Auteur : Zauriel
Date de parution : Juillet 2005

C’était la fin. La fin d’une histoire, le bout de la route, la dernière séance. Tout ça mélangé. Les siens étaient partis. Ils étaient saufs. Mais il devait en finir. Sa famille, si la menace que représente Gyrich et de la main Noire n’est pas anéantie, n’aura pas de repos. Elle sera pourchassée, et détruite. Il les regarda partir dans la nuit. Il aurait voulu les suivre, fuir avec eux. Mais il devait en finir. La gorge serrée, il se dirigea vers l’entrepôt. Sa main plongea dans son carquois et en ressortit trois flèches. Mais des cris se firent entendre. Des cris de rage. Hawkeye trouva bon de se cacher. Des hommes sortirent. Il les écoutait parler, accroupi derrière un tonneau. Ce n’était pas ces lobotomisés qui écoutaient Gyrich tout à l’heure, mais des flics. Des flics que le commissaire utilisait pour sa propre sécurité. Ils portaient tous deux un costume chic : chemise blanche, cravate, pantalon en velours, noir aussi. A l’oreille, un écouteur grésilla. Il les entendit dire un Oui, monsieur bref, comme un aboiement.
Ils disparurent dans la nuit, laissant le champ libre à l’archer. Se faufilant de tonneau en tonneau, Il se retrouva derrière un autre ripou. Sans un bruit, il banda son arc, visa, et la tête de l’homme se retrouva percée de part en part. Il s’effondra comme n sac de ciment, c’est à dire bruyamment. Son talkie-walkie grésilla.
“ Ray, Ray, tu m’entends?” Il reconnut la voix de Gyrich.
Hawkeye prit l’appareil et répondit.
" Oui, un chat m'a fait peur.
-Ok, Ray. Fais attention. Cet enfoiré est dangereux. Nettement plus que son père et son frère réunis.
- A qui le dis-tu, murmura-t-il dans l’appareil.
- Clint ! bravo, tu es meilleur que je ne le pensais. Ainsi tu as réchappé à ta petite baignade.
- Tu parles à Hawkeye, espèce de salaud. Tu es fini. Tes otages ont disparu, tes hommes sont à ma merci.
- Clint. En voilà des façons de parler. Après tout, si on n’y réfléchis bien, sans moi, tu n’aurais jamais accédé à ton héritage. Tu serais resté à Chicago, et l’ami Dan t’aurait fait la peau. Tu me dois une fière chandelle tu sais, d’avoir buté ton frère. Sinon, ce serait toi qui serait mort .
- Il en valait plus le coup, souffla Hawkeye. »
- J’en suis sûr. »
Cette dernière phrase ne vint pas du talkie-walkie, mais de derrière lui. Il sentit quelque chose de froid sur sa nuque.
« Lâche ton arme. »
Il laissa tomber son arc.
« Agenouille-toi. »
Il obtempéra. Gyrich l’avait bien eu par cette petite farce au bout du fil.
Il sentit que l’on lui enlevait son carquois du dos. On lui tira les mains derrière les dos et on lui fit passer des menottes. Il jeta un coup d’œil derrière lui, et fut surpris par la taille de l’homme qui se tenait derrière lui. Dans son souvenir, Gyrich était bien plus grand, bien plus robuste que ce gringalet. Et qui payerait un homme de main d’une stature aussi malingre ? Piqué par la curiosité, il tourna encore la tête. L’homme lui envoya un coup de poing à la face qui le fit s’écrouler. Mais avant de sombrer dans l’infini, il eut le temps de voir le visage de l’homme. Des frissons lui parcoururent l’échine.
Il nageait. Du moins, c’était l’impression qu’il avait. Dans une obscurité totale, son esprit se battait contre une masse noire et informe qui voulait l‘engloutir. Ses yeux s’ouvrirent tous seuls, et son cœur eut un raté. Il était sur l’autel, attaché, les poings et les pieds liés. Bizarrement, on ne lui avait pas retiré son costume, ni son masque Au dessus de lui, Freeman arborait un sourire mauvais. Il entendit Gyrich lui parler.
« Clint, Clit, Clint. Pourquoi es-tu ressorti de cette putain de rivière ? Vous cherchez quoi dans votre famille, hein ? A souffrir plus que vous ne le devriez ? »
Hawkeye avait la bouche sèche, mais il réussit à parler.
« C’est ce qui s’appelle le sens de l’honneur, tête de nœud. »
La voix de Gyrich se rapprocha et il le vit au dessus de lui
« Il faut avouer que ton frère était plus civilisé. Plus… courtois. Quel dommage que nous n’ayons pas pu le convertir.
- Le convertir ? »
Gyrich hocha la tête.
« Oui. Exactement. Ton père, il y a des années, a été tenté par un pouvoir qui défiait l’imagination. Celui de la vie éternelle. Mais il nous a rejeté. Il a rejeté le cadeau que nous lui faisions. Mais nous avions besoin d’un Barton. Dieu sait pourquoi, vous avez dans votre sang un gène, une molécule dont la main Noire a besoin. Ton père étant donc inconvertissable, nous avons jeté notre dévolu sur ton frère. Plus jeune, plus naïf , je l’ai connu alors que votre père avait fait de lui ce ridicule pantin de super héros. Je lui ai montré toute la magnificence de notre empire sur la ville, et comme son père des années auparavant, il a refusé. Vint donc le dernier fils, le rebelle, celui qui a quitté le domaine familial il y a bien longtemps qui revient pour aider son père à trouver les assassins. Intéressant, non ? On dirait le scénario d’un mauvais feuilleton. Quand nous avons vu que tu étais tout aussi anarchique que ton frère, nous avons décidé de t’éliminer. »
Hawkeye se mit à rire. Il avait mal aux mâchoires, mais ne pouvait s’en empêcher.
« C’est drôle alors. Si vous me tuer, vous n’aurez plus de Barton sous la main. »
Duane prit la parole
« Tu te trompes, Clint. Même si tu les a fait s’échapper, ta nièce est à nous. Et puis, tu vas mourir dans ce costume, petit gars. Triste, non ?
Le talkie-walkie de Gyrich grésilla.
« Boss, on a un souci. »
Gyrich passa la main sur son visage. Duane s’empara de l’appareil.
« Ici Freeman. Que se passe t-il ?
- J’en sais rien, Freeman. Y’a un mec qui nous cannarde. On se prend des flèches en pleine gueule ici. »
Gyrich tiqua quand on prononça le mot « flèches ».
Il s’empara de l’appareil et gueula dedans.
« Ce n’est que Max, crétin. C’est un vieil homme qui vous ridiculise du toit. Chopez le et tuez moi cet enfoiré. »
Hawkeye, toujours allongé sur l’autel, se mit à rire. D’un rire franc, d’un gros rire.
« Mon pauvre Henry, on dirait que tu l’as profond. »
Gyrich arracha le masque, et sursauta. Ce n’était pas Clint qui se trouvait sous ce masque, mais Max.
« Alors ma biche, susurra-t-il, surpris de me voir ? »