Urban Comics
  Hulk #17 : Epilogue
 

Auteur : Ben Wawe
Date de parution : Septembre 2006


« Pi…
Pitié…Pitié…
Tu…Tuez-moi si…si vous…voulez…mais…mais…mais arrêtez…Pitié…Par pitié…Ar…Arrêtez… »

Elle pleurait.
Elle avait mal. Extrêmement mal, même.
Les poignets et chevilles rougies par le frottement régulier et violent de son corps contre les bracelets d’acier qui l’empêchaient de s’enfuir malgré tous ses efforts, elle semblait être totalement anéantie. Comme un pantin désarticulé que son propriétaire aurait prit plaisir à défigurer et torturer dans une crise de folie. Oui. Elle était ainsi. Torturée. Désarticulée. Détruite aussi bien physiquement que psychologiquement après les heures de supplice qu’elle venait de vivre. Déshumanisée, en somme.

« Pitié…
- Non. Pas de pitié pour toi. »

Sa voix était froide, dure, violente…inhumaine. Il n’était pas humain, en fait. Il ne l’avait jamais vraiment été, au fond. Elle l’avait rapidement comprit lorsqu’il s’était précipité sur elle dans le couloir de l’appartement, explosant en mille morceaux la porte de là où vivait normalement Bruce Samson.
Elle avait été pétrifiée en voyant arriver cet…être vers elle, criant de toutes ses forces un beuglement animal et sauvage. A ce moment-là, elle avait pensée qu’il allait la frapper, la violer et la tuer. Maintenant, elle savait qu’il n’en était rien, mais qu’elle aurait préférée subir ce traitement rapide plutôt que de devoir subir tout ce qu’il lui avait fait…Toutes les horreurs qu’il avait osé perpétrer sur son corps…Toutes les ignominies qui avaient été faites sur elle alors qu’il ne lui avait rien fait…Non…Strictement rien fait…Bien au contraire, même…

« Tu ne la mérites pas.
Tu n’es rien, Betty Ross-Talbott. Moins que rien. Juste un instrument dans ma vengeance et ma prise de contrôle de la ville, tout simplement. Tu n’as jamais su ce que tu risquais en venant voir Samson, mais maintenant tu comprends quelle folie t’as prise. Tu n’es rien, Betty. Et comme le rien que tu es, tu vas mourir dans l’anonymat et la cruauté la plus simple…Et oui…Tu n’es que poussière, et tu retourneras à la poussière… »

Un sourire vicieux venait de s’afficher sur son visage alors qu’il approchait encore une fois ses mains sales et pleines de sang vers la femme qui était étendue sur le sol, du moins si on pouvait encore parler de femme après tout ce qu’il lui avait fait…Depuis quatre heures maintenant qu’il l’avait emmené dans cet entrepôt du quartier Russe où il avait massacré déjà cet idiot de Blonsky, cet être monstrueux et destructeur avait totalement déshumanisé cette pauvre femme.
Maintenant, elle n’était plus rien. Strictement plus rien.

Elle avait été torturée. Monstrueusement torturée. Nue, avec des traces de brûlure et des cicatrices encore rouges sur tout le corps, Betty Ross était laide. Vraiment laide. Si avant elle avait énormément de charme grâce à une belle hérédité naturelle et un soin d’elle assez extrême, maintenant elle ne ressemblait plus à rien. Ses formes, ses magnifiques formes, avaient désormais disparues sous le sang et les coups de poing et de scalpel que lui avait asséné le monstre qui était désormais en face d’elle.
Elle n’avait plus rien d’humain, non. Et elle ne voulait désormais plus qu’une chose, une seule chose : mourir. Seulement mourir. Et elle ne risquait d’être exaucée, vu le sourire mortel qui venait de s’afficher sur le visage de celui qui craquait lentement les phalanges devant les yeux rougis par le sang et les larmes de la jeune femme.

« Pi…
Pitié…Allez…Allez vite…Pitié… »

Elle n’en pouvait plus.
La douleur, la souffrance était trop grande depuis que le monstre en face d’elle avait déposé du sel sur chacune de ses blessures. Ce monstre était un sadique. C’était un taré de la pire espèce, et un vicieux en plus. Betty ne comprenait toujours pas cet être s’en était prit à elle, mais maintenant elle s’en fichait. Elle n’en avait plus rien à faire de savoir pourquoi ce salopard lui avait fait tout ça…c’était trop dur pour elle. Trop dur de pouvoir tenir avec toutes ces horreurs qu’elle
Elle avait mal. Beaucoup trop mal. Elle voulait mourir, tout simplement…et le plus vite possible…

« Vite ?
Allez vite ? C’est ça que tu veux, n’est-ce pas ? »

Le monstre sourit doucement alors qu’il avait son visage à quelques millimètres à peine de la femme en face de lui. Elle n’en pouvait plus. Elle n’en pouvait plus du tout.
Elle voulait mourir, et elle voulait que ça vienne le plus vite possible…La douleur était si extrême, si intense qu’elle ne voulait même plus revoir son petit garçon…son cher petit garçon…Elle l’aimait, oui…Elle l’adorait, même…Mais elle n’en pouvait plus…Elle n’en pouvait vraiment plus…Elle avait mal…Beaucoup trop mal, même…Même si elle l’aimait, même si elle l’adorait, son cher petit Josh…Elle n’y arrivait plus…Elle n’y arrivait vraiment plus…

« Hé, hé…
Mais ça n’arrivera pas vite, ma chère…Oh non…Il faut que tu souffres…Que tu souffres encore trèèès longtemps…Il n’y a que comme ça que ça fonctionnera…Il n’y a que comme ça qu’il comprendra enfin qu’il n’est qu’à moi, et qu’à moi seul… »

C’était un monstre.
Un monstre pervers, sadique et surtout inhumain. Comment avait-elle pu autant se tromper sur cet être qui commençait déjà à la frapper, à poser violemment ses poings et ses pieds sur ce corps qu’il avait déjà tant maltraité ? Comment avait-elle pu croire qu’il était quelqu’un de bien ? Comment est-ce qu’elle avait bien pu penser que ce monstre pouvait un homme avec qui il ferait bon vivre avec Josh ?

En clair…Comment avait-elle pu penser que Bruce Samson, que le professeur de Josh, que l’homme qui l’avait fait rire et l’avait amusée puisse vraiment l’aider ? Comment avait-elle pu se tromper autant sur lui ? Comment avait-elle pu ne pas voir que Bruce Samson était ce sadique et pervers qui était en train de lui faire du mal, de la tuer ?
Betty ne l’avait pas vu, non…Elle avait cru qu’il était quelqu’un de bien, et elle s’était trompée…Elle lui avait fait confiance, alors qu’elle n’aurait pas dû…Et maintenant…Maintenant, elle en payait l’amère prix…Même si elle était quand même énorme pour la simple petite erreur qu’elle avait faite…






« Réveilles-toi, Bruce.
- Ngh…
- Réveilles-toi.
- Qui…Qui est là ?
- Moi.
- Qui moi ?
- Tu sais qui je suis, Bruce.
- Je…non…Non, je ne sais pas ! Qui…Qui êtes-vous ? Et…où je suis ? Seigneur, je ne vois rien…J’ai besoin de mes lunettes…
- Tu n’as pas besoin de tes lunettes, Bruce. Tu n’en auras même plus jamais besoin.
- Mais…mais si ! Je…Mes lentilles, où…
- Tu n’as plus besoin de tes lentilles, Bruce. Tu n’as plus besoin que de moi. Cela suffira amplement pour ton futur, crois-moi.
- Mais…mais qui êtes-vous, à la fin ?! Et où suis-je ?
- Tu es à San Francisco.
- Mais pas chez moi…
- Non. Pas chez toi. Enfin…pas vraiment chez toi. Mais tu connais cet endroit, pourtant.
- Non…non. Je ne suis jamais venus ici, je crois…
- Tu crois ?
- Non…Je suis jamais venu ici…Mais…mais où est la lumière ?
- Tu as peur, Bruce.
- N…Non…
- Si. Tu as peur. Tu crèves de peur, même.
- …
- Là, tu commences à sangloter, même si tu essayes de cacher tes larmes. Ne te cache pas, Bruce. Ce n’est pas si grave que ça, d’avoir peur. Il faut juste utiliser sa peur comme une arme. Mais ça…ça, tu ne sais pas le faire. Tu ne l’as jamais su, en fait. Tu es un lâche, Bruce Banner.
- Qu…Quoi ?!
- Ah, ah…Tu as encore plus peur maintenant, hein ? Je sais qui tu es…Et tu reconnais aussi ma voix, n’est-ce pas ? Tu sais qui je suis, hein ?
- Je…Non…Non…Je…Je vous connais pas…
- Mais bien sûr que si, Bruce. Nous nous sommes souvent croisés, oui, mais nous nous sommes déjà rencontrés. Tu ne peux dire le contraire, Bruce. On se connaît. On se connaît même très bien, tu sais.
- N…Non…
- Mais si, mais si. Je te connais surtout, en fait. Je sais tout de toi, Bruce. Je sais même que tu es en train de tâter le mur pour essayer de trouver une porte et t’enfuir. Tu es un lâche, Banner. Un peureux, une gonzesse. Mais ce n’est pas grave. Nous allons utiliser cette peur ensemble, Bruce. Tu es d’accord ? Tu veux bien utiliser cette peur avec toi, mon ami ?
- Je ne suis pas votre ami…
- Mais si, Bruce. Bien sûr que je suis ton ami. J’ai fais tant de choses pour toi…J’ai fais tant de choses, oui…Qui d’autre qu’un ami ferait autant pour toi ? Qui d’autre qu’un ami sacrifierait autant pour toi ? Je suis ton ami, Bruce, crois-moi…
- C’est…c’est faux ! Vous n’êtes pas mon ami ! Vous n’êtes rien ! Strictement rien !
- Rien ?
- Je…
- Ne m’énerve pas, Bruce. Surtout, ne m’énerve pas.
- Et…et pourquoi ? Qu’est-ce…Qu’est-ce que vous pourriez me faire, hein ?! Qu’est-ce que vous pourriez me faire, encore ?!
- Encore ? Hum…Tu m’as donc bien reconnu…
- Je…
- Mais si, mais si. Avoue-le enfin : tu sais qui je suis. Tu sais que je suis celui qui a ordonné tes jours de torture, et qui t’a empêché de bouger quand tu t’es retrouvé chez toi, dans ton lit. Oui. Je suis cet être, ce…Joe Fixit. C’est mon nom, oui. Joe Fixit. Mais je ne suis pas que ça, tu sais, Bruce…Je suis autre chose…Bien autre chose encore…
- Qu…Quoi ?
- Ah, ah…Toujours aussi curieux, hein ? Même dans les situations les plus difficiles, même dans les moments les plus durs, tu es et tu resteras toujours un incorrigible curieux…Scientifique dans l’âme jusqu’au bout, n’est-ce pas ?
- …
- Bruce ?
- …
- Tu fais la tête ?
- …
- Allons, ne fais pas la tête…Je suis sûr que tu veux savoir qui je suis, hein ? Et pourquoi je fais tout ça ? Et surtout, qu’est-ce que tu fais ici ? Ah, et j’oubliais…Tu voudrais savoir aussi pourquoi depuis quelques secondes tu n’arrives plus à bouger, et tu t’es enfin rendu compte que dès que tu parlais, aucun mot ne sortait de ta bouche ? Que même si tu pensais que tu me parlais, en fait tes lèvres ne remuaient pas ? Hein ? C’est ça ? C’est ça qui te fait te taire maintenant ?
- Je…Mais…mais qui êtes-vous, bon dieu ? Qu’est-ce que vous me voulez ? Qu’est-ce que je vous ai fais ?! Et qu’est-ce que vous m’avez fais ?! Hein ? Qu’est-ce que vous m’avez fais ?!
- Hé, hé…Tu veux savoir ce que je t’ai fais ? Je ne t’ai rien fais, Banner…A toi, non…Mais à elle…
- Elle ?!
- Oui, elle…
- Mais…mais qui elle ? Qui ?!
- Mais…mais elle, bien sûr…Regarde…Je vais allumer la lumière…Regarde, mon petit Bruce chéri…Regarde ce que j’ai fais…Ou plutôt ce que nous avons fais… »

La lumière se fait alors.
Mais Bruce ne pouvait toujours pas bouger. Son corps, rigide comme un I, se trouvait juste en face de…d’une chose. D’un être qui avait été jadis humain. D’une femme qui avait été belle auparavant, mais qui n’était plus rien maintenant. De Betty Ross-Talbott, cette personne qu’il avait commencé à aimer alors qu’il n’aurait pas dû, et qui était désormais…morte…Décédée après des heures de torture apparemment, du moins c’était ce que Banner pensait en voyant toutes les cicatrices et toutes les horreurs perpétrées sur le corps nu de la jeune femme en face de lui…

« N…Non…
- Si.
- C’est…c’est…
- Monstrueux ?
- Vous êtes un monstre ! Un monstre ! Je…
- Chuuut…Chuuuut, Bruce…Ne parle pas de choses que tu ne contrôles pas, et qui pourraient se retourner contre toi…
- Mais…Mais…
- Mais quoi, Bruce ? Ce n’est pas ce que tu voulais, après tout ?
- Mais non ! Bien sûr que non ! Je…Je n’ai jamais voulu ça ! Jamais !
- Ah bon ? Regarde alors tes mains, Bruce…Regarde-les… »

Banner obéit alors, retrouvant pour la première fois depuis plusieurs minutes le contrôle de son corps. Il n’avait toujours pas comprit comment le monstre qui avait fait ça à Betty pouvait manipuler ainsi son corps, mais de toutes façons…il n’était plus en état de penser. La vision de la jeune femme morte devant lui, la certitude de savoir que l’être qui lui avait fait ça était près de lui et aller bientôt s’occuper de sa personne…c’en était trop pour lui. Trop pour sa conscience qui basculait déjà dans la folie furieuse et destructrice.
Mais ce n’était rien…non, strictement rien, par rapport à ce qui se passait maintenant dans son esprit. A ce que son cerveau était en train de subir alors que ses yeux s’étaient posés sur ses mains, et que son corps recommençait à nouveau à lui échapper…

« N…Non…C’est…C’est im…impossible…
- Impossible ? Mais non, Bruce…Mais non…
- C’est…C’est…C’est…
- Du sang ? Oui. Celui de Betty, en fait.
- N…Non…
- Oh si. C’est le sien, et c’est toi qui lui as fait ça.
- N…Non…
- Mais si, mais si. Enfin, ce sont tes mains. Et un peu toi, aussi. Après tout, c’est de ta faute, tu sais ? C’est un peu toi qui l’as détruit, tu sais. Oui. C’est un peu toi. Oh, tu ne le savais pas, bien sûr…mais le résultat est là. Une part de toi l’a détruite, Bruce. Et en quelque sorte…tu l’as détruite.
- N…Non…C’est…c’est impossible…Be…Betty…
- Elle est morte, Bruce. Je l’ai tué. Et à cause de ça…tu l’as tué aussi. Parce que je suis toi, Bruce. Je suis une partie de toi, Bruce. Je suis…Hulk.
- Qu…Quoi ?!
- Je suis Hulk, Bruce. Ou du moins, une mutation de Hulk. Allons…tu ne pensais quand même pas que Hulk, ce monstre dopé aux radiations les plus étranges et aux produits chimiques les plus compliqués, resterait toujours cette chose destructrice et inhumaine, non ?
- M…Mais…
- Je suis une partie de Hulk, Bruce. Et je sais aussi que le monstre qui est en toi existe encore. Je le sais, on se parle parfois…dans ton subconscient. Mais on n’est pas seuls, tu sais. Seulement, on est simplement les plus forts. Lui l’était au départ, mais après j’ai pris ma revanche. J’ai compensé mon manque de force brute, qu’il a lui, par mon caractère supérieur. Je voulais sortir, tu sais. Je voulais vraiment sortir.
- Mais…Mais…
- Mais comment je suis né, hein ? Je ne sais pas. Je ne sais même pas ce que je suis vraiment. Hulk ? Une deuxième personnalité ? Je n’en sais rien, et j’avoue que je m’en fiche un peu. Je suis là, Bruce. Cela fait depuis que tu es arrivé à San Francisco que je suis là. Chaque soir, chaque nuit, à chaque fois que tu te couchais, je prenais le flambeau. Je sortais, j’allais voir les gens…je profitais de ton corps. Mais au bout d’un moment…au bout d’un moment, ça ne m’a plus suffit. Je suis mauvais, Bruce. Vraiment très mauvais. Je le sais, mais je m’en fiche. J’aime faire du mal aux gens. J’aime les entendre crier, les entendre pleurer. J’ai jouis quand Betty est morte, Bruce. Et je vais jouir avec tous les autres.
- Je…Je te laisserais pas faire…
- Et comment ? Tu as perdu, Banner…tu as perdu sur toute la nuit. Ca fait des semaines que je te manipule, et tu n’as toujours rien compris. Tu n’as jamais rien compris, c’est ça qui m’a fait marrer. Tu crois vraiment que Betty est venue vers toi comme ça ? Tu crois vraiment que c’est le fruit du hasard si tu as pu approcher une fille aussi belle et classe ? Allons…
- M…Mais…
- C’est moi qui suis aller voir le directeur de ton école pour te mettre exprès comme professeur dans la classe de Joss Talbott, pour faciliter le contact avec Betty. Bien sûr, j’ai dû user un peu de mon talent de communication, mais il a accepté. C’est moi qui ai fais en sorte que le commissaire Ross pense que son beau fils faisait du mal à sa fille par de faux rapports et de fausses rumeurs, même si je n’ai pas eu trop de mal vu les penchants stupides de Talbott. C’est moi qui ai augmenté les doses d’alcool des boissons de Talbott en soudoyant le barman de son établissement favori, augmentant ainsi son potentiel destructeur envers sa femme, qui s’est logiquement détournée de lui à cause de ça. C’est moi qui ai proposé à Talbott de commencer à se venger de toi en utilisant des réseaux mafieux. Bien sûr, il n’arrivera jamais à te faire du mal, mais en tout cas le commissaire a eut vent de cela, et c’est à cause de moi si ce bon vieux Ross est en train de massacrer ce pauvre flic au lieu d’enquêter sur nous. Oui, j’ai fais ça pour qu’il ne découvre pas qui nous sommes, et comme ça j’ai pu finir mon plan. Mon cher petit plan. Oui. Grâce à moi, Ross a ordonné officieusement à sa fille de quitter son mari, et elle est allée obligatoirement vers toi…Un homme fin, juste, droit, sympathique…Elle a été logiquement attirée vers toi. J’ai tout prévu, Bruce. Dès mes premières soirées en ville, j’ai voulu te détruire. Et maintenant…j’ai réussis.
- M…Mais…
- Tais-toi, Bruce. Tu n’es plus rien. Tu te rends compte que je contrôle entièrement notre corps depuis des jours, maintenant ? Hulk a besoin de tes sentiments les plus extrêmes pour sortir, mais pas moi. Je suis unique. Je suis le Mal en toi, et j’ai gagné. Et si je te l’ai laissé reprendre conscience, c’est uniquement pour que tu comprennes. Pour que tu me comprennes. Pour que tu voies ce que j’ai fais à Betty, et pour que tu saches aussi comment ça a pu se passer. Comment tu as laissé tout ça se faire, même si tu ne pouvais pas grand-chose contre moi. J’ai gagné, Bruce. J’ai vraiment gagné. Grâce à un stratagème complexe qui m’a fait manipuler une bonne demi douzaine de personnes, j’ai enfin le contrôle. Le contrôle le plus parfait. »

Oui.
Banner comprenait tout cela.
Il se doutait bien depuis quelques temps qu’il n’allait pas bien, et que c’était certainement lié à Hulk, même si il ne savait pas vraiment pourquoi il pensait cela. Apparemment, il y avait plusieurs Hulk en lui, qui avaient été créés lorsqu’il avait été exposé à ce monstrueux produit. Il ne comprenait pas comment c’était possible, mais il savait une chose : cet Hulk avait gagné. Totalement gagné. Et il ne pouvait strictement rien contre lui.

Il n’était pas un héros. Il n’était pas un vrai homme…il n’était qu’un lâche. Un simple lâche. Et au fond, il l’avait toujours été. Depuis des mois que Hulk était en lui, il n’avait toujours pas essayé de le détruire. Il avait trop peur de comprendre qu’il n’y arriverait jamais, et se comportait donc en lâche. Et cette attitude, cette monstrueuse attitude…cela avait donné cela. Cela avait donné le fait qu’un des monstres qui vivaient en lui avait prit le contrôle de son corps, même si il ressemblait toujours à Bruce Banner.
Il avait perdu. Il le savait. Le chercheur savait aussi que ça ne valait pas la peine de se battre : le monstre avait tout prévu. Oui. Tout prévu. Absolument tout…

Betty est morte.
Son père allait le comprendre quand il irait la voir, et comprendrait aussi qu’il avait été manipulé pour massacrer Talbott et ne pas se tourner vers l’autre être qu’il devait surveiller : Bruce Samson. Avec son talent et son expérience, il ferait le lien avec Bruce Banner, puis Hulk. Et après, il le chercherait à jamais pour le tuer après ce qu’il avait fait à sa Betty, qui reposait désormais devant lui…

Oui. Ce monstre avait tout prévu, Banner le comprenait maintenant. C’était monstrueux, et il n’arrivait pas vraiment à croire et à comprendre qu’on puisse gagner ainsi. Sur tous les tableaux, il avait parfaitement maîtrisé la partie, manipulant chaque personne de la ville pour réussir à contrôler San Francisco. Il avait tout contrôlé depuis le début. Absolument tout. Alors pourquoi lutter ? Pourquoi essayer de combattre cette horreur qui avait gagnée sur tous les tableaux, et contre qui il ne pouvait rien ? Pourquoi se battre alors que ça ne servait strictement à rien ?
Les héros auraient dis que c’était simplement pour l’honneur et parce que les vrais hommes se comportaient vraiment ainsi. Oui. Les héros, les êtres d’honneur et les vrais hommes se seraient battus jusqu’au bout…mais pas Bruce. Bruce n’était pas un héros, un être d’honneur ou un vrai homme. Il était un lâche. Juste un lâche.

Il le comprenait, maintenant. Et il savait que désormais, il ne se changerait plus. Il ne se changerait plus jamais, même. Pourquoi se battre ? Ca n’en valait pas la peine…Non, strictement pas la peine.
Bruce Banner n’était pas un héros. Pas un être d’honneur. Pas un homme, même. Il n’était plus rien. Il n’était même plus rien, en fait. Il venait d’abandonner le contrôle à cet être qui le manipulait depuis tant de temps maintenant, et il n’en pouvait plus. Il en avait assez, et se laissait donc lentement aller…Lentement, il se laissait tomber dans l’inconscience, alors que le monstre gagnait en force…Que le monstre gagnait, tout simplement…

Le monstre avait gagné. Joe Fixit avait gagné. Bruce Banner était comme mort, désormais, et rien n’allait jamais changer cela. Oui. Bruce Banner était mort, Joe Fixit était né en quelques sortes, et San Francisco était à lui…totalement à lui. Et la ville allait trembler face à ce monstre…Face à ce monstre qui venait de remporter la première vraie bataille de sa vie, même si ce n’était sûrement pas la dernière…Oh non…Il avait gagné la bataille, et la ville allait être bientôt à lui…Oui…Banner était mort, Fixit vivait…Et le monde allait tomber dans un océan de douleur, de violence et de destruction par la lâcheté d’un être…d’un seul être…de quelqu’un qui n’était même pas vraiment, mais un sous homme…Banner…Bruce Banner…Tout allait être de sa faute, et son nom allait être maudit des millions de fois à San Francisco…Oh oui…Des millions de fois…

 
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