Urban Comics
  Episode 23 : Irréversible (1)
 
Histoire : Ben Wawe
Date de parution : Mai 2005

Ben se réveilla lentement d’un long sommeil agité. Ses muscles lui faisaient mal, il avait beaucoup de mal à lever sa cage thoracique pour respirer et surtout le jeune homme n’arrivait pas à lever ses paupières pour regarder où il était. Il était tellement fatigué…retourner dans les ténèbres si douces serait facile, mais l’adolescent ne suivait plus la facilité depuis un an…à un mois prêt. En fait, sa vie n’était plus simple et tranquille depuis l’épisode de l’attaque terroriste. Mais il ne voulait pas penser à cela maintenant.

« Ben ? »

Une voix, lointaine…elle perçait les ténèbres…elle arrivait presque à réveiller Ben…presque seulement…le jeune homme devait faire le reste…il devait se réveiller…il devait se secouer…Après de longs moments de lutte pour faire agir ses muscles malgré leur fatigue et leur faible condition, l’adolescent réussit à ouvrir lentement les yeux.
Au départ, sa vision fut mauvaise. Ses yeux étaient embrumés, il ne distinguait pratiquement rien…c’était le flou total. Puis, lentement pour lui mais à vitesse normale pour la personne d’où provenait la voix avant, ses yeux se remirent à fonctionner normalement, et Ben pu voir celle qui avait été à son chevet : Gwen. Il sourit.

« Alors, Superman, content de nous avoir fait une frayeur pas possible ? Tu sais que je devrais t’en vouloir à mort de cela ?
- Tu m’en veux ? »

Le jeune homme avait une voix rocailleuse et cassée.

« Oh mon dieu, quelle voix ! On dirait un chanteur de country ! Horrible ! Enfin bon, j’espère que ça ira mieux après…et pour en revenir à ta question, je ne peux pas t’en vouloir, tu le sais bien…
- C’est gentil. Ta mère a pas trop gueulée ?
- Nan, nan…elle a eut peur, c’est tout…tu sais, j’ai vraiment cru que tu étais mort…
- Désolé…
- T’excuses pas. Je suis contente que tu sois rentrée ! »

La jeune fille sourit et s’assit sur le lit de Ben, alors qu’avant elle était sur une chaise. Elle posa sa main sur le torse de l’adolescent.

« J’ai eu très, très peur…ne me refais plus ça, s’il te plaît…et surtout, ne repars plus aussi longtemps ! Tu nous avais dis que tu partais un mois au maximum, et résultat tu es partit vingt-quatre semaines !
- Y avait pas le téléphone là-bas et ce que j’y ai fais était trop important pour moi pour que je l’abandonne en cours de route…je ne peux pas te l’expliquer maintenant, mais bientôt, très bientôt je te jure que tu sauras tout…
- Je l’espère bien. Tu sais, quand on t’a récupéré dans l’eau il y a huit mois, j’ai d’abord cru que t’étais un membre d’un gang qui avait été liquidé…heureusement, tu m’as fais changer d’avis, mais là ce que tu nous as fais, partir plusieurs mois sans rien dire dans un but mystérieux, ça me fait penser aux pratiques des gangs ou de la mafia ! »

Ben ne pu s’empêcher d’éclater de rire en pensant qu’elle le prenait pour un mafioso. Cela ne plut pas du tout à Gwen qui se releva et se mit sur sa chaise, la mine refrognée.

« Désolé, je veux pas te blesser, mais je suis vraiment pas un membre d’une mafia ou d’un gang quelconque, je te le promets…je suis franchement désolé aussi de vous avoir fais peur, mais voila j’ai pas pu faire autrement. Merci de m’accueillir quand même chez vous malgré tout cela…Est-ce que tu me pardonnes ? »

Gwen écouta les paroles de Ben et le regarda quelques instants. L’adolescent ne savait pas quoi faire. Il s’était un peu relevé et avait collé son dos contre le mur en bois derrière lui. Il remarqua alors qu’il ne portait qu’un caleçon, qui n’était pas celui qu’il avait porté dans l’avion, et qu’il dormait sur le lit de Gwen, dans le grenier…
Son regard était toujours posé sur le matelas et les draps quand la jeune fille s’accroupit à ses côtés, prit son visage dans ses mains et l’embrassa d’une façon rapide mais terriblement délicieuse et savoureuse pour Ben. Il ferma les yeux, prit Gwen dans ses bras et tous deux partagèrent un long et somptueux baiser.

« Mmh…tu sais toujours aussi bien embrasser, chéri…
- Je n’attendais que ton pardon pour te le prouver, Gwen. »

Elle le frappa sans méchanceté et sans violence sur la tête.

« Imbécile ! Comme si je pouvais t’en vouloir à ton retour ! Je croyais t’avoir dit que je t’aimais. Je reviens jamais sur ma parole, sauf si on me trahit…mais toi, est-ce que tes sentiments envers moi sont toujours les mêmes ? »

Un voile d’inquiétude passa sur le doux visage de la jeune adolescente habillée d’un petit haut blanc moulant et d’un baggy beige. Elle avait vraiment peur que Ben ait tout oublié de leurs deux mois passés ensemble…cela aurait été horrible pour elle…

« Bien sûr que je t’aime toujours, Gwen. Je t’aime toujours autant que lorsque je t’ai quitté et je ne t’ai pas trompé si c’est ce que tu cherches à savoir. Encore une fois, désolé de mon absence mais il le fallait. J’espère juste qu’on pourra de nouveau être ensemble… »

Un sourire illumina le visage de Gwen et elle sauta sur le lit, se couchant sur lui pour le prendre dans ses bras.

« Oh Ben, si tu savais comme tu m’as manqué…
- Toi aussi, Gwen…dis-moi, je peux encore rester chez toi quelques temps ? J’ai aucun lieu où aller, mais je comprendrais bien que vous ne vouliez pas vous encombrer d’un petit con d’ado…
- Arrête tes bêtises ! Mes parents t’adorent ! Mon père te considère comme le fils que je ne suis pas, et ma mère te trouve charmant. Ils risquent juste de tirer la gueule quand ils sauront pour nous, c’est tout. Ne t’en fais donc pas.
- Ok, c’est cool merci. J’ai de la chance de vous avoir. De t’avoir surtout.
- Ouais, beaucoup de chance…j’suis une espèce en voie de disparition, tu sais…ça se trouve plus les filles jeunes, jolies, intelligentes, sexy, douées en musique…
- Euh, tu parles de qui là ? »

Ben éclata d’un petit rire tandis que sa petite amie le frappait avec son coussin. Puis tous deux rirent et se collèrent l’un contre l’autre pour se reposer et passer enfin un moment calme et serein ensemble…




Le lendemain, le jeune homme se réveilla lentement et tranquillement. Cette fois-ci, ses muscles lui faisaient moins mal, il était plus réveillé et il réussit à sortir du lit après seulement deux tentatives. Il mit un vieux jeans et une chemise à fleur qui étaient posés sur la chaise où s’était trouvée Gwen avant. Après cela, et après un rapide passage dans la salle de bain pour se faire des petits pics dans ses cheveux teints en blond, Ben descendit les grands escaliers en bois qui menaient au grenier du bar Trasher pour se retrouver dans un petit couloir au papier peint vert foncé et au carrelage ancien.

L’adolescent ouvrit alors une grande porte en bois pour arriver dans une petite cuisine américaine entièrement blanche, avec un lave vaisselle, un frigo, des étagères, un four, un micro ondes et une petite table avec quatre chaises. Sur les chaises étaient assis tous les Stacy, c'est-à-dire Georges, Anna et Gwen, qui fit un immense sourire à l’arrivée de Ben, qui le lui rendit bien entendu.

« Ah, et bien notre voyageur est réveillé et de retour… »

Et hop, Georges qui attaque tout de suite sans me laisser le temps de m’asseoir, pensa le jeune homme en posant ses fesses sur la chaise libre. Anna et sa fille ne disaient rien, sachant bien que le père de famille avait des questions pour l’adolescent.

« Bonjour, Georges, Anna et Gwen.
- Bonjour à toi qui nous fais la grâce d’être avec nous. C’est un honneur…pourrions-nous savoir où tu étais ces derniers mois ? Pourquoi tu n’as pas donné signe de vie ? Pourquoi tu es arrivé ici hier comme si tu avais rencontré une rocket ? »

Nan, juste un missile sol-sol, pensa dire Ben mais il se retint. Georges n’était pas agressif, mais il s’inquiétait pour le jeune homme et la seule manière de le montrer pour le moment était d’avoir ce ton dur.

« Bon…je suis désolé de mon retard et de mon absence de nouvelles. J’ai…je suis allé en Australie voir mon cousin pour voir la dernière famille vivante que j’avais…et là-bas, j’ai trouvé une plénitude d’esprit, un tel calme…que je n’ai pas pu en partir avant d’être totalement bien et en paix avec moi-même. Vous m’avez repêché de l’eau, vous savez combien je me sentais responsable de la mort de mes parents…là-bas, j’ai réussis à me défaire de cela. Et je m’excuse de ne pas vous avoir avertis. »

Wow, quelle improvisation pensa-t-il. Bien sûr, il ne pouvait pas tout leur dire…il ne pouvait pas dire ce qu’il avait vraiment fait là-bas, c’était trop dangereux pour eux…pour lui aussi, d’ailleurs…

« D’accord, je comprends cela et je suis content que ça aille mieux. Vraiment. Mais pourquoi as-tu été si blessé quand tu es revenu chez nous ? On aurait dit que tu avais fais la guerre du Viet Nam ! Nan, vraiment, explique-nous !
- Tu sais l’avion qui a explosé sur le tarmac ?
- Oui.
- J’étais dedans…
- Quoi ?
- Oui. J’étais un de ses passagers. J’étais en train de sortir quand l’avion a explosé, enfin quand le missile est arrivé…
- Le missile ? Quel missile ? Aux infos, on nous a dit que c’était un problème technique !
- Et ben ils ont menti. C’était bien un missile. Je sais pas pourquoi ils ont tiré. En tout cas, moi j’ai été rejeté de la passerelle au moment de l’explosion. J’me suis retrouvé dans un champ, et ma seule idée était de venir ici…
- Ton histoire est bizarre, mais j’ai vu tellement de trucs étranges dans ma vie que je vais te croire. Vu que les infos nous mentent, je pense pas que le gouvernement sera ravi de voir que tu as survécu. On va attendre un peu et on avisera. En attendant… »

Georges se leva de sa chaise, s’approcha de Ben et présenta sa main au jeune homme.

« Je te souhaite la bienvenue dans notre famille, Ben. Et je te rends de suite ta place de barman. »



Quelques heures plus tard, Ben et Gwen se serraient l’un contre l’autre dans une rue proche du bar. La jeune fille avait sa tête contre l’épaule de son petit copain tandis qu’il caressait ses beaux cheveux d’or.

« Gwen, faut que j’te dise un truc…
- Quoi ?
- Tu sais, quand j’me suis réveillé, tu m’as appelé Superman…
- Ouais…va pas te mettre à courir en collant et en slip partout à cause de ça, hein…
- T’en fais pas. Je veux te dire un truc…ça va pas te paraître dingue, mais tu verras, c’est vrai…
- J’ai vu plein de trucs space : un chien qui enculait un chat, des vieux couchant ensemble, Michael Jackson…alors ça m’étonnerait que ça me choque…
- On verra…écoute…en fait, je suis pas Superman…mais Spider Man… »
 
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