Urban Comics
  Hawkeye #25 : Nocturne (2)
 
Auteur : Zauriel
Date de parution : Novembre 2005

Non, il n’était pas tombé de lui même. On l’avait poussé en avant, et il heurta violemment le sol à côté du corps du chasseur de primes. Il entendit un drôle de bruit ( Plink ?) et vit la balle qui lui était adressé tomber au sol. Il leva les yeux. Il se trouvait derrière un mur qui, aussi bizarre que cela puisse paraître. Un mur qui venait d’apparaître, un mur qui bougeait…
Clint leva les yeux. Non, c’était un mec. Et un balèze. Une montagne de muscles qui portait un t-shirt noir orné d’une grand W rouge. L’homme se retourna vers Clint et lui adressa un sourire digne de la meilleure pub de dentifrice. Même le reflet du lampadaire, pourtant faiblard, sur les énormes lunettes rouges était éblouissant .
« Alors, Clint, vous n’avez pas l’air dans votre assiette ? »
Hawkeye leva péniblement sa main, le pouce levé, signe que tout allait bien. C’était peut être un peu exagéré, mais il n’était pas mort. La fille qui était sidérée de voir Williams encaisser sans broncher commença à courir. Williams ricana et se lança à sa poursuite. Elle tenta de le semer dans le dédale de la ville mais malheureusement pour elle, Williams courrait vite, très vite…

Clint, lui, se relevait. Cela lui prit quelques minutes, et lui arracha plusieurs gémissements. Il avait l’impression de se consumer. Ses muscles le tiraient, et son sang dégoulinait sur son visage. Il paniqua un moment, craignant que ses yeux ne soient touchés, mais il n’en était rien. A côté de lui gisait le corps de Batroc. Il s’agenouilla et posa son index et son majeur sur le cou. Mort. « C’est bien fait pour ta gueule ». Clint s’assit péniblement sur le bitume. Il entendit son dos craquer. Puis il entreprit de faire les poches de l’ami Georges. Dans son portefeuille, il trouva quelques dollars et une étrange note.
« Breckman. 72a Imperial Building »
Breckman… Où avait-il vu ce nom là,? Il tourna la tête vers Batroc. Ses yeux avaient beau être déjà vitreux, son visage avait conservé l’expression de surprise. Il avait la tête tournée vers lui, la bouche légèrement entrouverte faisait sortir sa langue.
« A mon avis, mais ça n’engage que moi, fit Clint à Batroc, ou plutôt ce qui restait de Batroc, tu t’es fourré dans un truc que tu croyais contrôlé, mais que tu n’as pas su contrôler. »
Il chercha un peu dans les poches de cet enfoiré et en sortit un paquet de Malboro et un briquet.
« Mais qu’est ce que vous avez tous à fumer des Malboro ? »
Il l’alluma, et protégea la flamme entre ses mains. Il savoura de longues secondes la fumée qui parcourrait sa gorge. Williams revint, la fille ligotée, et plutôt assommée, sur son épaule. Il la posa délicatement sur le sol. Elle essaya de se dégager de ses liens, se tortillant dans tous les sens. Mais elle s’arrêta tout de suite quand elle vit le visage de celui qui devait être sa victime.
« Cl.. Clint.. ! »
Williams regarda l’archer, surpris. Clint, les trais sombres et sans expressions, se pencha et arracha le masque noir. Le visage en dessous était baigné de larmes.
« Clint, je suis désolée, je ne… »
L’absence de réaction, le regard qu’il lui porta, chargé d’une indifférence méprisante, la fit brusquement taire. Il se leva, sans un mot, et ramassa son propre masque, déchiré. Il le regarda un instant. Un morceau pour chaque œil. Au fond, il n’en avait pas besoin. La vieille dame n’habitait pas loin d’ici, et après ce qu’il venait de découvrir sous le masque, il se foutait bien que l’on découvre sa double vie.
« Clint, qu’est ce que tu veux que je fasse d’elle ? »
L’archer songea : « C’est marrant, non ? Marrant la façon dont on passe du vouvoiement au tutoiement. Il suffit juste que l’on soit agressé successivement par deux chasseurs de primes et que le deuxième soit un de vos meilleurs amis. »
Williams répéta sa question, un ton plus fort. Clint pencha la tête. Il ne voulait pas la regarder dans les yeux. Il avait mal, il aurait presque voulu qu’elle le tue.
« Cette fille… s’appelle Yelena. Dane et moi l’avons embauché. Ramène là au Médiéval, et explique tout à Dane. Il saura quoi faire. Moi, je dois y aller. »
Williams acquiesça. Il remit Yelena, qui n’osait plus dire un mot ni faire un mouvement, sur son épaule gigantesque. Il tourna le dos à Clint et fit quelques pas, avant que celui-ci ne l’apostrophe :
« Pour voir les héros, hein ?
- Exactement, Clint, exactement. »

Du toit, un homme observait la scène. L’ombre de son chapeau lui cachait son visage. Les pans de son long manteau claquèrent dans un coup de vent. Il esquissa un sourire malveillant qui découvrit des dents pointues.
« Barton. Monsieur Clint Barton. J’ai hâte de faire votre connaissance… »

Clint n’avait pas voulu rentrer avec Williams au Médiéval. Certes, il n’était pas dans une forme olympique, mais il devait voir la sorcière. Il repensa à Yelena, qui pleurait sous cet horrible masque… Qu’est ce qui l’avait poussé à faire ça ? N’était-elle qu’un chasseur de primes comme Batroc et Zaran, attirée par l’appât du gain ? Ou bien s’agissait-il d’autre chose ? Hawkeye lui avait-il fait du tort de quelques façons, que ce soit sous l’avatar de son père, de Josh, ou du sien ? Il n’en savait rien. Le problème de la double identité faisait enfin son apparition . En civil , ils s’appréciaient au plus haut point. Ils avaient même entretenu une relation tendre et sérieuse avant qu’il ne parte pour Chicago. Et masquée, elle l’avait suivi une fois, lui avait sauvé la vie plus par fair-play que par compassion, et avait tenté de le tuer cette nuit. Deux individus, quatre identités. Tu parles d’un problème. Et Williams ? Que faisait-il là, à cette heure de la nuit ? Quelles étaient ses véritables intentions, et d’où lui venaient ses pouvoirs ? Il n’en savait rien. Il arriva devant la porte du 540, Broadway. Avant qu’il ne puisse frapper, la porte s’ouvrit sur Agatha Harkness, vêtue d’une longue robe bleue avec de longues franges aux bras. Un médaillon blanc ornait son cou ridé.
« Bienvenue, monsieur Barton. »
Il entra sans un mot et alla s’asseoir. La salle à vivre était étroite et presque vide. Il n’y avait qu’un canapé, qui devait être le plus vieux canapé au monde, et une table basse.
« La salle de bain est à droite. Prenez une douche, vous en avez besoin. J’ai préparé des vêtements, pour vous. »
Toujours silencieux, il partit dans la salle de bain. Dx minutes plus tard, il en sortit, habillé d’un survêtement rouge qui lui allait à merveile.
« Merci.
-C’est tout naturel.
-A qui sont-ils ?
-A mon mari. Il est mort, il y a longtemps.
-Je suis désolé
-Il n’y a pas de quoi. C’est moi qui l’ai tué. Il me frappait depuis notre mariage et j’ai fini par craquer. »
Clint resta bouche bée devant un aveu aussi direct, et la vieille dame, constatant le choc de ses paroles, s’excusa.
« De toute façon, nous ne sommes pas là pour parler de lui. Qu’est ce qui vous a décidé à venir ?
- Vos prédictions étaient vraies.
- Je le savais.
- Alors pourquoi me le demandez vous ? »
Le ton était monté d’un cran. Que faisait-il ici ? Il était fatigué, n’avait pas les idées claires, et voulait dormir.
« Je voulais savoir si vous, vous le saviez, répondit –elle avec le doigt pointé sur lui. Vous êtes un garçon extrêmement agressif, Clint, depuis les révélations de Sebastian Shaw.
-En effet.
-Pourtant, cela remonte à plus de quatre mois. Jusqu’à aujourd’hui, vous avez enfoui ces révélations au fond de votre esprit. Pourquoi ?
-C’était chercher des réponses impossibles à trouver.
-Mais vous êtes là. Je vous ai intrigué. Que cherchez vous, maintenant, Clint ?
-Des réponses que vous pourriez me donner. »
Elle se leva et alla dans la salle de bain. Elle en revint avec une minuscule fiole qui contenait un liquide violet pâle.
« Avez vous déjà expérimenté le mysticisme, Clint ?
-Jamais.
-Etes vous certain de vouloir récupérer votre âme ??
-Je le suis.
-Bien. »
Elle se rassit. A l’intérieur de la fiole, le liquide commençait à s’agiter.
« Cette expérience n’est pas sans conséquences. Vous risquez d’en sortir affaibli.
-J’assumerai.
-Et je vois que votre entourage souffrira de votre absence.
-J’assumerai, répéta-t-il avec impatience. »
Elle hocha la tête et jeta la fiole par terre. La fumée violette commença à envahir la pièce.
 
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