Urban Comics
  Hawkeye #21 : Des heros dans la ligne de mire
 
Auteur : Zauriel
Date de parution : Ocotbre 2005


« Magne toi, vieille taupe. »
Quelle idée. Certains disent qu’avec la vieillesse vient la sagesse. D’autres affirment qu’elle est accompagnée par la sénilité. Hawkeye penchait plutôt pour la seconde idée, et la petite vieille qui s’offusquait du langage de ses trois nouveaux jeunes amis en était l’exemple parfait et véritable. La vieille demoiselle portait un vieux chapeau avec, comble du dépassé ou du kitsch, c’est selon , une marguerite en plastique accrochée dessus. Un pull en laine et un pantalon en velours beiges tous les deux achevaient la description. Ses nouveaux amis, trois petites racailles, portaient tous des t-shirts blancs ornés d’une tête de mort, des blue-jeans étaient déchirés, et à la main des couteaux à cran d’arrêt.
« Allez, mamie. On n’a pas que ça à faire. »
Mais la mamie serrait fort son sac contre elle. Hawkeye s’amusait, observant la scène de la ruelle deux étages plus haut. Il décida tout de même d’intervenir. Il banda une flèche et tira aux pieds d’un des trois rigolos.
« C’est un avertissement, cria-t-il. »
Les trois mecs levèrent les eux .
« Merde, c’est l’archer. »
Il sauta du toit et se réceptionna après avoir effectué une rapide roulade. Il adopta un air désinvolte et sourit. Les trois types reculèrent d’un pas. Hawkeye invita du regard la vieille dame à sortir de la ruelle. Elle quitta les lieux sans se presser. Les autres ne bougèrent pas d’un poil. Ils regardaient simplement le héros comme s’il s’agissait d’un animal étrange.
« Vous avez l’air de me connaître. Vous savez ce que je fais aux trouducs dans votre genre. »
L’un d’eux s’avança. La ruelle était suffisamment étroite pour qu’il puisse lui coller son couteau dans le cou sans avoir à allonger trop le bras.
« Tu ferais mieux de faire gaffe, l’archer. Nos boss aiment pas que tu mettes ton sale blair dans leur business. T’iras passer le message à ton pote le chevalier. »
La tentation fut trop forte pour ce petit merdeux. Que peut faire un gus qui s’amuse à balancer des flèches dans un espace aussi réduit ? Il envoya son bras en avant, sûr de pouvoir l’égorger sans qu’il ait le temps de dire « ouf » . Mais son poing atterrit, malheureusement pour lui, dans la main de l’archer.
« Petit joueur . »
Il lui serra la main tellement fort qu’il en lâcha son arme. Ses deux potes n’osaient pas bouger. Pendant que ce guignol parlait de ses boss, l’archer avait fait glisser une pointe de flèche dans sa main. Il la lui planta dans la paume. Il hurla. Les autres mecs commencèrent à bouger mais Hawkeye les arrêta d’un geste de la main. Sa victime pleurait, la tête baissée. L’archer ne souriait plus. Sa voix était maintenant dure, et rauque.
« Alors vous allez dire à vos patrons, que ça va changer. C’est fini, votre business. Vous avez vu comment votre petit copain souffre ? Et pourtant, c’est mon jour de bonté. Un jour normal, je lui aurais foutu ce poinçon dans l’œil. Et rassurez vous : mon pote en armure a le même humour. »
Il lâcha la main mutilé et les trois mecs quittèrent la ruelle lentement, ne quittant pas une seconde l’archer du regard. L’un d’eux passa devant lui, faisant tourner son puce sur toute la longueur de sa gorge, mimant un homme qui se fait poignarder.


« Joli, fit Dane, après avoir écouté les exploits de son ami. »
A la terrasse de leur bar, ils buvaient tranquillement un café. L’orage était passé et le ciel était maintenant d’un bleu azur. Clint posa sa tasse et reprit son récit.
« Il a dit que ça s’adressait aussi bien à toi qu’à mi. On gêne leurs affaires.
- On est là pour ça. A propos d’affaires, j’ai encore entendu parlé de toi.
- Comment ça ?
- Fais pas ton timide, mon pote. Je te parle de la blonde. T’as dégommé son mec ?
- Ah, Karla ? Je lui ai juste donné un coup de pouce.
- A d’autres. »
Clint ne répondit pas et ils terminèrent leur café en silence. Soudain, le visage de Dane s’éclaire. Il se leva et salua quelqu’un qui se trouvait derrière Clint.
« Bonjour, lui répondit une voix sensuelle. »
Clint se retourna et sentit son cœur tressaillir un court instant. Elle était à peine plus jeune que lui. Une chevelure de feu descendait en cascade sur ses épaules menues. Son visage, parsemé de tâches de rousseur, présentait des traits fins, et délicats. Son sourire était l’incarnation même de la malice. Elle lui présenta sa main.
Dane sourit et s’inclina.
« Clint, je te présente….
- Yelena Belova. On se connaît. »
La jeune femme se précipita dans les bras de Clint.
« Clint, comment tu vas ?
- Bien, bien, t’as l’air de tenir la forme, toi.
- Oh, je fais toujours de la gym, ça aide. Et toi, ça fait longtemps que t’es de retour ?
- Oh, à peine six moi,s pas plus. »
Clint la regarda.
« Alors, dit-il en montrant la façade du Médiéval, ça te plait ? »
- Un peu que ça me plait. Dane m’a dit que vous aviez besoin d’une troisième paire de mains ?
- C’est exact. Les horaires te conviennent ?
-Bien sûr. Et moi, je suis ok pour vous ?
- Totalement. Yelena, tu commences ce soir


Bartelleni maugréait. Il en avait marre, et plus que marre. Fût un temps où il était l’un des plus respectés barons du crime de la ville. Et voilà qu’aujourd’hui, il devait se mettre à genoux devant une pourriture d’irlandais pour pouvoir garder sa place au conseil. Il avait reçu l’appel de Mc Govern alors qu’il prenait son bain, à dix heures du soir. Mc Govern avait convoqué le Conseil ce soir, et il tenait à ce que Bartelleni soit là. Il était sorti de son bain en pestant et en maudissant cet enfoiré. Mais il n’avait pas le choix. Mc Govern avait pris un peu trop d’importance dans le cartel du crime. D’ailleurs, le fait qu’il puisse convoquer le conseil en aussi peu de temps inquiétait beaucoup Bartelleni. Cependant, il ne pouvait en parler à personne. Si ses craintes étaient confirmées, il devait se taire et ne se confier à personne, de peur de se trahir auprès d’un agent de Mc Govern. Bartelleni savait qu’il n’était pas seul à penser cela, mais pour pouvoir survivre, et pour protéger sa famille, il se devait de se taire. Il s’était habillé à la hâte, lui qui avait pourtant l’habitude de passer du temps dans la salle de bains, pour montrer le meilleur aspect de lui même. Mais ce soir là, c’était différent. Car le conseil, c’était Mc Govern. Il avait ensuite appelé un taxi. Il ne supportait plus Alfredo, son chauffeur. Il s’était mis en tête que si on décidait de l’éliminer, Alfredo serait le lus proche pour appuyer sur la détente. Le chauffeur de taxi était un gros homme qui sentait la bière. Son taxi était crade. Des bouteilles de coca traînaient devant les sièges et c’est avec un haut-le-cœur que Bartelleni s’assit. Le trajet dura une dizaine de minutes et le taxi s’arrêta devant un restaurant à la frontière de Chinatown. « De la bouffe chinoise, pensa-t-il » en regardant l’écriteau du restaurant qui indiquait le nom « les plaisirs d’orient. » Il entra. A l’intérieur, le conseil au grand complet. Et Mc Govern, en bout de table, qui souriait comme jamais, puisqu’il avait réussi, même si ce n’était que l’espace d’un instant, à plier l’Italien sous sa volonté. Il s’assit. Les autres hommes représentaient les différents quartiers de la ville. Greenwich Village, Chelsea, Little Italy, et d’autres. Ils étaient tous là. Et Bartelleni se demandait bien pourquoi. Mc Govern prit la parole.
« Comme vous le savez tous, nous gouvernons un empire florissant mais néanmoins menacé. Les héros, comme l’on appelle ces crétins masqués, sont une source d’ennuis. Récemment, nous avons vu une bonne dizaine de héros surgir des ténèbres pour mieux nous contrer dans l’univers urbain que nous contrôlions à merveille, jadis. Je sais très bien que ce n’est pas la première fois que nous en parlons. Mais il est arrivé cette nuit quelque chose de très désagréable. Mon neveu, le jeune Anthony que j’ai élevé après le meurtre de ses parents, avait été envoyé sur le terrain. Vous savez tous qu’à son âge, on est très pressé de faire ses preuves, et avec deux amis à lui, il essaya de détrousser une vieille femme. L’exercice aurait dû se passer sans danger, ni pour elle, ni pour eux. Mais un de ces héros, le dénommé Hawkeye, s’est interposé. Anthony l’a prévenu, et dans un accès de stupidité dû à son âge, il a essayé de le combattre. Cependant, l’archer a sorti un poinçon de sa main et lui a percé la sienne. Mon neveu se trouve maintenant dans un état de handicap assez élevé. »
Bartelleni prit la parole.
« Pourquoi cette réunion ? Ton neveu n’a pas été assez prudent, voilà tout. Que faisons nous ici ?
- Je vais te le dire, mon ami. Les héros comme l’archer se fichent de savoir qui est qui. S’ils sont capables de s’en prendre à mes affaires, ils sont capables de s’en prendre aux vôtres.
- Que comptes tu faire ?
- Avant que tu n’arrives, nous avons parlé des deux héros récemment installés en ville. Il s’agit du Chevalier Noir et de Hawkeye. Ces deux là semblent faire équipe de temps à autre. Ils ne semblent pas avoir de super-pouvoirs majeurs. Nous avons donc décidé d’utiliser des gens qui joueraient dans la même cour qu’eux. Cependant, notre premier agent semble préférer jouer avec sa proie plutôt que recevoir sa paie. Nous avons donc engager trois nouveaux agents. Messieurs, s’il vous plait. »
Trois hommes sortirent de l’ombre. Le premier portait une combinaison pourpre. Il ne présentait aucune particularité. Sa barbe mangeait son visage et de longs cheveux descendaient sur ses épaules. Dans ses yeux brûlait le reflet de la lueur de sa cigarette.
« Je suis Georges Batroc. »
Le second personnage était un peu plus… exotique. A sa ceinture pendaient plusieurs couteaux. Dans son dos, on pouvait voir la garde d’une longue épée. Contrairement à Batroc, il portait un masque bleu qui lui couvrait tout son visage.
« Zaran, le maître d’armes. »
Le troisième individu était le plus singulier de tous. Il portait un masque avec un point d’interrogation, une épée semblable à celle du Chevalier Noir, et un arc. Son costume semblait être le parfait mélange de l’uniforme de l’archer et de celui du Chevalier.
« Taskmaster. »
Bartelleni ressenti un profond malaise. Si Mc Govern était capable d’utiliser ces trois zigotos pour éliminer une menace masquée, alors il l’était aussi pour les utiliser afin d’éliminer des membres de la pègre un peu trop influents. En détaillant les trois hommes qui s’étaient présentés, Bartelleni se mit à prier pour la survie des héros. Mc Govern s’adressa alors aux trois hommes.
« Messieurs, il y a une belle somme à remporter, si vous nous débarrasser de deux guignols. Que le meilleur gagne. »
 
  Depuis janvier 2009, il y a eu 272108 visiteurs sur le site. Copyright (c) 2004-2009 http://urbancomics.fr.gd/  
 
Ce site web a été créé gratuitement avec Ma-page.fr. Tu veux aussi ton propre site web ?
S'inscrire gratuitement