Urban Comics
  Hawkeye #16 : Les deux cotes de l'epee (6) : Tous des heros
 
Auteur : Zauriel
Date de parution : Août 2005


Clint avait laissé Max et Dane terminer leur petite conversation. De plus, on n’aurait besoin de lui bientôt et il avait besoin de se reposer. Il était retourné dans sa chambre. Là, Barbara demeurait allongé, endormi, la couette rejetée. Serrée en boule, elle maintenait ses petits poings fermés contre sa poitrine. Quand il l’avait rencontré à Chicago, il avait été frappé par son caractère de femme fatale, dominatrice et opportuniste au possible. Une femme mure et libérée. C’est cela qui l’avait séduit. Mais ce n’était qu’une séduction physique, une attirance réciproque sensuelle qui ne dépassait pas le niveau corporel. Mais de l’avoir sauvée, de la voir là se reposer comme si tout allait bien, il sût qu’il y avait plus. Quand il s’était réveillé, elle était là, le regardait avec un amour qui lui semblait infini. Il avait trouvé un sens à sa vie. Ou plutôt deux. Le fait de reprendre l’ « entreprise familiale », de devenir un héros, d'éffacer son ancienne vie et d’en recommencer une nouvelle, de se repentir de sa vie de débauche, de devenir quelqu’un de bien, et Barbara. C’était drôle. Il y à moins d’une semaine, elle l’avait trahi pour une dose. Et voilà qu’il tombait véritablement amoureux d’elle. Il la regardait dormir, un ange tombé sur terre. Dane pénétra sans bruit dans la chambre, et chuchota :
« C’est ta femme ?
- Non, mais bientôt elle le sera. »
Dane hocha la tête et les larmes lui virent aux yeux. Crystal… Il pensait à elle tout le jour durant. Cela faisait combien de temps qu’elle était partie ? Avant qu’il ne parte pour l’Angleterre. Elle lui avait fait une scène, comme quoi il n’était jamais là quand elle avait besoin de lui. Il n’y en avait que pour le Chevalier, et selon elle, elle n’avait pas sa place ni dans le cœur d’un héros, et encore moins dans celui d’un martyr. Elle avait rencontré quelqu’un, un certain Henry Mardsen, un colosse digne d’être la réincarnation d’Hercule. Bref, elle avait fait ses valises, le plantant là, seul avec des souvenirs doux et brutaux à la fois, seul avec des regrets, de la honte, et des larmes. Il s’était dit que sans elle dans les pattes, il pourrait très bien se battre contre son frère sans qu’elle n’en souffre. Mais à chaque seconde, son image revenait le hanter. Crystal…
« Dane, Dane, ça va ?
Dane rouvrit les yeux. De longues larmes coulaient sur son visage sans qu’il pisse les retenir. Il acquiesça. Puis il porta la main à la garde de son épée, pour exorciser ses pensées. Ce geste, qui semblait futile à beaucoup, l’apaisait. Le Chevalier vit que Clint voulait lui demander quelque chose, mais qu’il n’osait pas.
« Qu’as tu à me dire ?
Clint prit sa respiration et se lança
« Je connais le Club des Damnés. Pas celui de New York, mais je présume que ce doit être la même chose qu’à Chicago. Je sais que lorsque l’on leur demande quelque chose, ce quelque chose n’est ni légal, ni moral. Et qu’il doit être rendu. Que faisait mon père là bas, Dane ?
- Ce n’est pas à moi de te le dire, Clint. Ton père, même s’il a commis de nombreuses fautes, s’est rependu à mes yeux, et à beaucoup d’autres. Il a connu les deux côtés de la barrière, si je peux m’exprimer ainsi. Mais finalement, il a fait le bon choix. Contrairement à mon père.
- Je suis désolé, Dane. Je n’ai pas ma place dans cette affaire, et je te fais te souvenir de choses peu amusante, je crois.
- C’est vrai. Mais la vérité n’est pas amusante. Il vaut mieux la garder à l’esprit. Sinon, on devient fou.
- Que… qu’est ce qui t’a poussé à faire ça ? A devenir un….
- Un héros ? Je n’en sais rien. J’ai vu mon père tomber sous les coups de l’Invisible. Avant, je l’admirais. Comme ton père, il cultivait un certain sens de l’honneur et de la loyauté. Mais après qu’il eût obtenu cette épée, il m’a dégoûté. J’avais à peine onze ans quand je l’ai vu devenir un monstre. Il est mort quand j’en avais treize. Pourquoi je suis devenu un héros ? Peut être pour redorer le blason des Whitman, peut être pour montrer au monde que je valais mieux que mon père, je n’en sais rien. Mais je sais qui je suis. Je sais ce que je veux. Et toi ?
- C’est un peu plus égoïste, comme raison. J’ai quitté ma famille quand ma mère est morte, dans un accident de voiture. Elle ne supportait plus la double vie de mon père. Elle est partie, et n’est jamais revenue. J’ai quitté mon père, un homme qui préférait sa vie d’aventurier au bonheur de sa famille, et mon frère, toujours admiratif devant ses prouesses. Je me suis arrêté à Chicago. La vie y était simple. Je dealais, je vendais mes services. C’était dangereux, mais sans risque. Mais il manquait quelque chose. Un truc qui aurait donné un sens à ma vie. Quand je suis rentré à New York, ça m’a purifié. C’est dingue, non ?Beaucoup de gens considèrent la Grosse Pomme comme une ville de péchés et moi ça me purifie. Et le fait de reprendre cette identité m’a donné ce que je cherchais. Un véritable but. Je pense que c’est pour ça que je suis devenu ce que je suis aujourd’hui. »
Dane hocha la tête. Il ne s’était pas trompé. Barton était un mec bien, malgré son style et sa grande gueule. Puis lui revint en esprit l’image de son frère. Il était temps d’y aller.
 
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