Urban Comics
  Legends #16 : Jimmy Woo Agent of SHIELD
 

Auteur : Ben Wawe
Date de parution : Mars 2007

Atlanta.
Ville du Sud Est des Etats-Unis.
Ancien territoire Amérindien. Ancienne capitale ferroviaire au XIXe siècle. Première ville à élire un maire noir en 1974. Capitale de la Géorgie, un des Etats importants du grand pays contrôlant le monde actuellement. Une ville, donc, qui avait connu ses heures de gloire et qui continuait à bien vivre, avec des habitants qui se pensaient en sécurité et qui n’avaient que rarement de vrais soucis importants avec les criminels. Jusqu’à ce soir-là, en fait. Jusqu’à ce soir-là.

En effet, les choses risquaient de changer. Même si il y avait quand même quelques caïds et quelques crimes violents et sanglants chaque année, Atlanta réussissait quand même à éviter d’être dans les dix cités les plus dangereuses d’Amérique, et elle en était fière. Malgré le grand nombre d’Afro-américains dans la ville, les habitants se sentaient en sécurité et n’avaient que peu d’ennuis, ce qui montrait bien à quel point les clichés pouvaient être faux.
Mais ce soir-là…ce soir-là, le fait que la ville était plutôt calme et sûre risquait de changer, malheureusement. C’était même presque sûr, en fait. Presque.

Des dizaines de criminels venaient, en fait, d’arriver dans la ville sur l’ordre d’un homme…d’un seul homme. Joseph Manfredi Jr. Fils d’un des grands caïds de la pègre sur la Côte Est, il avait été envoyé là par son paternel qui voulait créer une filiale dans la cité, et avait confié cette mission à son fiston, avec des ressources illimitées en hommes et en matériel. C’était le baptême de feu du jeune Joe, et il en était tout excité, pensant déjà à comment il allait agencer la ville à sa convenance, comment il allait créer son empire. Il se voyait déjà comme le futur Roi d’Atlanta, en fait…et il avait raison.

Presque personne ne pourrait l’arrêter, et il le savait.
A la tête d’une cinquantaine de criminels prêts à tout pour lui et surtout pour plaire à son père, il se trouvait maintenant dans un entrepôt abandonné de l’Est dans la ville. Un sourire énorme sur le visage, le jeune homme d’à peine vingt trois ans toisait de haut ces dizaines d’hommes qui n’attendaient qu’un ordre de lui pour fondre sur la pègre locale et la détruire. Ils étaient sûrs de réussir, en fait. Et au fond…ils avaient bien raison.

Armés jusqu’aux dents, maîtres dans les techniques de tueries et de massacres, expérimentés dans l’attaque inter organisations criminels, ils étaient des Maîtres, en quelques sortes. Tous avaient été recrutés par le père Manfredi pour être menés par son fiston, et tous savaient que le gosse ne serait pas le meilleur chef possible, malheureusement.
Ils avaient entre trente et quarante ans, et se faire contrôler par un gamin d’à peine vingt trois ans n’était pas quelque chose qui leur plaisait. Déjà, durant le voyage où Joe avait appelé chaque mec individuellement, certains avaient faillis craquer devant son arrogance et sa stupidité. Mais ils n’avaient rien fais, ils n’avaient rien dis. C’était le fils Manfredi. Le fils d’un des types les plus dangereux et les plus monstrueux qu’ils avaient jamais connus. Fallait pas le toucher. Fallait surtout pas le toucher…même si la tentation était grande.

« Bien… »

La majorité des hommes soupirèrent dès qu’ils entendirent la voix de celui qu’ils surnommaient avec un petit d’animosité « Junior ». Le gamin les avait fait venir dans cet entrepôt qu’il avait loué une dizaine de jours auparavant, et ils avaient été contents de voir autant d’armes à leur disposition. Mais même si ils étaient impatients de passer à l’action, ces types-là avaient énormément de mal à se faire à l’idée d’avoir un tel chef, surtout que la plupart savaient déjà qu’il ne saurait même pas comment les commander…Il faudrait sûrement prendre le relais sur le terrain pour éviter trop de victimes internes, et ce en évitant de le froisser…Une galère de plus, quoi…

« …heureux de vous voir tous en ce jour légendaire ! »

Même ceux qui n’avaient pas soupirés et qui n’avaient pas été quelque peu énervés par ses coups de fil incessants et fatigants se passèrent rapidement et discrètement la main sur le visage pour montrer leur agacement. Le séjour à Atlanta serait long si Junior se faisait pas buter dès le départ. Et vu l’identité de son paternel, c’était impossible de s’en débarrasser, même en maquillant ça en accident…Ca allait vraiment, vraiment être dur si il continuait comme ça…

« Aujourd’hui commence une nouvelle ère !
Aujourd’hui commence une nouvelle vision du monde et d’Atlanta, mes amis !
Aujourd’hui commence l’instant où je règnerais sur cette ville ! Aujourd’hui commence l’âge de Joseph Manfredi sur Atlanta ! Un âge de prospérité, d’argent, de puissance et de contrôle pour cette cité…et pour nous ! »

Junior partait en vrilles.
Un sourire béat sur le visage, gesticulant partout sur la petite estrade rapidement fabriquée à son arrivée, son costume italien risquait de se déchirer si il continuait ses mouvements trop vifs et trop puissants. Il était à fond dans son trip, en fait. On sentait vraiment qu’il vivait le moment, qu’il croyait à ce qu’il disait…ce qui le rendait encore plus crétin et encore plus stupide, en fait. Pensée que partageaient d’ailleurs ses hommes, vu leurs visages…

« Nous allons contrôler cette ville !
Nous allons la conquérir, et nous allons la contrôler !
Rien ne pourra être fait sans notre aval ! Rien ne pourra être fait sans que nous en tirions une quelconque rétribution ! Cette ville sera à nous, mes amis ! Cette ville sera sous mon contrôle, et vous m’aiderez à l’avoir ! Vous m’aiderez à arriver à mon rêve ! A mon âge d’or pour cette cité ! »

Chaque criminel se demandait ce qu’il faisait là. Même si ils savaient, avant de venir, que le gamin Manfredi n’était pas de la même trempe que son père, ils commençaient vraiment à penser qu’ils devraient partir, quitte à subir les foudres du vieux après ça.
Joe était taré, et ils le comprenaient, maintenant. Il avait des rêves de grandeur, mais n’était au fond qu’un gamin qui avait un nouveau jouet. Et si il pouvait faire de bonnes choses avec, par erreur, il le lâcherait très rapidement…c’était toujours ainsi. Et ça voulait donc dire qu’à un moment, Junior ne s’occuperait plus d’Atlanta, et que la ville tomberait alors dans une guerre des gangs en l’absence de chef. Et alors là, ça serait une encore plus grosse galère…Et les hommes présents n’avaient vraiment pas envie de vivre dans un deuxième Chicago…Oh non…Pas du tout envie, même…

« Vous allez m’aider, oui !
Nous allons changer cette ville ! Nous allons la transformer !
Nous allons créer un Empire, mes amis ! Nous allons faire d’Atlanta le point de départ de notre Empire du crime, et nous l’étendrons ! Nous toucherons chaque ville ! Chaque Etat ! Nous serons bientôt les maîtres du pays, mes amis ! Nous le serons ! Et ça commence aujourd’hui ! Ca commence ce soir ! »

Les mains de ses hommes les chatouillaient, et ils avaient une énorme envie de prendre leurs flingues et vider leurs chargeurs sur ce taré…mais ils ne le pouvaient pas. C’était le fils Manfredi. Le fils de Joseph Manfredi Sr, une légende dans le milieu et même dans le monde entier. Rien que penser à le flinguer s’était s’exposer à des souffrances énormes, alors passer à l’acte…c’était vraiment pas possible. Malheureusement, d’ailleurs.

« Et nous allons commencer, mes amis !
Nous allons fondre sur cette ville, et nous allons la prendre à la gorge ! Nous allons la prendre, oui ! Personne ne nous arrêtera ! Personne ne nous stoppera ! Nous sommes instoppables ! Nous sommes invincibles ! Nous vaincrons, je le dis ! Nous vaincrons ! »

Il était vraiment à fond dans ce qu’il disait.
Plusieurs criminels avaient déjà commencés à reculer vers la sortie. Apparemment, ils faisaient fi de leurs craintes du père Manfredi…ils devaient sûrement avoir encore plus compris que les autres que Junior était plus taré qu’ils ne le pensaient. Oh, bien sûr, tous avaient su, avant de venir, que le gamin était un peu fou sur les bords, mais ils n’auraient jamais crus que ça puisse être à ce point. Il ne semblait avoir aucun sens de la réalité et aucun sens de la retenue…et c’était vraiment trop dangereux dans le métier qu’ils faisaient pour pouvoir suivre un tel type. Même le fils Manfredi. Ouais…même lui, c’était pas possible.

Ils reculaient, donc. Joe ne voyait rien, trop absorbé par ses délires, et ses proches collaborateurs étaient trop absorbés par l’analyse de plans et par des coups de fil pour pouvoir le remarquer. Ces types se préparaient donc à sortir plus ou moins discrètement en espérant pouvoir filer vers Cuba ou l’Amérique Centrale assez vite pour éviter au père Manfredi…mais ça allait pas se passer comme ça. J’allais pas les laisser s’en tirer ainsi. Oh non. C’était pas mon genre.

En fait, ça faisait six heures que j’étais dans cet entrepôt, à ce moment-là.
On avait reçu, mon équipe et moi-même, l’information la veille, et on avait donc décidés de s’en occuper personnellement, et donc d’être sur les lieux bien avant ces types et Manfredi, histoire de préparer le terrain. Même si ça faisait mal, au bout d’un moment, d’être toujours dans la position, je savais que faire ça, que subir ça était la meilleure chose à faire : on avait ainsi pu faire un vrai repérage de l’endroit, et placer quelques petites « surprises » pour l’intervention…mon moment favori, en fait. Et qui n’allait pas tarder, heureusement.

« Nous vaincrons !
Il ne peut en être autrement !
Nous sommes une armée instoppable ! Nous sommes le Futur, mes amis ! Nous sommes le Futur criminel de ce pays…de ce monde ! Et je suis votre chef ! Votre général ! Nous bâtirons ensemble cet empire ! Vous le bâtirez pour moi ! Vous… »

Junior m’énervait beaucoup, à ce moment-là. Même si j’avais eu un entraînement spécial pour éviter de craquer face aux pires tortures mentales et psychologiques, j’avais quand même du mal à rester de marbre face à pareille connerie. En fait, c’était quelque chose que j’avais remarqué depuis pas mal de temps, déjà : même si je pouvais résister aux pires sévices, aux pires humiliations, aux pires saloperies physiques et morales qu’on pouvait me faire, j’avais du mal à me calmer devant les cons et leurs délires. C’était bizarre, vraiment. Et j’avoue que j’aimais pas trop ça, surtout en face de Junior Manfredi et de ses rêves de grandeur. Fallait pas que je lâche la sauce avant le bon moment…et ça devenait vraiment dur d’attendre en entendant tout ce qu’il disait.

« S Leader à S1, S2, S3 et S4. Vous me recevez ? »

Je parlais alors à voix basse dans le micro que je portais sur la lèvre. Un tout petit appareil, caché par un bout de fausse lèvre, alors que le récepteur se trouvait dans l’oreille droite avec un bout de fausse peau pour le cacher. Invisible à l’œil nu, il fallait des scanners pour les repérer, et ça ne tombait jamais en panne. On avait ces joujous que depuis deux mois, à peine. Mais j’en étais déjà fan. Qu’est-ce que c’est bien, la technologie, quand c’est pas fait pour nous exploser à la tronche…

« S1, Sir.
- S2, Sir.
- S4, Sir.
- S3, Sir.
- Vous voyez la scène ? Avec ce crétin qui dit plein de conneries et la majorité de ses hommes qui commencent à fuir ?
- Affirmatif. M’est avis qu’on va devoir intervenir, boss. Si vous voulez les prendre tous, on doit plus attendre.
- C’est ce que je pense aussi, S2. Les autres, vous confirmez ?
- Affirmatif.
- Affirmatif.
- Oui, Sir.
- Parfait. On va y aller, les mecs. Protocole Delta Gamma Trois. Comme à l’entraînement, les mecs. Comme à l’entraînement… »

A ce moment-là, un immense sourire s’affichait sur mon visage.
Les criminels qui étaient assez intelligents pour comprendre que Junior Manfredi était totalement fou étaient presque devant la porte pour fuir, mais ce n’était pas grave. Ils avaient loupés leur coche, et ils allaient être arrêtés. Par moi et mon équipe. Et ça allait être vraiment fun…Oh oui…

« J’y vais en premier…Intervenez dans une minute…Pas plus, pas plus moins… »

Juste après ces derniers mots, je me levais lentement de ma position. Accroupit pendant des heures sur une des poutres de l’entrepôt, ce n’était vraiment pas quelque chose de plaisant, et je sentis de suite la douleur dans mes cuisses et mes mollets, mais je m’en fichais. Je savais que ça passerait, et je savais aussi que ce n’était pas si grave. Ça passerait. J’avais autre chose à faire…autre chose de bien plus important à faire.

Lentement, je vérifiais alors que mon harnais était bien ajusté, et que le mince filet qui passait à ma ceinture était bien solidement accroché au toit au-dessus de moi. Je regardais aussi que tout était à sa place sur mon « costume », composé d’une combinaison bleu marine en kevlar et de plusieurs sacoches disposées à la ceinture, sur mon torse, sur mes cuisses et mes chevilles, au-dessus des mes potes. Avec ça, on ressemble à un GI Joe, mais bon, c’est pratique et ça m’a souvent sauvé la vie.
Je vérifiais donc que tout était à sa place, histoire de ne pas avoir de mauvaise surprise. C’était bon. Je soupirais alors, avant de sauter dans le vide, tenant fermement mon Uzi dans ma main droite, et la corde dans l’autre. Je sentis de suite la gravité exercer sa pression sur moi, et je souriais presque alors que je descendais de plus en plus vite vers le sol, tandis que les choses devenaient de moins en moins rapides autour de moi, et que le Temps semblait s’arrêter…Ca arrive souvent quand on saute ainsi dans le vide, et j’adore ça…Ca me donne l’impression de pouvoir tout contrôler, d’être au-dessus de ces êtres stupides qui vont moins vite que moi à ce moment-là…Et j’adore ça…Vraiment…J’adore ça…

Mais ce n’est pas le sujet. Je vous parlais de ce que je faisais alors, et c’est ça l’important.
A ce moment-là, donc, je filais vers le sol, avant d’être lourdement et brutalement stoppé par le mince filet accroché à ma ceinture. Je me retrouvais alors au beau milieu du groupe de criminels, coincé entre les types qui voulaient partir et l’estrade. Avec simplement mon Uzi dans une main, et mon Desert Eagle sur la cuisse droite de mon costume d’assaut. Entouré d’une cinquantaine de types armés jusqu’aux dents et commandé par un taré qui ne rêvait que de grandes conquêtes. Facile. J’avais déjà vécu pire.

« Euh… »

Evidemment, dès qu’il me vit, Joe Manfredi Jr ne comprit pas vraiment ce qu’il se passait. Lui qui était encore une fois partit dans un de ses délires s’était tut immédiatement, et c’était un vrai plaisir que d’avoir simplement du silence après toutes les conneries qu’il avait pu déblatérer à une vitesse impressionnante. Bien sûr, cet instant ne dura pas, mais ce fut très plaisant, je peux vous l’assurer.
Ainsi, il y eut donc quelques instants sans que personne ne parle, mais cela fut brisé lorsqu’un des acolytes de Junior leva son arme vers moi. Après lui, tous les criminels présents dans l’entrepôt firent de même, alors que j’enlevais calmement la corde à ma ceinture, et que je posais mes jambes encore un peu ankylosées au sol. Ça allait. Je maîtrisais la situation.

« Toi !
Qui es-tu ?! Qu’est-ce que tu veux ?! Qui tu es, bordel ?! Qu’est-ce que tu viens foutre ici ?! »

Giuseppe Dianoni.
Le fils de Carlo Dianoni, un des bras droits du vieux Manfredi. Bien plus compétent que le fils d’un des patrons de la Côte Est, il avait été envoyé pour surveiller et surtout contrôler Junior, même si il avait rapidement comprit que c’était une mission presque impossible. Je le connaissais bien, je savais qu’il était capable de me tirer dessus avant que mes hommes n’interviennent. Il fallait alors que je gagne du temps…et je savais exactement comment faire. J’avais tout prévu…je maîtrisais la situation, après tout.

« Je suis Tommy Woo. Content de vous rencontrer.
- Qu’est-ce que tu fous là, connard ?! »

En fait, même si il était compétent, le fils Dianoni était trop impulsif et trop violent pour avoir un vrai avenir au sein de la Mafia. Même si il ne le savait pas encore, c’était pour ça qu’il avait été envoyé pour surveiller Junior Manfredi…il n’aurait jamais place plus haute dans l’organisation. C’était un de mes contacts qui me l’avait dit. Ça m’avait permit de pouvoir comprendre ce type…et de pouvoir m’en occuper le plus facilement possible, donc.

« Je viens vous arrêter. »

Un sourire s’afficha alors sur le visage de chaque criminel. Même ceux qui voulaient partir quelques secondes auparavant étaient là, autour de moi, prêts à me flinguer à chaque instant, attirés qu’ils l’étaient par le goût du sang. Mais ce n’était pas grave. Leurs rires allaient bientôt être remplacés par des hurlements…Ce n’était qu’une question de secondes, maintenant…

« Toi ?
Tout seul ?
Tu crois vraiment qu’un simple mec du FBI peut venir ici et nous arrêter ? Mais tu te prends pour qui, gamin ? On va te plomber, et on va aimer faire ça…Ca montrera à tous qu’on est les maîtres, maintenant…Ouais…On va faire ça… »

Dianoni souriait, lui aussi, malgré son flingue braqué sur moi. Manfredi Junior ne bougeait pas, quand à lui, mais c’était prévisible : il venait de se rendre compte que ses rêves pouvaient avoir des grains de sable, et ne savait pas quoi faire. Pas grave. Je m’en occuperais quand même…après avoir enlevé leurs sourires moqueurs à tous les autres, bien sûr.

« FBI ? »

Ce fut à mon tour de sourire, cette fois-ci, alors que mes hommes apparaîtraient bientôt, et que je parlais d’une voix enjouée et pleine de défi. J’adorais ces moments-là. Je les adorais vraiment.

« Mais qui vous dit que je suis du FBI ? »

Mon sourire se fit alors plus grand, tandis que les leurs commençaient à perdre de leurs éclats. Ils ne comprenaient pas ce que je voulais dire, et c’était parfait…ça me laissait le plaisir de voir dans leurs yeux la peur apparaître quand j’annoncerais à quel organisme j’appartiens. C’est vraiment tripant, ce genre de moments. Vraiment.

« Qu’est-ce que tu veux dire ? »

Dianoni ne comprenait pas, évidemment. Trop limité intellectuellement, et trop stupide, aussi. Un coup d’œil rapide à ma montre me fit comprendre qu’il ne me restait que dix secondes avant que mon équipe intervienne. Si je voulais m’amuser, c’était maintenant ou jamais.

« Je suis pas du FBI, crétin… »

Je levais alors mon Uzi vers Dianoni, et ses hommes me menacèrent alors avec encore plus d’entrain qu’auparavant. Mais je m’en fichais. C’était fini pour eux. Ils étaient déjà morts. Il ne restait que quelques minces instants avant l’attaque, et je comptais bien en profiter.

« …je suis du SHIELD. »

SHIELD.
Section High Intervention Enforcement Logistic and Defense.
Branche parallèle du FBI, des Douanes, de la CIA et de tout ça. En clair, un organisme plus ou moins secret, assez discret, qui s’occupe majoritairement des gros réseaux criminels, et qui a d’énormes accréditations du Gouvernement, en plus d’un budget illimité pour les armes et les nouvelles technologies. Notre organisation, quoi. On fait tout pour éviter au monde de devoir affronter des Manfredi ou des tarés de ce genre, et on n’a aucune limite pour protéger les innocents de tels criminels…mais bon, vous le savez déjà. Je ne vous apprends rien, évidemment.

Bon, bien sûr, vous vous doutez de ce qui est arrivé ensuite. Dès que j’ai dis que j’appartenais au SHIELD, les mines de tous les types présents se sont décomposées. La majorité d’entre eux avaient déjà eus affaire à certaine de nos agents, et le reste connaissait la réputation de notre organisation. Ils ont eus quelques secondes de flottement, ce qui a permit à mes hommes d’intervenir. Et de bien intervenir, si je puis dire.

En effet, à peine la minute était-elle écoulée qu’ils commençaient le massacre. Postés aux quatre coins du bâtiment, derrière des caisses ou sur des poutres, ils avaient sortis leurs fusils snipers, et avaient appuyés sur la détente dès que le temps était écoulé. Mes hommes étant parmi les meilleurs tireurs du SHIELD, je ne vous fais donc pas de dessin : en quelques secondes à peine, la majorité des criminels présents dans l’entrepôt furent au sol, fauchés par les balles extrêmement rapides et destructrices de nos armes. Le reste fut abattu par la suite, alors qu’ils tentaient vainement de se défendre en tirant un peu partout.
Quand à moi, alors que mon groupe s’occupait de la cinquantaine de types à stopper, je ne restais pas inactif. Une balle me suffit pour exploser la tête de Dianoni, et je me tournais alors vers ce bon vieux Manfredi Junior. Celui-là même qui m’avait énervé à déblatérer autant de conneries. Celui-là même que je rêvais de tuer. Et que je n’ai pas tué.

Vous le vouliez vivant, et vous l’avez vivant. Je peux donc dire que la mission est un succès, Nick. Il y a eu beaucoup de morts, mais vous m’aviez donné carte blanche…j’en ai donc utilisé, et vous saviez ce que vous faisiez en m’envoyant ici. A l’heure où vous verrez ce rapport vidéo, Manfredi Junior sera sûrement près de vous, et sûrement déjà interrogé. J’espère que ça s’est bien passé, même si j’ai peu de doutes face à vos talents de…persuasion, on va dire.
Voila, Nick. Jimmy Woo, Agent du SHIELD. Code 83738282-B. Autorisation 26. Mission finie et bouclée. Transmission terminée.

 
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