Urban Comics
  Batman #35 : Libre
 
Auteur : Ben Wawe
Date de parution : Février 2008

« Alfred, trouvez-moi qui est dans cette voiture ! »

La moto noire fila sur l’avenue principale de Chicago, presque au maximum de sa vitesse alors que le moteur criait. Le chauffeur n’en avait rien à faire : il avait bien d’autres problèmes que l’état d’esprit de son véhicule.

« Je veux bien, Bruce…mais cela est difficile. Vous ne m’aidez pas vraiment non plus : si je savais combien ils sont, si elle est volée, la fin du numéro d’immatriculation…
- Désolé de ne pas pouvoir leur demander de s’arrêter et de me dire pourquoi la moitié de leur plaque est détruite, Alfred. Je ne pense pas toujours aux bonnes manières. »

Bruce soupira. Son majordome était quelqu’un d’exceptionnel et certainement le seul à pouvoir le comprendre et le conseiller, mais son flegme britannique était parfois un peu énervant. Il était bien gentil de faire ça, mais il fallait peut-être qu’il se rende compte dans quelle situation il était.

D’un coup de guidon, il se décala sur le côté pour dépasser une des rares voitures encore en circulation à deux heures du matin. Le chauffeur crut certainement avoir une hallucination en se faisant dépasser par une Range Rover verdâtre et par une moto entièrement sombre, avec une sorte de cape flottant derrière elle. Evidemment, en vivant à Chicago, il devait savoir qui était le propriétaire de la moto, mais ça faisait quand même bizarre de le voir en vrai…c’était assez rare, finalement. Il était une légende urbaine pour la majorité des habitants qui n’avaient pas eu la malchance de tomber sur lui.

« Apparemment, c’est une voiture volée, Bruce. Par quatre hommes, selon un témoin, mais il n’a pas pu les décrire.
- Je m’en doutais. Rien d’autre ?
- Je suppose que savoir à qui elle appartenait ne vous intéresse pas ?
- Pas vraiment.
- Alors non.
- Continuez de chercher.
- Bien. »

Wayne soupira, alors qu’il négociait difficilement un virage pris trop rapidement. Il n’aimait pas cette course, elle n’aurait jamais dû durer aussi longtemps. Le chauffeur de la voiture devant lui était certainement un des meilleurs conducteurs qu’il ait jamais rencontré…ou plutôt un des plus dingues. Il roulait comme un fou, se fichant totalement de blesser des gens ou du code de la route. Et grâce à sa conduite « sportive » et à sa voiture étonnamment puissante, l’homme masqué n’arrivait pas à le rejoindre véhicule pour l’appréhender. Il n’était pas habitué à ça.

Il avait entendu dans sa Cave que la police avait été appelée au Wayne Hospital pour une agression, grâce à son réseau qui était relié aux radios des voitures de patrouille. Une minute après, lui recevait un coup de fil pour informer le directeur et principal chirurgien du lieu de soin de ce qu’il se passait. Des types cagoulés avaient fait irruption, frappés des patients et étaient partis. Il était déjà sur sa moto quand Alfred lui avait donné la description des dingues.

Rien que de repenser à ce qu’ils avaient fait, ça le rendait fou. Il détestait qu’on s’en prenne à ceux qui ne pouvaient se défendre. Un héritage de son passé, du moment où ses parents étaient morts et où il avait été laissé sans rien et sans défense. Il ne supportait jamais que ce genre de choses arrive…surtout dans SON hôpital. Celui de son père. Celui qui lui tenait tant à cœur. Il accéléra encore alors que le véhicule montait sur le périphérique de Chicago. Ces dingues tentaient de s’enfuir, de partir loin de la ville pour lui échapper dans la banlieue environnante ou dans la campagne. Ca n’arriverait pas.

« Alfred, ils veulent monter sur le périphérique. Avertissez la police qu’il faut aménager des barrages de police pour les arrêter.
- Je ne suis pas sûr qu’ils écouteront l’envoyé de Batman, Bruce.
- Mais le majordome de Bruce Wayne, si. Surtout si vous leur dites que je suis prêt à leur retirer mon financement pour leurs fêtes de Noël. Je crois que leur réveillon sans leurs tonneaux de bière, ça les fera réfléchir.
- Et comment pourriez-vous être au courant ?
- Nous sommes à Chicago…qui n’a pas une taupe chez les flics ? »

Son employé acquiesça alors qu’il faisait hurler le moteur et que la voiture devant accélérait encore. Ca allait être plus dur ici vu que chacun pourrait aller au maximum de ses capacités, mais au moins pourrait-il manœuvrer comme il le voulait et tenter ce qu’il fallait pour les arrêter. Dans la ville, c’était beaucoup plus difficile que sur le périphérique. Là, il allait pouvoir s’amuser.

En quelques secondes, il fut près de la voiture, et il remarqua rapidement que ça s’agitait beaucoup, à l’intérieur. Ils étaient quatre, ce qui démontrait que les informations d’Alfred étaient bonnes. Un à chaque place, avec un conducteur, un type à l’avant qui ne bougeait pas du tout étonnamment, et deux autres à l’arrière. Qui le fixaient. Avec des flingues.

« Merde ! »

Les balles commencèrent à filer autour de lui, et il fallut toute sa science de la conduite pour éviter de se retrouver sur l’asphalte, plus mort que vif. Sans grande grâce, il slaloma entre les projectiles, comprenant bien que sa chance ne durerait pas. Les dingues commençaient déjà à recharger, et il sut que si il voulait les arrêter, c’était maintenant ou jamais. Il soupira lourdement avant d’assurer encore plus sa prise sur le guidon. Il cligna des yeux, calma son cœur. Et se lança.

La moto hurla encore à la mort alors qu’il n’était plus qu’à un mètre du véhicule. Les deux à l’arrière remontaient leurs armes, prêts à faire feu. Il se décala rapidement sur la gauche, les forçant à changer légèrement de place pour viser. Sitôt fait, il braqua sur la droite, et commença ainsi un petit jeu de yoyo, tout ça pour énerver ceux qui se trouvaient à l’intérieur. Ca fonctionnait.
Au bout de quelques secondes, les deux dingues tirèrent leurs balles n’importe où et n’importe comment. Il savait qu’il ne pourrait pas leur faire perdre toutes leurs munitions ainsi, mais au moins y en aurait-il moins par la suite.

Après deux minutes de ce manège, Bruce décida finalement de passer à l’action. Se déportant finalement sur la gauche, il accéléra encore un peu, après un léger virage sur le périphérique. Le chauffeur tentait aussi de faire des embardées, mais il arrivait toujours à éviter le véhicule et à s’en sortir. Jusqu’à ce moment-là. Alors que la voiture folle s’approchait de lui pour le cogner et l’expulser, il braqua violemment vers elle, et la moto rencontra encore plus brutalement la portière du conducteur !

Un énorme bruit de tôle froissée et un cri de douleur se firent entendre, alors que Wayne avait sauté à temps et se trouvait désormais sur le toit du véhicule. Sa moto reposait déjà à plusieurs mètres derrière, mais ce n’était pas grave. La mission comptait plus que son premier véhicule, offert par Ted.

D’un geste rapide, il sortit un petit flacon de sa ceinture, et le jeta sèchement sur le pare brise de la voiture, côté conducteur. Une substance blanchâtre en sortit et se colla immédiatement sur la vitre, aveuglant ainsi le chauffeur. De la simple farine. Il avait plu dans la soirée, et les véhicules étaient encore humides. La farine se collait pour former une sorte de liquide laid et blanchâtre, par lequel on ne pouvait rien voir. Ça ne durerait pas longtemps, mais assez pour son idée.

Le conducteur était déjà blessé et surpris par le choc avec sa moto. Avec ça en plus, il perdrait le contrôle de la voiture, qui irait s’encastrer contre une des bandes de protection en métal du périphérique. Après, il pourrait s’occuper d’eux tranquillement et finir ce qu’il avait commencé.
Tout fonctionna parfaitement, son plan fut suivi à la lettre. Sauf pour une chose : Bruce avait surestimé la résistance de la barre de métal sensée protéger la vie des automobilistes. Quand le véhicule entra en collision avec elle, elle céda sous la pression, et la voiture fut propulsée dans les airs, en pleine direction de la décharge de Chicago.

« Merde ! »

Par réflexe, il utilisa son grappin pour s’accrocher à la structure du périphérique et ainsi ne pas se rompre le cou en chutant, mais la voiture eut moins de chance que lui. Fonçant la tête la première vers le sol, un énorme bruit de métal accueilli sa chute, alors que des cris de douleur sortaient déjà de la carcasse brisée.

« Alfred, une ambulance à la décharge. »

Il n’attendit même pas la réponse de son majordome pour éteindre leur radio et descendre à la décharge. Il savait qu’il pouvait compter sur lui. Même si l’Anglais l’avait abandonné quelques mois plus tôt, il savait que ça avait été pour une bonne raison et il ne lui en voulait pas. Wayne avait un moment perdu la tête, mais ça allait mieux maintenant. Grâce à l’Anarchiste, qui était étrangement mort depuis, grâce à Alfred et à sa fierté de ne pas devenir un des malades mentaux qu’il voit parfois au Wayne Hospital, il avait relevé la tête et s’en était sorti. Mais ça avait été difficile.
Heureusement, maintenant, tout était terminé. Même si il avait encore beaucoup de poids sur le cœur avec ses remords et surtout la mort du jeune Tim, qu’il ne se pardonnerait jamais, le protecteur de Chicago s’ouvrait plus aux autres, et ça lui faisait du bien. Dire son identité à Dick Grayson n’avait peut-être pas été la chose la plus intelligente à faire, mais au moins s’était-il fait plaisir et goûtait-il au fait que quelqu’un sache qui il était. En plus, il faisait maintenant partie de la Ligue, et aidait encore plus les gens grâce à ça.

Néanmoins, il chassa ces pensées de son esprit alors que, comme un loup, il s’approchait de la carcasse. Des râles de douleur s’en échappaient. Peut-être étaient-ils tous inconscients ou trop blessés pour opposer une quelconque résistance. Il fut un temps, il aurait été déçu : il ne pourrait pas les frapper et leur faire regretter ce qu’ils avaient fait. Mais il n’était plus ainsi, n’était plus aussi fou. Heureusement.

Sans un mot, il s’accroupit près de la voiture. Du sang en coulait, mais tous bougeaient encore légèrement, même si l’ambulance avait intérêt à venir vite. Les blessures allaient de superficielles à plus graves, mais aucune dont il ne pourrait s’occuper immédiatement, le temps de meilleurs soins. Cette affaire allait être terminée. Il pourrait rentrer et…non, il ne pourrait pas rentrer.
Ils étaient trois. Il n’y en avait que trois. Il en manquait un. Il était dehors. Vivant. Derrière lui !

Son instinct lui cria à la dernière minute de se baisser, et encore une fois lui sauva la vie. D’un geste souple, il roula sur le côté pour se relever, prêt au combat. L’homme était en face de lui, cagoulé, une barre de fer à la main. Il avait quelques plaies, mais rien d’autre. C’était celui qui avait été le moins touché. Et il lui semblait que c’était l’homme à la place du passager : celui qui ne bougeait pas.

Les deux êtres s’observèrent en silence, les poings prêts à lâcher leurs coups sur l’autre. Ils attendaient que l’autre fasse le premier pas. Bruce sourit. A ce petit jeu, il était le plus fort. Ted l’avait entraîné, et il avait battu toujours tous les autres…Buddy, Talia, Shang, Wade, Richard, Elle. Il avait été le meilleur élève de Wildcat, et il était prêt à régler le compte à ce dingue. Maintenant.

Avec toute sa grâce, il se jeta dans les airs, les bras en croix et le pied levé pour rencontrer la tête de son adversaire. Celui-ci ne put rien faire : il n’était pas assez rapide, et tomba au sol, quelques dents en moins. Wayne se réceptionna parfaitement, avant de frapper violemment le nez de son ennemi avec sa botte gauche. Celui-ci roula à nouveau contre la poussière de la décharge, et du sang commença à apparaître sur sa cagoule au niveau de sa bouche. Il ne tiendrait déjà plus longtemps.
Doucement, le chirurgien glissa vers lui, ses sens à l’affût. Même si la victoire semblait assurée, mieux valait être prudent : il avait déjà cru gagner contre certains adversaires, et ils s’étaient révélés plus difficile à mettre au tapis que prévu.

« Rends-toi. Ca vaudra mieux pour toi. »

Sa voix froide et autoritaire n’avait pas eu le même résultat que d’habitude. Son adversaire ne bougea pas, se relevant juste, sans sa barre de fer, dont il ne s’était pas servi. Apparemment, il voulait encore se battre, même si il ne tenait plus sur ses jambes. Ça allait être facile. Bien sûr, il devait rester attentif, mais même Buddy aurait pu le vaincre, maintenant. Même lui.

En un clin d’œil, il fut sur lui. Il fit semblant de le frapper avec sa main gauche pour allonger mieux son poing droit. Celui-ci allait rencontrer la face de son adversaire et le mettre KO. Mais alors que la feinte fonctionnait parfaitement, Wayne sentit un objet froid dans ses côtés sur le côté gauche. La douleur vint immédiatement après qu’il ait jeté un œil rapide. Il était blessé. Sur le flanc. Par un…scalpel ?!

Il contint un cri de rage, alors que sa baisse de concentration l’avait empêché de frapper au maximum de sa force. Evidemment, son ennemi s’était prit un gros coup, mais il était toujours conscient. Sa cagoule avait été à moitié relevée par sa frappe, mais ce n’était pas ce qui concernait le plus Bruce à ce moment-là. Ses doigts rencontrèrent la chair mise à nue : il saignait, et ça ne semblait pas très beau. Le dingue avait sortit extrêmement rapidement son arme et l’avait frappé presque aussi rapidement que lui. Ca semblait impossible, surtout pour un homme qui titubait quelques secondes plus tôt.

« Hi…hihi…hihihi… »

Il avait dû feindre son état pour mieux le piéger…il avait même tout prévu dès le début, peut-être. Simplement pour pouvoir le frapper au bon moment au bon endroit. Ce type était brillant.

« Hihihihi…hihihihihi… »

Il fallait qu’il se mette un pansement et…mais…qu’est-ce que c’était que ça ? D’où ça venait ? C’était un…rire ? Un rire ?!

« Hihihihihihi… »

Le Batman releva les yeux et son cœur manqua de lâcher. Le dingue avait enlevé sa cagoule. Du sang éclaboussait son nez et épousait les traits de son sourire, ce qui le rendait encore plus terrifiant. Mais il le reconnaissait…il n’avait pas de mal à ça. Il savait qui c’était. Il connaissait son nom. Il hantait ses cauchemars.

« Toi… »

Sans penser à sa blessure, il sortit un Batarang d’une de ses poches pour le lancer immédiatement vers son adversaire, le manquant de peu et se mettant de suite en route pour finir ce qu’il avait commencé jadis.

« …Joker ! »

Il voyait rouge. L’homme responsable des misères d’Harvey. Celui qui l’avait torturé. Celui qui avait tué et défiguré des personnes innocentes parce qu’il était complètement dingue. Son pire ennemi, certainement. Et il se trouvait là, devant lui. Vivant. Il le croyait mort, après son plongeon dans les eaux usées de cette usine abandonnée. Il se trompait, mais ça ne changeait pas grand-chose.

Quelques temps plus tôt, Wayne aurait sûrement utilisé cette possibilité pour tuer ou au moins faire très mal à ce monstre. Il aurait rebasculé du mauvais côté. Mais c’était fini maintenant : il avait fait la paix avec lui-même, et aidait sa ville et ses amis. Harvey se reposait en Europe et se reconstruisait. Gordon était avec lui, le temps que ses avocats prouvent son innocence. A part Tim, tout allait bien dans sa vie, et il voulait que ça continue.

« Alors, Grand Méchant, content de me revoir ? Hihihi…je me doute que tu as dû t’ennuyer, sans moi ! Six mois ! Six mois sans le Grand Clown ! Mais je suis de retouuur…hihi ! Je n’ai pas réussi à t’arrêter, mais héhé…ça va mieux maintenant ! Je peux le faire ! Je vais être digne ! Je vais te montrer ! Haha ! »

Il ne répliquait pas. Ce type était dingue, et il n’y avait rien à sauver chez lui. Il savait ce qu’il avait vécu, qu’il avait perdu sa famille parce qu’il avait été incarcéré à cause d’Harvey et que ses proches étaient morts dans la rue par son absence, mais ça ne changeait rien. C’était triste, mais ce n’était pas une excuse. Sa place était dans un asile, au mieux.

« Je vais te montrer, Grand Méchant ! Je vais te montrer ! »

Il n’écoutait même plus. Il avait déjà entendu tout ce baratin, et ça ne servait à rien. Il était sur lui, et il était temps de commencer leur petit ballet.

Même si son flanc lui faisait mal, il se devait de l’arrêter. Le Joker était encore plus terrifiant avec son sang qui coulait sur son sourire figé dans un rictus horrible, mais il ne s’attarda pas sur ça. Avec deux Batarangs dans les mains, il tentait de le frapper pour le faire tomber et après l’arrêter. Son adversaire avait son scalpel dont il savait se servir parfaitement. Il y allait avoir du sang. Il était prêt.

Ce fut le fou qui le frappa le premier, à nouveau, au torse. Il grimaça de douleur, mais le toucha violemment aux épaules, espérant lui faire lâcher son arme. Evidemment, ça ne fonctionna pas ; le Joker tenta à nouveau le blesser à la poitrine, mais le Batman l’évita, cette fois-ci. Les coups commencèrent alors à s’échanger de plus en plus rapidement, de plus en plus violemment.
Sans un râle, les deux combattants se battaient sans aucun ménagement. L’un criait des choses incohérentes et riait à se rompre l’estomac, alors que l’autre était silencieux comme le prédateur avant de sauter sur sa proie. Deux êtres opposés, contraires. Implacablement liés.

Le Batman avait le dessus. Malgré sa blessure, il parvenait à frapper plus régulièrement et aux points les plus sensibles le Joker. Celui-ci était encore un peu sonné des premiers coups échangés et subissait violemment les nouveaux. Il se battait bien, mais il semblait clair qu’il tomberait sous peu ; son ennemi n’attendait que ça.

Finalement, au bout de quelques secondes de plus, le protecteur de Chicago frappa violemment le genou droit du Joker, qui s’écroula sur le sol. Il en profita pour frapper la main porteuse du scalpel, qui alla voler au loin. Il était désarmé, blessé…impuissant. En son pouvoir.

« C’est fini. »

La botte sur son cou, l’empêchant de bouger, le Batman était le vainqueur. Il saignait de partout, il allait avoir besoin de plusieurs jours pour se remettre, mais il avait gagné…encore. Et sans perdre la tête, sans devenir fou. Il faisait des progrès. Il ne serait jamais totalement guéri, mais au moins pourrait-il vivre plus tard une vie sans avoir à se demander si chacun de ses actes pouvait le transformer en monstre destructeur ou non. Ca serait déjà ça.

« Tu vas être soigné et on s’occupera de toi. C’est terminé pour toi.
- Hihihihi…terminé ? Hihi…non, je ne crois pas, Grand Méchant ! J’ai une surprise pour toi ! »

Toujours son rictus horrible. Toujours ce sang sur son visage. Toujours sa folie. Toujours son aspect terrifiant.

« Tu parles de l’homme qui vient derrière moi ? »

Il avait entendu ses pas difficiles et sa respiration saccadée. Un des dingues qui avait réussi à sortir de la voiture. Le Batman se retourna et le frappa violemment au visage, lui brisant le nez. La botte toujours sur la gorge de son adversaire, il avait mis KO l’importun en une seconde à peine.

« Hihi…non… »

CLIC.
Un étrange bruit que le Batman ne connaissait que trop bien. Il se retourna pour voir si ses pires craintes étaient confirmées, et son sang se glaça.

« …je parlais de ça, Grand Méchant. »

Un flingue. Le Joker tenait un flingue. Et il le visait.

« J’avais dis que je te montrerai…hihi… »

Il n’avait qu’une seconde pour sauter et éviter le tir. Il n’avait qu’une seconde pour démontrer que ses années d’entraînement avaient servis à quelque chose. Il n’avait qu’une seconde pour être plus rapide que le Joker. Il n’avait qu’une seconde pour survivre et continuer sa mission.
Mais, une seconde…c’était court. Trop court. Même pour lui.

BLAM.


Un doigt pressa une détente. Une balle fut expulsée d’un canon en direction d’une tête. Un homme tenta un saut impossible. Mais la seconde était déjà passée. La balle rencontra la tête, y pénétra dans une gerbe de sang et y resta figée. Un corps s’arrêta, tituba avant de s’écrouler. Un rire sadique et fou se fit entendre. Un héros était tombé pour ne plus jamais se relever. Et le rire s’intensifia.
 
 
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