Auteur : Firediablo
Date de parution : Septembre 2005
La lame était maintenant imbibé de sang jusqu’à la garde. Quelques gouttes coulaient lentement et allaient s’écraser sur le sol poussiéreux. L’homme observa le couteau dans la demi obscurité de l’impasse en souriant. Il eu un sursaut lorsqu’il sentit la jeune femme bouger encore. Accroupi au sol, il l’attrapa par le cou pour la voir Le canif qu’il lui avait enfoncé dans la gorge aurait du la tuer depuis un moment. Mais non, elle bougeait encore, tentant de se libérer et de respirer dans un incroyable instinct de survie, malgré le sang qui l’étouffait lentement.
-Chuut, du calme. Ce n’était qu’un cauchemar. Endors toi.
Apres avoir prononcé ces mots d’une voix douce, il lui serra encore plus la gorge. Il sentait contre son avant bras le pouls de la jeune fille. Le pouls ralentit petit à petit. Ses yeux bleus se fermèrent lentement. Puis ses petits gémissements étouffés se turent, et le silence revint dans la ruelle sombre, alors que l’homme lâchait le cadavre dégoulinant de sang.
Quelques minutes plus tard, il sortit. La nuit était tombée depuis longtemps dans ce quartier de banlieue. Personne n’était dehors, personne n’était assez fou pour l’être, il pouvait donc se balader tranquillement. Il ressortit le couteau encore ruisselant de sang et l’observa avec extase. Il sortit ensuite la bague de fiançailles qu’il avait pris à la jeune fille et la fit briller à la lumière des réverbères. Cette peau douce. Il l’avait rendu froide. Ces yeux profonds était à jamais hantés par la mort. A cause de lui. Mais il était heureux, il avait assouvit sa soif de mort. Il approcha de lui la lame, en renifla un moment l’odeur, puis lécha le sang qui la souillait.
« Crois tu en la destinée, Bill Barley ?
L’homme se retourna en sursaut lorsqu’il entendit son nom. Il scruta un instant l’obscurité précaire de la rue avant de voir une ombre s’approcher. Il vit d’abord une légère lueur rouge à moitié camouflée sous une chemise. Puis il vit le reflet des lumières de la rue sur des lunettes.
-T’es qui ? Montre toi !
Il prépara son couteau pour frapper. Il y en avait d’autres comme lui et il ne deviendrait jamais victime, plus jamais.
L’homme apparu enfin devant lui. Taille moyenne, lunettes rondes, tee-shirt et jean. Quoi de plus sobre ? Un type banal. Mais Bill n’avait jusqu’à présent que planté des femmes. Il ferait une exception.
-Selon mon Maître, mon destin est de tuer toutes les âmes dévastatrices du Bien sur cette planète. Je dois faire le ménage, qu’importe les façons. Mais j’ignore encore pourquoi. Ce serait la volonté de mon Dieu. Tous les dieux veulent tuer les hommes, ce n’est qu’un prétexte à l’huamin de tuer son voisin. Mais moi, c’est ma destinée, je dois tuer pour les autres vivent dans la paix. Et toi, tues tu pour un Dieu, Bill Barley ?
-Ferme la, dit Bill. C’est pas un truc à crier sur les toits. Mais si tu veux, je te montre comment je procède.
Bill, prit d’un de ses élans de haine, se jeta sur son adversaire et lui planta dans l’épaule gauche. Son adversaire, loin de reculer et de se tordre de douleur comme tout le monde, resta stoïque, son regard caché par l’obscurité.
Bill fut alors saisit par le poignet qui tenait l’arme et son ennemi serra. Serra si fort que Bill sentit ses phalanges craquer et il étouffa une exclamation de douleur alors que l’inconnu le lâchait. Bill s’effondra au sol en gémissant.
-Je sais comment tu procèdes, Bill, dit l’étranger en retirant le couteau de son épaule comme s’il s’agissait d’une écharde. Tu passes dans la rue, tu vois une fille, une prostituée par exemple, et tu lui demandes quelque chose, l’heure ou autre. Elle s’arrête et alors, tu l’entraînes de force dans une ruelle. Et là, tu joue avec elle, tu la laisse courir, mais c’est une impasse, tu la laisse te supplier, tu jubiles, tu la viole puis tu la tue, toujours différemment. Ce soir, Amélie est morte d’un égorgement et d’une strangulation. Et les autres ? Pendaison, bûcher, décapitation. Tu assouvi tous tes fantasmes de tueur. Tu dois en être à une quinzaine de victimes. Et tu fais ça si bien qu’on ne retrouve ni les cadavres ni tes traces.
Ensuite, comme tous les tueurs en série, tu prend un de ses effets personnels. Une photo, un bijou, un doigt parfois. Et quand tu rentes chez toi, tu contemple l’objet, tu contemple le couteau, et tu écris tout en détail, pour ne pas oublier. Sans même te soucier des gens qui vont pleurer tes victimes. Amélie allait se marier dans deux mois. Son petit ami sera mort de chagrin. Tous ces enfants que tu as rendus orphelins, tu t’en fous. Tous ces parents qui ont perdu leurs filles, tu n’en a que faire.
Durant tout le monologue, Bill était resté à terre, en essayant d’ignorer la douleur, mais il avait attentivement écouté l’inconnu. Il n’avait jamais vraiment vu les choses sous cet angle. Mais soin passé d’enfant battu lui avait fait tant de mal qu’il ne trouvait le moyen de vivre qu’en tuant alentour. Pour penser à autre chose. Pour oublier.
-Qui es tu ?
-Je suis l’Elu d’Horus, ma mission est de tuer les hommes du Mal, et tu es l’un d’entre eux.
-Sérieux mec, qui tu es ?
L’inconnu s’approcha de Bill. Terrorisé, ce dernier recula en rampant, mais l’homme fut soulevé de Terre par une force incroyable, tandis que la lueur rouge sous le Tshirt s’intensifiait. Il fut mis debout, face à son adversaire au regard insondable. Alors, celui qui disait être un Elu leva les mains et les plaqua sur les tempes de l’assassin. Il pressa et souleva Bill à bout de bras quelques centimètres au dessus du sol. Bill cria de douleur puis il sentit les mains serrer, serrer plus, serrer encore, sentant son crane craquer. Il comprit alors le sort qu’il lui était réservé.
-Moi, Bill, je suis pire que toi. Bien pire…
-Il a résisté ?
-Comme tous les autres Maître. Mais j’ai joué la carte de la prudence et je suis intervenu moi même, Hulk m’a seulement procuré de la force. Les forces de Police me cherche encore, il fallait être discret.
-Bien. Et la fille ?
-Morte. J’ai fait parvenir le corps à l’hôpital, ainsi que le moyen de trouver Bill Barley et son appartement. A l’heure qu’il est, la police a du trouver toutes les preuves de culpabilité de Bill.
-Très bien. Un suppôt du Mal en moins. Mais il en reste encore beaucoup.
Osarias s’arrêta devant une immense porte de pierre. De nombreuses inscriptions qui semblaient être de l’ancien égyptien y étaient gravées sur toute la surface. Bruce regarda son Maître avec étonnement. C’était la première fois qu’il voyait cette porte, et il lui semblait que c’était la porte menant au paradis.
-Allons prendre l’air, dit Osarias.
Il leva son bâton bien haut qui brillait de mille feux, et dans un bruit de pierre tombale, la porte s’ouvrit, éblouissant l’intérieur avec la lumière du Soleil.
Bruce avait fermé les yeux durant l’ouverture, trop aveuglé par ce soudain éclat. Lorsqu’il les rouvrit, il vit avec stupeur que ses anciennes intuitions étaient fondées : il était vraiment très loin de sa petite ville de Geestant.
A perte de vue, on ne voyait que le sable et les dunes, le soleil se reflétant en milliers de scintillements sur les grains de sable. Tout n’était que terre stérile de toute végétation. Le vent soulevait des nuages de sable jusqu’à plusieurs mètres de haut et pas une flaque d’eau n’était visible jusqu’à l’horizon voilé par la chaleur..
-Maître, où sommes nous ?
Bruce avait souvent posé la question. Mais Osarias avait, tout comme maintenant, toujours refusé de répondre, pour la sécurité du Temple. Le prêtre voulait tout simplement sortir dehors avec Bruce, avoir de la conversation, une sorte de récréation avant de reprendre les leçons. Ils s’essayèrent dos à une dune plus grande qui les protégea du sable et du Soleil, puis commencèrent à parler.
Cependant, au bout d quelques minutes, chacun avait épuisé les sujets à discuter, ayant souvent parlé dans le Temple entre deux « missions ». Bruce se reporta alors sur la contemplation du paysage. Il voulait savoir où il était. Il savait qu’avec quelques éléments du décor, il pourrait déterminer une région du globe où il se trouvait. Il n’avait pas étudié que la science au collège.
-Maître, voyageons nous dans le temps pour venir ici ?
-Le voyage dans le temps est une chose bien abstraite, Bruce. Ce pouvoir est bien trop grand et dangereux pour que je puisse le posséder et l’utiliser à tout va d’ailleurs. Non, je peux t’avouer que nous voyageons que dans l’espace.
-Maître, si je trouve où nous sommes, vous voudrez bien me confirmer ma supposition ?
Osarias sembla hésiter un instant, puis reprit confiance en lui, souriant.
-Très bien. Mais si tu y arrive, tu peux obtenir le prix Nobel, mon jeune éleve.
Bruce réfléchit encore tandis que son maître reportait son attention sur son apprenti puis il commença sa théorie en écrivant dans le sable.
-Lorsque nous avons quitté Geestant il était environ 8 heures 30 du matin. Avec le temps de notre discussion, j’estime qu’il doit être 9 heures là-bas. Or, si j’observe le Soleil là où nous sommes, il est à son point le plus haut. Ca veut dire qu’il est midi ici, et que nous avons donc bougé d’environ 4 fuseaux horaire vers l’Est. Ce qui nous amène en Afrique.
Osarias se redressa. Avait-il peur à l’évocation de ce pays ? Bruce sentit qu’il était sur la bonne voie.
-Ensuite, suivant l’angle que fait le Soleil à midi, on peut déterminer sa position dans le globe sur le même fuseau horaire. Et en ce moment, continua-t-il en dessinant des schémas à même le sol, il semble que nous soyons sur le tropique du Cancer, soit en plein milieu de l’Egypte. Même avec la marge d’erreur, on est forcement en Afrique du Nord. Mais comme je me trompe rarement dans mes calculs...
L’environnement alentour m’aide à prouver ma théorie. Ce n’est pas les déserts du Mexique que nous voyons, car ils sont faits de canyons. Ni ceux d’Arabie saoudite, il y a plus d’oasis qu’en Egypte et on en verrait forcement une pas loin, hors, il n’y en a pas. Ce n’est pas l’Asie. Non, ici, c’est des dunes, du sable et des tempêtes. C’est caractéristique du Sahara. Nous sommes bel et bien en Egypte. Ai je raison, Maître ?
Osarias était abasourdi. Il laissa son bâton au sol et se dirigea vers Bruce en l’attrapant par la taille, vu qu’il était trop petit pour atteindre ses épaules.
-Tu es vraiment intelligent. Oui, nous sommes bien en Egypte, mais tu ne dois rien savoir de plus. Tu ne devrais même pas savoir cela. Je te prie de ne pas chercher encore, cela pourrait nous mettre en danger. Obéis moi, s’il te plait. Bien, il est temps que tu rentre chez toi.
En quelques secondes, Bruce fut ramené chez lui part téléportation terrestre. Osarias n’avait rien dit, et il semblait que sa découverte l’énervait au plus haut point.
Bruce chercha quelques minutes ses clefs alors qu’il empruntait l’ascenseur menant à son appartement. Lorsqu’il les trouva, il était devant la porte, où était scotché un mot écrit à la hâte dans une encre bleue :
« Bonjour Bruce. J’aimerais vous parler en privé. J’ai des choses importantes à vous révéler sur Hulk. Rendez vous au Bar des Stacy à New York. Je vous y attendrais à 16h.
Josh Wendon »