Histoire : Ben Wawe
Date de parution : Octobre 2006
« Putain…J’ai vraiment dû faire un truc de merde dans une autre vie pour mériter ça…
- Hein ?! »
Harlem.
Tard le soir.
La place centrale dévastée du quartier. Plusieurs minutes auparavant, un fou en costume était arrivé lors du concert organisé ici, et avait massacré plusieurs dizaines de personnes en quelques secondes à peine. Utilisant d’étranges bombes et de la fumée pour se cacher, il avait fait trop de victimes pour ne pas attirer du maître des lieux, la Panthère Noire.
Bien sûr, celui-ci avait bien vu que Spider Man et un autre qui portait le même costume que Reilly auparavant étaient sur les lieux, mais il s’en fichait. Ils n’avaient pu empêcher les dizaines de morts dans son quartier, et cela l’énervait grandement. Et pas seulement parce que des gens qu’il appréciait étaient décédés. Il savait que cet événement allait amener les flics dans Harlem, et qu’il allait devoir encore faire attention pour ne pas se faire arrêter. Ses actions allaient donc être réduites, et il ne pouvait accepter ça sans se défouler. Et ça tombait bien, il avait trois tarés en costume rien que pour ça…
« Je disais que j’ai vraiment dû faire un truc de merde pour mériter tout ça.
- C’est de l’humour ?
- C’est bien, Eddie. Tu fais des progrès. Maintenant, tu vois quand je vanne. Faut juste que t’arrives à répondre sans avoir l’air d’un débile consanguin échappé de son bon vieux Kansas natal…
- Je viens du Kansas. Et toi aussi.
- Putain…Y a du boulot… »
Ben Reilly. Eddie Brock.
Tous deux Spider Man. Tous deux dotés de pouvoirs surhumains par le Dieu Amérindien de la Justice pour la donner. Sauf que le premier a rejeté son « cadeau » quand sa vie est devenue plus difficile, et que le deuxième a hérité de ses pouvoirs. Normalement, ils devraient être ennemis. Normalement, ils devraient être des adversaires qui ne prendraient repos qu’à la mort de l’autre. Normalement, ils devraient se détester. Mais est-ce qu’il peut vraiment se passer des choses normales dans un monde où les Démons Japonais sortent des Musées Américains pour contrôler des adolescents, et où des extraterrestres détruisent Roswell et ses environs ?
Pour Reilly, la réponse était bien sûr non. Et c’était bien pour ça que son amitié avec Brock était possible et devenait de plus en plus forte à chaque instant, même si à ce moment-là il se demandait vraiment quand Eddie deviendrait enfin un adolescent comme un autre, même si il avait un peu peur de la réponse.
« Tu parles toujours en plein combat ?
- Britney Spears a-t-elle un gros cul ?
- Hein ?!
- Je réponds à ta question par une autre question pour rafraîchir l’atmosphère.
- On risque pourtant pas d’avoir chaud si on meurt, Ben… »
Le premier Spider Man s’arrêta alors immédiatement alors qu’il était en train de frapper un des hommes que la Panthère Noire avait amené ici. Celui-ci leur avait donné l’ordre d’attaquer les deux Amérindiens quelques secondes après avoir tiré vers Reilly, qui avait évité avec grâce et agilité la balle de son « ami ».
T’Challa n’avait alors plus dit un mot, et le combat avait alors commencé entre les Spider Men et les afro américains, le Bouffon Vert étant toujours inconscient sur le sol recouvert de sang et de cendre de la place principale de Harlem.
« T’as fais de l’humour ?! »
Ben sourit doucement en se tournant vers Brock.
Malgré son œil droit qui le faisait toujours souffrir et qui semblait gravement atteint par une des bombes du Bouffon Vert, et malgré toutes les horreurs qui s’étaient passées récemment dans sa vie, il n’avait pas envie de perdre son sens de l’humour. Celui-ci avait été très éteint durant sa « carrière », ou plutôt son martyre, de héros, et maintenant qu’il était en train de faire le ménage dans sa vie, il voulait recommencer à rire et à s’amuser. Et si ça voulait dire parler tout le temps durant un combat pour détendre l’atmosphère et relativiser un peu, il était totalement prêt à ça.
« Euh…ouais…C’est…c’est pas bien ? »
Eddie, lui, ne s’était pas arrêté de combattre. Continuant à frapper violemment deux des hommes de la Panthère Noire qui avaient essayé de le prendre comme cible dans le dos, le jeune homme était tout en contraste : d’un côté on voyait sa face violente et destructrice dans son comportement, qui était évidemment dicté par les voix de ses ancêtres qui le harcelaient sans cesse même si il assurait le contraire à Ben, et de l’autre la douceur et l’innocence de son adolescence pas vraiment finie par sa voix et son manque de confiance en lui par rapport à son nouveau rôle et à cette société qu’il ne connaissait pas.
Oui. Eddie était tout en contraste. Mais ça ne l’empêchait pas d’être un redoutable combattant, et surtout un excellent camarade, du moins quand il était avec votre camp.
« Si, si…Faudra juste faire des efforts, mais c’est pas ma…hey, gaffe ! »
Ben tira au dernier moment Brock en arrière, lui évitant ainsi plusieurs balles tirées sur leur côté par…la Panthère Noire. Celui-ci avait son bras droit levé vers eux, le canon de son arme encore fumante. Un simple regard vers ses hommes les firent stopper tout combat, et un long et difficile moment de silence s’installa avant que T’Challa ne prenne lentement la parole d’une voix froide et glaciale, ses yeux durs et agressifs se posant sur les deux jeunes hommes devant lui qui étaient prêts au combat malgré tout.
« Partez d’ici.
Même si vous avez une énorme responsabilité dans la mort des habitants de mon quartier, même si vous êtes désormais des indésirables ici, même si la loi de Harlem hurle votre sang…partez. En souvenir de notre passé commun, Ben, et parce que je sais que vous pouvez être utile. Mais partez. Partez le plus vite possible. Ou je ne réponds plus de rien. »
La Panthère Noire était sérieux.
Extrêmement sérieux, même. Ses yeux lançaient des éclairs, et Ben comprit rapidement que T’Challa était vraiment très énervé. Il devait se sentir coupable de n’avoir pu sauver les gens qui gisaient sur le sol devant eux, et reportait désormais sa rage sur eux, même si ils n’avaient rien faits. Oui. Son attitude était compréhensible, et tout être sensé serait partit alors qu’un type armé et dangereux le menaçait de son arme et de son armée de fous. Mais Ben et Eddie n’étaient pas des êtres sensés. Pire encore, le premier aimait croire qu’il était exactement le contraire, et aimait agir ainsi…
« Non. »
Etrangement, ce n’était pas Reilly qui avait parlé, mais Brock. Celui-ci semblait prendre plus de confiance en lui à chaque instant, et réussissait même à faire taire les voix de ses ancêtres, quand il se concentrait assez. Bien sûr, Eddie tremblait comme une feuille sous sa deuxième peau, tellement troublé par le charisme de T’Challa, mais il ne voulait pas se laisser faire. Comme Ben, il avait été choqué par l’attaque du Bouffon Vert, et voulait lui faire payer lui-même, au lieu de laisser un autre s’en occuper.
La vengeance était leur. Et le jeune Amérindien n’allait la laisser à personne d’autre, même si ça signifiait devoir se battre contre une armée et son chef extrêmement fort et dangereux…
« Non ?
- Non. On ne vous laissera pas vous venger seul.
- Je n’ai jamais parlé de vengeance.
- Ne me faites pas croire que vous n’allez rien faire à l’être qui a massacré vos habitants et qui va amener la police ici…Je suis peut-être jeune et je suis peut-être moins apprécié par vous que Ben, mais je ne suis pas stupide… »
Reilly était impressionné.
Vraiment très impressionné.
L’attitude et les paroles de Eddie devenaient de plus en plus intéressantes, et il était un peu fier de voir son ami se transformer ainsi. Oh, il savait bien qu’il avait encore beaucoup de travail avant que Brock ne devienne vraiment quelqu’un de bien et qu’il arrive à chasser ses envies de meurtre et de destruction, ce qui contrastait bien sûr avec son caractère innocent et timide, mais ils étaient en bonne voie. Son ami était en train de prendre plus confiance en lui, et ça faisait plaisir à voir, surtout que Ben pouvait en profiter pour se reposer et essayer d’ouvrir plus son œil droit, ce qui allait évidemment beaucoup l’aider si il réussissait et si il devait se battre avec T’Challa après…
« Je n’ai jamais dis cela.
- Vous ne dites pas grand-chose, apparemment. »
Eddie sourit doucement en disant cela, conscient qu’il était en train de jouer un jeu dangereux, mais qui lui plaisait. Cela faisait déjà plusieurs jours qu’il se disait qu’il devait essayer de faire plus durant les combats et là, prendre la place de Ben, essayer de négocier, essayer de défier l’ennemi pour gagner le combat psychologique…ça lui plaisait. Bien sûr, il savait qu’il avait encore beaucoup de choses à apprendre, mais il commençait à s’amuser, et il commençait même à oublier peu à peu la peur qui avait été la sienne quand il s’était déchaîné sur le Bouffon Vert auparavant, même si le jeune homme savait bien que ça ne serait pas aussi facile que ça, et que ses nuits seraient encore troublées par des cauchemars à cause de cela…
« Hum…Il est doué, Ben. Vraiment très doué. Fais juste attention que ton petit protégé ne se grille pas les ailes à vouloir aller trop loin.
- Ne t’en fais pas. Je le surveillerais.
- C’est bien ça qui m’inquiète… »
La Panthère Noire avait toujours son arme levée vers les deux acolytes. Même si le ton de leur discussion semblait s’être adoucit, la menace était toujours là, et les hommes de T’Challa étaient encore prêts à se jeter sur Ben et Eddie au moindre signe. Et ça, Reilly le savait bien : le Maître de Harlem n’avait pas toujours pas prit sa décision et restait donc extrêmement dangereux, et il fallait donc rester très prudent, surtout que son « ami » semblait très énervé, et ce n’était vraiment pas bon signe ça.
« Allons, T’Challa…
On se connaît, non ? On s’est déjà échangés quelques coups, mais la dernière fois on avait été plutôt potes, et je ne m’étais même pas vraiment énervé alors que tu n’avais pas pu tenir tes gamins…encore une fois, hein…parce que ce n’était pas la première fois que tu n’arrivais pas à garder chez toi tes hommes, et que c’était moi qui en souffrait, n’est-ce pas ? N’oublie pas tout ça, T’Challa…N’oublie pas que je ne t’en ai pas voulu à l’époque, et que je ne t’ai rien fais alors que tu le méritais… »
Ben savait qu’il jouait un jeu dangereux.
Il savait qu’il était en train de remettre en question l’autorité et les agissements de T’Challa devant ses hommes, et il savait aussi qu’il risquait à chaque instant de se faire frapper ou attaquer par n’importe qui. Mais il savait aussi qu’il devait le faire. Qu’il devait pousser son ami dans ses derniers retranchements, quitte à se mettre extrêmement en danger…Après tout, il n’avait même plus la moitié des pouvoirs qu’il avait avant, et c’était Eddie le plus fort maintenant…Oui…Le plus fort…Mais peut-être pas le meilleur non plus…
« …alors calmes-toi un peu, tu veux ?
Toi comme moi, on sait que ce qu’il s’est passé ici n’est PAS de notre faute. On était ici pour le concert et le Bouffon est arrivé pour nous tuer, mais ce n’est pas nous qui avons assassinés les habitants. On veut aussi se venger de cet enfoiré, mais je ne te laisserais pas le tuer dès qu’on sera partis. Et oui, T’Challa. Je sais ce que tu manigances. Tu veux tuer ce type dès qu’on sera plus là, mais je vais pas te laisser faire. Je sais que tu t’en veux énormément de ne pas avoir été là pour sauver ceux qui comptaient sur toi, mais ça ne vaut pas la peine de t’en prendre à nous ou à ce type. Assumes tes erreurs, mais ne fais pas de connerie : ne tue pas ce type. Il ira en taule, je te le promets. Mais ne le touche pas…ou n’essaye pas. Parce que je ne laisserais personne essayer de le supprimer. On ne tue pas en ma présence. Même quelqu’un comme lui. D’accord ? »
Reilly croisa lentement les bras, immédiatement imité par Eddie. Tous deux se doutaient bien que le gros défi lancé par Ben avec ses paroles allait très certainement énerver violemment l’être devant lui, mais ils s’en fichaient. Ils ne pouvaient laisser la Panthère Noire se venger aussi arbitrairement du Bouffon Vert, même si ils n’avaient pas les même motivations : si Ben voulait sauver la vie du Bouffon pour le traîner devant les tribunaux, Eddie voulait se venger lui-même de cet être…mais pour le moment, cela n’avait pas vraiment d’importance, même si cela risquait de changer beaucoup de choses dans l’avenir.
« Hum…
Et si je refuse ?
Et si je ne veux pas que vous restiez ici ? Et si je demandais à mes hommes de se jeter sur vous pour vous montrer combien on apprécie le fait que vous soyez responsables de la mort de dizaines d’individus ? Et si j’ordonnais à ceux qui sont sous mon commandement de mettre fin à votre misérable et méprisante vie ? »
Ben frissonna à ce moment-là.
Ca ne se passait pas bien. Ca ne se passait vraiment pas bien.
Il avait cru pouvoir faire flancher son « ami » et le faire revenir à la raison en lui lançant un défi pour lui montrer la stupidité de la chose, mais le contraire de son but était arrivé. T’Challa était encore plus énervé qu’auparavant, et il ne feignait : un simple regard dans les yeux du Maître de Harlem suffisait amplement pour comprendre qu’il se laissait consumer par sa rage et sa colère, et ce n’était vraiment pas une bonne chose alors que Reilly et Brock étaient entourés de ses hommes, prêts à tout pour lui et ivres de colère…
« Mmh…Et bien ça serait vraiment une très mauvaise idée, T’Challa… »
La Panthère Noire sourit légèrement sous son masque. Il leva lentement son bras gauche et fit un signe équivoque à ses hommes, qui commencèrent immédiatement à s’approcher des deux Spider Men. Instinctivement, ceux-ci serrèrent les poings, prêts à un combat violent et brutal, mais tous furent stoppés de suite dans leur élan par le son d’une voix froide, vicieuse, perverse et munie des pires accents de folie…Une voix que Ben et Eddie avaient déjà entendus auparavant, et qu’ils détestaient par-dessus tout…Une voix qui faisait exploser leur envie de vengeance vu ce que son propriétaire avait fait quelques minutes plus tôt, et qui appartenait à un être des plus abjects sur Terre…Une voix qui ne pouvait venir que du Bouffon Vert, cet être qui avait profité des dialogues entre T’Challa et ses « invités » pour se traîner et se relever, et qui tenait maintenant une de ses bombes dans la main, l’air évidemment triomphant…
« Hé, hé…
Que vois-je, que vois-je, que vois-je ?
Une bonne vingtaine de mâles emplis de testostérone prêts à se battre pour avoir l’immense privilège et l’honneur de me porter ce coup fatal que tous désirent ardemment…je suis flatté ! Bien sûr, aucun d’entre vous n’aura la chance de m’avoir, mais je suis flatté quand même…Hé, hé ! Allez, un peu de sourire pour la photo ! »
Avant que quiconque puisse faire quelque chose, le Bouffon Vert lança sa petite bombe sphérique vers eux. Malheureusement, l’être avait été blessé par Eddie lorsque celui-ci s’était déchaîné sur lui quelques minutes auparavant, et la force de son bras était inférieure à celle qu’il avait eu avant : ainsi, la petite grenade ne vola pas assez loin pour le protéger de l’impact, et celui-ci fut donc soufflé par l’explosion, en même temps que les autres personnes présentes, qui ne purent que se protéger le crâne en espérant que ça irait.
« Hé, hé…
Sale temps pour la bouffonnerie, apparemment…
Je me demande comment mes petites araignées et comment ma petite panthère à moi vont bien pouvoir réagir à ce petit coup du sort…Hi, hi…C’est encore mieux que les Power Rangers, dites-moi… »
Le Bouffon était fou.
Totalement fou, même. Si cela avait été une affirmation pour Ben et Eddie auparavant, ça l’était pour la Panthère Noire et les autres personnes présentes. L’assassin des habitants d’Harlem était blessé : touché à l’épaule gauche par l’explosion, celle-ci saignait abondamment alors qu’il était assit sur le sol, visiblement incapable de pouvoir se relever pour affronter ses ennemis qui avaient eus plus de chance. A part deux hommes de T’Challa, tous étaient indemnes, et prêts à donner le dernier coup à cet être qui avait fait tant de mal et qui était tellement fou.
« Taré…Tu devrais crever, ordure… »
Ben en avait assez. Blessé à l’œil, fatigué, énervé par l’attitude du Bouffon et de la Panthère Noire, il n’en pouvait plus. Même si il avait essayé de calmer cette rage qui montait en lui à chaque instant, maintenant cela ne fonctionnait plus. L’être devant lui était abject, monstrueux, et…il devait périr. Mais pas par lui. Pas par eux. Si il devait mourir, c’était grâce à la Loi. Reilly ne devait se substituer à elle, et personne ne devait le faire d’ailleurs. Non. Personne. Même si c’était quand même extrêmement tentant quand on était en face de quelqu’un comme le Bouffon…
« Hé, hé…
Tu n’oseras jamais, Ben…Tu es beaucoup trop lâche pour ça…Même quand Harry t’a piqué ta copine, t’as même pas osé le finir…Même quand Michael a embrassé Fanny, t’a pas osé le tuer…T’es un lâche, Reilly…Un simple lâche, et tu oseras jamais me toucher…T’es un lâche…C’est toi qui devrais y passer… »
La voix du Bouffon était devenue plus froide et plus dure. Il semblait avoir abandonné son rôle de fou volant pour être vraiment l’être qu’il était au fond, et cela ne plaisait pas vraiment à Ben. Les intonations de voix du Bouffon lui semblaient familiers, et surtout il n’appréciait pas qu’on parle ainsi de ses problèmes personnels, et qu’on l’insulte ainsi…Non…Il n’appréciait vraiment pas cela…Et il n’allait pas laisser ça continuer trop longtemps…
« Ta gueule…
- Sinon quoi ? Tu vas me frapper ? Hé, hé…T’oseras jamais…
- Et pourquoi pas ? »
Reilly s’approchait.
Les poings serrés, un rictus de rage sur le visage, il semblait décidé à donner une bonne leçon à cet être abject en face de lui. Eddie et les autres s’étaient écartés, comprenant bien qu’il devait s’occuper de cette affaire seule, vu que c’était désormais devenu un duel entre deux êtres qui se détestaient énormément, même si le premier Spider Man ne savait toujours pas qui était le Bouffon et pourquoi il le détestait, alors qu’il était désormais juste devant lui maintenant.
« Parce que tu n’oseras jamais frapper une fille…
- Trouve mieux, enfoiré…T’as pas vraiment les formes pour sortir ça…
- Ah oui ? Mais tu sais que ce costume a été fait exprès par la Société du Scorpion pour te cacher qui j’étais ?
- Quoi ?! »
Ben n’aimait pas ça. Il n’aimait pas la tournure que prenaient les événements, surtout qu’il n’arrivait toujours pas à se rappeler où il avait déjà entendu ce genre d’intonations de voix.
« Allons…Ne me dis pas que tu ne t’es pas douté que c’était la Société qui t’envoyait encore quelqu’un pour s’occuper de toi…Ne me dis pas que tu as cru qu’ils t’avaient laissé en paix après l’affaire avec Michael…
- Je…
- Chut, Ben, chut…Je ne vais pas te laisser dans le secret plus longtemps…Je vais te dire qui je suis…Je vais te dire qui est le Bouffon Vert…Et tu vas enfin comprendre que depuis le début… »
Alors qu’il parlait, le Bouffon avait levé sa main droite et commençait à tirer sur son masque de bas en haut, essayant de l’enlever ainsi alors que son bras droit semblait immobiliser par la douleur pour le moment.
« …que depuis le tout début, tout était prévu…Et que depuis le tout début, tu n’étais qu’un imbécile…qu’un stupide crétin qui n’a jamais su regarder… »
Dans un mouvement violent et avec un petit grognement de douleur, l’être réussit à enlever son masque, et Ben sentit alors le monde s’écrouler sous ses pieds alors qu’il reconnaissait la personne qui était le Bouffon Vert, et qu’il se souvenait enfin où il avait entendu les intonations que le Bouffon utilisait.
« …au-delà des apparences. »
Il les avait déjà entendu dans le bar des Stacy. Dans sa chambre. Et même avant, au concert. Il les connaissait par cœur, il avait même apprit à les aimer. Il les réécoutait la nuit pour se bercer, du moins quand il n’essayait pas de les oublier pour moins souffrir. Elles venaient d’une femme. D’une femme qui comptait beaucoup pour lui. D’une femme qui lui avait fait du mal, et qu’il voulait maintenant oublier. D’une femme qu’il pensait aimer, mais maintenant il ne savait plus trop où il en était.
Ces intonations provenaient de Gwen Stacy, l’être sous le masque et le costume du Bouffon Vert. Et encore une fois dans sa vie, encore une fois dans son horrible carrière de super héros…Ben se sentit détester par Dieu. Et maintenant, il ne savait pas si il allait réussir à se remettre de cela, ou si il allait perdre définitivement pied…Mais au moins, il savait une chose : Gwen était le Bouffon Vert. Et plus rien ne serait jamais pareil dans le peu de vie qui lui restait…