Urban Comics
  Episode 6:Vengeance (1)
 
Couverture : Rirox
Histoire : Ben Wawe
Date de parution : Décembre 2004



Il faisait assez chaud dans la salle de classe du professeur Essex qui enseignait la chimie à ses élèves. La plupart étaient assez dissipés, mais certains travaillaient durs pour pouvoir suivre et avoir une chance de rentrer plus tard à l’université. Ben Reilly et sa copine Fanny faisaient partis de ce petit groupe, qui comprenait leurs amis Maxime, Matilde, Barry et Michael.

Bien que peu attirés par cette matière, les jeunes gens tentaient de comprendre leurs cours en étant assidus et concentrés. Enfin, tous sauf Ben et Fanny, assis l’un en face de l’autre pour les travaux pratiques, et qui n’arrêtaient pas de se faire des clins d’oeils et se touchaient les pieds sous leur table. Ils étaient réellement amoureux l’un de l’autre. Et bien que leur relation débuta par une tragédie, elle semblait suivre le cours d’une parfaite histoire d’amour qui se finirait par une retraite en Floride et une dizaine de petits enfants.

Alors que le professeur expliquait aux adolescents le principe du clonage, Bobby Drake regardait d’un regard triste le petit groupe d’amis. Pour lui, tout cela, c’était un bonheur qu’il ne pourrait jamais avoir. Tout cela car il avait pété un plomb, et qu’il avait dépassé les bornes. Ben, qui était en réalité Spider Man, lui avait bien dit : il ne devait pas s’approcher d’eux, sinon il lui arriverait malheur. Et vu la dérouillée qu’il s’était prise, Bobby n’avait pas envi de tenter le diable.

Le cours se finit rapidement, la plupart des élèves n’ayant rien écoutés. Le lycée de Midtown était un des plus pauvres pour le taux de réussite, c’était connu publiquement. Néanmoins, le directeur Stryker plaçait de grands espoirs dans le petit groupe sage de la classe de Bobby, tous promis à de très bonnes notes aux examens. Enfin un motif de satisfaction pour cet afro-américain qui subissait tous les jours le racisme des professeurs…

Alors que tous les élèves sortaient, Ben et Fanny partaient du cours en derniers, s’embrassant passionnément dans le couloir, puis marchant lentement en se serrant la main et en ne se quittant pas du regard. Mais, quand il vit Bobby qui traînait derrière eux, il le fusilla du regard, et changea de direction, avec sa petite amie. Ils rejoignirent alors leurs amis, occupés à diverses choses : Barry était en grande discussion avec Max pour un jeu de rôle, Matilde était au téléphone avec Terry, son amoureux, et Michael regardait avec délice un petit groupe d’asiatiques. Quand ils les virent arrivés, la plupart stoppèrent leurs activités.

« Alors, ça va les amoureux ? Vous en avez pas marre de vous bécotter tout le temps ?
- T’es jaloux, Barry ?
- Nan, mais bon ça devient lassant…
- Désolée, mais quand on aime, on aime, et j’aime trop Ben pour ne pas lui montrer…
- Tu connais l’adage, Flav’ : ce que femme veut…
- Ouais, ouais. Bon, on fait quoi les jeunes ? Moi j’ai bien envi d’aller me faire un tour à la salle d’arcades…
- Y a des nouveaux jeux, Michael ?
- Je sais pas, faut voir. Et vous en pensez quoi, les autres ?
- Ben écoute, je sais pas et… »

Mais Maxime O’Neil n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Une vision impressionnante lui coupa la parole : trois hommes arrivaient au lycée de Midtown. Deux d’entre eux portaient des mitrailleuses, des A-4, ils étaient noirs. Le dernier homme était habillé entièrement en cuir noir, son corps entièrement recouvert du tissu. Il portait un masque où seuls ses yeux blancs brillaient. Il avait aussi une longue cape qui traînait à terre. On pouvait aussi remarquer qu’il portait des sortes de griffes à chacun de ses doigts. Si il n’était pas accompagné par les deux hommes armés, Max aurait ri. Mais là, c’était dangereux.

Les trois hommes s’arrêtèrent au milieu de la cour intérieure. Tous les regards convergeaient vers eux. Nul ne savait quoi faire, même Ben dont les fameux réflexes semblaient avoir disparus. Soudain, après que l’homme en noir eut fait un signe de main, ses deux acolytes ouvrirent le feu sur la foule hurlante. Heureusement, personne ne semblait toucher, mais les deux fous continuaient leurs tirs, en visant de mieux en mieux.

Ben savait que Spider Man devait intervenir. Il vit alors que Bobby arrivait rapidement vers la scène, prêt à en découdre sûrement avec ces hommes. Mais vu l’état dans lequel il l’avait laissé il y a quelques jours, il risquait plus de se faire tuer et de faire tuer des innocents s’il intervenait. Ben courut vers lui, tenant Fanny par le bras.

« Bobby, emmènes Fanny à l’abri…
- Ben, je veux et je peux t’aider…
- Nan.
- Ecoutes, je…
- Nan, toi, écoutes. Je te fais assez confiance pour sauver la femme de ma vie. Sois en digne, ok ? C’est mon bien le plus cher…
- Ben, qu’est-ce que tu vas faire ?
- Je vais voir si je peux pas aider les autres, chérie.
- Non, restes avec moi, ne me laisse pas.
- Je te jure que je te reviendrais. »

Ben embrassa passionnément Fanny, puis la laissa en larmes à Bobby, qui l’emmena dans le hall. Il restait maintenant à calmer ces dingues et à sauver les autres, pensa le jeune homme. Mais il ne pouvait pas mettre son masque de Spider Man devant tout le monde. Il serait reconnu, et alors ses ennemis (il en avait encore peu, mais assez pour lui faire du mal) s’en prendraient à Fanny. Et il ne pouvait pas supporter cela.

C’est perdu dans ses pensées que Ben avisa alors Matilde entre les mains du fou en collant. Il la tenait fermement, et on voyait clairement qu’il lui faisait du mal. La jeune fille avait sûrement été prise après que Ben eut sauvé Fanny…mais en la sauvant, il avait peut-être condamné Matilde. Matilde, sa chère Matilde, sa meilleure amie, celle qui était comme une sœur pour lui. Il ne pouvait pas la laisser là. Mais s’il intervenait en tant que Spider Man, il serait découvert et Fanny serait en danger…elle mourrait peut-être…et ça Ben ne pouvait supporter l’idée d’une telle chose…

C’est alors que Ben chassa ces pensées. Pourquoi se soucier du futur quand sa meilleure amie est en danger dans le présent ? L’adolescent décida d’agir. Mais alors qu’il allait s’élancer en l’air, en tissant une toile, et en montrant qui il était, Max l’avait devancé, et avait mis toutes ses forces dans une béquille au costumé par derrière. Mais, à la surprise générale, l’être en noir ne ressentit rien, et c’est à peine s’il se retourna pour voir Max. Il rit en voyant son assaillant, et soudain planta sa main gauche dans le cou du jeune homme, ses griffes pénétrant rapidement la chair de l’adolescent pour y faire un trou, et sortir de l’autre côté de la cavité. Matilde, qui était aux premières loges, cria comme jamais en voyant son ami tomber dans d’horribles souffrances, tandis que son assassin riait toujours.

Ben ne pouvait bouger. Paralysé par la scène, il tomba à terre, et sembla ne plus pouvoir détourner son regard du cadavre sanglant de son ami, qui se vidait de son sang sur l’asphalte noir. Il ne vit pas les trois hommes partirent lentement, en emmenant avec eux Matilde. Il ne vit pas sa meilleure amie lui faire de grands signes pour l’appeler à l’aide. Il ne l’entendit pas l’appeler comme une folle. Et enfin il ne vit pas l’ambulance emmener les restes de Max.

Plusieurs heures plus tard, Ben rentra chez lui. Il avait passé une heure dans un bureau de psy pour lui expliquer que tout allait bien et qu’il n’avait rien. Il rassura le docteur en disant qu’il s’en remettrait, certes difficilement, mais que ça irait grâce à l’aide de ses amis et de Fanny. Il n’avait pas voulu passer la soirée chez sa copine, prétextant une fatigue grandissante. Mais en fait, il avait d’autres plans pour la soirée.

Ses parents n’étaient pas là, ils se trouvaient en croisière au large de la Grèce. Ils reviendraient le plus vite possible quand ils apprendraient la nouvelle pour aider leur fils, mais le problème sera déjà réglé. En fouillant dans ses affaires, le jeune homme pensa que ce soir, Ben Reilly allait dormir et pleurer son ami, mais Spider Man allait sortir et venger Max. D’une façon définitive. Œil pour œil, dent pour dent.
 
 
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