Auteur : Zauriel
Date de parution : Mars 2005
Mais qu'est ce qu'il foutait là? Pourquoi il était sous la pluie à cette heure, dans une ruelle, avec pour seule compagnie un clochard qui dormait ? Cette question venait de germer dans son esprit Johnny Bibowski commençait à en avoir plein les bottes.Jimmy l'avait appelé, avec dans sa voie une note d'angoisse. " Le frangin a débarqué, lui avait-il dit". Et Johnny savait que le frangin n'était pas un tendre. Il tripotai nerveusement les ficelles de son sweat shirt, regarda sa montre. 23h15. Il se retourna vers le lampadaire et Clint Barton lui envoya un coup de poing.
"Clint, fit Johnny en se relevant et en se massant le menton . Ca faisait longtemps, vieux. Qu'est ce que tu fous dans le coin, mon ami?"
Clint considéra celui qui fut son compagnon de cellule en maison de correction avec un mépris à peine dissimulé, mais ne vint pas serrer la main qu'il lui tendait. Désemparé, Binowski baissa les yeux et se remit à tripoter les ficelles de son sweat shirt.
" Tu sais exactement pourquoi je suis là, Bibo . Tu connais la Main Noire?".
- Ben ouais. Tu sais que c'est la première fois depuis des années que quelqu'un m'appelle comme ça? Ca fait bizarre je t'assure.
- La main Noire, Bibo...
- Ah oui la Main Noire. Ben oui je connais. On bosse tous un peu pour eux, nous les petits dealers.
- Et comment tu fais pour les rencontrer?
Johnny releva les yeux et dévisagea Clint.
" Ecoute, je sais pour ton frangin. Josh était un brave type, mieux encore, c'était un brave flic, comparés à tous ces tordus. Mais c'est pas toi qui trouves la Main Noire, c'est elle qui te trouve. Et à ce moment là, t'es pas vraiment fier.
- Comment ils t'ont contacté?
- T'es félé, Barton. Mais je vais t'aider quand même. En souvenir du bon vieux temps. Dès que tu commences à faire un business illégal dans cette ville, pas mal de gens essaient de rentrer en contact avec toi. Des mafieux, des clients... . La Main Noire t'appelle seulement si tu fais des trucs qui sortent de l'ordinaire, des trucs un peu spéciaux, voire audacieux. SI tu restes un petit joueur, ils t'appellent pas. Ils te laissent faire ton petit boulot.
- Qu'est ce que t'as fait pour les impressionner, Bibo?, fit Clint en souriant.
- J'ai vendu au sénateur de la coke, j'ai pris des photos. Ils ont apprécié mon sens artistique de la prise."
Johnny passa devant Clint, lui fit un signe de tête. Clint, sans se retourner, murmura:
" C'est pas la peine de rappeler Jimmy, Bibo. Je l'ai retrouvé mort. Je suis désolé. Je te conseille de te tirer. Va y avoir du grabuge, et tous ceux qui ont un lien avec moi vont en chier. Tire toi."
Johnny eut l'impression de recevoir une claque. Les yeux révulsés, il commença à courir sans jeter un regard en arrière.
01h32.Il s'est arrêté de pleuvoir depuis une demi heure quand Clint trouve un gros poisson. Un maquereau, pour être plus précis. Une espèce qui tape sur les plus petits pour trouver sa subsistance. Sur le trottoir, le mec demande des comptes à ses caissières, des femmes qui parlent avec un fort accent de l'Est. Une refuse de payer. Le mec sort un couteau, et cache le reflet de la lame avec sa main, quand Clint sort de l'ombre et lui chope le bras. L'autre se débat, gigote dans tous les sens pour se libérer. Mais Clint lui casse le bras sous la pression, et il lâche le couteau. A genoux, il lui demande ce qu'il veut. Il veut qu'il contacte la Main, qu'il parle de lui, Oliver Queen. Le mac pense que le gars Oliver est totalement cinglé pour donner son nom. Mais il fera ce qu'il a dit sinon il reviendra. Cet enfoiré saura qui est la Main. Alors qu'il repart, Clint voit la pute qui s'est fait menacer lui adresser un clin d'oeil.
02h35. Dans l'appartement sordide loué au nom d'Oliver Queen, Barton attend. Il est assis à côté du lit, par terre, dans le noir. Il avait quitté le manoir de son père pour ne pas trop attirer l'attention. Les volets claquent. Il regarde l'heure qui tourne à sa montre. Il entend des bruits de pas dans l'escalier. Ils sont quatre ou cinq. Ils s'arrêtent devant la porte. 02h36 affiché à sa montre. Derrière la porte, il n'entend plus que des murmures. Puis ils se décident enfin à frapper. Barton leur dit d'ouvrir. Et sa stupéfaction est à son comble Sur le seuil de la porte, Barbara Morse, accompagnée de deux de ses gardes du corps, souriait. Elle entra dans la chambre, une bouteille de champagne dans une main, et deux coupes dans l'autre. Toujours assis, Barton se demandai ce qu'elle foutait là. Barbara regarda la chambre et fit une moue dégoûtée.
" Je croyais que t'avais un peu plus de classe, Barton."
Clint haussa les épaules et la laissa fouiller dans son armoire. Elle sortit de l'étagère du haut son arc et son manteau en cuir. Elle jeta un regard amusé vers Barton.
" Je ne savais pas que tu avais repris l'entreprise familiale."
Enervé, Clint se leva et lui arracha l'arc et le manteau des mains. Elle laissa échapper un cri de surprise puis se dirigea vers la table, où elle posa les deux verres.
Elle déboucha la bouteille et versa du champagne dans les deux coupes. Elle revint avec un sourire langoureux et lui offrit une coupe. Il la prit, en but une gorgée et demanda, après s'être assis sur le lit.
" Qu'est ce que tu fais ici?"
Elle s'assit à côté de lui.
" Eh bien je m'ennuyais de toi, mon grand. Après les moments magnifiques qu"on a passé tous les deux à Vegas..."
- Tu t'es barrée en me laissant dans un appart' pourri, Barb. A moins que tu préfères que je t'appelle Mocking Bird? Qu'est ce que tu fous là?"
Elle se releva et fit jouer la coupe dans sa main. Son visage s'était durci.
" Eh bien, quand je suis rentrée chez moi, tout avait été saccagé. Et des collègues de ton ami Dan m'attendaient. Je me suis barré à New York, et j'ai été engagée par une association, la Main Noire. Ils m'ont demandé de retrouver un certain Oliver Queen. Je ne savais pas que c'était toi."
Clint réfléchissait. Soit la Main Noire savait qui il était, mais il se demandait d'où venait la fuite, soit l'arrivée de Barb était une immense opportunité. Mais pouvait-il lui faire confiance ? Toujours sans le regarder, elle lui demanda :
« Pourquoi tu t’intéresses à la Main ? »
Non il ne pouvait pas lui faire confiance. Cette fille, il ne la connaissait pas. Il ne savait rien d’elle.
« Raisons personnelles »
Elle hocha la tête. Puis, semblant reprendre ses esprits, elle se redressa, posa son verre et fit :
« Alors, Barton ? Prêt pour une nouvelle chasse ? »