Auteur : Zauriel
Date de parution : Août 2005

Clint avait l’habitude des réveils tranquilles, des longs moments à s’étirer calmement et à apprécier la chaleur des draps. Il n’avait jamais fait l’expérience d’un réveil si rapide et si douloureux qu’il lui porta au cœur. Torse nu, à demi redressé, il revenait à lui dans sa chambre seulement éclairée par les rais de lumière qui passaient outre les volets. Assise sur le lit, Barbara Morse regardait avec inquiétude ce mort qui revenait à la vie. Elle lui prit la main et la lui serra fort dans un geste d’amour. Clint lui adressa un long sourire de gratitude. Puis le souvenir de ces dernières heures lui revint brutalement en mémoire. Bizarrement, cette situation lui rappela le retour à la vie qu’il avait effectué après le petit plongeon que lui avait fait subir Gyrich. Et au delà même de ce douloureux moment, il se souvint de la trahison de Barbara. Il retira sa main un peu trop rapidement peut être, car il vit une ombre passer sur le visage de la jeune femme. Honteux, il lui demanda :
« Tu vas mieux ? »
Riant nerveusement, elle se passa la main dans les cheveux et répondit.
« C’est plutôt à toi qu’il faut demander ça. Whitman t’a ramené dans un sale état.
-Whitman ?
-Oui, Dane Whitman. Ton père lui a parlé quand il t’a ramené.
-Il est encore là ?
-Je crois, oui »
Il sauta du lit mais son genou gauche lui fit défaut. Barb s’apprêtait lui porter secours mais Clint l’arrêta d’un geste. Le visage soudain ruisselant de sueur, il s’appuya au lit. Lors de deux secondes qui lui parurent une heure, il banda ses muscles et se releva.
« Où sont-ils ? »
Max Barton et un jeune homme de l’âge de Clint débattaient énergiquement, chacun d’un côté du bureau.
« Il doit mourir ».
Ce fut cette phrase prononcée comme la sentence d’un juge qui frappa Clint, encore isolé dans le couloir. Il avait demander à Barbara d’aller se recoucher. Gyrich et sa clique lui avaient carrément fait bouffer de la drogue et les poches qu’elle avait sous les yeux la faisaient ressembler à une star de film d’horreur. Il rentra dans la pièce, sans se faire remarquer. Max continuait de parler.
« Proctor est un danger, Dane, il doit mourir . »
Le jeune homme aux longs cheveux noirs et aux yeux aussi sombres frappa sur le bureau qui le séparait de son interlocuteur.
« C’est de James, Max, de mon, frère que vous parlez .
-Dane, vous devez mettre votre fraternité et vos sentiments au cachot. Votre frère, à cause de vieux secrets, est un danger pour les miens, et pour vous aussi d’ailleurs. Il ne peut plus être sauvé.
-Mais vous avez utilisé l’arc d’Olenor longtemps sans en être totalement affecté.
-L’arc n’a pas les même propriétés que l’épée, trancha Max. Et votre frère manipule cette épée depuis déjà trop longtemps. Dane, je suis désolé mais votre frère n’existe plus. Ce n’est qu’une enveloppe habitée par l’esprit de l’épée. »
Max contourna le bureau et posa sa main sur l’épaule du jeune homme.
« Dane, peut être qu’en le tuant, ou qu’en détruisant l’épée, nous pourrons sauver ce qui reste de l’âme de votre frère. Pensez à ce que votre père aurait fait….
-Mon père, le coupa Dane en retirant la main posée sur son épaule, n’était qu’un fou assoiffé de pouvoir. Comme vous, à une certaine époque. »
Max tiqua.
« Désolé, Max, je ne voulais pas dire ça. Vous, vous avez su revenir. Mon père est mort à cause d’un pouvoir qui dépassait l’entendement humain. Mais un Whitman, un Chevalier noir, ne portera pas la main sur son frère.
-Alors Hawkeye s’en occupera. »
C’est ce moment là que Clint choisit pour se faire remarquer.
« Excusez moi. Il faudrait peut être en toucher deux mots à l’intéressé d’abord, non ? »