Urban Comics
  Episode 46 : Bouffonneries (4)
 
Histoire : Ben Wawe
Date de parution : Novembre 2006

Le silence. Le silence régnait dans cette ruelle de Harlem, à New York.
Plus personne n’osait parler. Plus personne n’osait émettre le moindre son. Les inimités entre amis avaient disparues aussi rapidement qu’elles étaient arrivées. L’agressivité entre la majorité des personnes présentes avait fondue comme neige au soleil, et ce n’était que pure logique. La Panthère Noire et ses hommes avaient instinctivement reculés et avaient instinctivement baissés leurs armes. Eddie Brock avait aussi déserré les poings et se sentait touché au plus profond de son cœur.

Leur combat était mort avait d’avoir eut lieu.
Jamais ils ne s’affronteraient, parce que quelque chose avait changé.
Le Bouffon Vert, assassin de dizaines de personnes, avait enlevé son masque. C’était Gwen Stacy, l’ancienne compagne du premier Spider Man et encore l’objet de son amour. Le Bouffon était Gwen. C’était jour de deuil pour Ben Reilly. Et dans ces jours-là, même les amis qui se font la guerre arrêtent de se chamailler pour s’aider et essayer de se réconforter, comme ce que voulaient faire les personnes présentes pour Ben.

Ben.
Ben Reilly.
Spider Man, premier du nom de l’ère moderne.
Successeur de Peter Parker, un homme qu’il n’a presque pas connu mais qui s’est sacrifié pour lui. Fils de parents assassinés par sa faute, ami de personnes qui sont soit mortes, soit disparues, soit transformées en monstres qui veulent sa mort. Amoureux de deux femmes qui étaient en train de se retourner contre lui.

Un homme abattu, fini. Voila ce qu’il devait être. Il avait réussit à survivre à toutes les épreuves qui avaient lézardées sa vie, mais nul n’osait même penser qu’il puisse encore vivre encore après celle-là. Même après la mort de ses parents, même après ses problèmes mentaux, même après toutes les morts, tous les drames, il avait réussit à rester vivant. Mais là…mais là, c’était trop. Vraiment trop.
La femme qu’il aimait était devenue son nouveau pire ennemi. Il avait vu l’être qu’il chérissait le plus au monde, et qui lui avait pourtant fait énormément de mal en le trompant, derrière le masque d’un monstre de plus dans son existence, et c’était sûrement de trop.

Personne ne pouvait survivre encore à cela.
Et personne dans l’assistance n’en doutait. Tous s’imaginaient à la place du jeune homme au visage blessé par un éclat de bombe du Bouffon, et tous remerciaient leurs Dieux de ne pas être lui. Il venait encore une fois de perdre quelqu’un d’important…de vital, même, dans sa vie. Et il ne pouvait pas se relever après cela. Non. Il ne le pouvait pas. C’était impossible. Impossible…

« Ben… »

Eddie.
Eddie Brock.
Successeur de Ben sous le costume de Spider Man, après que celui-ci ait rejeté ses pouvoirs parce qu’ils le rendaient fous. Nul n’avait encore comprit pourquoi Reilly avait encore ses pouvoirs, mais pour le moment tout le monde s’en fichait. Le jeune Amérindien qui n’avait vécu que pour la Vengeance et la Justice de son Dieu avait commencé à apprendre l’amitié et la possibilité d’une autre vie avec son prédécesseur, et il sentait son cœur se serrer en voyant l’air hagard de Ben devant le visage souriant mais entaché de sang de celle qu’il aimait.
Il ne pouvait imaginer la souffrance que son ami était en train de vivre, mais il ne pouvait pas non plus le laisser ainsi. Non. Il ne le pouvait pas.

« Ben…
Je…Ben… »

Le jeune homme ne savait malheureusement pas quoi dire. Il avait très souvent vu le malheur sur le visage de ceux qu’il rencontrait, et il avait toujours eut la même réponse à leur proposer : la Vengeance. Mais là, il n’avait pas envie de dire cela à son ami. Il n’avait pas envie de proposer à celui qui avait commencé à lui faire découvrir la vraie vie la possibilité de tuer celle qu’il aimait tant.
Eddie ne savait pas pourquoi il n’y arrivait pas, mais il s’en fichait. Son ami avait besoin de lui. De lui, pas d’une vengeance toute prête. Et même si il ne savait pas quoi faire pour l’aider, même si il ferait sûrement plus de mal que de bien…il serait là. Il serait là pour lui. Comme Ben l’avait été lorsque Brock avait commencé à se laisser griser par ses pouvoirs. Comme il lui avait promit de l’aider.

Oui.
Eddie allait l’aider.
Il allait faire de son mieux pour essayer de l’apaiser. Parce que ça lui semblait juste. Parce que ça lui semblait bon. Parce que ça lui semblait être ce que faisaient les amis entre eux, et Ben était son ami…envers et contre tout…et tous…

« Ben…
Viens…Faut pas rester là… »

Brock sourit sous son masque. Il avait vu du coin de l’œil que la Panthère Noire et ses hommes avaient commencés à reculer, comprenant que Ben était extrêmement touché et qu’il risquait de ne plus être le même homme dans les heures à venir. Ils avaient aussi compris qu’ils ne pourraient plus maintenant toucher au Bouffon vu son identité, et qu’il était inutile de vouloir se battre vu que les deux Spider Men se donneraient encore plus à fond pour sauver Gwen Stacy, qui avait toujours son sourire figé sur son visage, comme si elle était inerte.

Tout allait alors bien se passer, maintenant.
Eddie allait aider Reilly, il allait essayer de lui remonter le moral, et après ils mettraient Gwen en prison. La Vengeance serait faite un autre moment, parce qu’elle n’avait pas lieu d’être. Le jeune homme comprenait bien ça, maintenant. Lui qui avait toujours rejeté l’avis de son ami sur la Vengeance de leur Dieu, il comprenait désormais que parfois, cette idée de revanche mortelle n’avait pas lieu d’être. Oui. Il comprenait ça, maintenant. Il le comprenait même parfaitement.

Ben Reilly lui avait ouvert les yeux. Il lui avait montré la vérité, et Eddie lui en serait à jamais reconnaissant. C’était pour ça qu’il s’approchait lentement de son ami, conscient que celui-ci devait souffrir affreusement, mais…il était là. Et il allait l’aider. Il allait le remercier de ce qu’il avait fait pour lui. Et tout allait bien se passer. Oui. Tout allait bien se passer…

« Viens… »

Souriant sous son masque d’avoir enfin dépassé sa vision limitée de l’existence que la propagande de la Tribu de l’Araignée, Eddie posa donc doucement sa main sur l’épaule de son ami, surveillant toujours les gestes de Gwen, qui restait toujours inerte.
Apparemment, elle avait été blessée auparavant et n’arrivait plus à bouger, mais il s’occuperait de ça plus tard. Là, il allait aider son ami, et tout allait bien se passer…Ils allaient partir, se sentir mieux, et reprendre leurs carrières de justiciers avec plus de calme et moins de violence…Et tout irait bien…Du moins…c’est ce qu’Eddie pensait et espérait…Et les pensées et espoirs ne deviennent que rarement réalité…Sauf dans les livres et les films…Et ce qu’ils vivaient n’était ni un livre, ni un film…

« Non. »

Voix froide.
Réponse tranchante comme un couteau.
Eddie crut d’abord avoir mal entendu, mais il se rendit bien vite compte que cette simple syllabe, que ce simple mot venait bien d’être prononcé par Ben Reilly, et que cela voulait dire bien des choses. Il pensait que son ami était mort à l’intérieur et qu’il n’aurait plus la force de se battre ou de parler ainsi…mais il se trompait. Le premier Spider Man n’était apparemment pas mort. Et ce n’était pas vraiment une bonne nouvelle, vu ce qu’il était en train de vivre…

« Ben…
- Non.
- Il faut partir…
- Non.
- Ne m’oblige pas à te forcer la main…
- Laisse-moi. »

Ben avait toujours le regard braqué sur la jeune femme blessée devant lui. Elle semblait respirer difficilement vu le combat violent qui les avait opposés quelques instants auparavant, mais elle arborait toujours son sourire figé et décontenançant. On aurait dit qu’elle avait perdue toute consistance, toute humanité, mais Brock s’en occuperait plus tard. Il avait des choses bien plus importantes à régler avant…

« Non. Tu vas venir avec moi. »

Eddie avait essayé d’être autoritaire et déterminé en disant cela. Il savait bien que si il laissait Ben et Gwen ensemble, son ami ferait une chose qu’il ne pourrait que regretter plus tard, et il ne voulait pas de ça pour lui.
Il intensifia donc sa prise sur l’épaule de Reilly en espérant ainsi le faire tourner et partir avec lui…mais encore une fois, ce n’était qu’un espoir. Qu’une pensée. Et encore une fois, le jeune homme allait se rendre compte que ce genre de choses ne fonctionnaient que très, très rarement, surtout avec un homme trahi et fatigué de cela à ses côtés.

« Non.
Mais toi, tu vas me lâcher. »

Brock eut juste le temps de voir un éclair dans l’œil encore ouvert de son ami pour comprendre son erreur. Ben agit après cela beaucoup trop rapidement pour qu’il fasse quelque chose, et Eddie fut surprit à quel point celui qu’il considérait encore comme une sorte de grand frère pouvait ainsi se mouvoir. Mais les blessures du cœur devaient sûrement augmenter nos capacités, comme la colère…

Reilly fit donc en sorte d’être libéré de son ami. Avec une vitesse exceptionnelle, donc, il donna un monstrueux coup de coude dans le nez de Eddie, qui sentit malgré la protection de son « costume » le coup qu’on venait de lui donner. Il vit aussi avec surprise ses jambes décoller du sol par un balayage ultra brutal de Ben, avant que celui-ci ne fasse un impressionnant salto arrière.
Il atterrit alors juste devant Gwen Stacy, et la prit violemment par son costume, approchant son visage du sien. Le jeune homme leva son bras droit derrière lui, le poing serré, prêt à frapper. Les hommes de la Panthère Noire et T’Challa avaient déjà recommencés à s’approcher, mais ils savaient que ce serait trop tard : le premier Spider Man avait maintenant tout le temps qu’il voulait pour détruire celle qu’il aimait et qui l’avait trahit, et tout résidait maintenant dans la possibilité ou non qu’il restait un peu d’Humanité en lui…Et ce n’était pas vraiment une bonne chose vu ce qu’il était en train de vivre…

« Toi…
Toi, espèce de salope…
Comment t’as osé ?! Comment t’as osé me faire ça ?! C’était pas assez ?! C’était pas assez de coucher avec Harry ? De sortir avec lui ?! Hein ? C’était pas assez ?! Il fallait encore que tu deviennes mon ennemie ? Que tu tues à cause de moi ? Mais qu’est-ce que je t’ai fais ?! Qu’est-ce que je t’ai fais ?! »

La colère.
La colère régnait sur son cœur.
La douleur et la triste avaient contrôlées le corps de Ben lorsqu’il avait découvert qui était l’être sous le masque du Bouffon Vert, mais c’était terminé, maintenant. Reilly lançait un regard plein de haine et de rage à la jeune femme devant lui, serrant fortement ses poings, prêt à chaque instant à la frapper alors qu’elle continuait de sourire, comme si elle ne se rendait pas compte de la situation…comme si elle était folle…

« Hé, hé…
Ce que tu m’as fais, Ben ?
Mais tu as tué mon père, chéri…A cause de toi, mon père est mort, et j’ai perdu le seul homme vraiment important dans ma vie…Déjà que je n’avais jamais aimé les super héros, imagine ma réaction quand j’ai vu que l’homme que j’aimais et qui m’avait déjà abandonné pour aller faire son petit tour en Australie était encore responsable de la perte de mon père…Tu m’as pris mon innocence et mon père, Ben…Il est normal que je te fasse aussi du mal, non ? »

La jeune femme avait perdue son côté « mortellement drôle », mais elle arborait toujours son sourire figé. Ben, lui, ne semblait étrangement pas atteint par les paroles de Gwen. Il avait toujours un masque de violence et d’agressivité sur le visage, serrant fortement ses poings en étant prêt à chaque instant à frapper la jeune fille qu’il aimait normalement, mais qui était plus l’objet de sa haine désormais qu’autre chose.

« Non.
Non, ce n’est pas normal.
Tu crois pas que j’ai assez souffert ? Tu crois pas que moi aussi, je m’en veux pour ce qui est arrivé à ton père ? Tu crois pas que c’était aussi dur pour moi d’être loin de toi ? Je t’aimais, Gwen…je t’aimais ! J’aurais tout fait pour toi, mais toi…tu m’as trahis. Deux fois. Avec Harry. Et maintenant. Et c’est deux fois de trop. Et tu vas payer pour ça. Tu dois payer pour ça. Il est temps que ceux qui me fassent du mal comprennent enfin qu’ils ne doivent pas faire ça… »

Eddie ne comprenait plus rien.
Il s’était relevé rapidement, sentant le sang couler le long de sa peau protégée par son « costume ». T’Challa et ses hommes s’étaient rassemblés autour de lui, ne sachant vraiment pas quoi faire à ce moment-là. Brock non plus ne savait pas quoi faire, mais surtout il ne savait pas quoi penser de ce qu’il voyait et entendait.
Qu’est-ce que disait Ben ? Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? Il était en train de libérer toute sa rage, et prévoyait même de…de punir Gwen pour ce qu’elle avait fait…Il se comportait comme un robot, comme un être sans âme, sans Humanité…Il semblait avoir perdu tout sens moral et se laissait simplement aller à son envie de…de vengeance…

Et ça…Et ça, Brock ne pouvait le comprendre…Après tout ce que Ben lui avait dit, après tous ses discours sur la Justice, la tolérance, tout ça…Il ne pouvait comprendre et surtout accepter que l’être qu’il avait commencé à prendre comme modèle fasse cela…Non…Il ne le pouvait pas…Et il espérait vraiment au fond de son cœur que Reilly se reprenne et laisse tout tomber…même si il savait bien au fond que c’était impossible et surtout improbable…

« Hé, hé…
Payer, tu dis ?
Je serais bien curieuse de voir ça. Tu n’oseras jamais me toucher. Tu n’oseras jamais me faire du mal. Tu m’aimes, même si tu penses le contraire. C’est pour ça que la Société m’a recrutée. C’est pour ça qu’elle est venue me voir le lendemain de la mort de mon père, juste quand tu as disparu pour aller faire je ne sais quoi. J’étais seule. J’étais triste. Je t’en voulais, mais je t’aimais. Et ils m’ont ouverts les yeux. Ils m’ont entraîné. Ils m’ont formé. Dès que tu n’étais pas là, j’allais là-bas, prendre leurs étranges mixtures et mettre ce costume pour me préparer.
Ils ont tout prévus, Ben. On est plusieurs. On est plusieurs à savoir ce que tu es, Ben. A savoir ce que tu avais fais. Ils m’ont dis tout, tu sais. Tout ce dont tu étais responsable. Ils m’ont dis toutes les horreurs qui sont arrivées par ta faute. Ils m’ont tout dis. Et j’ai compris, Ben. J’ai compris. Tu es un monstre. Tu es maléfique, même si tu ne le sais pas. Et je dois t’aider. Je te dois bien ça. Je dois te tuer, Ben. Pour le bon vieux temps qu’on a passé ensemble…je dois te tuer. »

Ben ne bougeait pas. Serrant toujours les poings, un de ses oeils fermés à cause de l’explosion de la bombe de Gwen, il avait écouté sans broncher les paroles de la jeune femme devant lui, si faible apparemment mais qui avait fait naître tant de haine et de colère dans les cœurs de toutes les personnes présentes.
Reilly fixait lourdement le Bouffon, ou plutôt LA Bouffon, devant lui. Son regard était froid, dur, et presque sans âme. Et Eddie n’aimait pas cela. Il savait ce que son ami était en train de vivre. Il pouvait deviner qu’en ce moment même, le jeune homme qu’il tenait en si haute estime voulait se laisser aller. Qu’il voulait exploser la tête de la jeune femme qu’il tenait, et surtout qu’il voulait se laisser aller à la Vengeance.

Mais même si Ben ne faisait rien, c’était de toutes façons trop tard pour Brock. Il avait perdu ses illusions. Il avait pensé que son ami resterait toujours droit et fort, malgré cette horrible chose qu’il était en train de vivre, mais il se trompait. Il pensait que la Vengeance pouvait être contournée, mais il avait tort.
Même si Reilly ne faisait rien, Eddie ne croyait plus en ce qu’il avait dit. Il avait failli y croire, mais voir son ami le rejeter ainsi, rejeter son aide et se laisser aller à sa rage…c’était trop, pour lui. Les voix dans son « costume » recommençaient déjà à lui parler pour lui dire qu’il fallait que Vengeance se fasse, et le jeune homme n’avait même plus envie de les faire taire.
Il avait failli croire Ben Reilly. Mais c’était fini, maintenant…

« Tu es folle.
- Je n’ai jamais dis le contraire.
- Tu t’es fais rouler par la Société.
- Moins que toi.
- Tu ne mérites même pas que je m’occupe de toi. Tu es une pauvre folle qui a simplement mal à cause de la mort de son père. T’es juste malade. T’es rien qu’une malade. Tu mérites pas que je perde mon temps avec toi. Seuls tes Maîtres m’intéressent. Pas toi.
- Tu n’en as pas les couilles, oui.
- Pense ce que tu veux. Je m’en fiche.
- Tu es un lâche ! »

Le premier Spider Man relâcha lourdement Gwen sur le sol, son visage toujours neutre, déterminé même. Il regarda encore quelques instants la jeune femme qu’il avait tant aimé mais qui l’avait trahit deux fois de trop, avant de l’enjamber assez rapidement. Il commença alors lentement à marcher dans Harlem, les épaules et le visage baissés sur le sol.
Il était seul, maintenant. Il avait perdu sa famille, ses amis, ses alliés même. Il avait failli se laisser aller à la vengeance, mais il s’en fichait. Ben avait comprit, maintenant. La vie était une farce qui adorait le maltraiter. Et il n’en pouvait plus. Il n’en pouvait vraiment plus. Il ne voulait pas tuer Gwen. Il ne voulait pas s’ajouter ça sur sa conscience. Elle n’était pas responsable. C’était la Société qui était responsable de ce qu’elle était devenue, et de ce qu’elle avait fait. Comme pour Michael. Comme pour Fanny, peut-être.
Et pour ça…Pour tout ce qu’ils avaient faits…ils allaient payer. Reilly n’avait plus rien à perdre, maintenant. Il avait tout perdu. Et il allait leur rendre la monnaie de leur pièce pour tout ce qu’il avait vécu par leur faute…

« Tu es un lâche !
Un foutu lâche ! Tu n’as jamais su faire ce qu’il fallait faire ! Jamais ! T’es un lâche ! Rien d’autre qu’un lâche ! T’as mérité tout ce que tu vis ! T’es rien, Ben ! Strictement rien ! Un raté ! Un raté qui a provoqué la mort de dizaines de personnes ! Tu devrais te buter, Ben ! Tu devrais te buter ! »

La jeune femme était toujours assise sur le sol, mais avait fait tomber son sourire pour laisser place à un masque de rage et de colère.
Apparemment, elle aurait voulue que Ben Reilly se laisse totalement aller à sa haine et la tue, mais cela ne s’était pas passé ainsi…Et elle essayait encore le défier en lui criant ces quelques paroles de toutes ses forces, mais cela n’avait évidemment pas de conséquences : le jeune homme continuait de marcher dans les rues de Harlem, seul, las, avant de disparaître définitivement dans l’obscurité de la nuit, sans que quelqu’un ne fasse quelque chose pour l’arrêter, tous étant trop choqués par ce qu’il se passait devant eux…

« Un lâche…T’es rien qu’un lâche !
- Oui. »

Gwen se tourna immédiatement vers là d’où provenait le mot dur et froid qu’elle venait d’entendre, et elle sentit son sang se glacer en voyant Eddie Brock accroupit devant lui. Celui-ci arborait sous sa deuxième peau un visage très froid et dur, et sa voix reflétait parfaitement ce qu’il était en train de vivre : il s’était laissé aller aux voix de ses Ancêtres, et était redevenu le monstre violent et brutal qu’il avait…qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être, selon lui…

« Oui, Ben est un lâche.
Oui, Ben n’a jamais fait ce qui devait être fait.
Oui, tu as raison en disant tout cela, petite Gwen Stacy. Mais il y a quelque chose qu’il faut que tu saches… »

En un clin d’œil, le jeune homme posa sa main sur la gorge de Gwen, celle-ci frissonnant alors immédiatement en sentant la poigne très dure et très forte de l’Amérindien contre sa peau.

« …je ne suis pas Ben.
Je ne suis pas un lâche. Et je fais ce qu’il y a à faire…Tu vois ce que je veux dire ? »

Brock sourit alors sadiquement sous sa deuxième peau, alors que la jeune femme devant lui ouvrait grand la bouche pour commencer à crier, même si la pression qu’elle ressentait sur sa trachée devenait de plus en plus forte et qu’elle commençait à l’empêcher de parler…Oui…Cette pression devenait de plus en plus forte…Trop forte, même…Et celle qui se faisait appeler Bouffon Vert comprit alors qu’elle n’avait plus en face d’elle un Spider Man, mais le vrai Avatar du Dieu Araignée…Le vrai Représentant de la Vengeance…Et que rien ni personne ne pourrait arrêter cet être dans les heures à venir…Rien ni personne, non…
 
 
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