Histoire : Ben Wawe
Date de parution : Juin 2005

Spider Man courait, sautait sur les toits à une vitesse extraordinaire. A chaque bond, il défiait les lois de la gravité et de la raison, alternant figures sublimes et sauts utiles pour arriver aussi rapidement à destination que possible. Derrière la deuxième peau symbiotique noire et blanche qui recouvrait tout son corps, le jeune Ben Reilly exhumait de rage. On lui avait déjà prit des amis, des êtres chers. Max, Matilde, Michael, Fanny, ses parents…trop de personnes avaient péris ou avaient soufferts par sa faute, et la culpabilité le rongeait…il s’était juré de désormais tout faire pour protéger ses proches et ses amis, et même si Harry Osborn était un connard qui collait trop Gwen, il était quand même un pote…

Ben sauta alors en l’air, décrivant un arc de cercle dans le vide avant de tisser une toile pour s’accrocher à un immeuble et se lancer vers un autre. Il avait encore peu l’habitude de ce type de déplacement, et il n’était pas encore très sûr de lui en l’air, mais Harry avait besoin de lui et ceux qui l’avaient enlevés n’étaient pas prêts à attendre que Spider Man arrive tranquillement par sa voie préférée…

Le jeune homme, après une dizaine de minutes de course dans New York by night, arriva finalement à Harlem. Alors qu’il sautait sur un immeuble avant d’atterrir sur un autre toit, Ben repensa à la dernière fois qu’il était venu ici, et aux événements qui avaient suivis…mauvais souvenirs qu’il ne pourrait jamais effacer…il espérait par contre que le « protecteur » de ce quartier pourrait l’aider à calmer les agitateurs…en espérant bien sûr qu’il ne soit pas de leur côté…

Spider Man arriva finalement à un immeuble assez haut donnant sur une place du quartier, où, malgré l’heure tardive, des dizaines de jeunes blacks étaient amassés, avec des torches, des bâtons, des armes…tous autour d’un petit groupe où Harry et Jen faisaient tâche avec leur couleur de peau…

« Harlem ! Harlem, mon quartier, mon chez moi ! Harlem, un de tes enfants a été frappé, tabassé, violenté ! Un de tes enfants a été humilié ! Harlem, n’entends-tu pas ses pleurs »

La foule explosa alors et des cris de rage, de pleurs et de violence explosèrent. Le black au crâne rasé au centre savait haranguer une foule, pensa Ben en continuant d’observer pour bien connaître le terrain avant d’intervenir.

« Harlem ! Cet…ce fils de salaud a osé dire des mensonges à son père ! Comme quoi un de tes fils vendait de la drogue ! Un de tes fils ! Et son père, ce monstre, l’a cru et a ruiné la famille de ton fils ! Ta famille ! Et ensuite, son père a fait frappé ton fils ! Il est désormais dans le coma ! Ton fils, Harlem ! Vas-tu laisser faire cela ? »

Des « non » fusèrent dans la foule tandis que les gens se rapprochaient de plus en plus de Harry et de Jen, qui semblait étrangement vêtue…beaucoup dévêtue en fait…

« Bien sûr que non tu ne vas pas laisser faire cela ! Tes autres fils ont enlevés le monstre qui a précipité la chute de leur frère ! Et ils l’ont déjà un peu punis ! Ils ont punis sa femme, celle qui ose aimer ce monstre ! Elle a déjà payé le prix de leur liaison, Harlem ! »

Des cris de joie et d’encouragements sortirent de la foule tandis que Spider Man réussissait enfin à comprendre ce qu’avait Jen : elle était entièrement nue…ces dingues l’avaient violés et humiliés…la rage commençait à prendre possession du jeune homme…

« Harlem, maintenant es-tu prêt à punir ce coupable ? A vraiment le punir ? Es-tu prêt à lui enlever ses attributs masculins ? Es-tu prêt à lui faire subir autant de mal que toi tu as mal en pensant à ton fils perdu ? Qu’en penses-tu, Harlem ? »

La foule explosa alors en approchant d’Harry et de Jen, enchaînés, le jeune homme apeurés, la jeune fille KO, certainement choquée par les viols que Ben supposait multiple…jamais il ne pourrait laisser passer cela, même si ce que le type disait était vrai…jamais il ne laisserait cela se passer ainsi…
Il respira quelques secondes, prit l’avis de ses ancêtres sur la chose à faire et comprit alors son devoir : les arrêter, sauver Harry et Jen et les sanctionner de ce qu’ils avaient faire et voulaient faire…

Spider Man prit alors appui sur ses jambes et se lança dans le vide, les bras en avant, comme pour un plongeon. A peine quelques mètres du sol, il tissa une toile et frôla la foule, pour attirer son attention. Tous levèrent la tête en direction de la chose qui venait du ciel et qui venait de se poser sur la petite estrade. Bien, tout se passait bien pour l’instant…

Le jeune homme s’approcha alors du harangueur, et lui décocha un coup de pied circulaire avant un crochet du droit qui le mirent KO rapidement. Il détacha en un rien de temps Jen, nue, en sang et qui n’arrivait pas à se lever ni à marcher sans aide, et Harry, choqué de voir sa copine ainsi, avant de se tourner vers la foule.

« Harlem… »

Sa voix était dure, inhumaine, digne d’un avatar de la justice « divine »…

« Harlem aujourd’hui tu as perdu la tête et tu risques de le payer…Harlem aujourd’hui tes fils ont commis l’innommable et vont le regretter…Harlem aujourd’hui je te somme de me donner ceux qui ont fait cela si tu veux que les autres survivent…et…Harlem…je n’ai pas patience… »

La foule gronda alors. Qui était ce jeune fou aux allures de cinglé d’Halloween avec toutes ces araignées sur le corps qui osait allait contre la justice du quartier ? Quelques ordres fusèrent dans la foule, et une vingtaine de personnes fondit sur Ben, qui sourit alors. Il allait pouvoir s’amuser…

Spider Man sauta au-dessus des gens, et tira quelques toiles sur les cibles les plus lointaines et les plus proches des deux otages. Ils furent saucissonnés de telle sorte qu’ils n’arriveraient plus à bouger avant plusieurs heures, le temps qu’on les détache sans les blesser.
Ben retomba alors sur les autres, écrasant certains sous son poids, donnant divers coups de poings aux autres qui passaient. Mais il en restait quand même une bonne quinzaine à arrêter, et ils ne semblaient pas vraiment réceptifs aux ordres avec leurs couteaux, leurs bâtons et leurs bouteilles cassées…

Ils chargèrent tous en même temps sur Ben qui, surprit, fut bientôt prit sous la masse des corps et des poings. Il ne vit bientôt plus le soleil, enfin les lumières de la nuit, tant il était recouvert d’ennemis qui le frappaient, le coupaient, le tapaient jusqu’à en avoir mal…et Spider Man qui encaissait toujours, sans rechigner, sans crier de douleur…ses adversaires commençaient à se demander si il était vraiment humain…

Soudain, alors que tous pensaient qu’il allait bientôt abandonner, qu’il allait bientôt plier sous la pluie de coups et d’armes, un cri inhumain de rage sortit de la gorge du jeune homme. La foule s’envola en l’air alors, projetée par une force extraordinaire et une colère propre à détruire des montagnes. Ben avait disparut, seul restait le Justicier…

Spider Man s’approcha de trois jeunes adolescents qui tentèrent, au ralenti pour lui, de le planter, mais il fracassa leurs bras et foula leurs côtes avant qu’ils aient eu le temps de réagir. Une femme derrière lui voulut le frapper avec une torche, mais son visage rencontra le poing du Justicier et elle tomba sur le sol, inconsciente, le nez en sang.
Deux hommes et une femme tentèrent encore de frapper le jeune homme avec une batte de base ball et quelques bâtons, mais leurs armes leur furent enlevés et ils se retrouvèrent à terre avant qu’ils aient eu le temps de dire quelque chose, leur ventre en feu sous le coup des poings de Spider Man.

Il restait maintenant une dizaine de personnes, mais elles étaient beaucoup moins motivées qu’avant pour aller se frotter au Justicier qui, investit de la rage et de l’expérience de ses ancêtres, était proprement invincible. Il s’approcha d’eux, et cogna deux crânes l’un contre l’autre avant que une seconde soit passée. Sa vitesse était supérieure à la normale et c’était à peine si les yeux humains pouvaient suivre Spider Man.

« Je t’avais prévenu, Harlem, maintenant, tu vas regretter de ne pas m’avoir obéit… »

Sa voix était dure, encore plus dure qu’avant…elle fit frémir Harry, et Jen qui commençait doucement à se réveiller et à prendre connaissance du cauchemar qu’elle avait vécue…

« Je ne crois pas, non… »

La voix qui venait de parler était douce, féline, suave…mais avec un accent dangereux et autoritaire. Une voix à qui on disait rarement non…

Spider Man chercha d’où elle venait quand il sentit du mouvement derrière lui. Une forme sauta d’un immeuble. Une forme grande, sombre. Avec un grand manteau grisé, l’être atterrit doucement sur le sol, se relevant rapidement. On pu alors voir qu’il était tout habillé de noir, de la tête aux bottes. Il portait un masque noir bien sûr avec des petites oreilles sur le crâne et des yeux protégés par des verres jaunes. Enfin, il portait une ceinture grisée et deux Beretta à la main.
Le Justicier sourit.

« Tiens, tiens…quand les souris font la fête, le chat sort, Panthère…
- Le chat va chasser les araignées qui empêchent les souris de faire la fête, Spider Man…
- Ah oui ? J’attends de voir cela…
- N’attends plus alors ! »

La Panthère Noire sauta alors sur Spider Man, prêt à entamer une lutte acharnée…