Couverture : Rirox
Histoire : Ben Wawe
Date de parution : Janvier 2005
Ben était fatigué. Autant physiquement que moralement. Toutes les épreuves qu’il avait passées ces derniers mois avaient définitivement vidées ses réserves d’énergie et son moral. Il n’en pouvait plus du tout, il était au fond du trou. Il était assis dans un drôle sur un drôle de matelas dans une drôle de chambre. Peinte dans une peinture couleur peau, très belle, avec de beaux meubles anciens en bois. Le lit était une belle œuvre de bois, assez ancien, avec de beaux draps propres et soyeux. Ben n’avait plus été aussi bien depuis très longtemps.
Malgré sa blessure au ventre, il tenta de se relever un peu plus pour mieux voir celui à qui il venait de raconter cet épisode de sa vie. C’était un vieil homme, avec un grand sourire. Ses cheveux étaient entièrement blancs, coupés à la militaire. Il était rasé de près, et ses rides, bien que nombreuses, ne sautaient pas aux yeux comme celles de vieux qu’il croisait parfois dans la rue. Ce « monsieur Parker » comme il s’était présenté semblait être un vieillard gentil.
« C’est…impressionnant, Ben. Ton récit est très surprenant.
- On peut dire cela, oui. J’ai quelques questions à vous poser à mon tour. »
Le vieux sourit alors.
« Je m’en doute, Ben. Vas-y.
- Comment je suis arrivé ici ? Et on est où ?
- C’est ma maison, je suis venu te chercher le lendemain de la scène que tu m’as décrite. Comme tu semblais pratiquement guéri, les sœurs m’ont laissées t’amener chez moi.
- Mais comment je suis arrivé là-bas ? Comment j’ai survécu à ma blessure ? C’était quoi ces choses que j’ai vu dans la nuit ?
- Oula, oula, Ben. Je ne suis pas aussi rapide que Hermès ! Prenons par ordre. Comme tu le sais, je m’appelle Parker. Peter Parker, ex prof de chimie. Je suis, tout comme toi, d’origine amérindienne, de la même tribu que toi, d’ailleurs. J’ai bien connu ton grand père, qu’il soit heureux avec tes Ancêtres. Ah, je me rappelle quand nous étions enfants, nous courions dans les hautes plaines et…
- Et donc vous venez de la même tribu que moi ?
- Oui, désolé, je déraille parfois. Donc je suis de la même tribu que toi. Et comme toi, j’ai hérité mes pouvoirs du Dieu de la tribu.
- Quoi ? Mais de quoi parlez-vous ?
- Ton manque d’enthousiasme dans ce mensonge trahissent ta résignation : ne fais pas l’innocent, je sais que le jeune masqué qui a sauvé des gens dernièrement, c’était toi, Spider Man.
- Oui, c’est moi, je l’avoue.
- Bien. Pour en revenir à notre histoire, moi aussi, comme toi, j’ai des pouvoirs issus de notre Dieu.
- Vraiment ?
- Oui. Tu veux une preuve ? »
Parker sourit et appuya sur la paume de sa main, au même endroit que le faisait Ben. Celui-ci fut stupéfait de voir qu’une toile pareille à la sienne en sortit, allant droit sur le mur.
« Cela te suffit-il ?
- Oui, bien sûr ! Mais comment est-ce possible ? Je veux dire, je me doutais bien que c’était grand père qui avait fait cela, mais je n’en étais pas sûr…comment tout cela est possible ?
- C’est assez complexe. Ton grand père était le shaman de la tribu, et nous étions tous deux élèves avant d’un autre shaman, notre Maître. Mais comme il ne fallait qu’un shaman, notre Maître choisit avec raison ton grand père. Comme j’avais les capacités d’un shaman mais que j’étais sans tribu, je décidais de partir. A la ville. New York City, the Big Apple. Dès le début je fus confronté aux crimes, c’était l’horreur. Ma tribu ne m’avait pas préparé à cela. Je voulais aider mais je ne pouvais pas. J’ai alors repensé aux vieilles légendes indiennes, relatant les faits merveilleux et courageux de guerriers araignées. Avec mes talents de shaman, j’ai fais appel au Dieu Araignée, qui comprenant ma requête, me donna, comme d’autres avant nous, des pouvoirs. Les tiens.
- C’est dingue ! Mais alors pourquoi moi j’en ai eu ? J’ai rien demandé !
- Je le sais. Ton grand père a sacrifié sa vie pour que tu survives, et notre Dieu t’a donc sauvé en te donnant des pouvoirs, en faisant de toi son avatar terrestre. Mais tu n’étais pas entier.
- Comment cela ?
- Tu n’as pas demandé ces pouvoirs, et ton esprit d’athée les refusait. C’est pour cela en fait que ton esprit a créé un double de toi-même : il existait deux personnes en toi, toi Ben Reilly et l’avatar du Dieu. Et c’est pour cela aussi que tu n’étais pas entier, que tu n’étais pas véritablement son avatar, que tu n’étais pas un véritable Guerrier Araignée.
- C’est dingue…
- Oui, ça l’est. Comme tu devenais fou à un moment, que tu as tué, que tu as rompu les valeurs de la Justice, le Dieu de la tribu t’a enlevé tes pouvoirs, et tu as succombé aux coups de tes agresseurs. Mais, voyant cela, il m’a avertit. C’est un Dieu juste, tu sais. Il ne voulait pas que tu meures. Quand il est venu me voir, je suis venu aussi vite que j’ai pu pour te récupérer et t’emmener dans un hôpital clandestin. Les vrais hôpitaux sont trop surveillés.
- Oui, c’est vrai. Mais qui étaient ceux que j’ai vus dans cet hôpital ?
- L’être sombre que tu as vu est Nefasth, mercenaire professionnel. C’est un psychopathe, peu peuvent se targuer de lui avoir survécu. Je ne sais pas véritablement d’où il vient, mais il semble avoir un lien avec l’Ombre et ses Dieux. La mythologie amérindienne a aussi un Dieu de l’Ombre, il faudrait voir si il n’y a pas un lien entre eux… Quand à l’autre, Kurt, c’est un être étrange, mi-homme, mi-démon. Il était battu et séquestré dans la cave de l’hospice, à cause de son physique démoniaque et bleu. Pourtant, c’est un être doux et gentil si on va au-delà des apparences. J’ai parlé beaucoup avec lui : c’est lui qui s’est occupé de toi après que tu sois tombé dans l’inconscience, c’est lui qui a fait fuir Nefasth en l’exposant à la lumière de la lune. Pour cela, j’ai donné son nom à un ami qui l’aidera et je l’ai fais sortir de l’hôpital.
- L’aidera ? Comment ?
- Il aide les gens comme lui.
- Mais comment savez-vous tout cela ? Je veux dire pour mon problème de dédoublement de personnalité, pour ce Ne…Nefasth ?
- Ah, cela ! Vois-tu, Ben, quand un homme devient l’avatar d’un Dieu, il a normalement accès aux souvenirs et aux pensées de ses prédécesseurs. Comme toi tu ne l’as pas voulu, tu ne pouvais pas avoir cette expérience. Moi si. Donc je peux « voir » ce que tu as fait et pensé durant le temps où tu as eu tes pouvoirs. Et pour Nefasth, c’est parce que j’ai déjà eu affaire à lui avant, et que je l’ai reconnu par la description que m’en a faite Kurt.
- Ah d’accord… »
Ben était stupéfait par toutes ces réponses à ses questions. Ainsi, tout ce qui c’était passé était la faute à « pas de chance » en fait…il n’y pouvait rien, personne n’y pouvait rien. Max était mort par la faute de personne, c’était ainsi…mais ses parents ?
« Monsieur Parker…
- Peter.
- Euh, Peter, qui sont ceux qui ont tués mes parents ?
- Ah…hum. C’est un sujet difficile, je ne sais pas si tu es près à l’entendre…
- Je le suis, Peter. Et j’apprécierais beaucoup que vous me le disiez… »
Il y avait une pointe de menace dans la voix dure de Ben, et Peter le sentit. Même si le jeune homme n’avait plus ses pouvoirs et était blessé, il pouvait être dangereux. Et Peter n’était qu’un vieil homme, et Ben serait sur pieds dans quelques jours…
« Ces hommes se nomment Logan, Creed et Maverick. Maverick est celui qui est mort. Ce sont des tueurs professionnels, comme Nefasth. Ils avaient été envoyés pour tuer tes parents, puis toi. Comme ils n’ont pas réussis, Nefasth a été envoyé.
- Mais qui voulait me tuer ? Qui sont les commanditaires ? Qui m’en veut à ce point, bordel de merde ? »
Peter planta alors son regard dans les yeux de Ben. Il y voyait de la haine et de la détermination. Ben le saurait, que ça soit par lui ou par d’autres moyens…
« Ils ont été envoyés par la Société du Scorpion, une secte qui prit un Dieu ancien ennemi du Dieu Araignée… »