Couverture : Rirox
Histoire : Ben Wawe
Date de parution : Février 2005
« La quoi ?? Qu’est-ce que c’est que cette histoire de dingue ? Je veux bien tout accepter, mais me parler d’une histoire de Société Secrète machin truc qui a tué ma famille et mes amis juste parce que j’ai eu la malchance de naître dans la lignée d’un shaman amérindien, c’est trop !!! »
Ben Reilly s’énervait sur son lit malgré la douleur horrible qui transperçait son ventre. Il en avait assez de tout cela, il était fatigué de tout ce qui se passait dans sa vie, et même si il pensait que Peter Parker, ce vieil homme aux cheveux gris et au costume clair et classe, lui disait la vérité, le jeune homme ne croyait pas ce que l’amérindien disait, et toute sa haine et sa hargne ressortaient enfin.
« Calmes-toi, Ben, ta blessure risque de se rouvrir et cela te fera du mal…
- Du mal ? Parce que vous croyez peut-être que de me faire tuer, de voir mon ami mourir, ma copine me tromper, mes parents mourir et de me faire attaquer par un dingue dont j’ai toujours rien compris, ça fait du bien ??
- Ben, calme-toi…
- Non, je ne veux pas me calmer !!! »
Ben sentait la colère monter en lui, il n’en pouvait plus, il fallait que ça sorte. Peter se leva et voulut calmer son jeune « frère » spirituel en utilisant sa force arachnéenne. Il était confiant, il était expérimenté et n’avait devant lui qu’un jeune garçon fatigué, blessé et sans pouvoirs. Rien d’insurmontable.
Mais alors qu’il allait exercer sur les épaules de Ben une pression violente pour le calmer, le jeune homme appuya ses deux mains sur le torse du vieillard, et poussa de toutes ses forces. Il pensait juste ralentir l’attaque du vieil homme pour qu’il arrête après. Mais ce qui se passa alors impressionna les deux hommes.
Ben fit voler dans toute la pièce Peter, qui se réceptionna violemment contre le mur du fond, retombant brutalement sur le sol, le rendant alors inconscient. Le jeune homme était totalement stupéfait. Comment cela était-il possible ? Parker ne lui avait-il pas dit qu’il avait perdu ses pouvoirs ? Donc comment pouvait-il faire cela ? Et pourquoi n’avait-il soudainement plus mal au ventre ?
L’adolescent leva alors son pyjama pour regarder sa blessure. Mais alors qu’il s’attendait à trouver une énorme et sale plaie, il n’y avait rien !!! Rien ! Pas même une cicatrice ! C’était tout bonnement impossible ! Ben se rappelait très bien avoir reçu des coups de « griffes » dans le ventre, et normalement il devrait avoir au minimum deux grosses cicatrices ! Mais là il n’avait rien ! Rien !
« Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? »
Ben releva la tête et vit entrer dans la pièce une superbe jeune fille aux longs cheveux noirs bouclés qui lui arrivaient jusqu’aux reins. Elle avait de superbes yeux châtains, légèrement cachés par des petites lunettes rondes grises qui lui allaient très bien. Elle portait un petit haut jaune un peu moulant mais pas trop, ainsi qu’un vieux jean troué assez cool.
Le jeune homme se leva rapidement, maintenant qu’il n’avait plus mal. C’est juste à cet instant qu’il se rendit compte qu’il ne portait qu’une veste de pyjama, rien d’autre…
La jeune fille esquissa un sourire amusé tout en ne pouvant pas s’empêcher de regarder le bas-ventre de Ben, qui était très gêné.
« Euuuuh…bonjour…
- Bonjour, jeune homme…enfin, homme plutôt que jeune…
- Euh oui mais vous êtes qui ?
- Une grande fan de vous, je dois dire… »
La jeune fille explosa de rire en observant toujours Ben, enfin son bas-ventre plutôt, tandis que l’adolescent prenait le drap pour se recouvrir ses jambes et le reste.
« Certes, mais encore ?
- Appelez-moi Anna. Anna Parker.
- Vous êtes la fille de… ?
- Sa nièce. Et vous ?
- Ben…Ben. »
Il n’avait pas envi de tout révéler à cette jeune personne assez mystérieuse, et il n’avait plus vraiment envi d’être Ben Reilly. L’adolescent se demandait même si ce nom lui servait à quelque chose maintenant, sa vie étant finie…
« Alors bonjour Ben Ben.
- Non, seulement Ben…votre humour est à revoir, mademoiselle…
- Au moins, j’en ai un. Bon, qu’avez-vous fait à mon oncle ? Vous avez retrouvé vos pouvoirs de Spider Man, c’est cela ?
- Quoi ??
- Oh, arrêtez, je sais tout… »
Encore une fois, Ben était surprit. Il commençait à être fatigué de savoir que tant de gens connaissaient son secret et ses pouvoirs…cela faisait beaucoup, maintenant.
Anna marcha alors vers son oncle pour lui prendre son pouls et vérifier l’état de ses pupilles.
« Oui, je sais que vous êtes Spider Man, d’où vous viennent vos pouvoirs, etc., etc.
- Et comment vous savez cela ?
- Mon oncle me l’a dit, et je vous ai écouté avant.
- Ok. Il va comment ?
- Bien, il est juste inconscient. Ça nous arrange, c’est bien.
- Et pourquoi cela ?
- J’aurais bien quelques idées… »
En disant cela, la jeune femme regardait avec envie le bas ventre de Ben, légèrement recouvert par le mince drap du lit.
« …mais nous n’avons pas le temps. »
Elle semblait déçue en disant cela.
« Je vais vous emmener au repaire de la Société du Scorpion.
- Pourquoi ? Et comment vous connaissez leur cachette ?
- J’ai tout entendu, et ce que vous avez vécu est horrible…horrible. Et je pense qu’il est normal que vous puissiez retrouver et châtier les coupables. Je ferais pareil. Je compatis, Ben, vraiment.
- Merci…merci Anna. Alors, ils sont où ?
- Sur Roosevelt Island.
- Roosevelt Island ? Mais il n’y a rien ou presque là-bas !
- Quel meilleur endroit qu’une île résidentielle et calme de la ville pour cacher une société secrète et violente ?
- Ouais, c’est vrai. Mais comment vous savez cela ?
- Je l’ai lu dans les papiers de mon oncle il y a quelques temps. Il devrait apprendre à mieux ranger ses affaires… »
Ben était assez sceptique. Tout se bousculait dans sa tête. D’abord son réveil ici, les révélations de Peter, le retour de ses pouvoirs, la disparition de ses blessures, l’arrivée de cette étrange mais attirante jeune femme. Il y avait de quoi se sentir troublé…
Comment savoir si elle disait la vérité ? Apparemment, toute sa vie ces derniers mois avait été entièrement manipulée. Donc comment savoir si cela était vrai ? Elle mentait peut-être, peut-être voulait-elle le tromper pour qu’il accomplisse une mission pour elle…Ben sentit alors qu’il devenait très paranoïaque.
« On y va ? »
Le jeune homme hésitait. Tout était tout obscur dans sa tête, il ne savait plus à qui faire confiance…
« Oui…allons-y. Mais euh vous avez des habits pour moi ? »
Anna lâcha un petit rire charmeur, et disparut dans le couloir quelques instants. Ben s’assit alors sur le lit, observant le vieil homme inconscient. Que savait-il de Peter Parker ? Qui étaient véritablement Peter et Anna Parker ? Et que savait-il de leurs véritables intentions ?
Le jeune homme en était là de ses interrogations quand Anna revint, avec des habits sur le bras. Elle les posa sur le lit et se plaça contre le mur à la droite du lit. Ben se leva, et l’observa quelques instants.
« Est-ce que je peux avoir quelques instants pour m’habiller ?
- Oh oui, bien sûr, désolée. »
La jeune fille sourit et sortit de la chambre. Ben détacha alors le drap qui maintenait l’intimité de son corps, et commença à mettre les habits qu’Anna avait ramenés. Il y avait là un jean, un t-shirt rouge, une paire de chaussettes blanches, un boxer noir moulant et des baskets blanches. Quelques minutes plus tard, Ben sortit, habillé, et retrouva la jeune femme, qui lui sourit en le voyant.
« Ok, allons-y, mon cher Ben… »
Le voyage dura environ quinze minutes depuis Tudor City, le quartier juste avant le pont qui reliait Manhattan à Roosevelt Island. Il y avait quelques embouteillages, et la destination des deux jeunes adolescents qui roulaient dans la vieille Mustang rouge se trouvait tout à fait à la fin de Roosevelt Island. C’était une vieille usine avec de grandes cheminées noires, qui servait jadis à la création industrielle de la ville. Depuis longtemps inactive, elle était toujours bien tenue mais personne ne savait pourquoi. Aucun SDF ne pouvait y aller, un système de sécurité très agressif et protecteur était établit dans l’usine. La voiture s’arrêta devant la grille.
« Bon, voila ta destination, Spider Man. Bonne chance et que Dieu te protége.
- Dieu n’a rien à voir là-dedans… »
Ben sortit de la voiture, et en un saut se projeta au-delà de la grille de sécurité en métal. Alors qu’une pluie intense commençait à tomber sur New York et qu’un vent glacial s’infiltrait partout dans la ville, le jeune homme commença à marcher quelques instants, puis s’arrêta au milieu d’une grande cour où quelques vieux journaux volaient au grès du vent. Il observa les tours et hurla au vent.
« Vous avez voulu détruire ma vie, vous l’avez détruite ! Vous avez voulu me tuer, vous avez brisé mon cœur et mon âme ! Et maintenant que je suis là, vous venez pas finir le boulot ! Venez me chercher, bande de connards ! Venez me chercher ! »