Urban Comics
  Teen Titans #8 : Le requin (1)
 

Histoire : Lex
Date de parution : Février 2007

Tula observait le magnifique spectacle de la nature qui était offert à ses magnifiques yeux bleus azurs . Alors que les premières lueurs du soleil perçaient l’horizon lointain, les vagues aux remous incessants venaient heurter dans un tumulte digne de la colère des anciens dieux de la mer, la roche des hautes falaises du nord de San Francisco . L’océan déchaîné martelait de ses assauts répétés et d’une puissance gargantuesque, la terre qui tentait de résister à la puissance destructrice de cette mer en furie . L’écume résultant du choc entre les deux puissances de la nature semblait bouillir en un incroyable sang divin, tribut de la bataille titanesque . Elle, elle avait toujours était attirée par l’océan doté de multiples facettes si difficiles à cerner . Oui, l’océan était pour elle une de ces choses imperceptibles et mystérieuses qui donnaient à la vie un sens profond . L’océan n’était t-il pas le seul être minéral en mouvement dont le comportement pouvait changer en un instant, passer du calme serein à la violence destructrice de la tempête ?

Tula Thompson entrouvrit les yeux et fut ébloui par la luminosité qui régnait dans sa chambre . Elle se frotta les yeux et s’aperçut de la présence de fils introduits dans sa peau . Elle se trouvait dans une chambre d’hôpital, bien loin de l’océan de ses rêves . Combien de temps était-elle restait endormie ? Tout c’était passé si vite .

Tout avait commencé quelques jours auparavant . Tula travaillait à l’époque au centre océanique de San Francisco en tant que bénévole . Elle donnait à manger aux divers créatures marines qui habitaient les lieux et adorait ce contact avec les animaux . Eux, au moins étaient sincères à l’inverse des humains . Elle venait ici chaque mercredi après-midi et faisait le bonheur des multiples races marines qui peuplaient les aquariums . Mais lors de l’un de ces mercredis après-midi, un groupe terroriste avait introduit dans le centre via les bouches d’aérations un gaz hautement toxique . Tula s’était jetée dans l’un des bassins pour échapper au gaz . Elle avait alors perdue connaissance .

Et maintenant, elle se réveillait dans un lit d’hôpital, seule . Son père n’était pas à son chevet . Il devait être à l’heure qu’il était dans un avion pour Hong Kong . A cette pensée, une larme froide coula sur sa joue sèche . Elle repensa aux évènements qui l’avaient conduits ici, l’attaque des terroristes, le gaz, le bassin . Combien y avait-il eut de victimes ? D’une geste lent, elle attrapa la télécommande se trouvant sur un meuble blanc près d’elle et en une impulsion du pousse, alluma l’écran de la télévision, encastrée dans un coin de la pièce . C’était apparemment l’heure du JT et une séduisante journaliste d’ABC News était en train de parler . Tula augmenta le volume .

« …Au terrible drame qui à touché San Francisco hier . A quinze heures trente, des terroristes ont pénétré dans le centre océanique de San Francisco, armés et dotés de masques à gaz . Les vigiles ne purent réagir et furent, pour la plupart, froidement abattus . Les terroristes ont alors menaçés la foule et ont faits une cinquantaine d’otages . Pendant ce temps, un second groupe terroriste répandait par les bouches d’aération, un gaz identifié comme proche du NBC ypérite ou gaz moutarde . La panique était totale et beaucoup de visiteurs se sont rués vers les portes de sorties . A seize heure, le bâtiment était encerclé par les forces de police et les hommes du SWAT, prêt à intervenir . Les terroristes, ne se revendiquant d‘aucune organisation ont néanmoins négocié la vie de leurs otages, non exposés au gaz, contre l‘échange de cent cinquante millions de dollars américains . A seize heure vingt quatre, les premières troupes du SWAT sont entrées dans le bâtiment par voie aérienne et terrestres (des images défilèrent sous les yeux du téléspectateur montrant les forces de police pénétrer dans le bâtiments avec des masques à gaz) . Les terroristes ne se doutaient de rien lorsque les forces d’intervention débarquèrent . Les dangereux criminels furent pour la plupart abattus . Le chef de l‘organisation, un certain T.S Smith est l’un des trois uniques survivants . Cet homme obscur a refusé de révéler le nom de son organisation mais les voix d’hommes politiques qui ont déjà leur idée sur la question se font entendre, tandis que le président Bush n’a pas encore fait de déclaration à ce sujet . Le sénateur Wilson, candidat à la mairie de SF, a tenu à donner son opinion . Propos recueillis par Gary Miles . »

L’image changea et Tula découvrit un homme blond au visage doux, presque angélique . Il ne semblait pas avoir plus de trente ans . L’homme semblait agité .

«Cette attaque au cœur de San Francisco est tristement fatidique et ne m’étonne guère . Ne nous leurrons pas . Où étaient les forces de police dont les effectifs ont été diminué de moitié par Monsieur le maire durant son mandat ? Dois-je vous remémorer que le taux de criminalité à Bayview est Excelsior a fortement grimpé depuis deux ans ? Trop occupé à courtiser le gouverneur, Monsieur le maire à totalement négligé la sécurité de ses concitoyens . Est-ce tolérable ? De qui se moque-t-on ? »

Ces propos explicites étaient francs et directs . Tula fut comme ensorcelée par le charme divin du jeune trentenaire et ses paroles résonnèrent dans sa tête . Il avait tout bonnement raison, raison sur toute la ligne . La jeune femme était intimement persuadée que cet homme si séduisant et envoûtant serrait le prochain maire de la ville .

Puis Tula revint à la réalité, à sa chambre d’hôpital blanche, à l’infirmière qui venait d’entrer . Elle semblait surprise . Surprise que la blessée soit réveillée, surprise qu’elle est réussit à allumer la télévision alors que sa situation il y a quelques heures était critique . A peine entrée, l’infirmière en blouse verte était déjà repartie . Un médecin déboula deux minutes plus tard . Il s’approcha de Tula comme on s’approche d’une bête féroce, avec un mélange de peur et de curiosité . Il demanda d’une voix qui trahissait cet état :

-Vous allez bien ?

Tula avait trop mal à la gorge pour répondre et se contenta d’hocher la tête . Puis le docteur l’examina tandis que l’infirmière avait éteint le poste de télévision . Elle fut ensuite conduite à une salle d’examen, accompagnée du médecin, de deux internes et de trois infirmières . Des radios et scanners furent effectués . On la reconduisit ensuite à sa chambre et on la laissa seule après qu’on l’ait mise sous morphine . Qu’avait-elle pour que tout les regards se posent sur elle ? Qu’avait-elle de spéciale ? Était-ce parce qu’elle avait survécu à une attaque au gaz ? Oui, ça devait être ça . Malgré elle, Tula ferma les yeux et s’endormit .

A son réveil, un homme impeccablement rasé habillé d’un costume bleu nuit d’une grande classe lui caressait les cheveux .

-Papa, fit-elle faiblement .
-Oui mon cœur . Répondit-il avec tendresse . Je suis là .
-Qu’est ce que j’ai ?

Les yeux du père de Tula se posèrent sur ses côtes . Celles-ci lui faisaient atrocement mal . Tula passa sa main à ce niveau et ressenti comme une excroissance suivi d’une douleur insoutenable . Des larmes roulèrent sur ses joues tandis que son père lui dit avec le même ton qu’avait employé le médecin qui l’avait ausculté :

-Tu as des … bronchies au niveau des côtes . Les médecins pensent que c’est un effet secondaire de la présence de gaz et d’eau que tu as inhalé .
-Et alors ? Je suis toujours ta fille, non ?

Le père détourna les yeux . Le message était hélas, très clair, irrémédiablement clair . A ses yeux, elle était différente . Différente comme ces mutants dont la presse parlait tant .

-On peut peut être retirer ces bronchies, ma chérie . J’ai déjà contacté les meilleurs chirurgiens de l’état et …
-Assez ! Fit Tula d’une voix forte où perçait colère et indignation . Tu ne m’as même pas demandé mon avis ! Tu ne veux même pas savoir si je vais bien ! Tout ce qui t’intéresse, c’est mes … bronchies !

Tula éclata en sanglot en passant une main dans ses cheveux blonds coupés courts et maintenant en bataille .

-Vas t’en ! Fit-elle, en pleures .

Son père sortit sans un mot, laissant sa fille seule dans sa tristesse et son désespoir . Comme d’habitude, il allait fuir ses responsabilités . Il croyait que même le bonheur de sa fille pouvait s’acheter . Mais quand comprendrait-il que ce qu’elle souhaitait, c’était un peu d’amour de sa part ?

-Combien y a t-il eu de morts ?
-Quarante et un .

Dick soupira de tristesse . Comment des êtres humains étaient-ils capable de tels atrocités ? Pourquoi ? Combien de vies innocentes furent injustement prises pour une cause obscure ? Les titans n’avaient rien pu faire pour intervenir . Rien du tout . Tout ces gens auraient put être sauvés . La voix de Garfield tira le jeune homme de ses pensées :

-Ce n’est pas de ta faute, Dick . Tu n’as pas à t’en vouloir . Qu’aurais-tu voulu faire ?
-On aurait put intervenir .
- Tu sais bien que non, Dick . Les flics nous auraient même pas laissé passer le cordon de sécurité et on se saurait fait plomber par eux ou gazer par les terroristes . Toutes ces victimes sont le tribut de la folie humaine .
-On est pas assez connu .
-Quoi ? Fit la voix puissante de Victor derrière lui . Comment ça on est pas assez connu ? Tu veux qu’on passe à la télé ? Qu’on fasse des shows, qu’on revête des déguisements de super-héros ? J’ai pas envie de jouer aux Daredevil et autres guignols de la côte Est .
-Pour être efficace, il faut un minimum de notoriété . On doit pas se cantonner dans Bayview à traquer les dealers . Ça ne mène à rien . Les vrais criminels, eux, gazent quarante et une victime dans un centre océanique alors qu’on reste ici à rien foutre, inconnus du public !

Les mots étaient sortis avec une violence mêlée de désespoir . Dick s’en voulait . Il aurait dû être là pour tous ces gens . Les yeux sombres il se leva et dit d’une voix grinçante :

-Maintenant on va se bouger les fesses . On va vraiment intervenir, sauver des vies, empêcher des meurtres, faire tout pour étouffer le crime .

Garfield soupira tristement en hochant la tête . Dick avait raison . Ils étaient plus qu’un groupe de potes avec des pouvoirs . Ils étaient des héros . Des mecs qui donneraient leur vie pour protéger la veuve et l’orphelin, pour protéger leur ville du crime . C’était ça qui motivait Dick . Mais il y avait quelque chose d’autre . Dick cachait quelque chose au plus profond de lui, une de ces horribles blessures qui ne se referment jamais . Garfield avait décidé de le suivre par quête de reconnaissance et d’autres motivations animaient Victor . Mais une chose était sûre, ils avaient le même but final, la justice . Malgré tout, la voix grave et métallique de Victor se fit plus cynique tandis que Dick sortait de la pièce :

-Tu n’arriveras jamais à tous les sauver, Dick .

Dick claqua la porte .

Prison Haute sécurité de Dublin, SF

T.S Smith était détenu dans la prison haute sécurité de Dublin en attente du procès qui le conduirait sans aucun doute à la peine de mort par injection . Pour une raison historique, cette prison se situant bel et bien sur le sol américain portait le nom de la capitale irlandaise . T.S pour Theodore Steeven, avait toujours été un trouble fait dans l’âme et un sacré cinglé aussi . Dés l’âge de dix sept ans, il intégrait un groupe terroriste en Floride prônant la pureté de la race blanche . Arrêtés pour vandalisme et autres actes raciales, T.S fréquenta plusieurs pénitenciers où il acquit le surnom de requin . En prison, sa haine envers les noirs, asiatiques et autres latinos se transforma peu à peu en une haine envers la race humaine dans son ensemble . A trente ans, Theodore fut à la tête d’une organisation terroriste visant à détruire et à tuer toute forme de vie humaine et à instaurer une dictature sans merci aux quelques survivants choisis avec soin . Pour que ses opinions soient bien claires, il fallait frapper un grand coup . Le centre océanique, avait été choisi pour cible il y avait un an presque jour pour jour . Tout avait été parfaitement préparé, même la mort de la plupart des terroristes, même l’emprisonnement de leur leader . Oui, Theodore avait tout préparé … y compris son évasion .

Éric Forrester, son co-détenu, était de la partie ainsi que deux gardiens . Ceux-ci prétextèrent un rendez-vous chez l’infirmière pour les faire sortir de leur cellule . Le groupe fit un détour par l’aile droite de la prison et sortit dans la cour . Là, un hélicoptère les attendaient . Les gardiens postés dans les tours avaient été soigneusement drogués ou égorgés . Le groupe s’engouffra dans l’appareil qui disparut dans les nuages grisâtres et s’évapora dans la nuit couleur encre .

Quelques heures plus tard, appartement du Sénateur Wilson .

Joey Wilson avait invité dans son luxueux appartement de sénateur une partie des plus grandes richesses de San Francisco . Le but de cette réception était purement politique puisque les élections à la mairie allaient avoir lieu dans quelques mois et le jeune trentenaire souhaitait avoir tout les cartes en main pour battre son adversaire démocrate, et cela impliquait le soutient des grands de la ville . Parmi les invités, on pouvait apercevoir le célèbre commissaire Ross, à la moustache et à la pipe légendaire, Loren Jupiter, une quadragénaire mystérieuse mais influente et une ribambelle de politiciens et autres chefs d’entreprise de grandes lignes commerciales . Joey avait même eu la chance de compter sur la présence du général Anders, de passage à San Francisco pour rendre visite à sa fille, la ravissante Kory Anders, une mannequin de dix-huit ans . Le jeune homme blond faisait la navette entre ses invités avec un sourire qui ne le quittait plus . Oui, Joey avait des raisons de sourire car cette petite fête serrait pleine de bonne surprises .

Soudain, un bruit saccadé se fit entendre derrière la baie vitrée qui donnait lieu sur un magnifique panorama . Les invités se tournèrent avec curiosité et eurent la surprise de voire un hélicoptère faisant du sur place sous les fenêtres du gratte ciel au cœur de SF . Lorsque des balles fusèrent depuis l’engin et firent voler en éclats la superbe baie vitrée payée une petite fortune, la panique succéda à la surprise . De l’hélicoptère surgirent alors une vingtaine d’hommes armés, tous cagoulés, à l’exception d’un seul, T.S Smith, dans un habit de commando, son visage sombre encadré de ses longs cheveux grisonnants, une kalachnikov en main .

 
 
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