Urban Comics
  Hawkeye #30 : Retrouvailles
 
Auteur : Zauriel
Date de parution : Février 2006

Un aéroport. Encore un. La côte Ouest, ses plages, ses surfeurs, ses filles en bikini. Mais aussi les réseaux de prostitution, de drogue, la mafia du jeu, et tout ce qui va avec. Bref la Californie, malgré des noms envoûtants tels que Las Vegas, Los Angeles, n’avait rien d’angélique. Mais cette réflexion n’était pas celle qui occupait l’esprit de Clint Barton alors que son avion atterrissait sur les pistes de l’aéroport Ontario. Non, c’était l’idée de revoir Barbara Morse, certainement la femme qu’il avait aimé avec le plus de passion dans sa petite vie, qui restait scotchée dans sa tête, comme une mélodie entraînante qui ne voulait pas s’en aller, même après la fête . Son appel avait été une sorte de SOS et avait fait sonner une alarme dans la tête. Au diable, New York, au diable Dane, au diable, Breckman. Il avait pris le premier vol pour L.A, sans penser à ce qu’il laissait derrière lui. Il n’avait pris qu’un sac de sport qu’il avait bourré de fringues diverses et éparses. Huit heures de vol, huit heures qu’il avait passé à ressasser ce qui lui arrivait, à côté d’une gros homme vêtu d’une chemise blanche qui dormait comme un loir, pendant que lui regardait derrière le hublot le ciel d’un bleu infini. Le gros homme ronflait, et lui était perdu entre le sommeil et la conscience, se sentant comme un drogué en pleine descente, doutant de la réalité de son existence, presque sûr qu’elle n’était peut être qu’un rêve.


Il descendit dans les couloirs de verres où résonnaient les voix claires des hôtesses d’accueil. Du genre « Touloulou, embarquement immédiat pour le vol D310 en partance pour Portland. » Les annonces étaient ensuite traduites en français, espagnol, italien, chinois, et caetera et caetera.
Clint était resté longtemps à attendre ses valises. Il tournait le dos à une grande vitre derrière laquelle l’attendait une jeune femme blonde portant des lunettes de soleil.
Clint sortit enfin et reconnut tout de suite Barbara dans la foule. Elle portait une veste en cuir noir, un pantalon de jean et une chemise blanche. Il s’approcha et lui lança un « bonjour » inarticulé. Elle se jeta dans ses bras, prenant Clint par surprise.
« Mes condoléances pour ton père. Je suis désolée je n’ai pas eu le temps d’appeler. »
Clint ne répondit pas. Il n’avait pas besoin de ça. Pas envie de ça. Il était enchanté de la revoir, mais il fallait mieux laisser le passé où il était. Elle lui prit son sac des mains avant qu’il ne puisse protester. Elle l’entraîna à l’extérieur et le conduisit à sa voiture, une petite porsche 911, rouge, qui semblait presque neuve malgré l’ancienneté du modèle. Elle lui sourit avec fierté.
« Je l’ai trouvé à la casse. Une véritable épave. Je l’ai retapé entièrement. »
Clint apprécia les courbes de la carrosserie et poussa un sifflement d’admiration.
« Je ne savais pas que tu t’y connaissais en bagnole. »
Elle haussa les épaules et ouvrit la portière. Clnt monta sur le siège passager et enfila directement sa ceinture. Barbara recula, et ils partirent en direction de Las Vegas.

Clint n’avait pas dit un mot depuis qu’ils avaient quitté l’aéroport et cela l’inquiétait.
« J’ai entendu parler de tes ennuis à New York. »
Clint ne répondit pas. Ses ennuis à New York. Il en avait tellement.
« Je ne crois pas que tu aies tué cette fille. »
Il tourna la tête vers elle et l’espace d’une seconde, il eut l’air effrayant.
« On m’a piégé. On nous a piégé. Un mec qui prend l’apparence qu’il veut. »
Barbara sentit l’angoisse dans la voix de son ami. Elle le laissa continuer. Il avait besoin de parler.
« On a mis une prime sur nos têtes. On a affronté quatre mercenaires. Dane a eu le premier assez facilement. Le deuxième était un acrobate et j’ai eu du mal à l’avoir. En fait, je ne l’aurais pas eu si le troisième n’était pas intervenu. »
Barbara sourit.
« Comment t’as eu celui là ?
- Un ami m’y a aidé. Un autre super-héros. Un mec d’ici, justement.
- Et le quatrième ?
- Un enfer. Le mec qui change de peau. Je sortais avec sa femme. Il l’a tué et m‘a fait porté le chapeau. Déjà que les truands voulaient ma peau, voilà que les flics me tirent à vue. New York ne sent pas très bon pour moi.
- Et Dane ? »
Clint fronça les sourcils et son ton se cassa un peu.
« Il lui a coupé un bras. »
Barbara haussa les sourcils. Elle n’aurait pas dû lui demander. Il allait se renfermer dans son mutisme.
« Je n’aurais peut être pas dû t’appeler. »
Clint haussa les épaules.
« Ca ne me fait pas de mal. Au fait, tu ne m’a pas dit pourquoi. »
- Je suis chef de la sécurité d’un casino. J’ai certaines relations, ici
- T’as dit au revoir au crime ?
- Yep. Je me suis rangée. C’est un boulot bien payé, sympathique, et je me défoule sur les fraudeurs. mais il s’est passé quelque chose d’étrange. »
Voyant qu’elle s’était bloquée, Clint tendit la tête et demanda.
« Qu’est ce qui s’est passé ? »
Barbara avait du mal à parler de ce qui s’était passé. Elle déglutit péniblement.
« Plusieurs meurtres. Sur des personnalités importantes. Tous des grands joueurs. Des gens influents, pourris jusqu’à la moelle. »
Il n’y avait pas que ça. Si ce n’étaient que de simples meurtres, Clint ne lirait pas la terreur inscrite dans ses yeux. Il vit que ses mains s’étaient crispés sur le volant et que ses ongles avaient blanchis à force de le serrer.
« Ces meurtres… On les a tués de façon étrange. On leur a coupés les couilles. »
Clint frissonna. Ca, ce n’étaient pas des meurtres ordinaires. La première question qui lui vint à l’esprit fut : « étaient-ils morts quand n leur a fait ça ? », et il ne put s’empêcher de ressentir une brève douleur au niveau des cuisses. Compassion masculine, j’imagine.
« Je ne vois pas pourquoi tu m’as appelé. »
Le ciel s’était couvert. Barbara retira ses lunettes de soleil. Clint remarqua les cernes qui bordaient ses paupières.
« Depuis que tu es l’archer, t’as résolu deux affaires assez importantes à tes yeux. La disparition de ton frère, et la trahison de ton père. Après, tu as sauvé deux, trois vieilles dames, de ci de là, de quelques voyous. Tu n’as jamais élucidé une grande affaire qui ne te touchait pas personnellement, et tes émotions, tes sentiments, ont toujours affecté ton jugement. Tu as du flair, Clint. Tu sais faire la part des choses, et tu es le seul qui puisse m’aider. Dans le coin, tous les flics sont à la solde de la mafia, tous les privés, itou. Tu n’es pas du coin, personne ne te connaît, et surtout, ton pote l’archer pourra être du voyage. »

Elle avait accompagné ces dernières paroles d’un sourire complice. Hawkeye allait se faire un nouveau terrain de jeux.

Ils descendirent de la voiture quand ils arrivèrent au niveau d’un grand immeuble au milieu d’une petite ville perdu au milieu du désert californien. Ils pénétrèrent dans son grand appartement qui donnait sur la piscine. Les pièces étaient grandes et spacieuses, et les murs blancs décorés de tableaux de maître rendaient la lumière agréablement. Barbara s’assit sur un grand canapé et tendit un siège à Clint. Il refusa le verre qu’elle lui proposa.
« Que veux tu que je fasse ? »
Il ne voulait pas que ça traîne. Il avait besoin d’action et besoin de se changer les idées, et la meilleure façon de procéder, c’était d’aller droit au but. Barbara ramena ses jambes sous elle et répondit.
« Trois hommes sont morts. Ils ont tous eu les bijoux de famille extirpés à la pince multiprise. Il y a un lien entre ces trois hommes.. Le meurtrier est de la maison. Les bandes vidéos des heures d’entrée et de sortie de l’assassin de l’appartement de chacun des trois hommes ont été volées. Chacune des victimes lui ont ouvert la porte et lui ont offert à boire avant de mourir. Ils le connaissaient donc. Je veux que tu saches quel était le lien qui unissait les trois victimes entre elles, et à leur assassin. Tu restes discret, tu poses des questions à droite à gauche. Leurs habitudes de fille, de boisson, leurs hobbys. N’importe quoi. Mais trouve moi cet enfoiré, et ramène le moi. »
Clint se pencha en arrière dans le fauteuil. Il trouvait ce job bizarre. Il allait infiltrer un univers de grosses pointures pour savoir pourquoi trois des leurs avaient été éliminées. Belle affaire. Mais il y avait un hic.
« Et ma couverture ? »
Barbara sourit avec malice.
« Tu te rappelles la dernière fois qu’on s’est vu ? Oliver Queen, ça te dit quelque chose ? »
Clint se redressa. Quelle ironie. Mais pourquoi pas ? Il ne pouvait apparaître en tant que Clint Barton, surtout s’il rencontrait quelques personnes dans le coin.
 
 
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