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Batman #29 : Double Face (6) |
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Auteur : Ben Wawe
Date de parution : Octobre 2007
Résumé des épisodes précédents : Bruce Wayne protège Chicago en tant que Batman, malgré une crise de folie paranoïaque. Il a stoppé la guerre des gangs créée par la mort de Cole Cash, le Parrain, mais il a dû pour ça laisser tomber son ami Harvey Dent, enlevé par un fou furieux. Depuis, il recherche l'ancien procureur, tandis que Cole Cash ne semble pas mort mais différent. De plus, James Gordon a été piégé par la police qui l'envoie en prison, et Batman est enlevé par le fou qui le torture. Et on apprend que celui derrière tout ça est Cole Cash, ou plutôt Antonio Simeoni, neveu de Carlo Simeoni qui fait ça pour traîner la réputation de Cash dans la boue.
Heureusement, Bruce parvient à deviner qui est le faux Cole Cash, et réussit, simplement avec ses mots, à le déstabiliser. Il se libère alors, tabasse son adversaire et se prépare à affronter les mercenaires de Jeremy Stone et le fou qui a enlevé son ami Harvey Dent, et qui le torture en ce moment même...
« Jeremy…t’es sûr qu’on doit faire ça ?
- Certain.
- Je le sens pas.
- Je te paye pas pour ça. »
Reno Bryce soupira lourdement.
Tenant ses deux katanas dans la main, il observait le couloir devant lui, faisant grincer son vêtement de cuir par sa simple respiration. Il ne se sentait pas à l’aise ici. Il n’avait pas envie de rester dans cet endroit trop à découvert, et surtout il n’avait pas envie de rester dans ce bâtiment avec tous les fous qui s’y trouvaient. Parce que des fous étaient ici, oui. De très grands fous. Et il avait toujours tout fait pour les éviter…ou du moins, pour les tuer avant qu’ils n’essayent de lui faire du mal.
« Je sais. Mais je le sens pas quand même. »
Son patron s’en fichait, il le savait depuis longtemps. Régulièrement, Reno avait de petites appréhensions comme celle-ci par rapport aux missions qu’il devait accomplir, et son employeur avait toujours refusé de l’écouter…même si il avait toujours eu raison. En général, ce qu’on lui chargeait de faire n’était pas vraiment compliqué, mais quand son instinct lui indiquait que quelque chose clochait, ça se transformait régulièrement en grande folie. Mais heureusement, Bryce savait comment gérer ça. Il savait comment se sortir de toutes les situations dans lesquelles Jeremy Stone…même si cet enfoiré ne le payait pas à sa juste valeur après.
« Je m’en fous. Je te paye pour surveiller ce putain de couloir. Alors fais-le.
- Ok. »
Stone était tendu.
Il le sentait au son de sa voix, et il pouvait comprendre ça. Jeremy Stone était son patron, et même son ami. Ca faisait des années qu’ils travaillaient ensemble au sein de Halo, l’organisation obscure et neutre de mercenaires que son employeur dirigeait. Reno avait été sa première recrue, et il était un des plus fidèles de l’équipe. Elle était désormais composée d’une bonne dizaine de membres, et tous étaient ici. Oui. Tous étaient dans ce bâtiment glauque et bizarre. Et il n’aimait vraiment pas ça.
Depuis quelques jours, leur patron était étrange, et Bryce savait pourquoi. Stone était l’ami de Cole Cash, le Parrain de la ville. Il était dans le secret des dieux, et même si la nouvelle du retour à la vie de Cash n’était pas encore officielle, lui savait que c’était vrai. Lui savait que celui qui dirigeait Chicago était bien de retour dans le monde des vivants. Et il savait que c’était pour ça que Jeremy n’était pas bien…il savait que c’était pour ça qu’il ne dormait plus depuis des jours.
Apparemment, quelque chose n’allait pas avec Cash.
Apparemment, l’homme le plus puissant de la cité n’avait plus vraiment toute sa tête. Personne ne savait comment il avait pu revenir à la vie, et la question se posait évidemment, mais ce n’était pas ça qui inquiétait le plus les criminels ces derniers jours. Même si c’était assez terrifiant de savoir que cet enfoiré n’était pas mort, qu’il pouvait revenir à la vie après avoir été tué, surtout que son corps était encore à la morgue, ce qui n’était bien sûr pas logique, ce n’était pas ça qui donnait des sueurs froides au « milieu » de Chicago. Non. Ce qui faisait peur à tout le monde, c’était que Cole Cash ne semblait plus être en mesure d’assumer ses fonctions. Et ça…ça, c’était vraiment la pire chose qui pouvait leur arriver.
Après tout, même si personne n’appréciait Cash, tous étaient conscients qu’il fallait un Parrain. Qu’il fallait quelqu’un pour être le chef, pour être l’autorité suprême dans la criminalité de la ville. Ca avait Corleone et Simeoni qui se partageaient le pouvoir, et c’était maintenant Cole. Leur petit monde fonctionnait ainsi, en fait : il fallait toujours quelqu’un pour diriger, ou du moins faire semblant de diriger. Il devait obligatoirement y avoir une personne pour tenir les rênes et avoir une certaine force morale sur tout le monde, de manière à ce que ne ça ne parte pas dans tous les sens.
Oui. Ils avaient besoin d’un Parrain. Et si Cash n’était plus lui-même…Si il perdait totalement pied…Si il ne redevenait pas rapidement l’homme qui avait réussi à se venger et à se hisser à la place suprême après tant d’années en prison…la situation serait catastrophique. Pire encore que durant la guerre des gangs…
Reno soupira lourdement à nouveau.
Il ne devait pas penser à ça. Il devait se concentrer. Il était un guerrier aguerrit, un maître en arts martiaux mais aussi dans le maniement des armes blanches. Il avait passé son enfance à s’entraîner pour devenir un Grand, mais il avait été stoppé par la mort de son père dans une guerre des gangs. La honte s’était abattue sur eux, et Bryce avait décidé de lâcher tout le côté spirituel et bénéfique de son entraînement. Il était devenu un mercenaire, tuant pour de l’argent et pour passer sa rage sur quelqu’un ou quelque chose…n’importe quoi, du moment que ça pouvait lui faire du bien et lui faire oublier qu’il avait raté sa vie. Oui. Il était un mercenaire. Un de la pire espèce. Et il en était conscient. Et il n’avait aucune envie de changer…il se sentait bien ainsi.
Mais il décida à nouveau de faire de l’ordre dans son esprit. L’heure n’était pas à l’exploration de son passé ou de sa psyché…l’heure était à la concentration. Il avait été envoyé ici par Stone pour aider Cash et un taré à torturer Batman et Harvey Dent, et même si il avait été étonné de voir que le Parrain avait entre ses mains l’homme le plus recherché de la ville…il n’avait pas bronché.
Il n’avait pas bronché non plus quand il avait entendu les cris. Il n’avait pas bronché non plus quand il avait entendu les coups. Il savait que quelque chose se passait, mais il n’avait fait rien fait. Ce n’était pas sa mission. Ce n’était pas ce pourquoi il était payé. Pourquoi risquer sa vie et son intégrité physique à quitter son poste, après tout ? Il avait été envoyé pour surveiller ce couloir. Rien de plus, rien de mois…telle était sa devise de mercenaire.
« Reno ?
- Ouais. »
Bryce se tenait néanmoins sur ses gardes.
Les bruits de combats avaient été violents et courts, et il n’entendait plus la voix de Cash. Il avait vu le taré passer en courant quelques minutes auparavant devant lui, et il avait bien fait attention à ne pas le toucher ou à ne pas croiser son regard…on ne savait jamais, avec ce genre de dingues. Mais la situation ne lui plaisait quand même pas. Cash ne parlait plus. La pièce à quelques mètres de lui était silencieuse…trop silencieuse, même. Ca ne sentait pas bon. Ca ne sentait pas bon du tout…
« Fais gaffe quand même, mec. J’ai pas envie de te retrouver en morceaux.
- Tu penses vraiment qu’il peut m’arriver quelque chose ?
- …
- Jeremy ?
- Je…
- Ouais ?
- Je sais pas. Vraiment.
- Hum. »
Il n’aimait pas ça. Stone avait toujours été quelqu’un de prudent, mais jamais il ne lui parlerait ainsi…jamais il ne s’inquiéterait autant ouvertement, surtout par rapport à lui. Surtout en pleine mission, alors qu’il savait que chaque déconcentration pouvait être dangereuse…voir même pire. Quelque chose n’allait vraiment pas dans tout ça, et Reno intensifia sa prise sur ses deux armes pour sentir leur présence rassurante près de lui, espérant ainsi faire partir ce début de sentiment de peur qui commençait à naître au fond de lui.
« Il y a toute l’équipe, Jeremy. Tout ira bien.
- Je sais pas, mec. Je sais vraiment pas.
- Attends…on affronte pas un monstre non plus, hein. Il s’agit juste de Batman.
- Ouais. Juste du Batman.
- On est une dizaine de mercenaires surentraînés contre lui. Qu’est-ce que tu veux qu’un mec seul puisse nous faire ? »
Bryce sourit à cette idée. Il n’avait jamais réellement affronté le protecteur de la ville, tout juste avait-il été là lorsque lui et son autre associé masqué avaient humiliés Cash et son groupe. Il avait été mit rapidement KO par celui qui accompagnait Batman, mais il taisait en général ce fait-là. Pour lui, ça n’avait été qu’une erreur de parcours après une longue nuit, et ça s’arrêtait là. En fait…son ego arrêtait la chose là. Il n’avait pas envie d’accepter la défaite. Surtout pas maintenant, d’ailleurs.
« Ouais…Je sais…Mais quand même…
- Mais quand même quoi ?
- C’est le Batman…
- Jeremy… »
Il soupira. Stone ne devait vraiment pas être bien pour douter autant de leurs capacités…pour douter autant de ses capacités. Il faudrait une sérieuse remise en question de toute l’équipe et de son fonctionnement après cette opération. Le chef ne pouvait dire ce genre de choses à ses hommes. Surtout au beau milieu d’une mission comme celle-ci…
« On est une dizaine. On est les meilleurs. Rien ne peut arrêter ou nous vaincre entièrement. Que crois-tu qu’un simple type comme lui peut bien nous faire ? Nous laisser ses petites cordes ? Nous faire peur avec sa cape ?
- Non. »
Le sourire de Reno disparut immédiatement quand une voix sourde et dure se fit entendre derrière lui. Sa prise sur ses katanas s’intensifia encore, alors que la voix continuait de parler, et continuait de nourrir le sentiment de peur qui devenait de plus en plus grand au fond de lui.
« Je ne veux pas vous faire ça… »
Son micro fut arraché par une poigne puissante alors qu’il se sentait incapable de bouger, paralysé par la peur et par l’appréhension. Il n’osait se tourner pour voir qui était derrière lui, même si il connaissait déjà la malheureuse réponse à sa question.
« Je vais vous faire pire ! »
Et Reno Bryce cria alors de toutes ses forces, lâchant son entière terreur en même temps que ses katanas, et qu’une lourde cape l’entourait pour ne plus jamais le laisser partir…
« Tu veux faire quoi ?!
- Cries pas aussi fort…
- Mais t’es complètement taré, Merkel ! T’es un grand malade !
- Mais tu vas arrêter de gueuler comme un con, bordel ?!
- J’y peux rien si t’as craqué, mec !
- Mais ferme donc ta gueule et laisse-moi finir !
- Hors de question. Je veux pas entendre un mot de plus. Je veux pas risquer ma place à cause d’un crétin comme toi.
- Si tu continues, le crétin va t’en foutre une dans la gueule.
- T’oserais pas.
- Tu prends le pari ?
- T’oserais pas.
- Me tente pas, Allen. Me tente vraiment pas.
- Je…T’es sérieux ?
- Ouais.
- T’oserais me frapper ? En plein commissariat ? Moi ?
- J’ai plus rien à perdre.
- Je…bon, ok. Continue ce que t’as commencé.
- Je reprends, mais me coupe pas cette fois-ci, ok ?
- Okay.
- Je veux faire libérer Gordon. Je veux qu’on le fasse sortir de taule, et qu’après on monte un dossier en béton contre le patron. Et…
- C’est de la folie, Merkel.
- Tu devais plus me couper, Crispus.
- Ouais…mais avoue que c’est de la folie.
- Ouais.
- Pourquoi tu veux sauver un type que t’as fait tomber ?
- Il le mérite.
- Il le mérite ?
- Ouais. On l’a piégé. On a tout fait pour tout lui mettre sur le dos.
- A ce que je sais, il a bien collaboré avec Batman, il a bien mit en danger la vie de nos collègues, il…
- Ouais. Je sais.
- Alors pourquoi tu dis qu’il mérite d’être tiré de là ?
- Imagine si il n’avait pas fait tout ça.
- Quoi ?
- Imagine si il n’avait pas collaboré avec Batman. Si il n’avait pas mit en danger les familles des collègues. Si il n’avait pas aidé Batman durant la guerre des gangs. Imagine, mec.
- Je…Nan, mais…
- Pas de mais. Okay, il a fait des conneries, mais ce genre de conneries, si tu réfléchis, t’aurais fait pareil. Entre deux maux, il a choisit le moins pire. Il a fait son putain de boulot de flic, Crispus. Il a accepté de baisser son froc pour Batman de manière à ce que ce taré protège la ville. Et ça a fonctionné. Sans Batman, Bane serait encore en train de tuer. Sans Batman, la guerre des gangs se serait pas arrêtée. Et sans Gordon, Batman serait encore taré, mec…
- Je…
- Ouais. Réfléchis à tout ça.
- Putain…T’as pas tort…
- Je sais. Et ça fait peur.
- Ouais…S’il avait pas fait tout ça…
- …on serait encore plus dans la merde, ouais. C’est pour ça que je veux le sortir de là. Il doit répondre de ses actes, ouais. Mais là, le boss veut le faire tomber. Vraiment. Gordon va crever dans les heures à venir, et tu le sais. Un flic en taule, c’est l’horreur. Alors imagine un flic intègre et ami de Batman dans la prison où tous les mecs arrêtés par ce taré sont…
- Putain…ouais, je vois. Je comprends.
- Tu vas m’aider ?
- Ouais. Mais tu veux faire ça comment ?
- A l’ancienne, mec.
- A l’ancienne ?
- On tire, et après on pose les questions.
- On tire et on pose les questions après ?
- Ouais.
- Putain, j’aime ce plan ! »
Voila. C’est fini.
Il ne lui fallut que vingt minutes pour mettre inconscients les soi-disant mercenaires invincibles de Stone. L’homme aux katanas ne fut que le premier, mais il cria assez fort pour que tous les autres entendent. Comme des petits lapins stupides, ils vinrent pour comprendre ce qu’il se passait, et il put les cueillir chacun son tour. Avec sa rapidité et son expérience, il ne mit vraiment pas longtemps à s’occuper de ces imbéciles. Ils gisaient désormais à ses pieds. Tous. Tous les gardes de Stone et de Cash. Le bâtiment était vide. Sauf une pièce…sauf une seule pièce.
Le cuir crissa alors qu’il resserait ses gants. Il avait mal à la cuisse et sa douleur à la tête était revenue durant ses actions contre les collègues de l’homme aux katanas, mais il s’en fichait. Il avait une mission à remplir. Il avait quelqu’un à sauver. Il avait une affaire à terminer. Et ça devait être fait. Maintenant. Ca ne pouvait plus attendre. Il ne pouvait plus attendre…
« RAAAAAAAARGHHHHHH !!! »
Un nouveau cri.
Un nouveau cri d’Harvey.
Son cœur battit plus fort lorsqu’il sentit sa rage exploser au fond de lui. L’enfoiré qui l’avait torturé était en train de continuer ce qu’il avait commencé avec son ami. Ce chien rêvait de se venger du procureur depuis que celui-ci l’avait fait tomber des années auparavant, et depuis qu’il avait poussé la famille de cet enfoiré à la rue. Ils étaient morts. Sa femme et sa fille étaient mortes, et il rendait Dent responsable, vu que c’était lui qui l’avait mit en prison et qu’il n’avait donc pas pu s’occuper d’elles.
Au fond, il n’avait pas tout à fait tort. Harvey avait agit trop précipitament dans cette affaire-là, et on pouvait sentir là-dedans la fougue de la jeunesse et de l’inexpérience. Ca n’excusait rien, mais il pouvait comprendre que le jeune juriste ait eu envie de rapidement régler le cas de ce fou qui défigurait ceux qui ne souriaient pas assez selon lui. Bien évidemment, il aurait été plus intelligent de s’assurer que la famille de ce déséquilibré ne finisse pas sans rien et ne soit pas obligée de voler et même pire pour survivre, mais Dent avait ici fait preuve de l’incompétence de ses jeunes années.
Il pouvait comprendre l’action de son ami, oui. Et il pouvait comprendre les envies de vengeance du dénommé Jack, qui avait toujours refusé de dire son vrai à la police. Il pouvait comprendre…mais il ne pouvait pas accepter ce qu’il se passait. Ce fou était en train de torturer quelqu’un de bien…il était en train de torturer un ami. Et ça, il n’était pas d’accord. Ca, il ne voulait pas laisser passer.
Il s’élança donc.
Malgré les douleurs, malgré les fatigues, il courrait dans les longs couloirs de ce bâtiment qu’il ne connaissait. Quelques bruits étranges, comme du liquide qui coulait près de lui et des ronronnements de machines, lui faisaient penser qu’il se trouvait certainement dans une usine, ou quelque chose du genre, mais il n’en savait rien. Ce n’était pas grave. Il ferait sans la connaissance du terrain. Il aurait cet enfoiré sans. Il se le jurait. Tout ça finirait ici. Cette nuit. Et l’un d’entre eux deux ne se relèverait pas entier…
« Hughn… »
La douleur était grande, mais il continuait. Harvey était en danger, et il lui avait fait faux bond trop de fois ces dernières semaines et même ces derniers mois pour l’abandonner maintenant. Il avait été forcé par cet enfoiré de Cash, ou plutôt par Antonio Simeoni, de choisir entre lui et la ville, et il avait dû sacrifier son ami pour tout Chicago. Mais c’était fini, désormais. Plus de choix. Plus de mystère à résoudre. Plus de temps qui passe. Plus de serial killer impossible à débusquer.
Il ne restait que Harvey, lui…et celui qui allait passer entre ses mains d’une seconde à l’autre.
« Mais souris donc, mon bon Harvey ! »
Son sang ne faisait qu’un tour. Il savait que ce fou avait un souci par rapport au sourire, qu’il faisait une fixation sur le rire et la bonne humeur, et que ses victimes étaient défigurées à cause de ça. Ce taré avait décidé de se faire appeler le Joker par rapport à la carte de jeu qui souriait toujours, mais c’était terminé, maintenant. Il allait mettre fin à ses agissements, et il allait le mettre hors d’état de nuire. Définitivement.
Il arriva donc à la pièce…celle d’où provenaient les sons qui le faisaient frissonner. Il entendit des râles de douleur, des explosions de rire fou, et il savait ce qu’il s’y passait. Ses poings se serraient rien qu’à imaginer ce qu’était en train de subir son ami, et il passa donc rapidement son visage à l’intérieur de la pièce…et il sut alors que l’image qu’il y vit allait hanter ses nuits de longues années durant.
« Mon dieu… »
C’était horrible.
Harvey Dent était nu, accroché à un mur en faïence avec des chaînes encastrées dans le mur. La pièce était vide, et les fenêtres avaient été recouvertes, mais quelques rayons de lumière lunaire arrivaient quand même à donner un peu de visibilité à la pièce…malheureusement. Le procureur était détruit, littéralement. Son visage déchiqueté d’un côté était encore pire qu’avant, à cause de différents coups de scalpels sur les joues et les lèvres. Celles-ci étaient d’ailleurs labourées par les coups du scalpel, et ses sourcils avaient été véritablement arrachés. Ses yeux étaient fermés, mais il savait que son ami était vivant. Oui. C’était ça le pire…il était conscient, et il savait tout ce qu’on lui avait fait.
Le reste de son corps n’avait pas non plus été épargné. Son torse avait été déchiqueté, et ses bras étaient bardés d’étranges signes. Mais malgré l’horreur de tout ça, c’était son visage qui était le plus terrible…c’était son visage qui était le plus monstrueux. Il avait été rendu encore plus inhumain qu’avant, et il ne supportait pas ça. Il sentit sa rage être encore plus intense au fond de lui, alors qu’il attrapait un Batarang dans une poche cachée de sa ceinture. Il n’en avait qu’un, malheureusement. Mais ça suffirait amplement pour ce qu’il comptait faire avec…
« Oooooh !!!
Mais regarde, Harvey ! Nous avons de la visite ! Nous avons un visiteur ! Oh ! Mais regarde qui c’est ! C’est le Grand Méchant ! C’est le Grand Méchant qui vient nous voir ! Le Grand Méchant qui ne sourit jamais ! »
Le fou se tourna, et il put voir alors à quoi il ressemblait.
Grand, maigre, toujours vêtu de l’habit de l’hôpital qu’il avait quitté certainement grâce à l’aide des hommes de Antonio Simeoni, il faisait peur. Son teint était pâle, certainement à cause du manque de lumière et d’alimentation correcte, mais encore une fois, c’était son visage qui troublait le plus. Long, triangulaire, son sourire était énorme et extrêmement menaçant. La folie se lisait dans ses yeux, alors que ses mains et ses habits étaient recouverts de sang…séché et frais.
Ce chien se déchaînait depuis des semaines sur Harvey, et il y prenait plaisir. Cet enfoiré faisait du mal à son ami, et il aimait ça. L’animal en lui grondait de vouloir se déchaîner face à cette ordure, et il était à deux doigts de le lâcher…Oh oui, rien qu’à deux doigts de le lâcher, histoire de finir définitivement cette histoire et de donner à ce monstre ce qu’il méritait pour tous ses crimes…
« C’est le Grand Méchant, Harvey ! Celui qui ne sourit jamais ! C’est celui qui nous en veut ! C’est celui qui vient voir si tu as été un gentil garçon ! Mais tu n’as pas été un gentil garçon, hein ? Tu ne veux jamais sourire, vilain garçon ! Jamais ! Jamais ! Jamais ! Même avec tous mes efforts ! Et voila que le Grand Méchant est là ! Que va-t-il dire, hein ? »
Il était fou. Il était complètement fou. Pire encore que ce qu’il imaginait.
« Il va te gronder ! Et moi aussi je vais te gronder ! Et te punir, vilain garçon ! »
Le dingue se tourna à nouveau vers Harvey, le scalpel dans la main. Il allait le frapper. Encore. Il allait le torturer. Encore. Il allait le défigurer. Encore. Mais lui n’allait pas laisser faire ça. D’un geste ample et souple, malgré sa douleur et ses émotions, il envoya son Batarang, et fit tomber le scalpel au sol.
Il avait perdu son arme, mais il avait évité à son ami d’être touché à nouveau et d’avoir encore mal. Pas si mal, même si il avait perdu un certain avantage, et qu’il avait sûrement énervé le fou qui se trouvait désormais juste en face de lui.
« Ce n’est pas lui qui va être puni aujourd’hui, connard… »
Il serra les poings alors que l’enfoiré se tournait vers lui. Il sentait une nouvelle force grandir en lui. Sa rage était avec lui, mais il la contrôlait. Il allait sauver Harvey, il allait mettre fin au règne de folie de ce taré, et tout irait bien. Oui. Tout irait très bien après ça…
« …c’est toi. »
Et il se jeta alors sur lui.
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