Urban Comics
  Episode 10 : Trahison
 
Couverture : Rirox
Histoire : Ben Wawe
Date de parution : Décembre 2004




La rage, la haine, la colère, tout se mélangeait dans la tête de Spider Man. Enfin, enfin Ben lui avait laissé tout le pouvoir de faire ce qu’il voulait. Enfin, sa haine et sa colère pouvaient sortir, se lâcher, s’extérioriser. Et sur qui de mieux lâcher toute cette rage que sur celui qui était en train de piquer la copine de Ben ?

Spider Man, toujours collé au mur, pressa sur son poignet et tira un jet de toile en direction de Michael. Celui-ci fut touché par la substance organique au niveau de l’arrière du cou, ce qui le stoppa net dans son action, qui était d’embrasser Fanny, ou du moins d’essayer. Quand il fut sûr de sa prise, Spider Man tira hors de l’appartement le jeune homme, le faisant voler dans la pièce et passer par la fenêtre, explosant en passant le verre qui alla se loger dans le corps de l’adolescent surprit.

Michael fut alors en l’air, du moins quelques instants. Stupéfait par ce qu’il se passait, il le fut encore plus quand il commença à descendre. En effet, Spider Man l’avait tiré en dehors de l’appartement, et cette chère loi de la gravité se rappelait à Michael en l’attirant vers le macadam. Heureusement que la famille Viel ne vivait qu’au quatrième étage pour le jeune homme qui tomba douloureusement dans la rue sale et humide de la ville de New York. Quand il se réceptionna sur le sol, un CRAC aigu et dur se fit entendre. Cela n’était pas bon, pas bon du tout, pensa ironiquement Michael. Mais le jeune homme chassa rapidement l’humour de son esprit : la situation était loin d’être drôle, et il le savait.
Il ne savait pas du tout ce qu’il se passait. Il y avait à peine quelques secondes, il était avec Fanny, peut-être aurait-il eu droit à un baiser de la part de la jeune fille…et d’un coup, il s’était retrouvé dehors, sur le macadam, avec apparemment quelque chose de casser ! C’était impossible, il devait faire un mauvais rêve…rien n’expliquait la situation, rien…

« Espèce de connard… »

Hein ? A qui appartenait cette voix ? Michael essaya de relever les yeux, mais la douleur était trop forte. Peu à peu, il commençait à savoir où il avait mal…cela venait lentement, comme quelque chose qui s’insinue lentement en vous…et il su où il avait mal : le bas du dos. La moelle épinière ? Peut-être était-elle touchée….ça fait quoi de nouveau la moelle épinière quand c’est touché ? Beaucoup d’idées et d’hypothèses arrivaient à un rythme effroyable dans le cerveau abasourdit par la douleur du jeune homme…il n’arrivait plus bien à penser. Le moindre de ses gestes était une douleur affreuse, horrible, inimaginable, indescriptible.
Et cette voix…si dure, mais si familière aussi, d’où venait-elle ? Malgré la douleur, Michael tentait vainement de regarder autour de lui, mais il ne voyait que le noir de la rue, émaillé par quelques lumières passantes des voitures qui circulaient sur la grande rue à côté. Et cette douleur…si tenace, si horrible…

« Je te faisais confiance, connard…comment ais-je pu être aussi bête ? Comment ais-je pu croire que je pouvais faire confiance à une larve comme toi ? Tu ne mérites même pas que je m’occupe de toi… »

Cette voix…c’était…Ben ? Non, impossible…il avait disparut…mais oui, c’était bien lui…non…impossible…il avait l’air si dur…si…inhumain…

« B…Ben ?
- Nan....Ben est mort quand il vous a vu toi et Fanny…il m’a donné les rênes…
- Hein ? Mais…t’es qui ?
- Spider Man, mon vieux, Spider Man. Alias le dernier mec que tu verras sur terre…
- Ben…mais…on faisait rien…
- Il vous a vu. Et je suis pas Ben. Je suis tout ce qu’il a enfermé en lui pour l’empêcher de sortir depuis son enfance, toute sa rage, sa colère. Et crois-moi, je suis puissant. Allez rendez-vous en enfer, vieux… »

Soudain, Michael vit quelque chose sauter du mur de l’immeuble qui lui faisait face. Une chose sombre et agile. Cela se réceptionna les deux pieds en avant sur le ventre du jeune homme, ce qui accentua encore plus la douleur de la moelle épinière brisée. Le jeune homme pu alors voir le visage de son agresseur : c’était bien le visage de Ben, oui, mais tellement transformé par la rage et la haine qu’il en était presque totalement différent. C’était véritablement quelqu’un d’autre, comme il le disait lui-même : c’était la colère de son ami. Et vraiment à ce moment-là Michael su vraiment ce qu’était que la peur quand il vit s’abattre sur son visage les poings de Spider Man, tandis que son agresseur commençait à rire…


Fanny n’avait rien pu faire quand Michael avait été extrait violemment de la pièce. Aussi surprise que le jeune homme, elle était restée sans réaction durant quelques minutes, se demandant si ce qu’elle vivait n’était pas un rêve ou un cauchemar…
Puis elle se reprit en entendant des bruits de coups dans la rue. Rapidement, elle alla à la fenêtre, et regarda en bas pour voir ce qu’il se passait. Elle aperçut alors Michael, à terre, en train d’être frappé par un autre adolescent, qui semblait rire de ce qu’il faisait…

La jeune fille descendit rapidement les escaliers, heureuse que ses parents soient à une fête. Mais en même temps, elle se demandait si cela n’aurait pas été mieux qu’ils soient là…après tout, elle était imprudente de descendre aller voir Michael…mais elle ne pouvait s’empêcher de vouloir lui porter secours. Elle avait toujours été ainsi : elle aidait les autres quoi qu’il arrive…

Quand elle arriva dans la rue, elle fut stupéfaite par la scène qui se jouait devant elle : son ami Michael était là, allongé par terre, la tête en sang, le nez aplatit, la bouche plus grande qu’avant. Plusieurs de ses dents étaient disposées autour de lui sur le macadam, tandis que son agresseur riait autant qu’il pouvait tout en continuant de le frapper. Michael était visiblement inconscient. Mais ce qui glaça encore plus d’effroi la jeune fille fut de voir qui frappait Michael : c’était Ben, l’homme qu’elle aimait !

Son cœur se serra à ce moment-là…avait-il vu ce moment de faiblesse où elle allait répondre au baiser tant demandé de Michael ? Mais c’était impossible, ils étaient hauts, et l’autre immeuble était trop loin…comment avait-il pu faire descendre Michael ?
Alors qu’elle allait parler pour savoir ce qu’il se passait, un jet de toile organique vint se poser sur sa bouche, l’empêchant de dire quoi que ce soit. Puis, après cela, Spider Man se releva du corps frappé et pratiquement mort de Michael, le sourire sadique aux lèvres et les poings en sang. Il fit face à la jeune fille qui n’osait rien faire.

« Ben te faisait confiance, il t’aimait…il vient de découvrir qu’il avait tort. Mes paroles sont sûrement étranges pour toi, mais un jour tu les comprendras. Saches que désormais tout est terminé, que lui et moi ne voulons plus te revoir. Tu ne nous as donnés que chagrin et peine. Sois déjà heureuse que l’on ne te fasse rien. »

Avant qu’elle n’ait pu faire quelque chose, se jeter sur lui, tenter de dire un mot, Fanny vit l’homme qu’elle aimait faire un saut inhumain, atterrir sur un mur d’immeuble et disparaître dans la nuit. Mais qu’était-il donc arrivé à son Ben, ce garçon aimant et doux, attentionné, celui qu’elle aimait depuis toujours ? Alors qu’elle se posait cette question importante, ses yeux tombèrent sur le corps agonisant de Michael. Elle voulut l’aider, mais soudain ce fut le noir complet, comme si on l’endormait…


Plusieurs blocs plus loin, Spider Man rentrait chez Ben Reilly. Au fond de lui-même, Ben était triste et seul, et voulait ressortir pour pleurer et calmer Spider Man, mais celui-ci ne le laissait pas faire. Maintenant qu’il était dehors, il voulait en profiter. Il avait réglé le cas de Fanny, il ne restait que quelques petits détails et il pourrait s’adonner à sa vendetta vengeresse…

Alors qu’il arriva sur le mur de son immeuble, et qu’il rentrait dans sa chambre, il remarqua qu’il n’était pas seul. Trois hommes étaient en face de lui. Ils étaient tous les trois massifs, et portaient des sortes de combinaisons de plonger. Le jeune homme se demandait qui ils étaient quand il remarqua qu’ils n’étaient pas seuls à être dans la pièce.
Dans l’obscurité de la petite chambre de Ben, Spider Man aperçut à leurs pieds deux corps : ceux de ses parents. La colère remonta en lui tandis qu’il remarqua qu’un des hommes tenait trois couteaux à chacun de ses mains. Bien, au moins il pourrait se défendre.

« Les gars, c’est vraiment pas votre jour… »

Après avoir dit ces mots, il se jeta avec toute sa hargne dans ce combat qui s’annonçait épique.
 
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