mauvais devant lui, Banner était encore moins confiant qu’auparavant…

« Mmh…Et bien, vous le voyez, j’ai une petite expérience dans la Chimie, étant donné que j’ai un Doctorat dans cette matière et que j’ai aidé le Docteur Banner dans certaines de ses expériences. J’ai aussi contribué à la création d’un produit révolutionnaire, pour la centrale de Geestant, en Californie. Et…
- Qu’est-ce que ce produit ? Je n’ai jamais entendu parler d’une innovation dans cette centrale…
- Je ne suis pas habilité à vous le révéler, monsieur le Principal.
- Mmh…Je comprends…et puis-je au moins avoir le nom de ce produit ?
- Non plus, monsieur. Je ne voudrais pas être poursuivit en justice, ou par des tueurs à gages. »

Sterns fit un petit sourire poli, et Bruce se dit qu’il devrait revoir son humour avec lui. De plus, il devrait aussi être plus discret sur sa vie passée…mais ce n’était pas évident, quand on était un petit génie recherché par beaucoup, beaucoup de monde, de se taire sur ses réelles capacités. Surtout quand on devait se vendre pour un petit boulot pas génial, mais indispensable…

« Mmh…Et vous avez déjà enseigné ?
- Pas vraiment. Mais je suis quelqu’un qui apprend facilement, et j’ai un bon rapport avec les gosses… »

Menteur, pensa Banner en tentant de s’empêcher de sourire et de rougir. Tout son dossier était modifié, et il espérait que les faux papiers et les faux en écritures tiendraient devant le Principal du Lycée. Evidemment, il avait payé cher pour avoir une nouvelle identité et pour changer certaines choses sur un CV volé à un de ses anciens collègues de laboratoire (Bart Samsen…Bruce avait eu beaucoup de chance, avec ce type)…mais tout était possible.

« Hum…Bien, bien…Je pense que tout est clair pour moi, monsieur Samson…Vous êtes quelqu’un d’intelligent, avec un dossier assez impressionnant et vous semblez motivé. Vous avez deux semaines de test, pour voir si vous vous acclimatez, et si nous nous acclimatons à vous. Bienvenue chez nous. »

Sterns se leva de son siège, et s’approcha de Banner. Celui-ci sourit, et soupira de satisfaction en serrant la main du petit Principal du Lycée. Enfin. Enfin, il retrouvait du travail, et peut-être que sa vie allait retrouver de la normalité…ou du moins, un peu plus que ces derniers mois…
Le patron de la San Francisco High School raccompagna celui qui avait désormais les cheveux blonds et longs jusqu’à l’extérieur du bâtiment, lui donnant en même temps pas mal de papiers administratifs à remplir, et son futur emploi du temps. Celui-ci soupira en regardant tout cela, avant de sourire en regardant la façade du Lycée. Son nouveau Lycée…

Il n’avait jamais pensé devenir professeur un jour, mais cela lui plaisait désormais. Bien sûr, Bruce avait un peu peur de ne pas se faire respecter…de ne pas réussir à intéresser ceux qui allaient être ses élèves et qui n’étaient sûrement pas intéressés par la Chimie. Mais Banner espérait pouvoir s’en sortir…non, il allait s’en sortir. Maintenant qu’il avait décidé de changer le cours de sa vie et d’en prendre le contrôle, il fallait qu’il ait confiance en lui.
L’ancien chercheur en biologie (il avait mentit à Sterns sur cela, mais il espérait que ses connaissances l’aideraient assez pour enseigner à des gamins désintéressés) resta quelques instants devant le bâtiment, avant de tourner les talons. Il ne pouvait rester trop longtemps à bailler aux corneilles : il devait encore aller se chercher à manger, rentrer, faire la cuisine et remplir tous ces papiers…pour demain.
La fin de journée allait être difficile…








Le jour tombait lentement sur San Francisco.
Encore une fois, l’inspecteur Glenn Talbott rentrait chez lui, fatigué. Il avait mal dormit la nuit précédente…encore une fois, sur le canapé. Betty n’avait même pas appréciée son cadeau…pourtant, avant, elle adorait ces dîners romantiques, ces roses et ce genre de boucles d’oreille…
Mais la veille, elle lui avait tout rejetée au visage, et lui avait encore ordonnée d’aller chercher un autre appartement. Apparemment, elle ne voulait toujours pas lui pardonner ses quelques errements passagers…Ce n’était quand même pas de sa faute si il y avait beaucoup de prostituées dans les bars qu’il fréquentait, non ? Et ce n’était pas sa faute non plus d’être seulement un homme…un homme qui pouvait être tenté…plusieurs fois…

L’inspecteur de police tourna sa clef dans la serrure, mais celle-ci ne s’ouvrit pas. Il recommença encore une fois, mais rien ne se passe. Talbott fronça les sourcils et tenta d’y aller plus violemment, mais rien n’y fait toujours. Il tenta alors de sortir et d’entrer à nouveau la clef pour ouvrir, mais rien ne se passait toujours : la serrure restait désespérément close…

« Mais qu’est-ce que…
- J’ai changée la serrure… »

La voix de Betty…
Elle semblait derrière la porte, et avait murmurée ces quelques mots à celui qui était normalement son époux, et qui commençait lentement à s’énerver.

« Betty ? C’est toi ?
- Oui…
- Tu…tu as changée la serrure ? Pourquoi ?
- J’en ai assez, Glenn…J’en peux plus…J’en ai marre de toutes tes virées…j’en ai marre de toujours subir tes beuveries…tes maîtresses…Je ne t’ai pas épousée pour ça…
- Mais…chérie…Je te promets de…
- Pas de promesse, Glenn. Tu as déjà dépassé ton quota. Tu trouveras tes affaires chez la concierge, en bas…Je ne veux plus jamais te revoir…Adieu…
- Betty ! Attends ! Je te promets de ne plus jamais te…Betty ? Betty ? BETTY »

Mais rien n’y faisait : Betty Talbott était déjà partie de l’autre côté de leur appartement, pour pleurer dans les toilettes sur son amour passé et perdu, tandis que son futur ex mari laissait couler ses larmes tandis que ses poings martelaient la porte, espérant pouvoir faire changer d’avis celle qu’il aimait encore…








Tard dans la nuit.
San Francisco est une fabuleuse cité, le jour.
Mais la nuit, les pires criminels et les monstres qui la peuplent aussi. La nuit est leur domaine, l’obscurité leur arme. Ils règnent sur la ville comme si elle était à eux, et nul n’oserait les défier, surtout quand il s’agit de la Mafia latino…
Organisée en différents gangs plus ou moins rivaux, cette Mafia peut facilement s’unir et devenir au moins aussi puissante et dangereuse que l’Italienne, du temps de sa grandeur. De plus, le fait qu’elle soit fractionnée en petits groupes indépendants la rend plus difficile à détruire ou à unir, et donc la possibilité d’un Parrain unique est impossible. Et cela arrange la police et ceux qui veulent avoir leur petit territoire indépendant.

Un de ces hommes s’appelle Manuel Sanchez.
Doté d’un prénom et d’un nom parmi les plus connus chez les latinos, il a quand même réussit à s’affranchir de cela pour pouvoir se créer un petit coin plaisant. Il contrôlait une partie de l’Ouest de San Francisco, dont faisait partie l’immeuble où vivait désormais Bruce Banner. Mais Manuel n’était pas intéressé pour le moment par l’arrivée d’un nouveau chevelu professeur dans son quartier. Pour l’instant, il avait peur. Enormément peur.

Quelque chose rôdait en ville. Quelque chose de monstrueux et de cruel.
Manuel avait dû se rendre en début de soirée à l’extrémité de son territoire, pour un problème. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait eu de suite un mauvais pressentiment : quelque chose clochait. Personne n’aurait normalement osé le défier chez lui, surtout près du territoire de son ami Miguel.
Pourtant, il y avait eu un mort…un de ses hommes était mort. Et il n’appréciait pas du tout ce fait divers…

Dès qu’il arrive, avec trois de ses hommes les plus sûrs, dans la petite allée qui remontait vers une des grandes avenues de la ville, Manuel avait comprit qu’ils étaient tombés dans un piège. Ceux qui devaient garder les quelques rues environnantes n’étaient pas là, et il faisait trop sombre et trop silencieux pour que cela soit normal…
Evidemment, il avait tenté de fuir avec ses hommes, mais cela s’était mal passé. Très mal passé. Ses mecs avaient été flingués en quelques secondes, et il n’avait eu que le temps de prendre ses jambes à son cou, les balles sifflant à ses oreilles.

Mais Manuel avait vite comprit qu’on l’avait laissé fuir. Que quelqu’un le chassait désormais, et qu’il était devenu une proie pour celui qui avait tué tous ses hommes…et qu’il n’allait certainement pas survivre.

« Madre de dios…Madre de dios…Madre de… »

Le chef de gang ne pu alors continuer ses paroles.
Quelque chose était apparut devant lui. Quelque chose de monstrueux et de dangereux.
Ce n’était pas un homme. Ce n’était pas une femme. C’était…une chose. C’était quelque chose d’inhumain, ou de vaguement humain…

« Ne prie pas, Manuel. Ou en fait…si, vas-y. Prie. Prie ton Dieu, ta mère et tout ce que tu veux. Prie, pleure, crie, hurle…vas-y, utilise ta langue tant que tu le pourras. Et ne gueule pas trop fort…garde ta voix pour toute la nuit…car elle va être très, très longue… »

La voix étrange de la chose s’était alors élevée devant Manuel, qui était pétrifié de peur dans l’obscurité d’une rue sordide de San Francisco. Lentement, la chose s’approcha…elle semblait petite…elle semblait vicieuse…elle semblait monstrueuse…et elle allait faire souffrir ce pauvre Manuel Sanchez toute la nuit durant…
 
 
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