Urban Comics
  Hawkeye #18 : Les deux cotes de l'epee (8) : Conclusion
 
Auteur : Zauriel
Date de parution : Septembre 2005

Max n’eut pas le temps de répondre à la question de son fils. Proctor se jeta sur son frère. » « James, non
- James est parti, renégat. Il ne reste que Proctor. »
Les deux frères étaient partis pour l’ultime chapitre de leur long duel. Proctor avait sorti de son fourreau son arme, la tristement connue épée d’ébène d’Olenor, qui avait damné avant lui son père Nicolas. De son autre main, il tentait d’étouffer Dane. Mais celui ci le repoussa de ses pieds et se remit debout.
« Puisqu’il est parti, je n’aurai pas de scrupules à te tuer. »
Il dégaina à son tour et se précipita à la rencontre de son adversaire. Leurs lames s’entrechoquaient, vrillaient, et manquaient de toucher. Clint vit son père sortir du grand sac de sport qu’il avait avec lui un long arc de fer. Max plaça ensuite une flèche et mit en joue Sebastian, presque à bout portant. Shaw, qui observait avec passion le combat des deux frères, tourna lentement la tête vers Max et lui sourit avec mépris.
« Tu ne remplis pas ta part du contrat, Max
Ta gueule, rugit-il. Je vais te tuer. »
Il transpirait à grosses gouttes et l’arc vacillait sous l’incertitude.
« Crois tu que ce simple outil puisse me tuer, Max ? J’en doute. Et même s’il pouvait mettre fin à mes jours, ton fils découvrira comment tu t ‘es damné, Max.
Tu vas la fermer, oui ! »
Il lui colla un coup sur la nuque. Shaw s’écroula. Clint ne savait que penser. A sa droite, les épées continuaient leur mortel ballet. Devant lui, son père semblait avoir perdu les pédales et menaçait un homme d’une grande importance avec un arc de fer. Il avait le regard fou, celui d’un home qui n’avait plus rien à perdre. Il tremblait de tout son corps. Sa respiration était irrégulière. Clint tenta tout de même de s’approcher.
« Papa…
T’approches pas, toi . »
Il s’arrêta, net. Son père eut un sourire d’affection, qui contrasta avec la pâleur de son visage.
« T’occupes pas de ça, Clint. C’est une affaire de grandes personnes. »
Shaw commença à bouger. Clint adopta un ton calme et doux pour parler à son père.
« Papa, tout va bien. De quelle vérité parle-t-il ? »
Le mot de trop. La gaffe, quoi. Celle que l’on ne voit pas venir, en plus. Max, qui s’était un peu radouci, avait repris du poil de la bête. Il donna un violent coup de pied dans le ventre de Shaw, qui était écroulé sur le sol.
« Il n’y a pas de vérité, grogna Max. Ce n’est qu’un menteur. »
Shaw avait repris connaissance, et malgré la douleur qu’il semblait éprouver, il ricana.
« Oh non, petit. Ton père n’est pas aussi différent que celui des deux frangins, là bas. Ton père, a ceci de différent avec Nicolas Whitman que ce dernier n’avait pas volé l’âme de ses enfants pour son propre pouvoir. »
Max s’était mis à pleurer. A croire que les affirmations de Shaw étaient vraies, vu sa réaction.
« Tais-toi enfoiré, gémissait-il. »
Shaw s’était maintenant relevé.
« En effet, continua-t-il, il a promis à Olenor, ce dieu qui se repaît des âmes sacrifiées sur l’autel de ses armes, a promis l’âme de ses deux enfants. »
Clint écoutait ce que disait le Roi Noir, avec attention. Max était tombé à genoux et n’essayait plus de cacher les larmes qui coulaient d’elles mêmes sur ses joues.
« Non, Clint. Ne l’écoute pas. Il ment. Il m’a forcé à le faire »
Avec hauteur et majesté, Sebastian Shaw s’adressait maintenant au héros déchu.
« Pauvre fou. Comme Whitman, tu rêvais de devenir puissant. Comme lui, tu as vendu ton âme. Comme lui, seule la convoitise animait ton cœur. Mais lui, à l’heure de sa mort, a su reconnaître ses fautes. »
Un cri coupa court le petit discours de Shaw. Un long cri d’horreur et d’incompréhension. Un cri noir qui perça la nuit. Un éclair jaune illumina la pièce et tous se cachèrent les yeux. Quand l’aveuglante lumière se dissipa, Clint poussa une exclamation de surprise. Dane était assis, haletant. Son casque avait volé à travers la pièce. Il tenait par la main son frère à l’agonie. L’épée d’ébène, que Proctor tenait encore par la garde, ,ne semblait plus être un objet maléfique mais un simple morceau de bois. James sourit avec gratitude à son frère. Il souffla l’ultime parole qui terminerait sa vie d’homme.
« Merci ».
Dane se releva. Il avait accompli sa quête. Il avait libéré l’âme de son frère et détruit un cadeau empoisonné qui avait coûté trop de sang, et trop de larmes. Max, qui s’étai assis en tailleur, pleurait toujours, mais un étrange sourire illuminait son visage. A ses pieds, l’arc de fer brillait d’une lueur mauvaise. Shaw, choqué de la disparition de son allié, joua son va-tout. Il se précipita sur l’arc d’Olenor, mais Clint lui perça la main d’une flèche.
« Abruti, cracha Shaw.
Max se releva et présenta l’arc maudit à l’épée de Dane, qui le tranche en deux.
« Fous. Le monde aurait pu être vôtre. Pitoyables héros. »
Il sortit un revolver de sa poche et le braqua successivement sur les trois hommes.
« Vous avez détruit un trésor inestimable. Et vous pensez m’arrêter ? Regarde toi, Max, vociféra-t-il. Tu n’es plus rien. J’était le seul à pouvoir te faire redevenir comme avant. »
Il tira sur Dane. Max cria.
« Tu le paieras.
Et de quelle façon, archer ?, ricana Shaw. Tu n’es pas armé et ton rejeton est à court de flèches. C’est fini. J’ai gagné.
Pas cette fois, souffla Max. »
Il courut sur l’homme qui l’avait perverti, le prit par les épaules et se défenestra avec lui. Clint n’eut pas le temps de bouger. Un gros bruit se fit entendre, quelques étages en dessous, et une alarme de voiture poussa sa gueulante.
Clint se pencha devant Dane. Celui ci avait eu plus de peur que de mal. La balle avait raflé l’épaule.
« On est partis ?
Quand tu veux. »
Ils sortirent de l’immeuble, le cœur rempli d’une profonde mélancolie, mais aussi du sentiment d’avoir accompli quelque chose de noble. Dane quitta Hawkeye devant le seuil du manoir Barton. Clint partit prendre une douche. Il resta sous l’eau à penser. Quel homme a été son père ? Un traître ? Un martyr ? Qu’importe. Il rentra dans la chambre sans un bruit. En vain. Barbara était partie. Le lit était vide, et fait. Sur le bureau, une lettre écrite avec empressement.
« Clint,

Sache d’abord que je suis désolée ne pas pouvoir te parler face à face. Tu trouveras peut être cette lettre un peu lâche, mais je m’en fous. Des activités importantes me rappellent à Vegas. J’ai négligé mes hommes et mes affaires un peu trop longtemps depuis que je te connais. Je repars sur la côte Ouest. Je pensais que l’on aurait pu s’aider l’un l’autre, s’aimer comme des gens normaux, mais je ne suis qu’une junkie en voie de désintoxication et toi un aspirant héros. Tu as sans doute mieux à faire que de t’occuper de moi, et attendre ne m’intéresse pas. Dans une autre vie…
Mocking Bird. »

Clint s’assit sur le lit. La lune éclairait la pièce. Elle était partie. Qu’est ce qui le retenait ici, maintenant ? Josh était mort. Max était mort. Tania et sa fille étaient partis chez ses parents. Il ne lui restait que cette grande baraque qu’il ne pourrait jamais remplir. Soudain, il eut une idée. Il décrocha le téléphone.
« Dane ? Ouais c’est moi. Dis moi, dans quoi tu bosses ? »
Toujours aller de l’avant….
 
 
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