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Couverture : Geoff
Auteur : Ben Wawe
Date de parution : Mai 2006
Présent.
Le quartier des entrepôts de Chicago, en marge du lac.
Ancienne plaque tournante de l’alcool durant la Prohibition et la grande époque d’Al Capone, et de ses sbires.
Devenu rapidement une zone d’abandon et de non droit pour tous les drogués et toutes les prostituées de la ville les années d’après.
Et désert depuis quelques semaines. Depuis qu’une ombre vole entre les anciennes cargaisons abandonnées, et mûrit un projet qu’elle croit juste et bon. Depuis que le protecteur de la ville a décidé de passer à la vitesse supérieure, et d’offrir à sa cité une réelle protection. Depuis que Batman y a élu domicile.
Depuis tout ce temps, l’endroit est sûr et calme. Qui oserait venir défier le Diable en sa tanière ? Plus aucun criminel n’ose passer les rues qui mènent au lac, et le commerce de drogue et de marchandises illégales a donc grandement baissé. Le quartier est enfin redevenu calme, et les habitants se sentent enfin en sécurité. Du moins, ils se sentaient en sécurité…
Car ce soir, ce n’est pas Batman qui fait fuir les criminels aux alentours des docks. Ce soir, les habitants ne se sentent pas tranquilles, en fermant les yeux dans leur lit en espérant que le sommeil vienne vite. Ce soir, quelque chose d’autre hante le quartier. Et l’affrontement entre les deux fantômes est imminent…
BOOM.
L’entrepôt principal des docks explose dans un fracas exceptionnel, et les pires peurs des habitants de Chicago deviennent réalité. On s’oppose à Batman. On veut arrêter Batman. Quelqu’un refuse les nouvelles règles édictées il y a quelques semaines, et s’en prend au nouveau quartier général du protecteur de la ville. Avec violence. Fougue. Panache, peut-être…
En tout cas, ça ne fait que commencer. Et les gens, au fond de leur lit, ont peur. Car ils savent bien que le Chevalier de la Nuit ne se laissera pas faire…et que la riposte sera sanglante.
D’ailleurs, la riposte a déjà commencé. Batman n’accepte pas qu’on vienne l’agresser, chez lui. Il n’accepte pas qu’on se mette sur sa route, sa route vers la Justice et la sécurité. Il n’accepte pas qu’on vienne attaquer sa nouvelle base, et ses précieux ordinateurs. Il n’accepte pas qu’on vienne s’immiscer dans ses affaires…
Mais Bruce Wayne sait bien qu’il n’a d’autre recours que la force, cette fois. Son adversaire est trop fou, trop monstrueux. Ce n’est pas un homme. Un homme ne se conduirait pas ainsi. Un homme verrait la beauté de son geste, et le soutiendrait. Un vrai être humain comprendrait la nécessité des actes qu’il devait accomplir. Son ennemi n’est pas un homme. Il peut donc le tuer.
« Sors de là, Batman. Je sais bien que tu es caché ici…Alors viens m’affronter, comme le Justicier que tu dis être…
- Je suis un Justicier. Et je vais rendre Justice pour tes crimes ! »
Wayne a prononcé ces mots avec rage. L’explosion n’a pas atteint sa base, mais a endommagée sa couverture, et il sera facile plus tard de trouver où il se trouve. Des semaines de travail réduites à néant. Il ne peut plus se contenir. Il ne veut plus se contenir.
Pour ça, et tout ce qu’il a fait…son adversaire va payer.
Avec grâce, Batman saute d’un coin sombre pour se retrouver sur lui. Il est surprit. Il ne pensait pas que Wayne viendrait si vite. Mais il se reprend. Il a l’habitude du combat. L’habitude de frapper pour survivre. Et c’est bien de ça dont il est question, ce soir : de survie. Mais pas de survie corporelle. De survie d’idées.
Le combat commence, aussi rapidement que l’explosion est venue. Les coups s’enchaînent. Durs. Violents. Prévus. Les poings et les pieds tombent sur les corps avec une précision chirurgicale, avant de sortir autre chose, de plus dangereux.
Lames courtes et acérées contre Batarangs taillés pour tuer. La Mort sera de sortie ce soir. Les deux êtres savent se battre, et ils iront jusqu’au bout. C’est inné en eux. Et leurs histoires personnelles ont cultivé cet aspect de leurs personnalités. Avec brio.
« Abandonne, Batman. Tu sais que tu ne pourras me vaincre. Tu sais que ton idée est vouée à l’échec. J’ai raison, tu as tort. Accepte-le, et fais preuve de maturité…
- Imbécile. Tu crois vraiment que ces quelques mots creux vont me faire changer d’avis ? Tu crois vraiment qu’une tirade bien sommaire va me faire arrêter ce plan pour lequel je suis en train de tout sacrifier ? Est-ce que tu penses vraiment pouvoir me faire changer d’avis ? Est-ce que tu penses vraiment que je vais m’empêcher de sauver cette ville d’elle-même ?
- Non. »
Batman voit que, sous le masque noir de son ennemi, il sourit. Il se fiche de lui…il se fiche de lui ! Alors que leurs armes volent les unes contre les autres dans un ballet mortel et tranchant, son ennemi ose rire de luire…et ça, le médecin ne l’accepte pas ! Il ne l’acceptera jamais !
« C’était juste pour te mettre encore plus en colère, et faire…ça ! »
A la vitesse de l’éclair, son ennemi tourne sur le côté, évite le Batarang gauche de Batman, et fait un sublime balayage au Chevalier de la Nuit. Celui-ci ne peut l’éviter, il ne peut sauter à temps pour ne pas sentir le point de la jambe de son adversaire contre lui. Il ne peut s’empêcher de se diriger lourdement sur le sol, et de tomber avec violence.
Tomber durant un combat…il n’en avait plus l’habitude. Il l’avait quand il s’entraînait avec Ted, et détestait ça. Parce qu’il devait ravaler sa fierté, son ego. Il ne se rappelait pas que c’était aussi douloureux. Mais à cette époque, il avait la possibilité de se relever. De retenter sa chance. Ce qui n’était pas le cas ici…
« Tu as perdu, Batman… »
Wayne le sait déjà.
A peine a-t-il touché le sol que la vision de son ennemi habillé entièrement de noir jaillit dans son esprit. Il est armé, il sait user de ses armes. Le reflet argent de sa lame brille dans ses yeux. L’arme approche. Elle approche de son corps, de sa gorge. Il va l’égorger. C’est sûr. C’est la solution à son problème. La seule solution.
Mais ça n’arrive pas. La lame virevolte bien dans les airs, entre ses doigts agiles et gantés, mais elle n’entre pas dans sa chaire. Elle s’arrête, à quelques centimètres de sa gorge. Il ne veut pas le tuer. Il ne le tuera pas. Il va le laisser ainsi, vaincu. C’est encore pire que la Mort pour Bruce Wayne…
Celui-ci voit le visage masqué de son ennemi s’approcher. Il voit ses yeux recouverts par des lentilles pour empêcher toute reconnaissance rétinienne. Il sent la respiration rauque de l’homme fatigué mais heureux. Il entend presque son cœur qui bat, et qui se calme à l’approche du moment fatidique. Son adversaire est au-dessus de lui, à le menacer. Et il a gagné.
« Accepte ta défaite, Batman. Accepte que mon idée est la seule qui doit prévaloir dans le monde.
- Je refuse. La sécurité des citoyens est plus importantes, et tu le sais ! Au fond de toi, tu sais que ce que je dois faire est bien et juste !
- Non. Ce n’est pas bien, ce n’est pas juste. C’est totalitaire. Anti démocratique. Et monstrueux.
- Que de belles paroles, mon cher…idéales dans la bouche de l’Anarchiste ! »
L’homme derrière son masque sourit, en faisant rapidement voler sa lame entre ses doigts gantés, attirant le regard de Batman vers l’arme argentée.
« Bien. Tu as enfin trouvé qui j’étais. Je me demandais si ta réputation n’était pas erronée, après tous ces jours d’affrontement… »
Quatre semaines plus tôt.
Tout était entièrement différent, alors.
Chicago n’avait pas encore sombré dans une vague d’explosions et de combats entre Batman et celui que les industriels apeurés et les politiques perplexes appelaient déjà l’Anarchiste. La ville était encore sous la protection du Chevalier de la Nuit, qui veillait dès l’obscurité tombée à la protection de ses concitoyens.
Du moins, jusqu’à ce soir-là.
Ce soir-là, ce n’était pas Batman qui était de sortit tard, dans les quartiers difficiles et dangereux de l’ancienne ville phare de la pègre. C’était Bruce Wayne, le grand chirurgien et directeur du Wayne Hospital, le plus grand centre médical de la région de Chicago. Tous les plus grands s’y pressaient pour se faire soigner, mais son directeur voulait aussi accepter des petites gens. Il voulait perpétuer l’héritage de son père, et tentait d’être digne de ses parents disparus.
Mais à deux heures passées, ce n’était pas l’envie que ses parents soient fiers de lui par-delà la tombe qui prévalait en lui. Habillé d’un imperméable noir et d’un chapeau assez grand, il marchait assez rapidement dans les rues de la ville. A la recherche d’une adresse. Qu’il avait du mal à trouver, d’ailleurs.
« C’est plus facile par la voie des airs… »
Il avait maugréé ça dans sa barbe, espérant que personne ne puisse l’entendre. Mais il n’y avait que peu de risques : les rares personnes encore dehors étaient soit bourrées, soit droguées, soit se fichaient totalement des délires d’un homme en imperméable qui ne devait pas se trouver là. Du moins, pas dans cette tenue.
Enfin, Wayne arriva devant un immeuble à trois rues des docks, et sourit. De seulement deux étages, le bâtiment était constitué de briques rouges, et avait un aspect vétuste et ancien. Certainement construit avant la première guerre mondiale, il avait subit les affres du temps, mais était toujours là. Fièrement dressé dans un des quartiers dangereux de la ville.
Tranquillement, le médecin entra dans l’immeuble. Il sentit dès son entrée dans le hall le canon froid et dur d’un révolver contre sa tempe. Le son aigu et sec de la sécurité qu’on enlève se fit alors entendre, et Bruce comprit qu’il allait devoir passer un test pour avoir ce pourquoi il était venu. Mais ce n’était pas grave. Il était habitué, et un peu d’exercice ne lui ferait certainement pas de mal…
En souriant, Wayne attrapa le bras de son adversaire avec les siens, et le fait rapidement tomber lourdement sur le sol. Il sentit alors inconsciemment qu’un autre était là, et il évita plus par réflexe un coup de poing qui lui aurait certainement démit la mâchoire. Avec grâce, celui qui se faisait en général appeler Batman se releva, et shoota avec son pied gauche dans le genou de l’autre homme debout.
Avec un cri de douleur, celui-ci suivit son compagnon sur le sol, avant que Bruce n’entende étrangement le bruit de mains qui tapaient l’une dans l’autre…quelqu’un applaudissait. Quelqu’un l’applaudissait.
« Bravo, monsieur Wayne. Bravo. Je suis impressionné qu’un médecin sache se battre ainsi…
- C’est Docteur Wayne. Vous savez que je n’aime pas que vous m’appeliez ainsi…surtout ici. Et pour le reste, sachez que j’ai beaucoup voyagé…et qu’il faut savoir se défendre contre les gens comme vous dans une telle ville. Surtout après mon histoire personnelle…
- Je sais, monsieur Wayne, je sais…et c’est bien pour ça que je vous affuble de ce sobriquet. »
Connard, pensa alors le médecin en craquant ses phalanges.
Si il n’avait pas eu besoin de lui et de ses informations, jamais il ne serait venu ici. Jamais il n’aurait conclu un pacte avec un tel monstre. Mais il avait besoin de lui. Ils avaient tous deux besoins de l’autre. Sinon, ils se seraient déjà étripés…
« Vous avez ce que je veux ?
- Oui. Les informations que vous désirez sont ici… »
L’homme sortit alors tranquillement un dossier rouge de l’intérieur de sa veste. Il souriait tranquillement au médecin, son visage semblant entièrement recouvert d’un rictus monstrueux. Son sourire était horrible…Wayne dû même se retenir de ne pas frissonner face à ce spectacle répugnant.
« Merci… »
Bruce attrapa rapidement le dossier, et sourit.
Même si il venait de promettre à un des lieutenants de Cash plus de facilité pour se faire soigner dans son hôpital et échapper à la police…Même si il reniait presque toutes les valeurs que Batman voulait défendre en concluant un pacte en secret avec ce criminel…Même si il trouvait ce qu’il faisait abject et monstrueux…ça valait la peine.
Car même si Bruce Wayne y perdait en dignité, Batman y gagnait. Grandement. Dans ce dossier rouge, il avait tout ce qu’il voulait pour commencer son grand plan. Les noms, adresses, fonctions et possibles capacités extraordinaires de chaque criminel connu de Cash et de ses sbires de Chicago. Avec ça, la ville serait plus sûre. Avec ça, il pourrait vraiment sécuriser la ville…à lui seul.
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