Auteur : Ben Wawe
Date de parution : Avril 2007
Je ne suis pas Cole Cash.
Même si j’ai son visage, même si j’ai son corps, même si tout le monde me croit être lui et que je possède tout ce qu’il avait…je ne suis pas Cole Cash. Je sais, je devrais l’être pour assurer mes arrières en cas de risque ou de problème, mais…je n’y arriverais pas. Je ne suis pas Cole Cash. Je ne l’ai jamais été, et je ne le serais jamais. Je ne suis que son remplaçant…que sa doublure, en quelques sortes. Même si je me demande encore, parfois, pourquoi je tiens ce rôle…
En fait, je n’aime pas Cole Cash…je le déteste, même. Ce chien m’a tout pris, et je suis sûr qu’il ne le sait…qu’il ne le savait pas lui-même. Il m’a détruit petit à petit, à enlever toute raison à mon existence et m’a jeté dans le caniveau en riant. Et il ne l’a même pas fait exprès. Je suis certain qu’il ne connaît même pas son rôle dans ma descente aux enfers…et je suis certain aussi qu’il n’en aurait rien à faire si il l’avait su.
Ce type était une ordure, un chien qu’il fallait abattre parce que trop dangereux. Il était un de ces monstres qui font peurs aux enfants, mais dont les parents s’empressent de nier l’existence. Mais il existait. Ce chien existait. Il fut abattu. D’une balle en plein cœur. Et je profite de ma vengeance, maintenant. Avec délectation, plaisir et ivresse. Comme on me l’a apprit.
Devant une des nombreuses fenêtres la Résidence Cash, je regarde l’extérieur, ce beau jardin que j’aimais tant visiter, avant. Avant tout ça. Avant toute cette folie. Avant toutes ces horreurs. Avant l’arrivée de Cole Cash dans ma vie…et celle de Carlo Simeoni, malheureusement.
Carlo Simeoni. Mon oncle et mon parrain. Mon idole. L’homme pour qui j’aurais sacrifié ma vie. Et qui est mort, maintenant. Qui est mort, oui…Qui est mort injustement par la faute d’un monstre qui ne méritait pas de vivre, et qui n’a pas assez souffert pour ce qu’il a fait, malheureusement…
Je m’appelle…enfin, je m’appelais Antonio Simeoni.
Neveu et filleul de Carlo Simeoni, l’ancien patron de la Mafia de Chicago. Enfin, patron…non, pas vraiment patron. Plus grand informateur des criminels, plutôt. Et homme clef, évidemment, de cette cité qui abrite depuis tant d’années le crime.
En fait, mon oncle et parrain n’avait jamais été le grand gangster que tout le monde pensait qu’il était…c’était plus le cas de Corleone ou d’autres ordures de ce genre, ces types qui auraient été parfaits dans les films sur les mafiosi. Lui s’occupait surtout de la recherche d’informations, et de la revente de celles-ci aux plus offrants, passant de n’importe quel gang ou groupe criminel que ce soit pour l’argent, même si il avait une préférence pour les Italiens, ses « frères ».
Bien sûr, Carlo avait son petit gang, mais il n’était rien en effectifs face à la vraie Mafia…face au vrai Parrain. Pourtant, beaucoup pensaient que c’était lui le grand criminel de Chicago, alors qu’il ne faisait que la contrôler avec ses informations…Carlo avait beaucoup rit de cette erreur, du temps de son vivant…Mais il n’en riait plus, maintenant…Il ne riait plus du tout, en fait…
Simeoni n’était donc pas le Parrain, mais quelqu’un d’important.
Ca faisait environ onze ans qu’il était parvenu à ce poste, et ce grâce à quelques pratiques condamnables. Oh, je ne le nie pas : Carlo faisait des saloperies. Il aurait été condamné coupable à la peine capitale par énormément de jurys si il était réellement passé en jugement, et ça je n’irais jamais contre. Beaucoup de ses actes m’inspiraient le dégoût, d’ailleurs. Ce qu’il faisait aux gamins…je n’aimais pas ça. Mais je l’acceptais. Il était un homme, avec ses faiblesses et ses défauts. Et il était comme un père pour moi, ce qui était le plus important.
En fait, Carlo m’a adopté quand mon père, son frère, s’est fait tuer alors que je venais de naître. Je ne l’ai jamais connu, mais mon oncle a toujours prit soin de me raconter des choses sur lui, et je sais donc maintenant que Alfredo Simeoni était un homme simple, brutal mais amoureux de sa femme. Celle-ci, ma mère, mourut lors de ma naissance, et je fus donc orphelin alors que je poussais mes premiers cris. Carlo était là, quand je suis né. Il venait d’arriver pour annoncer la nouvelle de la mort de son mari dans un guet-apens des flics quand il vit sa belle sœur mourir devant ses yeux.
Que pouvait-il faire, alors ? Simple lieutenant dans la Mafia, il avait déjà lui-même une fille en bas âge et devait l’élever seul. La majorité des hommes m’auraient alors laissé là, me livrant à une vie de misère et de violence dans un orphelinat anonyme. Oui. La majorité des hommes auraient fais ça. Mais pas Carlo. Surtout pas Carlo.
Malgré les difficultés financières, malgré ses activités, il me prit avec lui, et m’éleva comme un fils, même si il me défendit toujours de l’appeler « papa », ce qui me fit mal dans mon enfance. Mais maintenant, je comprends pourquoi, et je sais qu’il avait raison.
Il n’était pas mon père…il ne le serait jamais. Il était mon parrain. Celui qui devait me guider dans ce monde et cette vie en me montrant les choses à faire et celles à ne pas faire. Il était mon guide, oui. Et il a très bien remplit son rôle. Jusqu’il y a quelques mois, malheureusement…Jusqu’à Cole Cash…
Cash…
Cole Cash…
Un prénom et un nom qui me hanteront jusqu’à la fin de mes jours. Je me suis souvent demandé, dans mes premiers mois d’études en psychologie, comment les gens pouvaient être amenés à haïr avec une telle force quelqu’un qu’ils étaient prêts à l’assassiner de leurs mains nues pour assouvir leurs émotions. A l’époque, je n’y comprenais pas grand-chose, mais, au fond, ce n’était pas étonnant : élevé dans un environnement choyé, protégé des soucis du monde et ignorant des réelles activités de Carlo, je croyais avoir toutes les réponses à ma vie alors que je n’en connaissais même pas les réponses…Ah…La jeunesse…
C’est fou d’ailleurs comme elle est passée vite. Alors que je continue d’observer ce jardin dans lequel j’ai tellement courut avec Carla dans notre enfance, je me demande comment j’ai pu mûrir aussi rapidement. Après tout, je n’ai que vingt ans…Je suis encore jeune, beau et…Hum…Non…Je ne suis plus tout ça…Antonio Simeoni est mort…Seul Cole Cash reste…Et je me demande si je n’ai pas fais une erreur…une erreur de jeunesse, justement, dans mon envie de me venger…
Est-ce que je n’ai pas fais une connerie ?
Est-ce que, dans ma hâte de me venger de Cash, je n’ai pas fais une erreur ?
Est-ce que je ne suis pas en train de finalement faire le jeu de mon ennemi en faisant ça, même si il est mort ? Ces questions m’assaillent depuis quelques jours, et je n’arrive même pas à dormir…Nous sommes la veille de Noël, et je ne trouve pas le sommeil, à cause de tout ça…à cause de tous ces questionnements…de toutes ces angoisses…
Hum…Du mouvement…sur ma droite…Même si je n’ai jamais été un grand combattant malgré tous les cours ordonnés par Carlo, je sais au moins comprendre quand quelque chose bouge près de moi…mon côté angoissé et paranoïaque, sûrement…Dommage qu’il n’est pas pu me servir quand Cash a attaqué mon oncle…Dommage que je n’étais pas là à ce moment-là, surtout…Dommage, oui…
« Qui est là ? »
Ma voix est dure et ferme, comme celle de Cash.
Même si je le déteste, même si je le hais, je dois être lui…pour ma vengeance. Pour ma revanche. Pour mon acte de Justice. Ce chien, cette ordure a prit ma vie quand il a condamné Carlo Simeoni à vivre quelques semaines dans une prison oubliée où il fut torturé et contaminé par plus de maladies qu’on ne pourrait les compter, ce qui l’amena à une mort affreuse et solitaire du fait que Cash lui avait transmit le SIDA comme vengeance. Cet enfoiré a tout fait pour que mon oncle soit tabassé et atteint par des maladies après l’avoir piqué avec une seringue impropre. Et il est mort seul, dans une cage sans personne pour l'aider...sans personne pour l'aimer. On l'a même enterré en cachette, sans véritable service, avec seulement mes fleurs comme décorations, vu que je n'avais pas pu arriver assez vite pour sa mise en terre.
Et Cole Cash est responsable de ça. Ce chien lui a fait ça. Il m’a fait ça. Il est normal que je me venge, non ? Que je lui prenne aussi sa vie, n’est-ce pas ?
« Ce n’est que moi, Cole… »
Jérémy.
Jérémy Stone.
Un des meilleurs amis de Cash. Fondateur du groupe de mercenaires Halo. Génie de l’informatique reconvertit dans le rôle de hacker et de meneur d’une troupe de tarés qui auraient plus leur place dans un asile que dehors. Normalement un des plus grands alliés de l’homme que je suis sensé être. Normalement…
« Qu’est-ce que tu veux ? »
Ma voix est trop brutale et agressive, je ne m’en rends compte que trop tard. Jérémy tique, et s’avance lentement dans la lumière de la pleine lune qui rend l’obscurité quelque peu visible. Il sait que quelque chose ne va pas, je le sens. Même si j’ai beaucoup de difficultés en ce moment, mes rudiments de psychologie appris à la fac me font comprendre que sa gestuelle est celle d’un homme nerveux et peu à l’aise. Comme la mienne, en fait…Exactement comme la mienne, malheureusement…
« Te parler. Je suis inquiet, mon vieux. »
Logique.
Extrêmement et monstrueusement logique.
Stone est un des plus grands alliés de Cash, et certainement le dernier avant la guerre des gangs. Depuis le « retour » de Cole, beaucoup d’anciens « amis » sont revenus vers lui…enfin, vers moi, mais je sais bien que ce n’est parce qu’ils ont peurs et qu’ils ne savent pas comment se débrouiller seuls. Ils ont besoin d’un maître dans la ville, et ils me veulent moi…enfin, Cash.
Mais ce n’est que temporaire, je sais. Ce sont des rats puants qui pansent leurs plaies après les différents massacres, et surtout l’humiliation subie par Batman et les flics. Dès que ça ira mieux, ils prendront une excuse bidon et tenteront de me tuer…enfin, de tuer Cash. Mais je ne les laisserais pas faire. Pas après tous mes efforts pour en arriver là. Ils mourront avant. Bien avant, oui…
« Pourquoi ? Qu’est-ce qui t’inquiète, Jérémy ? »
J’essaye d’être le plus sympathique et le plus souriant possible, mais je sais qu’il ne sera pas dupe. Il connaît Cash. Il le connaît depuis l’enfance et l’adolescence. Il est ce qui ressemble le plus à un ami pour l’ordure dont j’ai pris la place, et je suis sûr qu’il devinera mon secret un jour ou l’autre. Et ça, je ne peux pas me le permettre. Pas encore.
« Toi.
Et toute cette situation, aussi. »
Je n’aime pas ça.
Je n’aime pas ça du tout.
Mon cœur s’emballe alors que mes mains commencent à trembler, ce qui, si il y avait plus de lumière, montrerait parfaitement à Stone qu’il a raison de se méfier de moi. Mais je dois me calmer…je dois absolument me calmer. Je ne sais rien de ce qu’il veut, et il est impossible qu’il ait déjà deviné mon secret. Même Batman doit encore chercher…même Batman ! Si même le Justicier de la ville et son meilleur enquêteur ne sait pas que je ne suis pas le vrai Cole Cash, comment un simple Jérémy Stone pourrait l’avoir deviné ? Hein ? Comment ?
Tout simplement en m’observant et en perçant le secret des hésitations de celui qu’il croit être Cole Cash ces derniers jours, me dit alors mon esprit qui commence à se demander si je vais survivre à tout ça. Et ça…ça m’inquiète. Ça m’inquiète follement, même…parce que je ne sais pas du tout quoi faire dans ce genre de situations…Je n’en ai pas la moindre idée, malheureusement…
« Qu’est-ce que tu veux dire ? »
J’essaye de cacher mes tremblements et hésitations, mais je me doute déjà qu’il s’en rend compte. Il devient dangereux. Même si il n’a que des soupçons sur mon secret et celui de Cash, il est trop dangereux. Il n’est pas bête, au fond…c’est même un génie informatique. Stone arrivera à la vérité, si il a des soupçons. Et ça sera trop rapide…beaucoup trop rapide pour mon plan.
« Tu n’es plus le même depuis quelques temps, Cole.
Même si je sais que tu aimes les secrets, je n’apprécie pas vraiment que tu ne me dises rien sur comment tu es revenu à la vie…enfin, comment tu as fais pour construire toute cette folie. Bon, bien sûr, je sais ce que tu vas me dire : que ce ne sont pas mes problèmes, que tu ne me dis rien pour ma propre sécurité et que tout ça fait partie de ton plan…ouais, je sais, mon vieux. Mais je m’inquiète. Tu es différent depuis ton retour. Comme si quelque chose t’avait changé. Comme si tu n’étais plus toi-même. Et ça m’inquiète, Cole. Ca m’inquiète beaucoup. »
Je me cache dans l’ombre, pour qu’il ne me voit pas blêmir.
Même si je n’ai pas de miroir et que je ne peux pas voir mon reflet, je sais que je suis blanc comme neige. Mon estomac se tord sous la terreur, et je sens que ma vessie risque de lâcher si ça continue. J’ai peur. J’ai vraiment peur. Ce petit con de Jérémy Stone commence à comprendre, et même si il n’a pas toutes les clefs en main…il va bientôt savoir mon secret. Il va bientôt tout deviner. Mon dieu…Il va bientôt tout deviner…
« Après, je sais que tu es un grand garçon, mais… »
Il s’approche de moi alors que je recule. Je sais que c’est mal et qu’il faudrait que je reste dans la lumière pour lui montrer que tout va bien, mais je n’y arrive pas. J’ai trop peur. J’ai beaucoup trop peur.
D’ailleurs, c’est finalement assez drôle, cette situation : moi qui n’ais pas hésité à laisser tomber mes études de psychologie pour me venger, moi qui ais vécu dans la rue sans rien pendant plusieurs semaines après l’arrestation de Carlo, moi qui ais ourdi durant de longues nuits ma revanche, moi qui ais tant sacrifié pour prendre le visage et le corps de mon ennemi…je recule devant un simple trentenaire qui sait additionner quelques infos. Assez drôle, oui. Mais toujours aussi terrifiant, malheureusement.
« Mais je m’inquiète, Cole.
Je sais pas ce qu’il s’est passé durant les quelques jours où tu étais absent, et je sais pas comment tu as pu créer une sorte de…double de toi, si on peut dire. Et au fond, je m’en fiche. Mais tu es mon ami, mon vieux. Même si tu étais en taule pendant des années, même si tu as beaucoup changé ces derniers temps et que tu as encore changé maintenant, tu restes mon ami. On a juré, étant gosses, d’être toujours là l’un pour l’autre. Je veux t’aider si ça va pas, Cole. Mais j’ai besoin que tu me parles…j’ai besoin que tu me rassures… »
Stone passe sous les rayons de la lune, et je peux voir à quel point son visage est crispé…et je me détends, alors. Encore une fois, je remercie mes cours de psychologie pour tout ce qu’ils m’ont apporté. Même si je n’ai que quelques rudiments, ça m’a beaucoup servi pour entrer dans la peau de Cash…et ça me sert encore aujourd’hui.
Bien sûr, Jérémy commence à se poser des questions, mais ne va pas plus loin. Son petit discours et surtout l’expression de son visage me montrent bien à quel point il a peur pour son ami, mais ne pense pas encore qu’il est malade ou quelque chose de ce style. Ouf. Même si je ne suis pas encore totalement sorti de ce problème, ça va déjà mieux. La grosse tension viendra pour plus tard. J’ai encore quelques semaines devant moi pour bâtir mon plan, mais avant…Avant, je dois rassurer le petit génie de l’informatique, et je dois faire en sorte qu’il ne se pose plus de question. Oui. Je dois faire ça. Et tout de suite.
« T’en fais pas, Jérémy… »
Mes tremblements s’arrêtent lentement alors que je m’approche de mon…enfin, de l’ami de Cash. J’essaye de sourire, mais je reste suffisamment dans l’ombre pour qu’il ne me voit pas vraiment. Je ne veux pas risquer de tout détruire alors que l’espoir revient en moi…Mieux vaut rester prudent…
« …tout va bien.
Certaines choses furent difficiles, ces derniers temps, mais ça va aller mieux. Devoir me retirer quelques temps, faire croire à ma mort…c’était pas vraiment facile, tu sais. Même si je suis encore vivant et que tout va mieux, j’ai été un peu choqué par tout ça, d’où mon attitude parfois un peu étrange. Mais je vais bien, t’en fais pas. Il faut juste que je reprenne un peu les rênes de mon empire, et tu verras revenir ce bon vieux Cole Cash. »
Stone sourit légèrement, et acquiesce de la tête, rassuré.
« Ouais, c’est bien ce que je me disais. Désolé de te déranger, mais bon…j’aime pas te savoir seul dans ces moments-là. Parfois, j’oublie qui tu es maintenant, et j’ai envie qu’on fasse les cons, comme au bon vieux temps…Désolé, vieux.
- C’est rien. Je repense aussi parfois au bon vieux. Mais c’est fini, maintenant. Et j’aimerais être seul, maintenant…
- Pas de problèmes. A plus tard, mon ami…et Joyeux Noël !
- Joyeux Noël… »
Il quitte alors la pièce, et je me retiens alors d’exploser de rire, alors que je tremblais presque de peur, avant. Ce changement de sentiment est étrange et bizarre, mais…ça me plaît. Ca me plaît même beaucoup, au fond.
En fait, je trouve tout ça vraiment très drôle…très cyniquement drôle. Je suis Antonio Simeoni. Je déteste Cole Cash, cet être immonde qui a détruit la vie de mon oncle et pousser ma cousine à entrer dans les ordres. Je le hais de tout mon être, de tout mon cœur. Et pour ça, je l’ai tué de mes mains, passant les systèmes de sécurité de la maison car cet imbécile n’avait pas prit la peine de les changer. Et pourtant…et pourtant, je joue à être lui. Je joue à être l’homme que je déteste.
Beaucoup me prendront pour un fou quand ils sauront tout ça, je pense. C’est logique : je me demande moi-même si je ne tombe pas peu à peu dans la folie à cause des opérations que j’ai subi pour devenir Cole Cash. Mais moi…moi, je trouve ça drôle. C’est une blague, en quelques sortes. Une blague qui tue, oui, mais une blague quand même. Mais ce n’est pas une blague comme les autres…c’est une blague à la vie. Au destin. A ces concepts impersonnels que je maudis chaque jour.
Dieu, la vie ou le destin ont décidé que Cole Cash tuerait Carlo Simeoni, rendrait folle de chagrin sa fille Carla et détruirait ma vie. Je ne l’accepte pas. Je n’accepte pas ces injustices et ces sottises. Celui ou ceux qui dirigent nos vies ont dû bien s’amuser de me voir, moi qui avais déjà perdu mes vrais parents, être abandonné encore une fois par quelqu’un que j’aimais plus que tout. Oui. Ils ont dû bien rire. Mais c’est fini, maintenant.
Moi aussi, je veux rire. Moi aussi, je veux m’amuser. Moi aussi, je veux faire des blagues comme ça. J’ai tout perdu à cause de Cole Cash ? Parfait. Je serais donc Cole Cash. C’est ma blague à moi. Ma vengeance contre lui et eux.
Je suis peut-être fou, oui. Mais moi, je trouve ça drôle. Et même si j’ai parfois des problèmes pour savoir qui je suis, je vais continuer. Encore et encore. Je ne suis plus Antonio Simeoni. Je suis Cole Cash. Et je vais reprendre le contrôle de cette ville, avant de montrer à tous qui est vraiment Cole Cash, ce qu’il a fait, dans quoi il trempe. Ce chien payera. Même si il est mort, il payera. Sa réputation sera détruite, et Carlo sera vengé. Et je rirais. Je rirais énormément à cette bonne vieille blague qui tue…