Urban Comics
  Episode 35 : Apparition (1) : La Fièvre du Samedi Soir
 
Histoire : Firediablo
Date de parution : Janvier 2006


Couvert de son imperméable trempé, le jeune homme couru jusqu’à la voiture garée plus loin. Sans le lampadaire projetant une leur jaune sur le véhicule, jamais l’adolescent n’aurait pu y voir quelque chose dans cette pluie. A chaque pas, un bruit de succion lui rappelait que ses baskets neuves étaient bel et bien foutues.
Arrivant à la portière, il s’engouffra dans la BMW en claquant violemment la porte.

« Hey, gaffe, c’est la caisse de mon père.
-C’est pas toi étais dehors à poireauter.
-J’avais dis 20 heures, il est 20 heures, si t’as vingt minutes d’avance, c’est pas ma faute. Gaffe aux sièges, Jim, c’est du cuir.

Jim venait en effet de s’ébrouer les cheveux et les redressait savamment dans le reflet du pare brise. Il avait une mine déterré, et plusieurs tics nerveux, comme s’il attendait quelque chose avec une impatience incontrôlable.

-T’as la came ? dit Jim en se tournant.

Le conducteur, du même âge que Jim, habillé d’un polo vert kaki militaire et coiffé d’une casquette, se pencha vers la boite à gant et en sortit un parquet rectangulaire des plus banal.

-2 kilos, comme promis. J’te remercie encore d’avoir buté ce flic, ils comprendront maintenant que la famille, ça venge les frangins qui se font coffrer.
-De rien, Dan, de rien, dit Jim en regardant avec délectation le paquet.
-Si c’est pas indiscret, c’est pas pour ta consommation perso, je parie ?
-T’es ouf, 2 kilos à moi tout seul, je sniferais tout en un soir sans m’en rendre compte. C’est destiné à quelques potes à moi qui ont plus d’oseille qu’il ne leur en faut, mais pas assez de délires. D’ailleurs, si t’as des potes que ça intéresse…

BLAM ! BAM ! BAM !

Jim et Dan se protégèrent la tête alors que la voiture tremblait de tous cotés. Le bruit de la carlingue, plus sourd dans le véhicule, les effraya pendant quelques secondes, mais le vacarme s’arrêta, remplacé par le clapotis des gouttes sur la voiture et les expirations bruyantes des deux adolescents. Perdus, ils cherchèrent l’origine du bruit. Personne dans les environs, d’après ce qu’ils voyaient dans la tempête. Puis, Dan leva les yeux en l’air.

-Putain ! Le toit de la caisse !

Jim leva aussi les yeux. Il fut aussi frappé de stupeur lorsqu’il vit plusieurs formes sphériques qui semblaient avoir enfoncé le toit, qui, au coup suivant, allait sans doute voler en éclats.
-Merde, c’est quoi ce…

VLAM !

Jim eut à peine le temps de voir une ombre tomber sur le capot, que le pare-brise fut détruit par deux poings, qui attrapèrent ensuite les occupants en les éjectant du véhicule par l’avant, en leur coupant la peau par endroits du fait des morceaux de verre encore intacts.

Jim retomba plus loin, sentant le sang qui coulait de sa bouche. Quel vol plané, songea-t-il, il avait du mal à voir la voiture avec cette averse. Dan, où est Dan ? Et où est le mec, le truc qui les a envoyés valser ? Et le paquet, surtout, où est-il ?
Plus loin, sous un lampadaire, de l’autre coté de la rue, Jim vit le monstre, prenant Dan au col de son pull, ce dernier étant allongé au sol.
Jim se releva et saisit une bouteille de vodka, abandonnée dans un tas d’ordures. Fallait faire comme dans les films, se dit il.


Se rapprochant à pas feutrés, sentant l’eau qui ruisselait contre lui, il vit la scène de plus près.
L’assaillant était entièrement noir, noir ténèbres, un costume sans doute. Jim voyait d’étranges dessins blancs tracés sur ses bras, ses jambes, un autre prenant tout le torse. Rien que des araignées. Et Dan, le visage apeuré, ne tentant même pas de se défendre ni de se protéger, fixait son agresseur en tremblant.

-Tu fourgues de la drogue, enfoiré, tu te rends compte de ce que ça provoque ? Tu tues des gens sans même t’en rendre compte, tu vends ça contre des services, des meurtres, des viols ! Ca fait mal au gens tu sais ?

Le ton devenait plus suave, plus doux, mais encore plus terrifiant que les hurlements du début. Jim s’arrêta pour écouter le monologue furieux, baissant son arme.

-Tu veux voir comme ça fait mal ? demanda le monstre costumé en levant un énorme poing.

Un coup, puis un autre, et encore un. Tenant Dan d’une main, l’homme en noir frappait de l’autre, au visage, au front, avec une force et une rage que Jim n’avait jamais vu, même dans les pires combats de rue. Puis il le reconnu : Spider Man ! Le costume, les araignées, la soif de Justice, tout était similaire à ce qu’on racontait, un surhomme noir comme l’ombre, avec des araignées blanches, tel qu’on l’avait décrit ! Mais Spider Man n’était pas si violent, il le savait, c’était plus de la capture, une toile qui emprisonnait le malfaiteur qui se faisait prendre par les flics. Cette rage venant d’un ennemi clairement offensif lui donnait envie de fuir, mais il savait que c’était inutile, que Spider Man le rattraperait. Après une dernière salve de coups, Spider man s’arrêta.

-Maintenant que tu sais ce que ça fait, tu peux crever. Le Dieu saura continuer ta torture.

Jim n’eut pas le temps de réagir, d’esquisser un geste. Dan, saignant de toute part, gémissant, ne bougea pas lorsque Spider Man prit son crane dans ses mains aux doigts longs et fins. Le Pilier de la Justice rapprocha sa victime de son visage, comme pour l’embrasser. Puis, de toutes ses forces, écrasa le crane de son adversaire avec une force et une rage incroyable, dans un coup de tonnerre.
Jim chancela. Spider Man venait de tuer Dan de sang froid, avec une animalité et une bestialité effroyable. Il regarda le soi-disant Héros qui se relevait, lentement, tout en murmurant un petit rire. Puis, Spider Man tourna la tête et se jeta d’un bond sur Jim, qui ne réagit pas plus que feu Dan. L’assassin releva alors Jim et le souleva hors du sol en le prenant par le cou.

-Et toi, merdeux, tu vaux pas mieux. Buter un flic pour de la drogue, prendre des vies, tu sais que c’est mal ? Maman n’a rien apprit à son fiston ?

D’un coup de crane, il frappa Jim au visage, lui brisant le nez. Jim sentit un flot de sang et de douleur, et voulu se prendre le nez, mais le bourreau lui prit la main et empêcha tout mouvement, laissant Jim souffrir. Puis, après quelques secondes, le Monstre Noir saisi le bras droit de Jim et tournant son visage vers son martyr.

-Ca fait mal ?

CRAC !

-AAAAAAAAAAAAAAAAAARGH !

Jim ne pu retenir le cri de douleur lorsque Spider Man lui rompit l’os droit et sentit les bras qui le prenaient à la gorge resserrer leur étreinte, comme si Spider Man exaltait. Il sentait aussi son bras qui pendait lamentablement, et l’os bouger entre ses muscles, réveillant tous ses nerfs.

-Toute cette douleur, c’est rien comparé à ce que t’as fais, merdeux. Et tu sais quoi ? On va essayer de te rendre chaque blessure que t’as fais, dans les familles, à des gens, mais au double. Ca durera toute la nuit sans doute… J’espère que t’avais rien de prévu. Commençons par l’autre bras.

Dans un autre hurlement, Jim perdit toute étincelle d’espoir, et attendit, en souffrant, que passe sa dernière nuit…




« Je commençais à m’inquiéter…

Spider Man entra par la fenêtre sans un bruit, sans un souffle. La pluie avait cessé, mais il laissa tout de même d’énormes flaques sur la moquette de la chambre d’hôtel. Son costume noir disparaissait presque dans l’obscurité de la chambre. La personne qui attendait sur le lit alluma la lampe de chevet.

-T’as fais quoi ? J’espère que ce n’était pas les prostituées qui t’ont attirées dehors ?
-Non, Maître, je donnais une petite leçon. Malheureusement, ils pourront sans doute pas s’en rappeler. Il ne se rappelleront d’ailleurs de rien.

Le jeune homme sur le lit se redressa et regarda Spider Man en esquissant un sourire. Il avait les cheveux bruns et longs, attachés en queue de cheval dans son dos. Son visage long et fin lui donnait un air sage et intelligent, et ses deux yeux bruns semblaient capables de faire avouer n’importe quel crime. Dans ses vêtements noirs, il paraissait presque gothique, mis à part l’absence de maquillage.
-Bien, la Justice du Dieu est claire. Ils ont souffert ? demanda-t-il avec un mélange d’intérêt et de plaisir.
-Le premier à la cervelle sur le goudron, le second n’est plus qu’un puzzle.
-Bien, maintenant, repose toi. Je sais où se trouve l’Avatar.
-L’ex-Avatar, précisa Spider Man.

Il était resté immobile, mais après ces mots, Spider Man ordonna à son costume de se retirer, et l’on vit un visage carré, réjoui, au longs cheveux mis en brosse, un piercing à l’arcade sourcilière. Alors que le costume se retirait on voyait une étonnante musculature sur développée.

« Oui, mais Ben Reilly pourra te former. Repose toi, Eddie Brock, la journée va être cruciale.
 
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