Histoire : Firediablo
Date de parution : Août 2005
Le soleil vient tout juste d’éclairer l’horizon lorsque je me réveille. Un parfum mêlé de rose et de bonheur excite mes sens. Je suis blottit dans la chevelure de ma bien aimée, la seule que j’aime en ce bas monde. Quelle nuit ! Elle ne semblait pas avoir été déçue, au vu des compliments qu’elle m’a fait avant de s’endormir.
Je caresse sa poitrine généreuse que j’ai tant embrassée cette nuit du bout des doigts, essayant de la réveiller de la manière la plus douce et je la vois frissonner.
-On remet ça ? me murmure-t-elle en ouvrant les yeux.
-Non, il est encore tôt, mais il faut que tu ailles au boulot.
Elle émet un grognement de dédain. Depuis son licenciement, qu’elle n’avait toujours pas digéré, elle travaillait en tant que caissière dans une supérette. Elle déteste ce travail, mais les factures ne se payent pas par miracle.
-Toi aussi, tu dois aller travailler pour ce rat, s’emporte Emma.
Toujours rancunière. Mais cela fait depuis longtemps que je ne travaille plus pour Frackster et son usine à massacres, j’ai démissionné en disant que c’était pour prostester. Il n’a jamais changé les règlements de sécurité et il y a eu un nouvel accident qui a été reporté dans le journal, mais il n’a pas été inquiété. Du coup, c’est mon Maître qui paye les factures, j’ignore d’où vient l’argent et je m’en fous, j’ai un appart’ de quoi bouffer tout ça pour aller voir un prêtre et apprendre à mieux me maîtriser, je vais pas chercher des emmerdes.
-Bonjour, Hulk.
Osarias a pris l’habitude de m’appeler comme ça, je ne sais pourquoi. Il dit que c’est mon « nom d’Elu » Bizarre, mais ça m’étonnerais que son vrai nom soit Osarias.
-Bonjour, Maître, dis-je en m’inclinant respectueusement.
-Bien. J’ai vu que tu as découvert les utilités du rubis.
Le rubis, mon rubis. J’ai presque envie de dire « mon prééécieux ! » mais ça ferait trop bébête bizarre et possédée. Ce rubis, je ne le quitte jamais sauf quant Emma s’ennuie et qu’elle veut un p’tit câlin comme je sais si bien les faire.
-Je reste toujours aussi étonné de la portée de vos pouvoirs.
-Ce n’est pas grâce à mes pouvoirs, bien que puissants, mais grâce à la Pierre du Faucon, chuchote Osarias en penchant la tête.
Encore une révélation. Ce Temple n’a pas fini de me surprendre.
Osarias m’emmène dans une pièce, un peu plus grande qu’un placard mais où on peut tenir à deux. Cette pièce, je ne l’ai jamais vue, Osarias ne m’a jamais rien montré d’autre que dans mon petit dortoir ou l’Atrium.
Au centre de ce placard se trouve un piédestal de bois sculpté en forme de faucon, les ailes repliées, la tête vers le ciel, le bec ouvert, majestueux, comme toutes représentations de faucon dans ce temple. Dans son bec se trouve une sphère aux reflets bleutés, sombre comme la nuit. Osarias s’approche, je reste en retrait, et je m’attends à un phénomène de haute magie incroyable. Osarias se penche sur la sphère, murmure quelques mots, la sphère se met à légèrement briller, comme réveillée et… rien. Une sphère qui a autant d’égard ne fait que briller. Plus qu’étrange, mais j’y suis habitué.
-Et elle fait quoi ? demande-je en m’approchant.
-Elle a de nombreuses fonctions. Elle note tous les évènements importants comme les réunions, les audiences. Elle peut servir de lien avec Horus pour ses Elus les plus assidus et c’est une fenêtre sur le monde entier.
Sur ce il nomme le port de New York en s’adressant à la boule. Une image apparaît, un hangar obscur, où une dizaine d’hommes s’affairent à charger un bateau de plaisance.
-Il est temps que tu réalises ton destin.
Je me tourne vers Osarias qui a la mine conspiratrice.
-Etre élu d’Horus est un privilège, me dit-il. Tu dois mettre ton âme et ton pouvoir au service du Bien, telle est la raison première de la naissance des Elus depuis les plus anciens Pharaons. Le premier d’entre eux aurait été un ancien prêtre d’Horus, il aurait eu l’apparence et la force d’Horus lui même, qui aurait transmis le gène des pouvoirs de génération en génération. Tu es donc un descendant d’Égypte et de ce prêtre. Je suis ton frère de sang d’une certaine façon. Quoi qu’il en soit, ce prêtre a reçu ces pouvoirs pour sauver l’Egypte, puis le monde contre le Mal. Le rôle des descendants et de perpétuer ce destin. Ta mission d’aujourd’hui est de tuer ces hommes, qui font le Mal par des meurtres et du commerce d’hallucinogènes.
Je n’y croyais pas. Osarias, mon maître, me demande de donner la mort ? Mais une petite voix rauque dans ma tête me dit qu’il a raison.
-Je ne suis pas un meurtrier, dis-je, buté. Je ne les tuerais pas, la volonté d’Horus n’est pas d’enlever la vie.
-La volonté première du Dieu est de sauver le monde des Forces du Mal, aussi minimes soit-elles. Et ton destin est tracé, tu tueras les tueurs, même contre ta volonté. Comme Derricks.
Derricks. Je l’ai tué, c’est vrai, mais ce n’était pas volontaire. C’est Hulk, pas moi.
-Derricks, reprit Osarias, était un pédophile qui tua chacune de ses victimes pendant 7 ans. Il est responsable de la mort et du viol d’une trentaine d’enfants. Horus a horreur des hommes qui profite de leur force sur de jeunes enfants et a alors ordonné à Hulk de le tuer, même sans ta permission. Et ça se reproduira avec ou sans ton avis. Alors exécute la volonté de ton Dieu, celui qui t’aide alors que tout le monde te fuit et tue ces hommes.
Port de New York, 11 h 35 heures. J’ai du venir en stop. J’ai réfléchit tout le trajet et je dois avouer que les arguments d’Osarias sont plus que convaincants. Je sens au fond de moi que mes sentiments de noblesse et d’éthique étaient erronés par des films ou des bouquins stupides. Mais qu’est ce qu’un film face à la volonté divine ? Ces hommes tuent et méritent la mort. Ils ne sont capables que du mal. Hulk doit les punir.
Hangar 145. La porte est grande ouverture, ils sont drôlement confiants.
-Magnez-vous le cul, bande de cons, il vous aura fallu la matinée pour charger ça ! hurle l’un d’eux.
-En même temps, charger sans faire de bruit, c’est pas facile, répond un autre.
-Tu peux hurler, vieux, on est à New York, personne ne remarque rien.
-Ca, hurler, tu vas hurler.
Tous se tournent vers moi. J’éprouve un malsain plaisir à imaginer toutes les saloperies que je vais leur faire. Je me tiens à demi dans l’ombre des murs, de façon à avoir une entrée impressionnante, style The Shadow.
-Allumez la lumière !
L’un des dealers appuie sur un interrupteur et les lampes au néon m’illuminent. Les quatorze dealers me toisent en ricanant.
-T’es un flic ? me demande le leader.
-Nan, répond-je d’une façon dédaigneuse. Je suis seul et je viens vous buter tous.
Ils éclatent de rire, et Hulk s’impatiente en moi.
-Qui veut être le premier à voir ses tripes accrochées au plafond ?
Un des plus téméraires et sans doute qui a besoin de faire ses preuves, accourt vers moi en brandissant une barre de fer de 10 cm de diamètre. Un bleu, quel début. Il fonce comme un demeuré. De la paume de la main, je frappe en plein nez, éclatant les principales veines, brisant les cartilages et l’assommant.
-OK, fils de pute, dit l’un d’entre eux, on va jouer dans la cour des grands.
Il sort un Magnum d’une poche intérieure. Ils semblent avoir perdu de l’assurance lorsque j’ai rétamé leur copain, et l’homme au revolver pointe son arme vers moi.
Aussitôt, je laisse le passage à Hulk en souriant. La douleur est toujours la même, aussi intense, et je me tiens de nouveau le crane, tendit que ma peau se tend, mes muscles s’allongent et que la rage s’empare des mes veines.
Tous sont affolés en me voyant devenir un géant vert. C’est vrai qu’un gringalet qui prend trois mètres en deux secondes, ce doit être quelque peu déconcertant. Apres quelques secondes de douleur, j’ai laissé ma place au monstre, qui salive presque de bonheur alors qu’il a carte blanche. Ces pauvres hommes, ces meurtriers, traître à leur place de maître des espèces, ils vont en prendre plein leur gueule.
-P’tain, mec, tire ! hurle l’un d’entre eux au type avec le flingue.
Celui ci, apeuré avait abaissé son arme. Mais il reprit vigueur et tira. Trois détonations s’ensuivirent, mais comme je m’en doutais, les balles rebondirent sur ma peau. Merveilleux que d’être Hulk. Lui et moi sourions et dans un hurlement, j’attrape le tireur par la taille et je serre, je serre, je serre. Son bassin vole en éclat sous mes phalanges alors qu’il hurle et que son système digestif est percé de toute part. La douleur doit être pire que lorsque je me transforme, mais c’est le prix à payer.
Je me retourne et j’envoie le martyr qui agonise dans ma main directement dans la porte du hangar, et la tôle fini le travail en lui ouvrant le crane, faisant couler un abondant flot de sang mêlé de cervelle et tuant l’homme.
Les autres auraient voulu s’enfuir, mais comme je bloquais la sortie, ils n’eurent d’autre choix que de sortir des AK-47, des SGS et autres flingues pour essayer de me trouer. Mais rien ne s’en fit, tous les chargeurs ont beau être vidés, je sens rien. J’attrape une caisse de bois où était précédemment entreposée la drogue et je la fracasse sur la tête de deux d’entre eux, qui finissent avec des éclats de bois gros comme de planches à repasser un peu partout dans le corps. J’ai l’intention de faire durer ce plaisir malsain. Les tueurs doivent devenir tués. Horus l’a décidé ainsi.
Les derniers, je les tue rapidement, car ils couraient partout et ça m’énervait, surtout quand l’un d’entre eux a essayé de me mordre. Pour l’un d’entre eux, je lui ai détaché les jambes du reste du corps. Il a perdu tout son sang en deux minutes. Un autre, je lui ai arraché la tête d’un revers de baffe. La dite tête s’est écrasée contre la structure de fer en volant en éclat et en aspergeant le sol d’un mélange repoussant. Pour sept autres, je les aie écrasés sous leur bateau dans un petit crac! et dans un grand hurlement. L’un d’entre eux a violemment rencontré la paume de ma main. L’avant dernier, je l’ai écrasé au sol avec mon poing. Quant au tout premier que j’avais assommé au début, je l’ai laissé en vie. Etant le plus jeune, il n’avait pas du faire beaucoup de mal, et j’avais besoin d’un témoin.
-Dis à tes copains que Hulk, le bourreau du Mal, va rendre visite à tous les salauds qui ont fait souffrir, dis-je en reprenant ma forme normale. Et qu’ils supplient Horus dans leurs prières de leur permettre l'accès au Jugement d'Anubis. Ce n’est pas un héros qui vient de naître mais un vengeur.