Urban Comics
  Episode 48 : La Bataille (2) : Fanny
 
Histoire : Ben Wawe
Date de parution : Janvier 2007

Je m’appelle Fanny. Simplement Fanny.
Je crois que j’ai oublié mon nom. Ils ont réussis à le zapper de ma mémoire, et c’est bien une des rares réussites de leur programme. Mais ce n’est pas grave, en fait. Ce n’est plus grave. Je m’appelle Fanny. Je suis membre contre mon gré de la Société du Scorpion. Et dans quelques instants, je vais mourir.

Je vais mourir, oui. Un point rageur va s’abattre sur mon visage, et craquer les os de mon crâne, ceux-là mêmes qui vont perforer mon cerveau. Je me demande si ça sera l’afflux de signaux dans mon système nerveux ou les coupes dans mon cerveau qui me tueront en premier. Dommage que je ne sache jamais qui « gagnera ». Dommage surtout que ma vie s’arrête ainsi, même si l’existence que je mène depuis bientôt deux ans est tout sauf une vie, malheureusement.

Je suis le Scorpion.
Enfin, je fais partie du binôme appelé Scorpion. Mon coéquipier s’appelle Michael. Je ne me souviens plus de son prénom, non plus, et je crois que lui a tout fait pour l’oublier. C’est la grande chose qui nous différencie, en fait : l’opération de restructuration du cerveau et de ses valeurs a réussit, chez lui. Il est totalement obnubilé par la « mission sacrée » qu’on nous a confiée, et a fait de la mort de Spider Man son objectif premier…sa raison de vivre.
Moi, je suis différente. Le programme n’a pas fonctionné sur moi. Enfin…pas entièrement fonctionné. La majorité de ma mémoire a disparue, et je sais mieux me battre que la majorité des combattants de cette planète, et ce à grand coup de tortures physiques et mentales, d’endoctrinement systématique et de lavage de cerveau, en plus d’un entraînement très dur. Mais malgré tout ça, j’ai tenu bon. J’ai réussis à rester moi-même, à continuer à être cette Fanny que mes « employeurs » avaient enlevés un soir d’hiver, il y a déjà deux ans, dans une ruelle sombre de New York après un drame. Après le drame de ma vie, en fait.

C’est dur de se rappeler de cette journée, en fait. Ce n’est pas que ma mémoire est bancale sur cet événement, au contraire elle est très précise, c’est que mon cœur et mon esprit ont des difficultés à assumer tout ça. A comprendre ce qu’il s’est passé. Et à continuer à vivre malgré la douleur au fond de moi de savoir que ma vie est complètement finie, et que l’homme que j’aime ne veut plus de moi, et me déteste.
L’homme que j’aime…ça fait des mois que je n’ai plus dis ou pensé cela. Cela fait si longtemps, maintenant, que je me demande si mes sentiments sont encore réels…Si tout ce que j’ai fais, tout ce pourquoi j’ai combattu, et bien ça existe encore…Si j’ai encore cette flamme au fond de moi qui fait battre mon cœur pour un homme…pour un seul homme…Ben…Ben Reilly…

Ben…
Rien que de penser à lui, et je me sens comme une petite fille. Il n’y a pas de doute, je suis encore amoureuse…Malgré les mois passés, malgré l’éloignement, malgré ce qu’il a fait devant moi, malgré ses mensonges et malgré ses autres aventures avec d’autres femmes, je l’aime encore…Je ne sais même pas pourquoi…Il m’a fait du mal…énormément de mal, même…mais je l’aime…

Mais comment je peux l’aimer, au final ? Alors que je m’apprête à mourir, vaincue au sol après un combat bref mais incisif contre un être apparemment invincible, je pense à ça alors que je revois le peu de vie que j’ai dans ma mémoire défiler devant moi…C’est étrange…Vraiment étrange…Mais au fond, c’est proche de ce qu’on a toujours dit pour les gens qui mourraient…Je n’y avais jamais vraiment crus…J’aurais peut-être dû, à l’époque, au final…
Mais ce n’est pas le plus important. Oui, j’aime Ben Reilly. Je l’aime de toutes mes forces, de tout mon cœur, de toute mon âme. Malgré tout ce qu’il a fait. Malgré tout ce qu’il m’a fait…

J’y ai déjà pensé souvent, et déjà avant je crois, mais ce genre de choses continue à me torturer. Comment je peux aimer quelqu’un qui a fait tout ça ? Comment mon cœur peut-il battre pour un homme qui a frappé jusqu’à l’horreur un de ses meilleurs amis devant moi simplement parce qu’il m’avait approché de trop près ? Comment puis-je encore ressentir quelque chose pour un être qui m’a abandonné, qui a arrêté de me rechercher dès que j’ai disparue ? Comment est-ce que je peux encore être folle amoureuse de Ben, alors qu’il m’a trouvé une remplaçante dans son cœur ? Comment ?
Et bien je n’en sais rien. Je n’ai pas la réponse. Je l’aime, c’est tout. Et je ne peux rien faire contre, malheureusement…

Mais au fond, cet amour m’a sauvé.
En effet, grâce à lui, grâce à la force des sentiments que j’ai pour Ben, j’ai pu échapper au lavage de cerveau orchestré par cette secte de fous qui se croient touchés par une sorte de divinité amérindienne. Je n’y aurais évidemment pas crue si je n’avais pas subie toutes leurs tortures mystiques et si je n’avais pas reçue les « dons » de cette divinité : force accrue, agilité surhumaine, guérison plus rapide…je ne suis plus la même femme.
Je suis quelqu’un d’autre, en fait. Je suis normalement la deuxième partie du Scorpion, l’avatar du « Dieu » qui m’a fait ça, par l’intermédiaire de ses adeptes. Je suis normalement une partie du binôme qui doit détruire psychologiquement et physiquement l’avatar du « Dieu » ennemi de la secte, celui de l’Araignée. Je suis normalement celle qui doit donner le coup final à Spider Man.
Mais je ne le peux pas. Ça m’est impossible. Je ne peux tuer l’homme que j’aime…

Ben est Spider Man. Et j’aime Ben. Je ne peux donc rien faire contre lui. L’amour que j’éprouve pour lui est si fort qu’il m’a empêchée de tomber sous le contrôle de la Société du Scorpion et de ses lavages de cerveau. Mais pour ne pas être découverte et pour aider l’homme que j’aime, j’ai fais en sorte que ça marche. J’ai fais en sorte qu’ils croient que tout avait bien fonctionné, et que j’étais entièrement à leur service. J’ai fais en sorte de devenir pour eux « la » Scorpion parfaite, leur arme ultime contre leur ennemi…l’homme pour qui mon cœur bat.
Et par chance, j’ai réussis à les duper.

En effet, je ne sais ni comment ni pourquoi, mais j’ai découvert que j’avais un grand sens de la comédie, si on peut dire. J’ai facilement réussie à me faire passer pour leur parfaite petit soldat, et ils pensent maintenant que je suis celle dont ils ont besoin pour affronter et tuer Ben. Et c’est mon objectif. C’est mon seul objectif depuis que je sais que celui que je devrais normalement tuer a refait sa vie et m’a oublié, même si moi je n’ai jamais réussie…

Mais au fond, je pense que ça doit être compréhensible.
Après tout, j’ai disparue depuis longtemps, environ deux ans maintenant. Il a dû penser que j’avais délibérément quittée New York parce qu’il m’avait fait peur quand il avait attaqué Michael sans vraies raisons, et il aurait sûrement eut raison si je n’avais pas été enlevée dès l’instant où il nous avait laissé, son ancien ami et moi. Et j’aurais due savoir aussi que Ben ne resterait pas seul éternellement…On s’aimait, mais on ne s’était pas juré fidélité éternelle…Non…Malheureusement…

Il a donc trouvé quelqu’un, même si cette Gwen Stacy l’a finalement trahie. Dieu que je la hais, elle. Même si j’ai tout fais pour cacher ce sentiment à mes supérieurs et mes collègues, je suis sûre que plusieurs d’entre eux se sont rendus compte à quel point je ne pouvais la supporter. A quel point j’aurais tout fais pour lui mettre mon poing ganté de cuir dans son visage stupide de blonde écervelée pseudo révoltée…
Mais après tout, est-ce que ce n’est pas normal, aussi ? C’est la fille qui m’a prit l’homme que j’aime, c’est celle qui a couchée avec lui, c’est celle qu’il aime…et c’est celle qui le trahie ! C’est celle qui lui a fait le plus de mal au monde, mince ! Et je ne devrais pas avoir envie de la rouer de coups pour tout ça ?!

En fait, la réponse que voudrait avoir mes supérieurs à cette question est « oui ». Ils veulent que je n’aie plus aucun sentiment pour Ben, en dehors d’une haine féroce et mortelle. Mais c’est impossible. Je n’y arrive pas. Je ne veux pas y arriver. Mon amour pour lui, c’est la seule chose qui me rattache à ce monde. La seule chose qui me fasse encore vivre. Car il faut que je vive, oui. Il faut que je vive pour protéger Ben, même si à chaque fois que j’interviens, il ne le sait jamais…

Je l’ai déjà sauvé plusieurs fois, en fait.
Même si il ne l’a jamais su, j’ai toujours été là dès qu’il avait un grand problème, et plus d’une fois il a échappé à la mort ou a été vengé grâce à moi. Mais il ne le saura jamais. Je suis son ange gardien anonyme et muette. Et je n’aurais même pas le plaisir de le revoir une dernière fois, vu que l’homme, ou l’être plutôt, qui vient d’attaquer le quartier général de la Société du Scorpion en a bientôt finis avec les adeptes de cet étage, et qu’il va sûrement revenir vers moi, pour m’achever…pour me tuer après m’avoir fais souffrir en revoyant toute ma vie, et en pensant ce que je suis en train de me dire intérieurement…

J’ai déjà sauvé Ben, oui. Sans que la Société du Scorpion ou que quiconque le sache, je suis sortie en cachette de la petite chambre spartiate dans laquelle je dors depuis presque deux ans pour aller rejoindre celui que j’aime et pour le tirer des mauvais pas dans lesquels mes « employeurs » l’ont mis. Et j’ai même déjà tué, pour lui…

En fait, la première fois que je suis intervenue, ce fut quand Ben allait se noyer, après le combat de Parker contre un des dirigeants de la Société du Scorpion de l’époque. Ben n’allait vraiment pas bien et coulait à pic, et je suis donc allée le sauver, malgré la proximité de mes « collègues ». Je les avais suivis pour voir si je ne pouvais pas revoir encore une fois Ben et lui demander de l’aide, mais dès que je l’ai sortie de l’eau et que je lui ai sauvé la vie, j’ai compris qu’il fallait que je reste à la Société, et qu’il fallait que je fasse tout pour en savoir le maximum possible sur ce qu’ils préparaient pour lui, de manière à les empêcher de nuire en le sauvant quand c’était nécessaire.
Après ça, j’ai encore réussie à stopper quelques attentats prévus contre Ben, même si il ne l’a jamais su, ni mes employeurs, d’ailleurs. Ces membres de la Société étaient simplement retrouvés morts, et on a alors pensé que c’était l’œuvre d’Eddie Brock, le nouvel avatar « officiel » de « notre » ennemi…Au fond, l’arrivée de ce type apparemment totalement fou m’a fait du bien, même si maintenant que je le vois s’approcher de moi avec la ferme intention de me tuer, j’ai envie de changer mon jugement…

Je vais mourir, en fait.
Et je crois que c’est la meilleure chose à faire.
Ça fait deux ans que je mène une vie que je déteste et que je prie inconsciemment pour que tout ça se finisse. J’aime toujours Ben et je ne rêve que de vivre avec lui, en paix et dans le bonheur, mais je sais que ça n’arrivera jamais : la Société ne nous laissera jamais être heureux, et je sais aussi qu’il ne veut plus de moi. C’est Gwen qu’il aime. C’est pour elle que son cœur bat, même si elle n’a pas fait le quart de ce que j’ai fais pour lui…

Elle l’a trahie…elle l’a trahie ! Malgré tout son amour pour elle, malgré la déclaration de son identité, elle a tout fait pour le blesser ! Elle l’a trompée, elle l’a blessée physiquement et lui a encore mit des morts sur la conscience ! Elle n’a pas méritée son amour ! Elle n’a pas méritée la chance de pouvoir vivre avec cet homme que j’aime plus que tout au monde, et pour lequel j’ai tout fais ! Absolument tout ! Alors qu’elle…elle n’a rien fait pour le mériter ! Strictement rien !
Est-ce qu’elle a stoppée la Société comme moi ? Est-ce qu’elle leur a résistée avec comme seule arme son amour pour Ben ? Est-ce qu’elle a fait en sorte que les ennemis de Ben ne viennent plus le tourmenter après ses combats, comme Anna, Kraven, Jones ou Harry Osborn ? Non ! Bien sûr que non ! Moi seule ais fais ça ! Moi seule !

Oui, je les ai tués !
Alors que je vois Eddie Brock, qui a fait une entrée en fanfare il y a quelques minutes à peine dans le quartier général de la Société du Scorpion et qui a vaincu tous les gardes qui se trouvaient dans le hall, dont moi, en trop peu de temps pour que ça ne soit pas une grande humiliation pour nous, s’approcher de moi vêtu du costume rituel de sa Tribu, je n’ai pas honte d’admettre mes crimes. Car ce sont des crimes, vraiment. Je n’en suis pas fière, mais je les ai fais. Et je ne les regrette pas !

Ils ont fais du mal à Ben.
Ils l’ont fais souffrir, chacun leur tour.
Ils ont fais en sorte que sa vie devienne un enfer, et je ne pouvais pas le supporter. Mince, est-ce que c’est difficile à imaginer que de faire justice après que celui qu’on aime soit blessé et humilié par des êtres comme ça ? Est-ce que c’est vraiment impossible qu’on ait simplement envie de protéger l’homme qu’on aime quand on voit qu’il est mit plus bas que terre et qu’il vit les pires atrocités possibles ?

Déjà que je ne peux pas être près de lui, il m’est impossible de ne pas tout faire pour qu’il vive le mieux…ou le moins pire, plutôt. Bien sûr, je ne peux pas être là dès que les choses tournent mal, et je le regrette. Mais je peux au moins faire en sorte que quand les choses sont finies, qu’il gagne ou qu’il perd, que ceux qui sont responsables de tout ça ne s’en sortent pas indemnes. Je peux au moins faire en sorte que Ben ne subisse plus leurs attaques, et qu’il puisse au moins être un peu en paix…Au moins un peu, oui…

Evidemment, je sais que c’est mal.
Mais après tout, qu’est-ce que j’ai à perdre, dans ma situation ? Je n’ai plus de vie. Ma mémoire a été presque entièrement ravagée par les changements apportés par la Société du Scorpion. Ma famille a été très certainement massacrée par mes « employeurs » pour éviter qu’ils essayent de me retrouver. Je dois faire équipe avec quelqu’un que je hais et que je méprise. Nous devons tuer l’homme que j’aime. Et celui-ci m’a oubliée, et en aime une autre…
Sincèrement, qu’est-ce que j’ai encore à perdre ? Qu’est-ce que je peux encore avoir à perdre ? Personnellement, je ne vois pas…et c’est bien pour ça que j’ai fais tout ça…que je les ai tous tués…un par un…

Ils sont tous morts, oui. Anna, Kraven, le commissaire Jones et Harry Osborn, même si pour celui-ci c’est encore secret. Tous assassinés de mes propres mains comme vengeance…non, comme Justice. Comme cette Justice que prétend défendre l’être qui s’accroupit devant moi. Ce Eddie Brock, qui a prit la place de mon Ben et que j’aurais bien voulu tuer aussi, mais je n’en ai pas eu le temps.
Il me parle, mais je ne l’entends pas. Le bout de métal qu’il m’a enfoncé dans le ventre lors de notre combat trop rapide doit faire son effet, je pense. Mon costume vert foncé et beige renforcé en kevlar n’a pas suffit à me sauver, apparemment. Et je crois qu’il est même totalement cassé, vu que je n’arrive pas à remuer ma « queue de scorpion », qu’on m’a pourtant apprit à utiliser durant ces deux dernières années…En fait, je crois bien que je suis en train de mourir…

Oui.
Je meurs.
Et je n’ai pas de regrets.
Anna avait fait en sorte qu’un homme bon, Peter Parker, meurt, et a faillie être responsable du décès de Ben. Après ça, après cette défaite grâce à moi, elle est retournée aux « affaires classiques » de la Société du Scorpion, mais je l’ai rapidement retrouvée et tuée. Je ne pouvais laisser quelqu’un comme ça dans la nature…Elle pouvait attaquer Ben n’importe quand…C’était trop dangereux…
J’ai tué Kraven, aussi. Il avait été utilisé par des gens bizarres, l’Anarchiste et la Question, pour faire changer mon Ben…pour le transformer en quelque chose comme Michael, un monstre froid et inhumain. Même si je n’ai rien pu faire pour aider l’homme que j’aime dans ce moment-là, duquel il s’en est parfaitement sortit d’ailleurs, je ne pouvais laisser courir le risque que ce fou dangereux soit à nouveau utilisé contre Ben. Je l’ai donc tué quand il était dans une cellule…Personne n’en a parlé, bien sûr, vu la responsabilité du Gouvernement dans son état…Mais il est mort…et c’est un bon débarras…
Le commissaire Jones est mort, aussi. Et c’est peut-être le seul pour qui j’ai un peu de remords : après tout, c’était un flic normalement « bon » et « intègre ». Mais il s’en est souvent prit à Ben. Il a ordonné des enquêtes sur lui. Il ne l’appréciait pas. Il n’aimait pas mon Ben, malgré tout ce que lui a fait pour lui. Je ne pouvais pas laisser le risque qu’il fasse un jour du mal à Ben…non ? Alors je l’ai tué. Hier soir. Personne ne le sait encore. Ca fera la une, demain : « un flic crucifié dans sa chambre »…oui, ça va faire la une. Ca, et la mort de Harry Osborn…
Oui, lui aussi, je l’ai tué. Et c’est celui qui m’a donné le plus de « plaisir », en fait. J’ai aimé le tuer, vraiment. Ce type est le fils du grand patron de la Société du Scorpion. C’est lui qui a depuis le début tout fais pour tuer mon Ben, et il a envoyé son fils pour atteindre au cœur l’homme que j’aime. Harry a d’abord été l’ami de Ben, puis il lui a prit Gwen Stacy et s’est montré comme meilleur que mon Ben. Quel fou. Quel imbécile. Quelle stupidité. Il se croyait invincible par la position de son père. Il a fait une erreur, et il ne l’a seulement comprit que quand il a sentit ma lame lui couper la gorge…Il a longtemps souffert, comme ça…Il a mit du temps à mourir…mais c’était très plaisant…Et Ben était vengé, mais surtout protégé…et ça, c’est le plus important…

Brock parle toujours, mais je ne l’entends pas.
J’ai mal. J’ai très mal, même. Je me rappelle comment j’ai pris ce bout de métal, c’est quand j’ai balancé Brock au sol et qu’il a déchiqueté un pan des murs de l’immeuble pour me l’envoyer dessus. Je n’ai pas été assez rapide, et je vais mourir à cause de ça. Et je suis heureuse. Vraiment. C’est la première fois depuis deux ans, mais je suis enfin heureuse…enfin…

Je ne regrette rien, au final.
Mes mains sont sales, mais je l’ai fais pour l’homme que j’aime. Je suis heureuse qu’il ne me voie pas comme je suis devenue…comme je suis, maintenant. Peut-être garde-t-il encore un peu de tendresse au fond de son cœur pour moi, et je ne veux pas qu’il me voie en train de l’affronter ou dans les rangs de la Société.
Bien sûr, il verra mon cadavre. Mais je ne croiserais pas son regard…Je ne verrais pas ses yeux remplis de déception et de colère, et mon cœur ne sera pas plus brisé qu’il ne l’est déjà…Je vais mourir…et je suis heureuse…

Ah…je ne vois même plus Brock. Tout est sombre, maintenant. Mon cœur s’accélère. Ma respiration devient difficile. La mort approche. La fin approche, en fait. La fin de mon calvaire. La fin de ces deux années passées à faire des choses que je répugnais à faire, mais que j’étais obligée d’accomplir.
Enfin, je vais être libre. Enfin, je vais pouvoir fermer mes yeux et être sûre de ne pas me réveiller. Enfin, je vais pouvoir quitter ce monde, et ne plus y revenir…Enfin…

Je t’aime, Ben. Mais je meurs. Et je meurs heureuse. Je sais que maintenant, tu ne risques plus rien. Avec Brock, tu réussiras facilement à vaincre la Société, et tu n’auras plus rien à craindre de tes ennemis…je m’en suis occupée. Tu vas pouvoir vivre, mon amour. Tu vas pouvoir vivre la vie que j’avais rêvée de passer avec toi, et je suis heureuse. J’ai donnée ma vie pour toi…et c’est le plus beau cadeau qu’une femme peut faire à un homme…En tout cas, c’est le seul que je peux te faire…Et c’est le seul qui me fait encore sourire, alors que je sens mon cœur s’arrêter et mon cerveau se déconnecter sans que Brock ne puisse intervenir ou faire quelque chose…
Adieu, mon amour…Adieu…
 
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