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  Teen Titans #14 : Brûle, San Francisco ! (2) : Combats de rue
 

Histoire : Lex
Date de parution : Mai 2007

Quoi de plus horrible qu’un réveil qui sonne avec une intensité sadique pour vous tirer de vos doux rêves en compagnie de jolies blondes aux allures de poupées barbie ? Je veux dire, à part la poigne de fer de Victor qui vous secoue comme un prunier en vous hurlant qu’il est l’heure de se lever . Ce type doit être un militaire refoulé, ça ne peut pas être possible autrement . Si ça ne tenait qu’à moi, je resterai couché dans mon lit douillet toute la journée, surtout après la nuit épouvantable que je viens de passer . Mettre une raclée à des gamins écervelés qui se prennent pour de gros caïds, c’est marrant d’habitude, sauf quand c’est en pleine nuit, dans un froid glacial . Surtout que cette fois-ci, les gamins avaient des armes à feu et que j’ai faillis me faire plomber les fesses à plusieurs reprises . Mais bon, j’aurais tort de me plaindre, c’est moi qui ai décidé de suivre Dick et Victor dans leur délire super-héroïque, non ? Bon, faut que j’arrête d’exagérer, c’est pas si horrible que ça de dégommer du malfrat et puis, c’est un peu grâce à Dick et Vic si je suis encore vivant, sans eux, j’aurais sans doute subi le même sort que mes congénères, à savoir la mort . Ces instants ont été les pires moments de ma vie, ça ne fait aucun doute, mais j’essaye de ne pas y repenser, même si ça me tue . Et puis ces deux là sont comme mes frères adoptifs et bien qu’ils soient parfois distants, je sais que je peux leur faire confiance et que je peux mettre ma vie entre leurs mains, ce sont des types biens . Tula est arrivé après et j’ai pas eu vraiment le temps de faire connaissance avec elle, je sais juste que son père est un homme d’affaire et qu’elle à échappé à une attaque terroriste en développant des pouvoirs aquatiques, d’où son surnom d’aquagirl . Même si nous ne sommes pas proches, on s’entend plutôt bien . Et puis il y aussi Loren Jupiter, une quadragénaire qui nous a fourni un toit et du matériel après qu’on lui est sauvée la vie . C’est une femme énigmatique aux goûts vestimentaires assez étranges mais elle reste sympathique et, sans me vanter, je crois lui avoir taper dans l’œil mais malgré qu’elle soit bien conservée pour son âge, je pense qu’elle est un peu trop vieille pour moi . Bon, là, il faudrait que je me lève où sinon je vais avoir droit au remontage de bretelles version Victor Stone et je peux vous dire que c’est pas de la rigolade . Où sont passés mes vêtements ? Faudrait que je pense à ranger ma chambre un de ces quatre, ce serrait une bonne initiative .

La cuisine doit être aussi grande qu’un terrain de basket et parfois, je m’y perd . Bon, au moins je sais où se trouve le frigo, c’est déjà ça . C’est bizarre que Victor soit pas dans le coin en train de faire des pompes . On se demande à quoi ça lui sert vu sa carapace d’acier . Tula et Dick ne sont pas là non plus, bizarre . Soit ils ont décidé de partir en mission sans moi, soit ils se sont fait kidnappés par des extra-terrestres . Ah, c’est Dick dans le jardin qui vient vers moi .

-Salut vieux ! Tu sais pas où sont Victor et Tula ?
-Aucune idée, Gar .

Bizarre . Je vais voir dans la chambre de Victor, on sait jamais . Disparaître comme ça alors que San Francisco est en pleine guerre des gangs n’est pas très professionnel . Tiens, la porte est entrouverte, c’est encore plus étrange . Nom de Dieu ! Je rêve… Ouais, je dois rêver, c’est pas possible autrement . Victor et Tula en train de se rouler une pelle, ça me paraît plus qu’irréel . On a dû leur jeter un sort . Oh, merde . Ils m’ont remarqué et Victor me hurle déjà dessus .

-Putain, Gar ! Casses-toi !
-Dites-moi que je rêve … Moi qui pensais que t’étais un cas social désespéré, Vic …
-Ferme là, Garfield !
-Nan !!! J’y crois pas !
-Quoi ?
-Victor, c’est un grand jour, tu viens de faire un jeu de mots ! Même si c’est pas volontaire .
-Qu’est ce que tu racontes, verdâtre ?
-Et en plus tu m’as trouvé un nouveau surnom ! C’est noël dans deux semaines, d’accord, mais c’est pas une raison .

Une paire de chaussure en pleine tête, ça fait mal, je vous assure et j’ai préféré battre en retraite, c’était plus prudent . Finalement, les deux amoureux nous ont rejoins, moi et Dick, dans la cuisine, pour becter un morceau . C’est Tula qui nous a annoncé la nouvelle :

-Voilà, on voulait pas vous le dire maintenant mais, vu que Garfield nous a vu, je vais me lancer . Depuis deux jours, moi et Victor on sort ensemble .
-Hallelujah !
-Tais-toi, Gar’ !
-Je suis heureux pour vous… sincèrement .
-Dick en train de sourire, c’est rare .
-Eh, vous avez lu les nouvelles ? le gang de Mike Ferrone a été démanteler après notre combat contre eux .
-On a juste trancher l’une des nombreuses têtes de l’hydre, Tula, et on a encore beaucoup de travail . D’ailleurs je me demande comment ça se fait que Hall nous ait pas encore téléphoné .
-Je déteste ce gros lard .
-Moi aussi, Victor . Mais mieux vaut s’en faire un allié qu’un ennemi .
-Il y a deux jours à peine, il nous traquait pour nous faire la peau . Ce gars est une ordure .

Une sonnerie de téléphone retentit . Quand on parle du loup . Je me précipite sur le téléphone avant Dick et répond à l’appel en prenant une voix de standardiste :

-SOS Titans, bonjour ?
-Qui est à l’appareil ?
-Ah, c’est vous cher capitaine . C’est le Mutant au téléphone . J’espère que ça ne vous gêne pas de vous adresser à un semi-homme comme moi ?
-Arrêtez ça . Je veux parler à votre chef .
-Désolé mais nous sommes une organisation démocratique et nous n’avons pas de tyran attitré, comme dans la police .
-Donne moi ça, Changelin .
-Okay, "Robin", tiens .
-Allô, capitaine ? C’est Robin à l’appareil . Vous avez besoin de nous ?
-Hum . Oui, le gang de Panzer est devenu incontrôlable et je suis débordé alors si vous pouviez avec vos amis aller leur régler leur compte .
-C’est comme si c’était fait, capitaine .
-Merci, Au revoir . Tuut… Tuut…

Et c’est parti pour la baston . Panzer est un espèce de nazi à la tête d’un gang dont je vous laisse deviner le nom . Vous ne trouvez pas ? Allez, je vous le révèle, The White Purity . D’un point de vu personnel, je trouve que c’est assez révélateur de l’état d’esprit du bonhomme . On raconte qu’à douze ans, il a brûlé avec ses petits copains un jeune garçon de couleur . Le pauvre gosse est resté défiguré à vie tandis que Panzer fut envoyé dans un établissement pour jeunes délinquants avant d’aller en prison . Mauvaise idée, la prison . A son retour à San Francisco, le gus lisait Mein Kampf et prônait une doctrine raciste des plus violentes . Heureusement, Fixit, le patron de l’époque, savait le retenir, lui et sa bande . Enfin, jusqu’à maintenant puisqu’il est de nouveau libre de ses actions à la mort du chef des russes . Et aujourd’hui, il est bien décidé à s’en prendre aux quartiers de Bayview, bastion des minorités ethniques . Notre but à nous, les Titans, c’est de l’arrêter avant qu’il ne commence à s’en prendre à des innocents .

Ma moto file à une vitesse vertigineuse . J’adore ça . Je ne cesserai jamais de remercier Loren pour ce fabuleux cadeau, mais je ne vous ai pas déjà dit qu’elle en pinçait pour moi ? A cette allure, j’arrive rapidement sur les lieux des combats, à Bayview . La chaussées est jonchée de détritus et des barricades de fortune émergent en plein milieu de la route . Les gangs afro-américains préparent leur défense et ça, ça ne présage rien de bon . Je vais me garer à l’écart, ça vaudrait mieux pour mes plumes . Ah, voilà le reste de la bande qui me rejoint . Dick sort du coffre de son bolide deux barres en métal de solide épaisseur . J’avais pas remarqué qu’il avait tant pris en muscles ces derniers temps . Tula, quant à elle, combattra, à l’instar de Victor, à mains nues . Et moi ? Allons, vous savez très bien que ma spécialité, c’est la métamorphose . Vous avez lu les précédents épisodes ou vous somnolez en lisant nos aventures ? Bon, passons sur vos lacunes, je vous pardonne, et revenons plutôt à la situation actuelle . Au bout de la rue, les hommes de Panzer, une quarantaine de type armés de battes cloutées et d’armes blanches pour la plupart, d’armes à feu pour une minorité, commencent à arriver en hurlant des chants nazis mêlés à l’hymne américain . Je me tourne vers Dick .

-Eh, Boss, t’as prévu un plan ?
-On fait comme à l’entraînement .
-Ah ouais, le truc auquel j’ai pas assisté !
-Je te dirai quoi faire, Gar .

Bon, là, c’est le petit échauffement . Dick se dirige vers les blacks armés de couteaux, revolvers et autres joujous pour leur dire de se casser et de nous laisser la place . Houla, ça commence à s’échauffer . Et voilà Victor qui se ramène pour prêter main forte à son collègue . Bon sang, ils ont pas l’air d’arriver à leur faire entendre raison à ces têtes de pioches . Finalement, ils repartent vers nous, l’air furieux . Ils ont échoués, sans aucun doute .

-Merde, Garfield .
-Quoi, Tula ?
-Regarde derrière-toi .

Effectivement, Tula a raison de jurer . Une camionnette de télévision vient juste de se garer à côté de nos motos et un journaliste en costar bleu nuit accompagné de deux cameramen en sortent . Super ! Ils manquaient plus qu’eux pour immortaliser le futur combat . Ah, Seigneur ! Pourquoi faut-il que tu compliques toujours autant les choses ? Bon c’est pas le tout mais nos cocos néo-nazis sont en train de se chauffer et on va devoir pas trop tarder à intervenir . Bon, Dick est en train de parler avec les journalistes pour leur dire de s’en aller s’ils ne souhaitent pas finir écrabouillés par la massue de Panzer et Victor parlemente avec les barricadés pour leur demander de ne pas ouvrir le feu lorsqu’ils seront en train de combattre . L’espoir fait vivre après tout . Après avoir obtenu de futiles engagements auprès des habitants de Bayview, Victor revient, passablement énervé . Dick, Tula et moi-même le rejoigne .

-Les gars, le plan est simple . Moi-même et Victor nous soucions de mettre hors course le plus de gars . Tula, ton objectif serra de veiller à ce que cette bande d’idiots n’interviennent pas…
-Tu parles d’un programme .
-Et moi, je fais quoi dans votre combine ?
-Toi, Gar, ton objectif est de terrasser Panzer . Sans leur chef, les autres seront désorientés et donc, plus faciles à vaincre . Tu peux l’atteindre par…
-…les airs . Je sais exactement comment faire Dick, ne t’inquiètes pas pour ça .
-Okay, alors c’est parti .

Dick et Victor passent par dessus les barricades improvisées et se mettent à courir vers les combattants ennemis comme un seul homme . Moi, je prend une forme volatile et en quelques battement d’ailes, atteint les cieux, survolant les affrontements qui viennent de débuter . Panzer est là, au milieu de ses hommes, prenant en dérision l’action des titans . Il ne va pas comprendre sa douleur, celui-là . Je fond vers lui à la vitesse de l’éclair tout en me transformant en un imposant gorille vert . L’atterrissage ne se fait pas en douceur et j’écrase Panzer, à peine conscient de ce qui lui arrive .





C’est alors qu’un voile noir s’abat sur moi et mon adversaire . L’air semble fraîchir autour de moi et je sens un froid glacial me submerger . Ma métamorphose cesse immédiatement, sans même que je le remarque et je m’écroule, épuisé . Bien malgré moi, la fatigue paralyse mes muscles et je perd peu à peu la mobilité de mes membres . Mes paupières deviennent lourdes et je ne peux m’empêcher de les fermer . Ma somnolence me plonge bientôt dans une étrange rêverie où j’ai le sinistre sentiment d’être pleinement conscient . Je marche, ou plutôt j’ai l’impression de marcher, sur une route parsemées de braises . La plante de mes pieds souffre le martyre mais je continue à avancer, inexorablement . Le chemin est bordé d’arbres défraîchis, les branches tombantes, sans âme . Tout est si antipathique et sinistre . L’absence de couleur m’intrigue et m’effraie au plus haut point . Ce paysage sans nature et sans beauté me donne la chaire de poule malgré la chaleur des braises ardentes qui consument ma peau . Le chemin s’enfonce alors dans un épais brouillard blanchâtre aux allures fantomatiques qui me glace le sang . Tout est si réel et pourtant, je sais pertinemment que je rêve . Enfin, la brume s’atténue et je peux voir les traits d’une étrange bâtisse se former sous mes yeux . Les portes s’ouvrent d’elles mêmes et me font pénétrer dans un étrange sanctuaire, comme les autres paysages, dénué de vie . Un brasier ardent se forme soudain sous mes pieds scarifiés et consument mes chaires . Je ne sens pas la chaleur mais le froid, un froid qui s’empare entièrement de moi, me gelant sur place . Des larmes coulent sur mes joues, et la douleur m’arrache un cri inhumain, un hurlement désespéré . Mon être se consume peu à peu . Mon Dieu, j’ai peur ! Au secours ! Aidez-moi !

-Aidez-moi !!!

Je me réveille en sueur, les yeux exorbités . Je me trouve cette fois-ci dans ma chambre, Tula et Victor assis devant moi . Ils se précipitent immédiatement vers moi en me demandant si je vais bien . Je hoche la tête machinalement avant de retomber sur mon oreiller trempé de sueur . J’entend la porte s’ouvrir et découvre la jeune fille que nous avions recueilli, cette fille brune et pâle . Sans le vouloir, je prononce ce qui me semble être son nom :

-Raven…

Elle se penche vers moi avec un sourire compatissant et me prend la main . C’est alors que je ressens ce même froid intense qui me parcourrait il y a encore une minute . Je retire immédiatement mon membre et la regarde, effrayé . Elle me dit de sa voix cassante qui se veut rassurante :

-Je suis désolée pour ce que tu viens de vivre, Garfield Logan . Je ne voulais atteindre que ton ennemi mais tu es arrivé à ce moment là et…
-Pourquoi es-tu intervenu ? Tu es parti sans demander ton reste il y a une semaine et tu te repointes comme si de rien était en plein milieu d’un combat en lançant je ne sais quel sort à Gar’ et à …
-Arrête, Victor .
-Mais elle a failli te tuer !
-Je sais mais c’était involontaire . Elle a voulu nous aider, rien de plus .

Victor est abasourdi que je prenne ainsi sa défense alors que c’est elle l’auteur de mon terrifiant cauchemar . Mais au delà de la peur, je ressens en elle une sincérité poignante . J’ai l’impression d’avoir pénétré au cœur de son âme et étrangement, je compati avec elle . Elle semble ravagée par la douleur et je souhaite l’aider . Je suis intimement persuadé que c’est grâce à elle si je suis de retour parmi les vivants et c’est ce que me confirmera Tula un peu plus tard, m’expliquant qu’elle n’avait quitté mon chevet qu’à mon réveil . Quelques heures plus tard, je la défendrai pour qu’elle soit intégrée à l’équipe même après avoir appris la mort de Panzer dans des circonstances inconnues, retransmise en directe à la télévision .

 
 
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