Urban Comics
  Batman #5
 

Couverture : Geoff
Auteurs : Ben Wawe & Diablo
Date de parution : Septembre 2005


Bruce Wayne n’était plus le même. Il avait changé, il s’était transformé. En quelqu’un d’autre, en quelque chose d’autre. De différent. De plus dur, de plus froid. Alors qu’avant il était sociable, doux et gentil avec tout le monde, il était maintenant dur, froid et plusieurs réparties sanglantes sortaient souvent de sa bouche envers ses employés à l’hôpital. Ce nouveau comportement choquait les autres membres du personnel médical, mais ils ne disaient rien : d’une part parce qu’il pourrait bientôt redevenir normal, et de l’autre car il était toujours dangereux de dire du mal du patron, même si tous s’interrogeaient sur le pourquoi de ce changement brutal.

Wayne, lui, savait pourquoi il était devenu ainsi et acceptait ce changement car c’était une de ses seules solutions pour ne pas craquer et ne pas laisser exploser sa rage et sa colère. Car au fond de lui sommeillaient un cri, une haine, un pleur du fait de la mort d’une femme qui avait été son amie et qui aurait pu être plus si ses parents n’étaient pas morts. Au fond de lui, la mort d’Helena résonnait comme un défi, un crachat au visage de Batman en attaquant Bruce Wayne. Et si Wayne pleurait son amie, Batman criait vengeance.

Cela faisait à peine quelques jours qu’Helena était morte et l’enterrement avait déjà eu lieu d’une façon rapide et discrète. Seul Gordon, Dent et lui savaient qu’elle avait un rapport avec le serial killer qui hantait Chicago depuis plusieurs semaines. Ils n’avaient pas jugés utiles d’informer la population, comprenant bien que cela finirait en drames ou en émeutes, les diverses communautés religieuses étant facilement prêtes à s’enflammer, surtout avec les prises de position de la Maison Blanche en faveur du Christianisme.
Dent avait tenté de consoler Wayne, mais étonnamment il n’en avait pas eu besoin. Bruce avait gardé au fond de lui sa rage et sa tristesse, comme lors de sa mort de ses parents. Lentement, il prenait force et courage dans cette douleur, et bientôt tout cela allait exploser à la face du monde. A la face du meurtrier, en fait.

D’ailleurs, en tant que Wayne, Bruce avait avancé pour Batman. En ayant accès aux différents corps et en pouvant faire des recherches plus poussées que celles faites généralement pour les meurtres, le docteur avait pu accumuler plusieurs preuves qui lui permettaient maintenant de dresser un profil correct du tueur : assez grand, doté d’une force supérieure à la normale, rapide, précis, organisé et qui a une dent contre les musulmans.
Mais pourquoi le joueur de football et Helena, alors ? Si les deux premiers meurtres pouvaient être liés, ceux d’une star de sport et d’une simple vendeuse de livres ne pouvaient conduire à des musulmans. C’était différent, trop différent même. Trop différent pour qu’il y ait effectivement un lien. Et si Batman le trouvait, il pourrait trouver pourquoi le tueur tue et il pourrait l’arrêter. Mais pour cela, il lui fallait encore enquêter. Comme chaque soir.

La chasse est un domaine ou lorsque la traque subtile, délicate a échoué, cela ne laisse que peu d’options. Celle de Batman est la suivante : faire peur au gibier pour le forcer à charger sur lui. Alors il écume les bas-fonds, les abords du lac où traîne la pire racaille. Son costume noir se fond sur les barrières en bois pourrit qui borde le quartier des docks. Il a trouvé celui qu’il cherchait, un de ces mecs qui savent quand un rat crève de l’autre côté de la ville. Billy Diamant, rapport à ses relations privilégiées avec les orfèvres du quartier juif. Bruce Wayne s’éteint doucement, le regard est d’un bleu froid, les gestes font douter de l’innée et l’acquis. L’ombre soudain s’élance. Une fenêtre se brise, des armes sont sorties mais aucune n’a vraiment le temps de servir. Une bombe fumigène trouble les visions. Les coups pleuvent sur les 5 hommes qui tenaient ici une assemblée. La fumée se dissipe laissant Billy seul face à l’obscurité matérialisée. De ces associé il n’aperçoit que leurs membres brisé, les doigts ont des courbures étranges, à certain il manque un œil. Le sang et son odeur emplissent la pièce. La voix de la mort elle-même se fait entendre.
- Bill, il y a pire que moi tu crois à Chicago ?
L’urine qui descend le long du pantalon de l’intéressé semble répondre à sa question.
- Alors parle ! Dis-moi qui tue dans ma ville ! Qui me nargue ! qui a tué Helena Rosa Bertinelli ? Parle !!!!
La menace se rapproche, prend dans ses mains immenses le crâne de sa victime et enfonce ses pouces dans les orbites oculaires remplies de frayeur.
- Billy ne sait rien M. Batman c’est ça ? Alors lâchez le.
Le nouveau venu est trop élégant pour habiter ici. Costume Armani, chaussures assorties, coupe de cheveu impeccable. Jamais homme n’a autant dépareillé dans le monde. Le justicier lâche le pauvre corps sur le sol, se retournant vers celui qui prétend l’interrompre.
- Cole Cash n’est-ce pas ? Le grand parrain de cette ville. C’est endroit est dangereux, surtout pour vous…
- Allons, allons… vous voulez discuter du tueur non ? Alors suivez moi que l’on en discute entre gentlemen.
- Ni moi ni vous sommes des hommes bien, alors parlons ici… que savez vous sur l’homme que je recherche ?
- Un homme ? Vous êtes bien catégorique, M. Batman…pourquoi pas une femme ?
- Ne jouez pas avec les mots avec moi, Cash. Je sais plus de choses sur vous que vous ne pouvez l’imaginer.
- Mes conquêtes et ceux qui furent en travers de mon chemin diraient autre chose sur mon imagination, vous savez…mais passons. Il s’agit bien d’un homme. Un homme fou, bien entendu. Un serial killer qui tue pour motifs religieux.
- Motifs religieux ?
- Bien entendu. Les deux musulmans, le joueur qui se prenait pour Dieu, une fille de pasteur…vous ne voyez pas le lien ?
- Si, bien sûr, mais cela est maigre quand même. Et ce n’est pas cela qui vous permettra de sortir d’ici sur vos deux jambes.
- Des menaces, M. Batman ? Seriez-vous en train de me menacer physiquement ? »

Batman sourit sous son masque et s’approcha lentement, assez prêt de Cash pour que leurs regards ne soient séparés que par quelques centimètres.

« Prenez cela comme vous le voulez, Cash, mais voyez l’état de vos hommes, alors ne jouez pas avec ma patience… »

Cole sourit alors et continua de parler d’un ton doux et léger, comme si il parlait dans un salon de thé du dernier match de football.

« Comme vous le désirez. Sachez juste que si vous me touchez… »

Bruce entendit alors le bruit aigu et sec du cran d’arrêt de plusieurs armes qu’on retire. Cinq ou six, pensa-t-il tandis qu’il mettait sa cape tout autour de lui.

« …vous ne sortirez pas non plus sur vos deux jambes de cet endroit. Nous nous comprenons bien ? »

Cash sourit d’un air un petit peu étrange, inquiétant et pervers presque. Wayne se surprit à frissonner sous son costume, chose qui ne lui était plus arrivé depuis longtemps…ce Cash était un adversaire dangereux, très dangereux même.

« Très bien.
- Bon, excellent. M. Batman, vous le savez, dans quelques temps nous serons ennemis jurés. Vous ferez tout pour m’arrêter et faire cesser le règne de ma mafia tandis que je ferais tout pour vous faire passer dans l’Autre-Monde. Seulement, ce temps n’est pas encore venu et pour l’instant, un autre problème est sur nos bras…
- Et vous désirez que nous coopérions, c’est cela ?
- En effet. Je n’aime pas qu’un serial killer tue des innocents dans ma…notre ville, pardon. Croyez-moi ou non, mais j’ai une sorte de morale, de conscience et de code de l’honneur. Je ne tue pas et ne torture pas ceux qui ne le méritent pas. Et surtout, je n’aime pas ceux qui sont trop conditionnés par l’Eglise Chrétienne. Petit problème personnel à cause de mon passé, mais passons.
- Bien…si j’accepte, cela se passera comment ?
- Vous bénéficierez de mon réseau, chaque oreille crasseuse de la ville est à vous.
- Bien, donnez moi des noms…
Drôle de monde ou le chaos s’habille en blanc et où la justice se cache dans l’ombre…

La bibliothèque est quasiment vide, à cette heure-ci personne ne devrait être là, sauf un riche médecin qui a loué les lieux pour la nuit. Sur la table des livres religieux, des thèses, la bible, le coran. Les images pieuses dansent devant ses yeux. Il ne comprend pas les inscriptions, ces chiffres romains qui annoncent un décompte sanglant. Des chiffres romains, la bible en est pleine. Soudain son biper brise le silence sacro-saint. Une urgence, le médecin a prêté le serment d’Hippocrate, alors il se lève et enfile sa blouse blanche. Que les nuits rouge sang sont longues pense-t-il.
Après les urgences, cherchant à se destresser, à évacuer sa colère Batman hante les nuits de Chicago. Il chevauche son bolide, poussant la machine dans ses retranchements. La vitesse lui fait presque oublié ses sentiments. L’asphalte défile sous lui, ses roues mangent le macadam alors que ses pensées s’évadent. Soudain quelque chose, un détail attire son attention. Il passe alors devant le palais de justice. Sous la lumière des projecteurs qui illuminent le bâtiment se tient quelque chose. Une silhouette étrange, comme un signe. Il arrête sa moto et s’approche de l’édifice. Un homme est pendu entre les piliers par les membres. Le sang s’écoule doucement sur les marches du parvis sous les yeux bandés de la statue de la justice.
Il a encore frappé, un immense V est peint sur les marches avec le sang de la victime. Soudain il a le sentiment étrange que le tueur le nargue. Cette fois au lieu de massacrer un innocent dans l’ombre il l’expose à tous. Il veut lui montrer qu’il n’a pas peur de lui. Le cœur de la chauve souris se referme encore plus. Il n’y aura aucune clémence envers ce fou. Batman s’éloigne dans un rugissement de moteur. Bruce Wayne va avoir du travail se soir…

 
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