Urban Comics
  Episode 1 : Naissance (1)
 
Couverture : Rirox
Histoire : Ben Wawe
Date de parution : Décembre 2004



Il faisait froid en cette fin de journée d’octobre 2004. Et les jeunes élèves en visite au Métropolitain Muséum étaient plus préoccupés par l’état de leurs gelures que des beautés artistiques qu’ils voyaient. Le jeune Ben Reilly, 17 ans, faisait partit de ces ados. Il était en sortie avec sa classe, mais les masques et sculptures ne l’intéressaient guère. Il n’était pas vraiment un artiste. En fait, ce franco/amérindien s’ennuyait ferme. Bien sûr, il aurait pu aller s’amuser avec ses amis comme d’habitude en disant des âneries sur ce qu’ils voyaient. Ben était très aimé par les autres membres d’un petit groupe à l’écart de la classe. Ce groupe était un peu rejeté par les autres, car il rassemblait les plus intelligents et les moins bêtes de la classe. Le jeune homme y était heureux, préférant les plaisirs en petit comité aux délires débiles à plusieurs. Seulement, malgré tout cela, malgré que beaucoup de filles tombaient sous son charme, il n’était pas heureux. Et il se demandait toujours pourquoi.

Ben en était là de ses questionnements mentaux quand il bouscula sans faire exprès un jeune aveugle roux. L’ado tomba, et fit voler sa canne. Ben s’accroupit et récupéra le bout de bois.

« Désolé, mon vieux, je t’avais pas vu.
- Non, c’est moi. Je suis pas encore habitué aux ténèbres…
- T’es aveugle depuis pas longtemps ?
- Je préfère pas en parler…
- Ok. Désolé encore. Je m’appelle Ben. Ben Reilly.
- Moi Matt Murdock.
- Tu fais quoi ici ?
- Je visite. Avec ma classe. Mais c’est chiant, alors je bouge un peu.
- Ok d’accord. Comme moi quoi. T’as quel âge ?
- 17 ans.
- Comme moi ! Tu viens d’où ?
- Hell’s Kitchen.
- Wow ! C’est chaud là-bas !
- Disons qu’il est dur de survivre. Bon, je dois y aller. J’ai entendu mon prof m’appeler.
- Ok. Bon, j’espère que ça ira pour toi. A la prochaine, peut-être.
- A la prochaine, Ben. »

Ben donna la canne à Matt, l’aida à se relever. Le jeune aveugle partit alors vers un groupe de délinquants ricanant à son arrivée. La classe se dirigea vers la salle de masques asiatiques.

Le jeune Reilly était triste pour Matt. Il avait comprit qu’il avait dû se faire tabasser, et c’est pour cela qu’il était aveugle. De plus, Hell’s Kitchen était véritablement l’antre du diable. Personne ne pouvait y survivre sans perdre son innocence et ses valeurs. On disait que même Lucifer évitait d’y aller.

Le jeune homme aux cheveux châtains et aux yeux de la même couleur retourna finalement vers sa classe. Il contourna la prof d’art pour aller vers un petit groupe, composé de ses amis. Max O’Neil, dit Ximski. Barry Allen. Michael Ferrari. Mathilde Fletcher, alias Tidlsky. Et Fanny Viel.

« Tiens, un revenant…
- Je suis juste aller me balader, Barry.
- Ouais, ouais, on dit ça, on dit ça…
- Qu’est-ce qui a, Mike ?
- M’appelle pas comme ça !
- Oh, c’est vrai. Tu préfères qu’on t’appelle « Raziel », c’est ça ? C’est dingue de vouloir s’appeler comme un gars d’un jeu vidéo…
- Chacun son trip…
- Fanny a raison, Ben : toi t’es bien fan des comics, et moi je trouve ça moyen…
- C’est parce que tu regardes que les films. Et en plus, t’es un américain : deux gros défauts… »

Ben adorait allumé ses amis américains, surtout Michael. Lui, il se prenait plus pour un français. Son père, John Reilly, était le fils d’un shaman amérindien, mais il avait quitté la réserve pour ne pas devenir comme son père. Il rencontra alors la mère de Ben, Christine Dupont, lors de ses études. Ils se marièrent, et eurent le jeune homme. Celui-ci se considérait français, car son père était d’origine indienne, c'est-à-dire sans pays, et sa mère française, un grand pays en opposition au gouvernement des USA, comme lui. Le jeune Reilly ambitionnait même de se faire naturaliser, mais il n’osait pas encore l’annoncer à ses parents.

Soudain, la prof vient chercher le petit groupe. Tildsky et Ximski discutaient tranquillement dans leur coin. Ils déliraient bien ensemble. En fait, ils aimaient bien être à l’écart des autres, parfois. Ils étaient comme frères et sœurs.

Michael Ferrari, fan de Raziel le héros bien connu de jeux vidéo, était le compagnon de délires de Ben. Quand les deux étaient bien lunés, et quand ils étaient en forme, il valait mieux ne pas être dans les parages. C’était un festival de vannes, de blagues méchantes, noires, potaches. Tout le monde était critiqué, et même les profs avaient appris à craindre Ben et Michael.

Barry Allen était le meilleur ami de Ben. Son frère, en quelque sorte. Etant fils unique, le jeune Reilly avait toujours cherché un lien avec quelqu’un de son âge, un frère. Il avait trouvé cela chez Barry. Ces deux-là se disaient tout, et savaient tout. Ils étaient un peu les espions du lycée, et c’est pour cela qu’on les craignait, mais aussi qu’on les aimait. En effet, ils voulaient juste savoir, et ne disaient jamais rien de ce qu’ils savaient.

Fanny Viel était une jeune fille assez timide. Elle était plus jeune que les autres (elle avait sauté 2 classes, et beaucoup disaient qu’elle allait être un génie), mais elle était extrêmement mûre. Ses parents étaient en effet divorcés, et les rencontres étaient houleuses. De plus, elle était en rébellion contre eux.

A la fin de la visite très ennuyeuse, tous les jeunes rentrèrent dans le bus. Ben vit de loin Matt se faire maltraiter par les jeunes de sa classe. Il pensa intervenir, mais il n’avait pas le temps. Il avait peur pour le jeune homme, mais bizarrement aussi pour les autres. Il ne savait pas pourquoi.
L’atmosphère dans le bus était irrespirable. C’était un de ces vieux bus jaunes, 50 ans d’existence, 6 fois le tour du compteur. Et une puanteur abjecte. Horrible. C’était limite si les ados ne devaient pas mettre des masques à gaz. Ben s’assit à l’arrière, devant Michael et Barry, qui parlaient du dernier niveau de Prince of Persia, et devant Ximski et Tidlsky, qui écoutaient de la musique. Fanny vint s’installer à côté de lui.

« T’as aimé la visite ?
- Bof, c’était chiant…
- Oui, c’est sûr. Et sinon, tu te fais bien à la classe, Fanny ?
- Oui, oui…vous êtes tous super sympas.
- Bah, on fait de notre mieux…
- Merci.
- C’est normal. Et puis, t’es comme notre petite sœur… »

Ben ne le savait pas, mais il venait de détruire un peu plus le cœur de Fanny. La jeune fille aimait secrètement le jeune franco/amérindien, mais n’osait lui avouer, de peur d’être repoussée. En fait, seul Ben ne savait pas ce qu’elle ressentait, car tout le reste du groupe s’en était rendu compte. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils avaient fait en sorte qu’ils s’assoient ensemble.

Le bus allait arriver à l’école, quand une explosion retentit devant lui. Le chauffeur réussit miraculeusement à freiner à temps avant que le véhicule ne tombe dans un immense cratère. La cause de tout cela était une attaque de terroristes high-tech.
Le Comité de Libération de la Technologie était un groupe de jeunes informaticiens nazis, adeptes d’un nouveau Reich : celui basé sur l’informatique. Ces hommes avaient tous la tête rasée, et avaient mis des lentilles bleues. Ils ambitionnaient de conquérir le monde et d’enfermer les gens dans des caissons de réalité virtuelle. Pour montrer leur existence, ils avaient voulus faire exploser le bâtiment des Nations Unies. Seulement, leur action ne se déroula pas comme ils l’auraient voulus, et ils étaient donc obligés de fuir. C’était pour cela qu’ils avaient tirés au bazooka sur la route, pour pouvoir s’enfuir. Les 6 hommes du groupe rentrèrent dans le bus. Leur chef prit un téléphone portable et appela la police pendant que les autres tenaient en joue les ados et le chauffeur.

« Nous, membres du Comité pour la Libération de la Technologie demandons que toute attaque contre nous soit arrêtée, ou bien nous exécutons des gamins ! Et on veut aussi un moyen de transport pour aller à l’aéroport ! Dans combien de temps ? Bien… »

Une demi-heure plus tard, on annonça aux tueurs qu’un 4/4 allait être mit à la disposition des terroristes. La tension était à son comble dans le bus. Personne n’osait bouger. Ben aurait bien voulu faire quelque chose, comme un des héros de papier dont il était tant fan. Seulement, le jeune homme n’en trouvait pas le courage. Avant de répondre, les six hommes décidèrent qu’ils allaient prendre un otage pour protéger leurs arrières. Et cet otage fut…Fanny !

« Non, pitié pas moi j’ai rien fait…
- Ta gueule ! Mais ta gueule !
- Pitié… »

Soudain, un des hommes mit une énorme baffe à Fanny pour qu’elle se taise, et du sang coula de son nez pendant qu’elle perdait connaissance. Ben ne pouvait plus résister à l’envie qui le tenaillait depuis longtemps : il se jeta sur les terroristes, mais reçut une balle en plein ventre.
La douleur fut extrême. Jamais il n’avait eu tant mal. Le jeune homme tomba lentement à terre, regardant bien dans les yeux l’impassibilité de l’homme qui venait de le blesser. Du sang coulait abondamment de son ventre. Ben n’arrivait pas à se relever, et il commençait à voir flou. Un cri étouffé se fit entendre dans tout le bus. Personne n’osait bouger. Soudain, la police appela le chef des terroristes, pour savoir ce qu’il venait de se passer. Après quelques minutes d’âpres négociations, Ben fut sortit du bus délicatement. On donna en échange une voiture et un billet pour chacun pour Cuba dans un jet privé.

A ce moment-là, dans les plaines du Kansas, dans la réserve de Spider Rock, le shaman Joseph Reilly sut ce qui venait d’arriver à son petit-fils. Il savait qu’il allait mourir, il le voyait dans le Feu du Futur qu’il regardait à ce moment-là. Le vieil homme ne pouvait laisser faire cela. Il se leva difficilement, prononça des paroles sacrées et anciennes, versa une goutte de son sang dans un autre feu et attendit. Quelques instants plus tard, une forme sortit du feu pour se placer au-dessus. L’être qui venait d’arriver descendit alors, et se plaça devant le vieil homme, nullement impressionné. La chose était habillée en indien, c'est-à-dire avec juste un slip en peaux de mammouth. Mais, à la place de sa tête, il y avait une immense tête d’araignée !!!
Le vieil homme commença alors à parler dans une langue oubliée.

« Oh, toi, Dieu Araignée, symbole de Paix et de Justice, toi qui as toujours été là pour ma tribu, je t’appelle pour m’aider !
- J’ai entendu ton appel, Shaman. Tu es un des derniers à encore me connaître, et je t’en suis reconnaissant. Que puis-je pour toi ?
- Mon petit-fils va bientôt courir avec ses ancêtres dans la Plaine Sacrée. Je ne peux laisser faire cela. Aide-moi ! Par pitié ! Je donnerais mon âme pour lui !
- Hélas, je ne puis ramener les morts à la vie. La balance entre la Vie et la Mort en serait perturbée.
- Prends ma vie !
- En es-tu sûr ? Sais-tu ce qu’il aura en plus de la vie ?
- Oui. Il sera ton avatar sur notre monde. Il aura de grands pouvoirs, et devra donner sa vie à la justice.
- Bien. Prépares-toi, Shaman, car c’est toi qui vas courir avec tes ancêtres… »


Après ces mots, le Dieu Araignée mit sa main sur la tête du grand-père de Ben. De l’énergie parut sortir du vieil homme, et soudain son corps devint un cadavre putride ! Au même moment, un éclair balaya la plaine pour aller rejoindre New York City…

Pendant ce temps-là, Ben avait été transporté aux urgences. Au moment où on allait procéder à l’opération qui devait lui permettre de survivre, l’éclair qui avait parcourut moult kilomètres rentra soudain dans la salle et se ficha dans la poitrine du jeune homme. Les infirmières et le chirurgien restèrent un moment pétrifiés devant ce qui venait de se passer. Ils voulurent se rapprocher pour voir si Ben était bien mort, mais soudain il sauta de la table d’opération et sortit à une vitesse surhumaine de l’hôpital.

Sortit de là, il se posa contre un mur d’un immeuble et réfléchit. Il était impossible de survivre sans opération, et il n’était pas aussi fort pour pouvoir mettre KO tant de gens. Comment était-ce possible ? C’était quoi cet éclair ? Soudain, il remarqua que ses mains s’étaient collées à la paroi du gratte-ciel. Surpris, mais en bon fan de Spider Man, il tenta de monter au mur, et à son grand étonnement, il réussit ! Arrivé en haut, il fit le point.
Bon. Il était plus fort que la normale. Plus rapide, aussi. Ses réflexes devaient être plus grands, alors. Il pouvait marcher sur les murs. Se rappelant le film Spider Man 1, il eut soudain l’idée de faire appuyer les deux avant-derniers doigts sur l’intérieure de sa main, et un jet de toile sortit un peu en dessous de l’endroit où il avait pressé. Une sensation étrange lui ordonna de regarder en bas, et il vit arriver la voiture où Fanny et ses ravisseurs allaient rentrer.

Ben fit alors le point. Il avait les pouvoirs de Spider Man, et avait guéri super vite. Comment était-ce possible ?
La science ? Impossible, rien ne lui était arrivé et les mutants n’existaient pas.
Un rêve ? Non, la douleur faisait vraiment mal avant.
La magie ? Hum, possible. Le jeune homme pensa alors immédiatement à son grand père, shaman de la tribu de…l’Araignée ! Il n’avait jamais voulu croire à toutes ces sornettes, mais si son papy avait « vu » ce qui lui arrivait et avait demandé à son « Dieu » de l’aider ? Après tout, tout était possible !

Mais le jeune Reilly décida d’arrêter de penser à cela, et sauta dans le vide. Il venait de repenser à Fanny, et il bouillonna. Il tira un mince filet de toile auquel il s’accrocha. Impressionné, il réédita sa manœuvre et se déplaça ainsi assez haut, pour ne pas être vu de ses ennemis. Cela lui semblait si facile ! Mais il avait regardé avec attention les films Spider Man 1 et 2, ainsi que les comics, et était incollable sur la façon de se balancer.

Le jeune homme passa au-dessus d’une boutique de déguisements. Il pensa qu’il valait mieux ne pas être reconnu, pour mieux faire peur aux terroristes et ne pas être reconnu par Fanny. Fanny…Ben venait de comprendre à quel point il l’aimait. Il se jura alors de lui dire si ils s’en sortaient.
Le gérant de la boutique était sortit pour voir la poursuite, se mêlant aux passants et laissant sa boutique abandonnée. Ben rentra discrètement à l’intérieur, dans l’espoir de trouver un masque quelconque. Malheureusement, il n’y en avait pas. Il prit alors un masque noir recouvrant la moitié de son visage, couvrant ses cheveux et son nez, mais laissant tout l’espace en dessous du nez libre, et se fermant par un nœud à l’arrière. Ainsi, il sortit en trombe de la boutique, et il vit le 4/4 partir vers l’aéroport. Ivre de rage, il se balança derrière lui, près à tout pour sauver Fanny…
 
 
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